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Comment se transmet l’hépatite C

Points à retenir

  • L’hépatite C se transmet lorsque le sang d’une personne atteinte de cette maladie entre en contact avec le sang d’une autre personne.
  • De nombreux facteurs influent sur le risque de contracter l’hépatite C : le type d’activité qui expose la personne au virus, la prévalence de l’hépatite C dans la population et les facteurs sociaux et structurels qui déterminent si la personne connaît les services de prévention et y a accès.
  • Au Canada, la population principalement touchée par l’hépatite C a évolué au fil du temps, passant des personnes ayant reçu des produits sanguins non analysés aux personnes partageant des fournitures d’utilisation de drogues, en particulier des fournitures pour l’injection de drogues.
  • Les immigrant·e·s et les nouveaux·elles arrivant·e·s peuvent avoir été exposé·e·s à l’hépatite C par différentes voies dans leur pays d’origine.

L’hépatite C se transmet lorsque le sang d’une personne atteinte d’hépatite C entre en contact avec le sang d’une autre personne. L’hépatite C est hautement transmissible, car il suffit de traces de sang (même invisibles à l’œil nu) pour la transmettre. Le virus de l’hépatite C peut survivre plusieurs jours à l’extérieur du corps ou, dans certains cas (p. ex. à l’intérieur de certains types de seringues), plusieurs semaines.

Comme l’hépatite C se transmet principalement par contact de sang à sang, toute activité impliquant un tel contact présente un risque élevé de transmission. Cela dit, le risque réel de transmission dépend non seulement du type d’activité qui expose une personne au virus, mais aussi de la prévalence de l’hépatite C dans la population et des facteurs sociaux et structurels qui déterminent qui est au courant de l’existence de services de prévention et qui a accès à ces services. Il existe différentes voies de transmission, chacune présentant des niveaux de risque différents. 

Parmi ces voies, mentionnons :

  • Partage de fournitures d’injection de drogues : La voie de transmission de l’hépatite C la plus importante au Canada est le partage de fournitures d’injection de drogues (p. ex. aiguilles, seringues, cups, filtres). Le partage d’aiguilles et d’autres fournitures d’injection de drogues peut causer un contact direct de sang à sang, ce qui entraîne un risque élevé de transmission de l’hépatite C. 
  • Partage de fournitures pour fumer ou sniffer des drogues : Le partage de fournitures utilisées pour fumer ou sniffer des drogues (p. ex. pipes ou pailles) peut favoriser la transmission de l’hépatite C. En effet, un contact sanguin peut se produire lorsqu’une personne utilise des fournitures qui ont déjà été utilisées par une personne ayant les lèvres gercées et saignantes ou un léger saignement de nez.
  • Matériel de tatouage ou de perçage non stérilisé : L’hépatite C peut être transmise lors d’un tatouage ou d’un perçage en raison du risque de contact sanguin, mais ce risque dépend du contexte. Lorsque du matériel stérile ou neuf est utilisé (comme dans un studio de tatouage ou de perçage professionnel), il n’y a aucun risque de transmission de l’hépatite C. Le risque de transmission de l’hépatite C est accru dans les environnements non réglementés (p. ex. les prisons) où le matériel de tatouage et de perçage est partagé, car l’accès à du matériel stérile et à usage unique est limité ou inexistant, ainsi que dans les pays où les pratiques de contrôle des infections liées au tatouage et au perçage ne sont pas réglementées.
  • Transmission lors de rapports sexuels : La transmission sexuelle de l’hépatite C est considérée comme rare, mais pas impossible, en particulier lorsque certains facteurs biologiques et comportementaux augmentent le risque de contact sanguin. Des recherches montrent que les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (gbHARSAH) courent un risque accru, en particulier ceux qui vivent avec le VIH ou d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang, comme la syphilis, qui peuvent endommager les muqueuses et ainsi faciliter la transmission. Le virus de l’hépatite C a également été détecté plus fréquemment dans le sperme des gbHARSAH co-infectés par le VIH. Des facteurs comportementaux, tels que les rapports sexuels anaux sans condom, les rapports sexuels violents ou de longue durée, le fisting, les rapports sexuels en groupe et la consommation de drogues avant ou pendant les rapports sexuels, en particulier chez certains gbHARSAH, peuvent augmenter encore davantage le risque de transmission. Dans certains cas, il est difficile de distinguer le rôle de l’activité sexuelle de celui du partage de fournitures d’injection de drogues pendant les rapports sexuels. Chez les couples hétérosexuels monogames, la transmission sexuelle est rare. Cependant, les personnes hétérosexuelles ayant plusieurs partenaires sont exposées à des risques plus élevés, qui peuvent être dus à des facteurs comportementaux, tels que des rapports sexuels à risque élevé ou une exposition accrue aux infections transmissibles sexuellement et par le sang. Bien que les études sur la transmission sexuelle de l’hépatite C chez les personnes transgenres soient limitées, des facteurs comportementaux et biologiques influent probablement sur le risque de transmission potentielle du virus dans cette population.
  • Transmission périnatale : L’hépatite C peut être transmise du parent à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une voie de transmission courante au Canada, elle peut être courante dans d’autres pays. Si une personne enceinte est atteinte d’hépatite C, le risque de transmission du virus à son enfant peut atteindre 8 %. Il n’existe aucune donnée probante portant à croire que l’hépatite C peut être transmise du parent à l’enfant pendant l’allaitement.
  • Interventions médicales ou pratiques de guérison traditionnelles non sécuritaires : Les interventions médicales et dentaires, les transfusions de sang et les pratiques de guérison traditionnelles (p. ex. acupuncture et ventouses humides) peuvent potentiellement transmettre l’hépatite C en cas de contact sanguin, mais le niveau de risque dépend du contexte. 
    • Au Canada : Les pratiques strictes de contrôle des infections au Canada rendent le risque associé aux interventions médicales et aux pratiques de guérison traditionnelles faible, voire inexistant. La mise en œuvre de l’analyse systématique du sang en 1992 a éliminé le risque de transmission de l’hépatite C par transfusion sanguine au pays. Les personnes qui ont reçu des transfusions avant 1992 peuvent encore être exposées au risque d’hépatite C. 
    • Hors du Canada : Bien que le risque de transmission de l’hépatite C par des interventions médicales soit faible, voire inexistant au Canada, il peut être plus élevé dans d’autres pays où les pratiques de contrôle des infections sont plus limitées. Les immigrant·e·s et les nouveaux·elles arrivant·e·s peuvent avoir été exposé·e·s au virus lors de telles interventions avant leur arrivée au Canada. Les personnes qui voyagent dans ces régions peuvent également être exposées si elles reçoivent des soins médicaux, dentaires ou traditionnels à l’étranger.  
  • Partage d’articles de soins personnels : Le partage de rasoirs, de brosses à dents, de coupe-ongles et d’autres articles d’hygiène pouvant causer de petites coupures ou retenir des traces de sang peut transmettre l’hépatite C, mais il ne s’agit pas d’une voie de transmission courante.

Activités qui ne peuvent pas transmettre l’hépatite C

L’hépatite C ne peut pas être transmise par simple contact (p. ex. en utilisant la même toilette, les mêmes verres ou les mêmes ustensiles) ou en embrassant, en serrant dans ses bras ou en touchant une personne atteinte d’hépatite C, car il n’y a aucun risque de contact sanguin.

Veuillez consulter la section La prévention et la réduction des méfaits pour plus de renseignements sur la manière de réduire les risques de transmission de l’hépatite C.

Différents niveaux de risque pour l’hépatite C

Bien que les comportements individuels jouent un rôle dans la transmission de l’hépatite C, le risque encouru par une personne ne dépend pas uniquement de ses actions. Des facteurs sociaux et structurels plus larges, tels que l’insécurité financière, l’instabilité du logement et la criminalisation de l’usage de drogues, influent également sur le risque de transmission de l’hépatite C. 

Par exemple, les personnes qui utilisent des drogues et qui n’ont pas de logement stable peuvent être contraintes de consommer dans des espaces publics, où les conditions précipitées ou dangereuses peuvent limiter leur capacité à adopter des pratiques à moindres risques (p. ex. éviter de partager le matériel d’injection), augmentant ainsi leur risque de transmission de l’hépatite C. En conséquence, certaines populations, telles que les personnes qui utilisent des drogues, sont touchées de manière disproportionnée par l’hépatite C. 

Le fait d’appartenir à ces populations n’est pas en soi un facteur de risque d’hépatite C; c’est plutôt la répartition inégale des ressources, du pouvoir et des opportunités — due à des facteurs tels que la stigmatisation, la discrimination et le colonialisme — qui crée des inégalités en matière de santé pour ces populations. Ces inégalités rendent plus difficile pour les personnes d’éviter l’exposition au virus de l’hépatite C et d’accéder aux services de prévention et de soins de santé dont elles ont besoin. Comprendre comment ces facteurs sociaux et structurels créent et renforcent le risque peut apporter un éclairage sur les raisons pour lesquelles certaines personnes sont plus exposées au virus de l’hépatite C que d’autres.

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