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L’épidémiologie de l'hépatite C au Canada

Le présent feuillet d’information fournit un aperçu de l’épidémie de l’hépatite C au Canada. Tous les renseignements épidémiologiques sont approximatifs et reposent sur les meilleures données disponibles. La plupart des données présentées dans ce feuillet d’information sont issues des statistiques canadiennes de surveillance de l’hépatite C et des estimations publiées par l’Agence de la santé publique du Canada. Vous trouverez de plus amples renseignements à ce sujet sous la rubrique « D’où proviennent ces chiffres? » à la fin de ce feuillet.

Qu’est-ce que l’hépatite C?

L’hépatite C est une infection du foie provoquée par le virus de l’hépatite C (VHC). Dans près d’un quart des cas, l’infection par le VHC se résorbe d’elle-même (clairance spontanée); autrement, l’infection devient chronique et un traitement doit être suivi pour en guérir. Les traitements contre l’hépatite C sont très efficaces. 

Si elle n’est pas traitée, l’infection par le VHC provoque une inflammation qui, avec le temps, détruit les cellules saines du foie et les remplace par du tissu cicatriciel; ce processus s’appelle la fibrose. À la longue, le foie est de plus en plus envahi de tissu cicatriciel, jusqu’à ce que la quasi-totalité de l’organe soit touchée : c’est ce qu’on appelle la cirrhose. L’hépatite C chronique est associée à un risque accru de cancer du foie, d’insuffisance hépatique et de décès prématuré.

Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C et on ne peut pas être immunisé durablement contre cette maladie. 

Pourquoi certaines populations sont-elles touchées de manière disproportionnée par l’hépatite C au Canada?

L’hépatite C peut toucher n’importe qui, quels que soient l’âge, le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, la race ou l’ethnicité. Toutefois, au Canada, certaines populations sont touchées de manière disproportionnée par l’hépatite C. Au Canada, l’épidémie d’hépatite C est concentrée dans les communautés marginalisées en raison de facteurs structurels et sociaux qui créent des inégalités en matière de santé. Ces groupes, qu’on appelle parfois populations prioritaires, sont les suivants : 

  • les personnes qui s’injectent ou utilisent des drogues;
  • les personnes ayant fait l’expérience du milieu carcéral; 
  • les peuples autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis); 
  • les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (hommes gbHARSAH); 
  • les immigrant·e·s et personnes nouvellement arrivées de pays où l’hépatite C est courante. 

Les adultes né·e·s entre 1945 et 1975 sont également touché·e·s de manière disproportionnée par l’hépatite C. 

Bien que ces populations affichent des taux d’hépatite C plus élevés et subissent un fardeau disproportionné de l’hépatite C comparativement à la population générale, cela ne signifie pas que le fait d’appartenir à l’une de ces populations constitue en soi un facteur de risque de contracter l’hépatite C. C’est plutôt la convergence de nombreux facteurs et expériences de vie qui peut augmenter ce risque chez les membres de ces populations. Il est également important de reconnaître les forces et les facteurs protecteurs inhérents à chacune de ces populations et de s’efforcer de tirer parti de ces atouts pour soutenir et améliorer leur santé et leur bien-être.

De quels types de statistiques dispose-t-on au Canada pour orienter l’élaboration des programmes?

Il existe deux grands types de données disponibles : les estimations relatives à l’hépatite C et les données de surveillance relatives à l’hépatite C (diagnostics déclarés d’infection par le virus de l’hépatite C).

Les estimations relatives à l’hépatite C sont établies par l’Agence de la santé publique du Canada au moyen de modèles statistiques, à partir de données provenant de diverses sources. Il existe deux grandes catégories d’estimations :

  • Les estimations concernant l’incidence, qui nous donnent une idée du nombre de personnes ayant contracté l’hépatite C au cours d’une année donnée; certaines personnes peuvent avoir reçu un diagnostic cette année-là, d’autres non.
  • Les estimations concernant la prévalence, qui nous indiquent combien de personnes auraient déjà contracté l’hépatite C et combien de personnes vivent avec l’hépatite C chronique.

Les données de surveillance relatives à l’hépatite C sont également publiées par l’Agence de la santé publique du Canada et indiquent combien de personnes ont reçu un diagnostic d’hépatite C au cours d’une année en particulier. Ces données ne nous permettent pas de savoir quand ces personnes ont contracté l’hépatite C, mais seulement quand le diagnostic a été établi. Les personnes concernées peuvent être porteuses du VHC pendant de nombreuses années avant de recevoir un diagnostic.

Combien y a-t-il de nouvelles infections par le VHC au Canada (incidence)?

Selon les estimations canadiennes de 2021 relatives à l’hépatite C, il y a eu 8212 nouveaux cas cette année-là, soit 22 nouveaux cas chaque jour. Le taux d’incidence estimé était de 21,5 pour 100 000 personnes. Ces données sont ventilées par cohorte de naissance. Parmi les 8212 nouveaux cas d’hépatite C :

  • 2168 cas concernaient des personnes nées entre 1945 et 1964;
  • 2212 cas concernaient des personnes nées entre 1965 et 1979;
  • 3179 cas concernaient des personnes nées entre 1980 et 1994;
  • 654 cas concernaient des personnes nées en 1995 ou après.

Le nombre de cas d’infections par le VHC a diminué de manière plutôt constante depuis 2012, année où le nombre de nouveaux cas d’infection était estimé à 10 075. 

Combien de personnes ont déjà été porteuses du VHC au Canada (prévalence)? 

Selon les estimations canadiennes de 2021 relatives à l’hépatite C, on estime à 378 000 le nombre de personnes ayant déjà été porteuses du VHC. Le taux de prévalence était de 0,99 %, ce qui signifie qu’un·e Canadien·ne sur 100 avait déjà contracté l’hépatite C.

L’hépatite C n’affecte pas tout le monde de manière égale au Canada. Certaines populations sont affectées de manière disproportionnée :

Parmi les personnes qui s’injectaient des drogues (qui l’avaient fait au cours des 12 mois précédents), on estime que 64 400 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 64,2 %, ce qui signifie que près de deux personnes qui s’injectaient des drogues sur trois avaient déjà eu l’hépatite C.

Parmi les personnes qui s’étaient déjà injecté des drogues, on estime que 137 000 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 35,4 %, ce qui signifie que plus d’une personne qui s’était déjà injecté des drogues sur trois avait déjà eu l’hépatite C.

Parmi les personnes incarcérées dans les prisons provinciales, on estime que 2 700 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 14,2 %, ce qui signifie qu’environ une personne incarcérée dans les prisons provinciales sur sept avait déjà eu l’hépatite C.

Parmi les personnes incarcérées dans des prisons fédérales, on estime que 1 370 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence était de 11,1 %, ce qui signifie qu’environ une personne incarcérée dans des prisons fédérales sur neuf avait déjà eu l’hépatite C.

Parmi les membres des Premières Nations, on estime que 84 000 personnes avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence était de 8,0 %, ce qui signifie qu’environ un·e membre des Premières Nations sur 12 avait déjà eu l’hépatite C.

Parmi les immigrant·e·s originaires de pays où l’hépatite C est courante, on estime que 51 500 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 4,0 %, ce qui signifie qu’un·e immigrant·e sur 25 originaire d’un pays où l’hépatite C est courante avait déjà eu l’hépatite C.

Parmi les gbHARSAH, on estime que 20 100 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence était de 3,0 %, ce qui signifie qu’environ un gbHARSAH sur 33 avait déjà eu l’hépatite C.

Parmi les adultes né·e·s entre 1945 et 1975, on estime que 270 000 avaient déjà eu l’hépatite C. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 1,9 %, ce qui signifie que près d’un·e adulte sur 50 né·e entre 1945 et 1975 avait déjà eu l’hépatite C.


* Le total s’élève à plus de 378 000 personnes, car une personne peut appartenir à plus d’une population prioritaire.

Combien de personnes vivent avec l’hépatite C chronique au Canada (prévalence)? 

Selon les estimations canadiennes de 2021 relatives à l’hépatite C, 214 000 personnes présentaient une infection chronique par le VHC. Le taux de prévalence était de 0,56 %, ce qui veut dire que 5,6 personnes sur 1000 au Canada étaient atteintes d’hépatite C chronique.

L’hépatite C n’affecte pas tout le monde de manière égale au Canada. Certaines populations sont affectées de manière disproportionnée :

Parmi les personnes qui s’injectaient des drogues (qui l’avaient fait au cours des 12 mois précédents), on estime que 37 000 avaient une hépatite C chronique. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 36,9 %, ce qui signifie que près de deux personnes qui s’injectaient des drogues sur cinq avaient une hépatite C chronique.

Parmi les personnes qui s’étaient déjà injecté des drogues, on estime à 70 100 le nombre de personnes atteintes d’une hépatite C chronique. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 18,1 %, ce qui signifie que près d’une personne qui s’était déjà injecté des drogues sur cinq était atteinte d’une hépatite C chronique.

Parmi les personnes incarcérées dans les prisons provinciales, on estime que 957 avaient une hépatite C chronique. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 5,1 %, ce qui signifie qu’environ une personne incarcérée dans les prisons provinciales sur vingt avait une hépatite C chronique.

Parmi les personnes incarcérées dans des prisons fédérales, on estime que 396 avaient une hépatite C chronique. Le taux de prévalence était de 3,2 %, ce qui signifie qu’environ une personne incarcérée dans des prisons fédérales sur trente avait une hépatite C chronique.

Chez les Premières Nations, on estime que 34 300 personnes avaient une hépatite C chronique. Le taux de prévalence était de 3,3 %, ce qui signifie qu’environ un·e membre des Premières Nations sur 30 avait une hépatite C chronique.

Parmi les immigrant·e·s originaires de pays où l’hépatite C est courante, on estime que 28 100 avaient une hépatite C chronique. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 2,2 %, ce qui signifie qu’un·e immigrant·e originaire d’un pays où l’hépatite C est courante sur 45 était atteint·e d’une hépatite C chronique.

Parmi les gbHARSAH, on estime que 6290 avaient une hépatite C chronique. Le taux de prévalence était de 0,94 %, ce qui signifie qu’environ un gbHARSAH sur 100 avait une hépatite C chronique.

Parmi les adultes né·e·s entre 1945 et 1975, on estime que 157 000 avaient déjà eu une hépatite C chronique. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 1,1 %, ce qui signifie qu’un·e adulte né·e entre 1945 et 1975 sur 90 avait une hépatite C chronique.

Combien de personnes au Canada sont atteintes d’hépatite C chronique à leur insu (c.-à-d. qu’elles n’ont pas reçu de diagnostic)? 

Selon les estimations canadiennes de 2021 relatives à l’hépatite C, parmi les 214 000 personnes atteintes d’hépatite C chronique, 41,5 %, soit environ 2 personnes sur 5, n’étaient pas au courant de leur état. Cela veut dire que 58,5 % avaient reçu un diagnostic. Le taux de diagnostic variait en fonction de la population : 

Parmi les personnes qui s’injectaient des drogues (qui l’avaient fait au cours des 12 mois précédents), on estime que 18 500 ignoraient qu’elles étaient atteintes d’hépatite C chronique. La proportion de personnes ignorant leur état dans ce groupe était de 49,9 %, ce qui signifie que près de la moitié de toutes les personnes qui s’injectaient des drogues l’ignoraient.

Parmi les personnes incarcérées dans les prisons fédérales, on estime que 129 ignoraient qu’elles étaient atteintes d’hépatite C chronique. La proportion de personnes qui n’étaient pas au courant de leur état dans ce groupe était de 32,7 %, ce qui signifie qu’environ 1 personne incarcérée dans une prison fédérale sur 3 l’ignorait. 

Parmi les adultes né·e·s entre 1945 et 1975, on estime à 45 200 le nombre de personnes qui ignoraient qu’elles étaient atteintes d’hépatite C chronique. Le taux de prévalence dans ce groupe était de 28,9 %, ce qui signifie qu’environ trois adultes né·e·s entre 1945 et 1975 sur dix n’étaient pas au courant de leur état.


L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) ne disposait pas de données suffisantes pour estimer le nombre et la proportion de personnes ignorant qu’elles étaient atteintes d’hépatite C dans d’autres populations.

Combien de personnes ont reçu un traitement de l’hépatite C?

Selon les estimations canadiennes de 2021 relatives à l’hépatite C, 108 000 personnes atteintes d’hépatite C chronique ont été traitées entre 2012 et 2021. De 2012 à 2018, le nombre de personnes commençant un traitement a augmenté régulièrement, passant de 4370 en 2012 à un pic de 19 155 en 2018. Cela équivalait à une hausse de plus du quadruple en six ans. Cette période a été marquée par une croissance d’une année sur l’autre, avec des augmentations particulièrement fortes observées entre 2014 et 2015 (de 5147 à 11 138) et à nouveau de 2017 à 2018 (de 14 887 à 19 155). Ces augmentations ont coïncidé avec l’introduction des antiviraux à action directe en 2014, le premier large accès au traitement en 2015, la baisse du coût du traitement en 2017 et la mise en œuvre de la couverture universelle en 2018. À partir de 2019, la tendance s’est inversée, le nombre de personnes commençant un traitement diminuant chaque année. En 2021, ce nombre était tombé à 10 155. Bien que le nombre de personnes commençant un traitement en 2021 était encore plus du double de celui de la base de référence de 2012, la tendance à la baisse depuis le pic de 2018 peut être en partie due à l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les services.

Entre 2015 et 2021, le nombre estimé de personnes traitées chaque année était plus élevé que le nombre de nouvelles infections chaque année.

Combien de personnes sont décédées des suites de l’hépatite C?

Selon les estimations canadiennes de 2021 relatives à l’hépatite C, cette infection avait contribué au décès de 972 personnes. Entre 2015 et 2021, le taux annuel de décès attribués à l’hépatite C avait diminué, passant de 4,3 à 2,54 pour 100 000.

Le Canada est-il sur la bonne voie pour éliminer l’hépatite C?

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en place une stratégie mondiale du secteur de la santé visant à éliminer l’hépatite virale, notamment l’hépatite C, en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. À l’instar de pays de tous les continents, le Canada s’est engagé à atteindre des cibles fixées pour les années 2020, 2025 et 2030.

Pour 2025, il y a huit cibles précisées pour l’hépatite C. Il existe des données sur les progrès du Canada pour quatre de ces cibles. Le Canada a atteint les cibles pour les décès liés à l’hépatite C et l’analyse des unités de sang; les cibles n’ont pas encore été atteintes pour les nouvelles infections et la proportion de personnes ayant reçu un diagnostic. Nous ne disposons pas de données pour les quatre cibles restantes, à savoir le nombre de nouvelles infections chez les personnes qui s’injectent des drogues, les injections sécuritaires en milieu de soins, la distribution d’aiguilles et de seringues, et la proportion de cas diagnostiqués et guéris. La collecte de données sur ces cibles est essentielle pour bien comprendre les progrès réalisés par le Canada et pour déterminer les domaines dans lesquels des mesures sont nécessaires.

Cibles de 2025 Cibles de 2021
13 nouveaux cas d’hépatite C pour 100 000 Non atteinte (21,47 pour 100 000)
3 nouveaux cas d’hépatite C pour 100 000 chez les personnes qui s’injectent des droguesAucune donnée disponible
3 décès liés à l’hépatite C pour 100 000Atteinte (2,5 pour 100 000)
200 aiguilles et seringues distribuées pour chaque personne qui s’injecte des droguesAucune donnée disponible
100 % d’unités de sang analysées pour le dépistage de maladies transmises par le sangAtteinte (100 % d’unités analysées)
100 % des injections en milieu de santé sont sans dangerAucune donnée disponible
60 % des personnes vivant avec l’hépatite C ont reçu leur diagnosticNon atteinte (58,5 % ont reçu leur diagnostic)
50 % des personnes vivant avec l’hépatite C ont reçu leur diagnostic et sont guériesAucune donnée disponible

Combien y a-t-il de nouveaux cas d’hépatite C diagnostiqués au Canada?

Selon les données canadiennes de 2021 de surveillance de l’hépatite C, 7535 diagnostics d’hépatite C ont été posés au Canada. Cela signifie que pour chaque tranche de 100 000 personnes au Canada, 19,7 ont reçu un diagnostic d’hépatite C. D’après des données limitées (car toutes les provinces et tous les territoires ne déclarent pas le statut de l’infection), 209 diagnostics concernaient une infection aiguë, 2026 concernaient une infection chronique et 5300 n’étaient pas précisés. 

Le taux de diagnostic de l’hépatite C a augmenté (de 15,4 %) entre 2012 et 2018, puis a diminué (de 42,8 %) entre 2018 et 2020, avant de connaître une légère hausse (de 1,5 %) entre 2020 et 2021. 

Qui reçoit un diagnostic d’hépatite C?

Selon les données canadiennes de 2021 de surveillance de l’hépatite C : 

  • Parmi les personnes dont le sexe était connu, l’infection a été diagnostiquée chez un plus grand nombre d’hommes que de femmes : 62,4 % des nouveaux diagnostics d’hépatite C concernaient des hommes et 37,6 %, des femmes.
  • Le taux de diagnostics d’hépatite C était plus élevé chez les hommes que chez les femmes : le taux de diagnostics d’hépatite C chez les hommes était de 24,6 cas pour 100 000 hommes; chez les femmes, ce taux était de 14,7 cas pour 100 000 femmes. 
  • Chez les hommes, le taux de diagnostic de l’hépatite C était le plus élevé chez les 30 à 39 ans : 44,5 cas pour 100 000 hommes dans cette tranche d’âge. 
  • Chez les femmes, le taux de diagnostic de l’hépatite C était le plus élevé chez les 25 à 29 ans : 33,5 cas pour 100 000 femmes dans cette tranche d’âge. 

Dans quels provinces et territoires les taux de diagnostic d’hépatite C sont-ils les plus élevés?

Selon les données canadiennes de 2021 de surveillance de l’hépatite C, sept provinces avaient des taux de diagnostic de l’hépatite C supérieurs à la moyenne canadienne (19,7 cas pour 100 000 personnes) :

  • Manitoba (42,3 pour 100 000 personnes)
  • Saskatchewan (38,3 pour 100 000 personnes)
  • Terre-Neuve-et-Labrador (29,8 pour 100 000 personnes) 
  • Nouvelle-Écosse (27,6 pour 100 000 personnes)
  • Colombie-Britannique (26,2 pour 100 000 personnes)
  • Nouveau-Brunswick (22,9 pour 100 000 personnes)
  • Ontario (20,4 pour 100 000 personnes)

Dans six provinces et territoires, les taux de diagnostic étaient inférieurs à la moyenne canadienne :

  • Nunavut (17,6 pour 100 000 personnes)
  • Île-du-Prince-Édouard (16,4 pour 100 000 personnes)
  • Alberta (14,7 pour 100 000 personnes)
  • Québec (9,4 pour 100 000 personnes)
  • Yukon (trop faible pour être rapporté)Territoires du Nord-Ouest (trop faible pour être rapporté)

Dans quelle mesure le Canada arrive-t-il à rendre des services essentiels accessibles aux personnes qui s’injectent des drogues tout au long de la séquence de soins?

D’après les résultats d’une étude de surveillance menée auprès de personnes qui s’injectent des drogues au Canada, entre 2017 et 2019 :

  • 64,2 % avaient déjà contracté l’hépatite C au cours de leur vie (résultat positif au test de dépistage des anticorps);
  • 36,9 % présentaient une infection chronique active par le virus de l’hépatite C (résultat positif à un test de détection de l’ARN). Parmi elles, 50,1 % savaient qu’elles étaient infectées par le virus de l’hépatite C.
  • Parmi les personnes répondantes qui se savaient infectées par le VHC, 48,5 % avaient été mises en contact avec des services de prise en charge de l’hépatite C, 10,6 % avaient déjà suivi un traitement contre l’hépatite C et 3,8 % étaient en train de suivre un traitement contre l’hépatite C. 

Définitions importantes

Prévalence de l’hépatite C : Nombre de personnes vivant avec l’hépatite C à un moment donné, ou nombre de personnes ayant déjà été atteintes d’hépatite C à un moment donné. La prévalence nous indique le nombre de personnes atteintes d’hépatite C ou ayant déjà été atteintes d’hépatite C. 

Incidence de l’hépatite C : Nombre de personnes ayant nouvellement contracté une infection par le VHC pendant une période donnée (généralement, une année). L’incidence nous renseigne sur le nombre de nouveaux cas d’hépatite C.

Diagnostics d’hépatite C : Nombre de nouveaux cas diagnostiqués d’hépatite C pendant une période donnée (généralement, une année). Les diagnostics d’hépatite C nous renseignent sur le nombre de personnes ayant reçu un diagnostic pendant une période donnée. 

D’où proviennent ces chiffres?

Tous les renseignements épidémiologiques sont approximatifs et reposent sur les meilleures données disponibles. Les données présentées dans ce feuillet d’information proviennent de l’Agence de la santé publique du Canada; il s’agit notamment des estimations relatives à l’hépatite C, des données de surveillance de l’hépatite C et des résultats de l’enquête Track auprès des utilisateur·trice·s de drogues injectables au Canada (étude de surveillance axée sur une population particulière).

Estimations canadiennes concernant la prévalence et l’incidence de l’hépatite C

Les estimations canadiennes relatives à l’hépatite C sont établies par l’Agence de la santé publique du Canada à l’aide de modèles statistiques qui tiennent compte de certaines lacunes inhérentes aux données issues de la surveillance. Ces modèles prennent également en compte le nombre de personnes vivant avec l’hépatite C qui n’ont pas reçu de diagnostic et le nombre de personnes vivant avec l’hépatite C qui sont décédées. 

Cas d’hépatite C diagnostiqués (surveillance systématique de l’hépatite C)

Les prestataires de soins de santé sont tenu·e·s de déclarer les diagnostics d’hépatite C aux autorités locales de santé publique. Chaque province et territoire compile ensuite ces renseignements et les transmet à l’Agence de la santé publique du Canada. Ces renseignements ne contiennent pas de noms ni de données d’identification personnelle. Certains renseignements supplémentaires sont également recueillis et transmis à l’Agence de la santé publique du Canada (p. ex. l’âge et le sexe). 

Surveillance concernant des populations particulières

L’Agence de la santé publique du Canada suit les tendances au sein de populations particulières au moyen d’enquêtes transversales menées périodiquement dans certains centres sélectionnés au Canada. Étant donné que ces systèmes ne font appel qu’à des participant·e·s volontaires et ne sont mis en œuvre qu’à certains endroits, les résultats ne se rapportent pas à toutes les personnes faisant partie de chaque population particulière au Canada.

L’enquête Track auprès des utilisateur·trice·s de drogues injectables au Canada est le système canadien de surveillance concernant les personnes qui s’injectent des drogues, mis en place par l’Agence de la santé publique du Canada. Ce système de surveillance permet de recueillir directement des renseignements anonymes auprès des personnes qui s’injectent des drogues, à l’aide d’un questionnaire et d’un échantillon biologique destiné au dépistage du VIH et du VHC. La phase 4 de cette enquête transversale a été menée dans des centres sélectionnés (généralement des centres de programmes d’accès à des seringues neuves) répartis dans tout le Canada entre 2017 et 2019.

Références

  1. Tarasuk J, Zhang J, Lemyre A et al. Résultats nationaux de l’enquête Track auprès des utilisateurs de drogues injectables au Canada, phase 4, 2017 à 2019. Relevé des maladies transmissibles au Canada. 2020;46(5):138-48. https://doi.org/10.14745/ccdr.v46i05a07f 
  2. Agence de la santé publique du Canada. L’hépatite C au Canada : Mise à jour des données de surveillance de 2021. Agence de la santé publique du Canada, 2023. À l’adresse https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/hepatite-c-canada-mise-a-jour-donnes-surveillance-2021.html  
  3. Agence de la santé publique du Canada. Estimations de l’hépatite virale chez les populations clés au Canada, 2021 (infographie). Agence de la santé publique du Canada; 2025. À l’adresse https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/estimations-hepatite-virale-populations-cles-2021.html 
  4. Agence de la santé publique du Canada. Les progrès du Canada vers l’élimination de l’hépatite virale en tant que problème de santé publique. Agence de la santé publique du Canada; 2025. À l’adresse https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/progres-vers-elimination-hepatite-virale-menace-2021.html
  5. Périnet S, Williams A, Campeau L, Elliott J, Zhang F, Yang Q, Cox J, Davis K, Feld JJ, Klein MB, Kronfli N, Biondi MJ, Daley PK, Popovic N. Estimations nationales de l’hépatite B et de l’hépatite C pour 2021 : mesurer les progrès réalisés par le Canada vers l’élimination de l’hépatite virale en tant que problème de santé publique. Relevé des maladies transmissibles au Canada. 2025;51(6/7):238–54. https://doi.org/10.14745/ccdr.v51i67a02f.   

Auteur·trice·s : Challacombe L

Publication : 2025

Réviseure : Dre Peggy Millson