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Introduction à l’hépatite C

Points à retenir

  • L’hépatite C est une infection du foie causée par le virus de l’hépatite C.
  • Le système immunitaire tente d’éliminer le virus pendant la phase aiguë de l’infection; s’il n’y parvient pas, l’infection devient chronique.
  • Une fois l’infection devenue chronique, sa guérison passe nécessairement par un traitement.
  • Si l’hépatite C n’est pas traitée, le virus provoque une inflammation, détruisant les cellules hépatiques saines et amenant le foie à les remplacer par du tissu cicatriciel. Cette formation de tissu cicatriciel est appelée fibrose et provoque un durcissement du foie, qui ne fonctionne alors plus aussi bien. 
  • Au fil du temps, une partie de plus en plus importante du foie est remplacée par du tissu cicatriciel, jusqu’à ce que la quasi-totalité du foie soit atteinte; c’est ce qu’on appelle la cirrhose.
  • La seule façon de savoir si une personne est atteinte d’hépatite C est de lui faire passer un test de dépistage.
  • Des traitements très efficaces permettent de guérir plus de 95 % des personnes atteintes d’hépatite C en huit ou douze semaines.
  • Il n’existe aucun vaccin pour se protéger contre l’hépatite C.

Le terme hépatite fait référence à une inflammation (-ite) du foie (hépa-).

L’hépatite C est donc une infection du foie causée par le virus de l’hépatite C.

Le foie

Le foie est le plus gros organe interne du corps humain et remplit plus de 500 fonctions métaboliques essentielles. Il décompose notamment l’alcool, les médicaments et d’autres substances chimiques, régule l’apport en énergie (glucose), en hormones et en vitamines et minéraux essentiels, et fabrique des protéines indispensables au transport de molécules par le sang, à la coagulation sanguine et au fonctionnement du système immunitaire. Le foie est également l’un des rares organes capables de se régénérer en cas de lésion.

Le virus de l’hépatite C

Le virus de l’hépatite C est un virus à ARN, c’est-à-dire que son matériel génétique est stocké sous forme d’ARN plutôt que d’ADN. La réplication de l’ARN est généralement plus sujette aux erreurs que la réplication de l’ADN, ce qui donne lieu à différentes souches de virus de l’hépatite C. Il existe au moins six souches principales (génotypes) de ce virus. Le traitement le plus courant de l’hépatite C est constitué de médicaments pangénotypiques appelés antiviraux à action directe (AAD). Le terme pangénotypique signifie que ces médicaments peuvent éliminer n’importe quel génotype du virus de l’hépatite C.

De l’infection aiguë à la maladie chronique

Lorsque l’organisme est exposé pour la première fois au virus de l’hépatite C, le système immunitaire tente de l’éliminer (de le combattre). Cette phase est appelée hépatite C aiguë et peut durer jusqu’à six mois. Environ une personne sur quatre (25 %) éliminera d’elle-même le virus de son organisme pendant cette période par un processus appelé clairance spontanée. Les femmes cisgenres (cis) sont plus susceptibles d’éliminer spontanément le virus que les hommes cis; la raison exacte de ce phénomène n’a pas encore été élucidée. Si le virus n’est pas éliminé, l’infection ne disparaîtra pas d’elle-même. C’est ce qu’on appelle une hépatite C chronique. Une personne atteinte d’hépatite C chronique aura besoin d’un traitement pour guérir.

Fibrose et cirrhose

Lorsque le virus de l’hépatite C pénètre dans la circulation sanguine, il se rend jusqu’au foie et se fixe aux cellules hépatiques. À l’intérieur de ces cellules, le virus se réplique, ce qui peut détruire les cellules hépatiques et provoquer une inflammation. Au fil du temps, cette inflammation persistante entraîne le remplacement des cellules hépatiques par du tissu cicatriciel. Cette formation de tissu cicatriciel est appelée fibrose et provoque un durcissement du foie, qui ne fonctionne alors plus aussi bien.

Dans la plupart des cas, la progression des lésions hépatiques est lente, s’étalant souvent sur 20 à 30 ans. Pendant cette période, il peut n’y avoir aucun signe ou symptôme, même si le virus de l’hépatite C endommage le foie. Les lésions hépatiques se forment généralement plus lentement chez les femmes cisgenres que chez les hommes cisgenres (environ deux fois moins vite). Cela dit, les lésions hépatiques peuvent apparaître plus rapidement chez les femmes cisgenres qui sont en période de ménopause ou qui ont terminé leur transition ménopausique que chez les femmes préménopausées. 

Au fil du temps, la quantité de tissu cicatriciel augmente. Lorsque ce tissu cicatriciel constitue la majeure partie du tissu hépatique, on parle de cirrhose. Au début, la cirrhose est dite compensée. À ce stade, le foie continue d’assurer bon nombre de ses fonctions. De nombreuses personnes atteintes de cirrhose compensée ne présentent que peu ou pas de symptômes. Toutefois, si la cirrhose compensée n’est pas traitée, une cirrhose décompensée finit par apparaître. La cirrhose décompensée se caractérise par une quantité telle de tissu cicatriciel qu’il est difficile pour le foie de remplir correctement ses fonctions essentielles. À ce stade, il existe un risque important de complications potentiellement mortelles, notamment une accumulation de liquide dans l’abdomen (ascite), des infections abdominales, des hémorragies internes et une insuffisance hépatique. Dans ce type de cirrhose, une transplantation du foie peut être envisagée. La consommation d’alcool peut accélérer considérablement la progression vers la cirrhose, en particulier chez les personnes atteintes d’hépatite C.

Les personnes atteintes de cirrhose courent un risque accru de présenter un cancer du foie appelé carcinome hépatocellulaire (CHC), même après la guérison de leur hépatite C. Les personnes atteintes de cirrhose décompensée auront besoin d’un soutien supplémentaire avant de commencer le traitement et d’un suivi régulier pour dépister tout cancer du foie pendant le reste de leur vie.

L’hépatite C hors du foie

Le virus de l’hépatite C peut également affecter d’autres organes que le foie. Par exemple, il a été associé à un risque accru d’insuffisance rénale, de prédiabète et de diabète. 

Dépistage de l’hépatite C

L’hépatite C est parfois qualifiée de maladie « silencieuse », car elle ne présente souvent aucun symptôme jusqu’à ce que le foie soit gravement endommagé et que la personne présente des problèmes de santé importants. Passer des tests de dépistage est le seul moyen de savoir si on est atteint·e d’hépatite C. Deux tests sont généralement nécessaires pour poser ce diagnostic : un test de dépistage des anticorps anti-hépatite C et un test de dépistage de l’ARN du virus de l’hépatite C. Pour plus de renseignements, veuillez consulter la section Le dépistage

Le meilleur moyen de prévenir les lésions hépatiques et les complications de la cirrhose est de se faire traiter et de guérir l’hépatite C le plus tôt possible. 

Traitement et guérison de l’hépatite C

L’hépatite C peut être guérie! Il existe des traitements par voie orale très efficaces qui permettent de guérir plus de 95 % des personnes atteintes d’hépatite C en huit ou douze semaines. Les personnes atteintes d’hépatite C doivent discuter avec leur prestataire de soins de santé des options de traitement qui s’offrent à elles. Pour plus de renseignements, veuillez consulter la section Traitement et santé du foie.

Une fois qu’une personne est guérie de l’hépatite C (soit par clairance spontanée, soit par traitement), le virus n’est plus présent dans son organisme, mais elle aura toujours des anticorps contre le virus de l’hépatite C dans son sang. Cependant, le fait d’avoir de tels anticorps ne rend pas une personne immunisée contre une nouvelle infection par le virus. Par conséquent, une personne peut contracter à nouveau une hépatite C si elle est réexposée au virus. Il n’existe pas de vaccin pour se protéger contre l’hépatite C. 

Transmission

L’hépatite C se transmet principalement par contact avec le sang. Lorsqu’une personne est exposée au virus de l’hépatite C, celui-ci peut pénétrer dans son sang et provoquer une infection. De nos jours, la plupart des nouveaux cas d’hépatite C au Canada surviennent lorsque des personnes réutilisent du matériel pour préparer et s’injecter des drogues. Il existe également d’autres modes de transmission moins courants. Cependant, l’hépatite C ne se transmet pas par simple contact, comme les baisers, les étreintes ou le partage d’ustensiles. Pour plus de renseignements, veuillez consulter la section Comment se transmet l’hépatite C.

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