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Réduction des méfaits et hépatite C

Points essentiels

  • La réduction des méfaits est un ensemble de stratégies et d’idées pratiques fondées sur les principes des droits de la personne, de la justice sociale et de la santé publique, qui visent à réduire les incidences négatives de l’utilisation des drogues.
  • Les approches de réduction des méfaits sont fondées sur la reconnaissance et le respect des droits des personnes qui font usage de drogues, et sont centrées sur leur expérience et leur participation active.
  • L’hépatite C est fréquente parmi les personnes qui s’injectent des drogues. Près des deux tiers des personnes qui s’injectent des drogues au Canada ont été exposées au virus de l’hépatite C.
  • Les services efficaces de prévention, de dépistage et de traitement de l’hépatite C prennent appui sur la réduction des méfaits. Ces modèles offrent des services empreints de compassion, de respect, de dignité et de bienveillance aux personnes qui utilisent des drogues ou qui en ont fait usage dans le passé.

Une approche axée sur la réduction des risques est essentielle à la prestation de services qui favorisent une utilisation plus sûre des drogues. Ce document porte sur la réduction des méfaits en matière d’hépatite C et d’utilisation de drogues.

Qu’est-ce que la réduction des méfaits?

Il n’existe pas de définition communément admise de cette expression. On désigne généralement par là un ensemble de stratégies et d’idées pratiques visant à réduire les incidences négatives de l’utilisation de drogues. La réduction des méfaits est aussi un mouvement en faveur de la justice sociale fondée sur la reconnaissance et le respect des droits des personnes qui font usage de drogues. Il s’agit d’une approche pragmatique qui reconnaît le fait que les êtres humains ont toujours consommé des drogues et en consommeront toujours. Elle a pour but de limiter les méfaits sociaux, juridiques et sanitaires liés à l’usage de drogues sans forcer les personnes concernées à réduire leur consommation ou à y renoncer, et elle sous-tend les bonnes politiques de santé publique.

Adopter une approche de réduction des méfaits consiste à fournir aux personnes qui consomment des drogues des services empreints de respect, de dignité, de compassion et d’attention. Mettre en pratique les principes de la réduction des méfaits, c’est remettre en question les politiques, les pratiques et les comportements porteurs de jugements, stigmatisants ou discriminatoires. La réduction des méfaits suppose que les personnes qui consomment des drogues prennent une part active aux programmes et aux décisions qui concernent leur vie.

Les résultats des programmes de réduction des méfaits sont appuyés par des données probantes et il est avéré que ceux-ci permettent de réduire les méfaits liés à l’usage des drogues, notamment la transmission de maladies infectieuses et les décès par surdose. Ils permettent en outre de réduire la stigmatisation liée à la consommation de drogues et favorisent plus généralement le recours des personnes qui utilisent des drogues aux services sociaux et de santé.

Quel rapport y a-t-il entre la réduction des méfaits et l’hépatite C?

L’hépatite C est fréquente parmi les personnes qui s’injectent des drogues. À ce titre, les principes et les pratiques de réduction des méfaits sont essentiels en vue de la prévention, du dépistage et du traitement efficaces de l’hépatite C.

Prévention

Une stratégie de réduction des méfaits comprend des politiques, des pratiques et des programmes destinés à soutenir les personnes qui utilisent des drogues afin de limiter les méfaits possibles de la consommation de drogues et de favoriser des pratiques plus sûres en la matière. Le risque de transmission de l’hépatite C est plus élevé quand on partage du matériel ayant servi à s’injecter, à fumer ou à sniffer des drogues. On peut aider les personnes qui consomment des drogues à prévenir la transmission de l’hépatite C en leur procurant du matériel neuf, de l’information utile et un environnement propice. Les centres de services de consommation supervisée, où il est possible de faire usage des drogues qu’on s’est procurées soi-même, contribuent à réduire les risques de surdose et de criminalisation.

Dépistage

Le dépistage de l’hépatite C suivant une approche de réduction des méfaits met l’accent sur la participation active des personnes qui consomment des drogues et permet de s’assurer que le dépistage soit effectué dans des lieux accessibles et acceptés par la collectivité. Les méthodes de dépistage simplifiées actuellement en usage peuvent être appliquées dans divers cadres, notamment les centres communautaires, les organismes de réduction des méfaits, les services mobiles et les services de proximité.

Traitement

Il n’est pas nécessaire de réduire ou de modifier sa consommation de drogues pour suivre un traitement contre l’hépatite C. Les personnes qui consomment des drogues réussissent très bien à guérir des infections par l’hépatite C, et obtiennent des taux de guérison supérieurs à 95 %. La combinaison de la réduction des méfaits et du traitement de l’hépatite C peut contribuer à inciter les personnes qui consomment des drogues à entamer un traitement, à réduire le risque de réinfection et à répondre à d’autres besoins (p. ex. facilitation des soins, soutien social, atténuation de l’isolement). Les prestataires de soins de santé ou les travailleurs de soutien peuvent demander aux personnes concernées ce qu’il en est de leur consommation de drogues afin de les aider à bénéficier d’un traitement de l’hépatite C et d’un suivi appropriés.

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Revisé en 2021