Fournir une gestion de cas en promotion de la santé aux personnes autochtones à Vancouver

AIDS Vancouver
Colombie-Britannique

Fournir une gestion de cas en promotion de la santé aux personnes autochtones à Vancouver

2017

Aperçu

Le Programme de gestion de cas en promotion de la santé (HCPM) fournit une gestion de cas à court terme (moins de six mois) axé sur le travail de proximité aux personnes qui courent un risque élevé d’infection au VIH de façon continue et qui pourraient tirer profit d’un soutien pour rester séronégatives. Le programme travaille avec les clients en vue de réduire leur vulnérabilité au VIH en fournissant une gestion de cas pour les aider à acquérir les aptitudes personnelles et d’auto-efficacité qui renforcent leur résilience. Les gestionnaires de cas aident les clients à apporter les modifications voulues à leur comportement, à leur style de vie et à leur santé mentale et affective. Ils abordent aussi les obstacles structurels au bien-être auxquels se heurtent les personnes qui courent un risque élevé d’infection au VIH de façon continue en aidant ces dernières à avoir accès à l’aide sociale, à des services de logement et à des soins de santé, en plus de les aiguiller vers des services communautaires, juridiques et d’immigration.

Le programme fournit un soutien aux personnes à risque appartenant aux groupes suivants :

  1. Les personnes autochtones
  2. Les partenaires séronégatifs des couples sérodifférents
  3. Les femmes
  4. Les nouveaux arrivants, les immigrants et les réfugiés
  5. Les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH)

L’objectif du HPCM est d’améliorer les aptitudes d’autogestion des clients et, grâce à un régime de soins, de mettre en place un réseau de fournisseurs de services capable d’aider les clients à rester séronégatifs à long terme. Grâce à de solides partenariats communautaires, le HPCM réduit les silos et améliore les soins de santé intégrés pour les personnes qui courent un risque élevé d’infection au VIH de façon continue.

Cet élément de programme complète une étude de cas et un autre élément de programme qui décrit le programme de gestion de cas en promotion de la santé. Pour plus de renseignements sur le travail des gestionnaires de cas en promotion de la santé en général, consultez l’étude de cas du programme HPCM. Pour plus de renseignements sur le travail du gestionnaire de cas qui travaille avec les hommes gais, bisexuels et autres HARSAH, consultez l’élément de programme sur le travail du gestionnaire de cas qui dessert l’autorité sanitaire de Fraser.

Un gestionnaire de cas travaille avec les personnes autochtones à Vancouver qui courent un risque élevé d’infection au VIH de façon continue. Il travaille principalement à AIDS Vancouver, mais il a aussi déjà travaillé dans un organisme qui dessert les personnes autochtones dans le quartier centre-ville Eastside de Vancouver. Cet organisme est situé dans un édifice qui abrite plusieurs autres agences et services qui desservent la population autochtone; il a été choisi parce que les clients autochtones le connaissent déjà et parce qu’il est situé à proximité d’autres organismes qui desservent les personnes autochtones et qui sont près de là où vivent ces dernières.  On continue de forger des liens avec d’autres organismes de Vancouver qui desservent principalement les personnes autochtones, dans l’optique que le gestionnaire de cas puisse offrir des heures de consultation sans rendez-vous ou autres services sur place à ces endroits à l’avenir.

Fournir des services culturellement adaptés aux personnes autochtones

Les clients autochtones peuvent afficher une profonde méfiance envers le système de santé et de services sociaux parce que ce dernier les a peut-être mal desservis traditionnellement. En raison de ce manque de confiance, le gestionnaire de cas s’applique typiquement à forger des liens de confiance et de respect avec les clients en vue de nouer de meilleures relations entre eux et l’ensemble du système de santé et de services sociaux.

Le gestionnaire de cas s’efforce d’être fiable et responsable et incarne ces attributs pour les clients en se montrant crédible et en tenant ses promesses. Il leur dévoile aussi volontairement sa propre identité comme personne autochtone afin de bâtir des relations de confiance avec eux. Une identité autochtone partagée autochtone peut aider à renforcer la confiance grâce à la reconnaissance d’expériences communes.

Le gestionnaire de cas utilise des cadres de travail autochtones pour offrir un soutien culturellement adapté et compétent aux clients. Une des premières tâches qu’il accomplit avec les clients est d’évaluer leur niveau de confort et de familiarité avec la culture autochtone, étant conscient du fait que l’histoire de la colonisation et l’héritage des pensionnats indiens ont influencé la capacité de nombreuses personnes autochtones de maintenir des liens avec leur culture. Après avoir obtenu ces renseignements, le gestionnaire de cas discute avec le client pour déterminer dans quelle mesure ses aînés, ses pairs autochtones et les organismes qui desservent les personnes autochtones sont impliqués dans son système de soutien. Selon le degré de familiarité du client avec les pratiques autochtones, le gestionnaire de cas peut aussi utiliser la roue médicinale pour aborder la santé et le bien-être d’un point de vue holistique.

Combler les besoins des personnes autochtones

Avec la plupart des clients, les premiers objectifs sont de leur procurer des papiers d’identité comme un certificat de statut d’indien, de les aider à présenter une demande d’aide sociale et de logement, et de les aiguiller vers des organismes qui desservent les personnes autochtones, des pairs autochtones et des aînés locaux. Agissant comme un représentant pour les clients, le gestionnaire de cas les aide à naviguer le système de services sociaux et de santé et à repérer des fournisseurs de services sociaux et de santé qui ont déjà travaillé avec des personnes autochtones et qui comprennent les traumatismes, la violence et le patrimoine historiques des pensionnats indiens.

Une fois que ces problèmes structurels ont été abordés, la relation de confiance qu’ont développée le client et le gestionnaire de cas leur permet de se pencher ensuite sur des problèmes dont les clients hésitaient peut-être à discuter, comme les traumatismes et la consommation de substances. Cela permet aussi au gestionnaire de cas d’avoir des conversations qu’il ne pouvait peut-être pas tenir au début de sa relation avec le client, notamment sur des sujets comme le sexe, la consommation de drogues, ainsi que le VIH et sa prévention. Si des soins et des services liés au VIH n’ont pas été identifiés comme étant des besoins immédiats, le gestionnaire de cas peut alors, une fois la confiance établie, aider le client à avoir accès à des services de santé, qui peuvent inclure un test de dépistage du VIH.

Bâtir un réseau de fournisseurs de services pour appuyer les personnes autochtones

L’arrimage à l’ensemble du réseau de fournisseurs de services qui travaillent avec les personnes autochtones à Vancouver est un des principaux services que fournit le gestionnaire de cas aux clients. Le gestionnaire de cas assiste à des rencontres et événements locaux avec d’autres fournisseurs de services autochtones. De plus, il profite souvent des heures de consultation sans rendez-vous des organismes locaux qui desservent les personnes autochtones pour forger et maintenir des liens avec leur personnel et les membres de la communauté. Le gestionnaire de cas a aussi déployé des efforts pour augmenter le soutien fourni aux clients bispirituels en bâtissant des relations avec des organismes bispirituels et les membres de la communauté qui sont disposés à travailler avec les clients bispirituels en tant que pairs. En nouant des relations avec d’autres fournisseurs de services, le gestionnaire de cas se sentira plus à l’aise à aiguiller des clients vers eux, et cela augmentera aussi le nombre de clients aiguillés par ces organismes vers le programme HPCM.

Au bout du compte, le gestionnaire de cas met à profit ses relations avec d’autres fournisseurs de services pour aiguiller les clients vers des services d’une façon durable pour qu’une fois que les clients quittent le programme HPCM, ils puissent entrer en contact avec des fournisseurs de services qui peuvent les aider à maintenir les changements positifs qu’ils ont apportés à leur santé et à leur bien-être lorsqu’ils étaient suivis par le gestionnaire de cas.

 

Fournir une gestion des cas en promotion de la santé aux hommes gais, bisexuels et autres HARSAH dans l’autorité sanitaire de Fraser

AIDS Vancouver
Colombie-Britannique

Fournir une gestion des cas en promotion de la santé aux hommes gais, bisexuels et autres HARSAH dans l’autorité sanitaire de Fraser

2017

Aperçu

Le Programme de gestion de cas en promotion de la santé (HCPM) fournit une gestion de cas à court terme (moins de six mois) axé sur le travail de proximité aux personnes qui courent un risque élevé d’infection au VIH de façon continue et qui pourraient tirer profit d’un soutien pour rester séronégatives. Le programme travaille avec les clients en vue de réduire leur vulnérabilité au VIH en fournissant une gestion de cas pour les aider à acquérir les aptitudes personnelles et d’auto-efficacité qui renforcent leur résilience. Les gestionnaires de cas aident les clients à apporter les modifications voulues à leur comportement, à leur style de vie et à leur santé mentale et affective. Ils abordent aussi les obstacles structurels au bien-être auxquels se heurtent les personnes qui courent de façon continue un risque élevé d’infection au VIH en aidant ces dernières à avoir accès à l’aide sociale, à des services de logement et à des soins de santé, en plus de les aiguiller vers des services communautaires, juridiques et d’immigration.

Le programme fournit un soutien aux personnes à risque appartenant aux groupes suivants :

  1. Les personnes autochtones
  2. Les partenaires séronégatifs des couples sérodifférents
  3. Les femmes
  4. Les nouveaux arrivants, les immigrants et les réfugiés
  5. Les hommes gais, bisexuels et hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH)

L’objectif du HPCM est d’améliorer les aptitudes d’autogestion des clients et, grâce à un régime de soins, de mettre en place un réseau de fournisseurs de services capable d’aider les clients à rester séronégatifs à long terme. Grâce à de solides partenariats communautaires, le HPCM réduit les silos et améliore les soins de santé intégrés pour les personnes qui courent un risque élevé d’infection au VIH de façon continue.

Cet élément de programme complète une étude de cas et un autre élément de programme qui décrit le programme de gestion de cas en promotion de la santé. Pour plus de renseignements sur le travail des gestionnaires de cas en promotion de la santé en général, consultez l’étude de cas du programme HPCM. Pour plus de renseignements sur le travail du gestionnaire de cas qui travaille avec les personnes autochtones, consultez l’élément de programme sur la prestation de services aux personnes autochtones.

Cet élément de programme met l’accent sur le travail d’un des gestionnaires de cas qui travaillent avec les HARSAH à Surrey et à New Westminster – des banlieues de Vancouver situées dans l’autorité sanitaire de Fraser. Bien que le gestionnaire de cas travaille à AIDS Vancouver – qui dessert depuis longtemps les hommes gais, bisexuels et autres HARSAH – il travaille aussi deux fois par semaine à Surrey et à New Westminster. Ce travail s’accomplit grâce à des partenariats avec Health Initiative for Men (HIM) et l’équipe STOP de l’autorité sanitaire de Fraser qui offrent des cliniques dans ces villes.

Prestation de services aux hommes gais, bisexuels et autres HARSAH dans l’autorité sanitaire de Fraser

Contrairement à Vancouver, la région géographique desservie par l’autorité sanitaire de Fraser n’a pas accès à un large éventail de services conviviaux pour les personnes queer et trans ou qui s’adressent spécifiquement à celles-ci. Dans certaines parties de l’autorité sanitaire de Frater, l’homophobie, la transphobie et la stigmatisation liées à la consommation de substances et au VIH sont encore assez répandues. Sans des services locaux, les gens doivent se rendre dans des villes comme Surrey, New Westminster et Vancouver pour recevoir des soins de santé plus faciles d’accès et sans jugement.

Services sans rendez-vous pour les hommes gais, bisexuels et autres HARSAH

Deux fois par semaine, le gestionnaire de cas offre des heures de consultation sans rendez-vous quand les cliniques HIM sont ouvertes à Surrey et à New Westminster. Les clients sont surtout des hommes qui s’identifient comme étant gais, bisexuels ou autres HARSAH. La plupart d’entre eux veulent consulter le gestionnaire de cas pour obtenir du counseling et un soutien de courte durée pour la santé sexuelle, des relations saines, la santé mentale et la consommation de substances. Certains clients veulent avoir accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Le gestionnaire de cas offre de brèves séances de counseling sur la santé sexuelle, des renseignements et un aiguillage pour l’accès à la PrEP, ainsi que des services de traitement pour la consommation de substances et la santé mentale au besoin.

En offrant des heures de consultation libre au lieu de fixer des rendez-vous précis, le gestionnaire de cas peut bâtir la confiance et le respect avec les clients au fil du temps, fournir de brèves séances de counseling à ceux qui en ont besoin et repérer les clients qui nécessitent un soutien à long terme.

Gestion intensive de cas pour les hommes gais, bisexuels et autres HARSAH

En plus des consultations sans rendez-vous, le gestionnaire de cas dessert également des clients dans l’autorité sanitaire de Fraser qui ont besoin de services de soutien plus intensifs. Il détermine les objectifs que ces clients désirent atteindre, comme, par exemple, trouver un logement stable et avoir accès à l’aide sociale; il leur fournit du counseling de façon soutenue et les aiguille vers des services locaux capables de les aider à atteindre leurs objectifs. Bien que le soutien fourni à ces clients puisse être de courte durée – de trois à six mois – le gestionnaire de cas peut offrir un soutien à plus long terme si les clients veulent ou ont besoin de continuer à recevoir un soutien pour atteindre leurs buts.

Le manque de services qui s’adressent aux personnes queer et trans est un défi constant

Il y a un besoin de services supplémentaires pour les personnes queer et trans afin d’aborder les besoins des hommes gais, bisexuels et autres HARSAH qui vivent dans la région desservie par l’autorité sanitaire de Fraser. Le manque de services s’adressant aux personnes queer et transgenres dans la région vers lesquels on peut aiguiller les clients représente un défi de taille pour le gestionnaire de cas, sans compter que de plus en plus de personnes aiguillées proviennent de régions rurales de l’autorité sanitaire que le gestionnaire de cas ne dessert pas en personne à l’heure actuelle. Le gestionnaire de cas travaille avec ces clients par téléphone et par message texte, et certains clients ont accepté de se déplacer pour venir le consulter à l’une des deux cliniques à Surrey et à New Westminster.

 

Spécialiste de l'arrimage aux soins

Spécialiste de l'arrimage aux soins

Los Angeles, États-Unis
2017

Une intervention centrée sur les clients s'avère efficace pour orienter les personnes nouvellement diagnostiquées vers des soins pour le VIH

Une étude menée aux États-Unis a trouvé que l'inclusion d'un spécialiste de l'arrimage aux soins dans le protocole de dépistage du Centre LGBT de Los Angeles a eu pour résultat que plus de 90 % des personnes nouvellement diagnostiquées étaient orientées vers un service de soins du VIH. De plus, une fois l'arrimage aux soins réussi, plus de 90 % des personnes étaient retenues dans les soins et bénéficiaient d'une suppression virale.

Projet du spécialiste de l'arrimage aux soins

En 2012, le Centre LGBT de Los Angeles a embauché un travailleur social clinique à titre de spécialiste de l'arrimage aux soins à temps plein. Ce poste a été intégré dans le protocole de dépistage du VIH du centre afin de faciliter l'orientation des patients vers les soins. Le spécialiste de l'arrimage aux soins utilise une approche centrée sur le client, ainsi que des techniques d'entrevue motivationnelle et de gestion des cas fondée sur les forces afin d'aider le client à adopter des comportements favorables à la santé. Le spécialiste travaille au rythme dicté par les besoins du client, le dirigeant vers les services nécessaires et fixant ses rendez-vous médicaux et autres selon les besoins. Des rappels sont envoyés le jour précédant les rendez-vous pour encourager le client à s'y présenter.

On peut diviser le travail du spécialiste de l'arrimage aux soins en trois phases.

Phase 1 : Tout de suite après avoir reçu son résultat positif au test de dépistage du VIH, le client rencontre le spécialiste de l'arrimage aux soins. Utilisant la technique d'entrevue motivationnelle, le spécialiste encourage le client à explorer ses préoccupations et discute avec lui de stratégies susceptibles de répondre aux besoins qui surgissent. Les deux objectifs de cette rencontre consistent à créer un plan de soutien et un plan d'arrimage aux soins pour le client. Même si le client n'est pas encore prêt à recevoir des soins médicaux, on fixe un rendez-vous pour aborder toutes les préoccupations exprimées avant la fin de cette première rencontre.

Phase 2 : En fonction des besoins du client, un contact est maintenu pour aider celui-ci à s'adapter, à naviguer dans le système de santé et à acquérir les compétences nécessaires pour réussir son implication dans les soins. Le contact peut avoir lieu en personne, au téléphone, par message texte ou par courriel, selon les besoins de la personne.

Phase 3 : Pour les clients qui sont prêts à recevoir des soins peu après le diagnostic, le spécialiste de l'arrimage aux soins réduit graduellement ses contacts avec le client. Si le client souhaite recevoir des soins au Centre LGBT, il est présenté aux membres de l'équipe de soins afin de favoriser l'établissement d'une relation. Si le client manque subséquemment des rendez-vous, le spécialiste de l'arrimage aux soins fait un suivi afin d'aider le client à surmonter toute barrière éventuelle. Enfin, dans le cas des personnes qui ne rencontrent pas le spécialiste de l'arrimage aux soins, des tentatives additionnelles sont faites dans le but d'établir un contact.  Ces tentatives cessent lorsque le client est finalement orienté vers des soins ou encore lorsqu'il demande au spécialiste de l'arrimage aux soins d'arrêter de l'appeler.

L'étude

L'impact du spécialiste de l'arrimage aux soins sur les personnes nouvellement diagnostiquées a été évalué entre mars 2014 et septembre 2015.1 Le résultat qui intéressait le plus les chercheurs était la présence du client à une consultation médicale auprès de n'importe quel fournisseur de soins primaires en VIH dans les trois mois suivant le diagnostic. Les résultats secondaires étaient la rétention dans les soins (deux consultations médicales à au moins trois mois d'intervalle sur une période de 12 mois) et la suppression virale lors des consultations de suivi (n'importe quelle charge virale inférieure à 200 copies/ml).

Sur 389 clients nouvellement diagnostiqués, 118 (30 %) ont été inscrits à l'étude. La majorité se composait d'hommes gais âgés de 18 à 29 ans qui avaient terminé l'école secondaire et qui avaient un domicile stable. Sur les 118 personnes inscrites,  94 % ont eu un rendez-vous médical dans les trois mois suivant leur diagnostic. En moyenne, le spécialiste de l'arrimage aux soins a passé 2,1 heures en consultation avec chaque participant lors de 4,9 interactions. Parmi les participants dont la liaison avec les soins a réussi, 92 % ont été retenus dans les soins, et 94 % de ces derniers ont atteint une suppression virale.

Quelle est la signification de ces résultats?

Cette étude démontre que l'incorporation d'un spécialiste de l'arrimage aux soins dans un protocole de dépistage peut donner lieu à des taux élevés d'arrimage aux soins, de rétention dans les soins et de suppression virale. D'autres modèles d'arrimage aux soins ont également donné des résultats bénéfiques. Les organismes qui cherchent à améliorer l'orientation vers les soins des clients nouvellement diagnostiqués devraient peut-être envisager les façons dont ils pourraient incorporer de telles interventions dans leurs programmes.

Référence

  1. Bendetson J, Dierst-Davies R, Flynn R, et al. Evaluation of a Client-Centered Linkage Intervention for Patients Newly Diagnosed with HIV at an Urban United States LGBT Center: The Linkage to Care Specialist Project. AIDS Patient Care and STDs. 2017 Jul;31(7):283–89.

AIMS

AIMS

les Pays-Bas
2017

Une étude effectuée aux Pays-Bas1 a conclu qu’une intervention comportementale offerte par des infirmières qui se servent des données provenant de moniteurs électroniques de médicaments pour améliorer l’observance thérapeutique au TAR a suscité une amélioration des résultats pour la santé. De plus, une analyse économique a révélé que cette intervention permettait de réaliser des économies.

Adherence Improving self-Management Strategy (AIMS) = Stratégie autogérée pour améliorer l’observance

L’AIMS consiste en une intervention comportementale individuelle, dirigée par des infirmières, qui incorpore la rétroaction sur l’observance captée par les couvercles des flacons équipés du Système de surveillance des événements médicamenteux (MEMS) (c.-à-d. un flacon électronique de comprimés qui capte de l’information sur la date et l’heure où le flacon est ouvert) et qui [en tant que programme] est conçue pour s’intégrer dans les consultations de routine en clinique.

Pour cette étude, 21 infirmières spécialisées en VIH provenant de sept cliniques participantes ont suivi trois séances de formation sur l’AIMS, notamment sur la façon d’utiliser les flacons équipés de couvercles MEMS, sur le logiciel et la façon de diriger l’intervention comportementale. Chaque séance de formation durait six heures (18 heures en tout). Une séance de rappel d’une heure et demie a été offerte à des groupes de deux à trois infirmières de chaque clinique après que les infirmières aient reçu la visite de deux à trois patients.

L’étude

Les chercheurs néerlandais ont effectué un essai ouvert randomisé multicentrique dans sept cliniques spécialisées en VIH entre 2011 et 2014. Les participants à l’étude ont été choisis au hasard pour recevoir les interventions de l’étude, c’est-à-dire l’AIMS (109 patients) ou la poursuite du traitement comme d’habitude (112 patients) dans le but d’évaluer l’intervention AIMS.

Les participants pouvaient participer à l’étude s’ils commençaient leur premier traitement VIH (patient naïf au traitement) ou s’ils étaient sous TAR depuis au moins neuf mois (patient déjà traité) et qu’ils présentaient une charge virale indétectable, mais qui risquaient de voir celle-ci devenir à nouveau détectable (remontée de la charge virale). Les chercheurs considéraient les participants à risque de voir une remontée de leur charge virale s’ils avaient eu au moins une charge virale détectable au cours des trois dernières années et si les chercheurs déterminaient qu’ils avaient présenté une observance thérapeutique sous-optimale durant deux mois de contrôle de base des couvercles.

Lors des visites en clinique, les infirmières téléchargeaient les données enregistrées par les couvercles MEMS et les utilisaient pour générer des rapports illustrant les tendances de l’observance des patients. Ces rapports étaient ensuite utilisés pour orienter les discussions entre l’infirmière et le participant afin de maintenir ou d'améliorer l’observance du participant. Si le participant continuait d’éprouver des problèmes d’observance, des consultations plus fréquentes auprès de l’infirmière étaient une option.

Les chercheurs mesuraient la charge virale plasmatique et le compte de CD4+ au début et après environ cinq mois, 10 mois et 15 mois dans le cadre des soins de routine de chaque participant. Pour les participants qui commençaient un traitement pour la première fois, le premier suivi se faisait après six mois pour permettre à leur charge virale de devenir indétectable.

Les participants ont été suivis pendant en moyenne 14,6 mois. Le nombre moyen de visites (3,2) étaient le même pour les deux groupes, soit l’AIMS et le groupe de traitement de routine. Au sein de ce dernier, la durée moyenne passée dans chaque clinique était de 19 minutes, tandis que la durée moyenne pour le groupe AIMS était de 29 minutes. Au cours de toute la durée de l’étude, les visites du groupe AIMS ont duré en moyenne 35 minutes de plus que celles du groupe de traitement de routine.

À la fin de l’étude, davantage de patients faisant partie du groupe qui recevait le traitement comme d’habitude présentaient une charge virale détectable (16,7 %) comparativement à ceux qui avaient reçu l’AIMS (9,6 %). Ces résultats étaient les mêmes, quelle que soit l’infirmière particulière qui avait dispensé les soins. De plus, les patients du groupe suivant le traitement comme d’habitude étaient beaucoup plus nombreux (22,8 %) à connaître un échec thérapeutique (se définissant comme deux charges virales détectables consécutives) que les patients du groupe AIMS (9,0 %). Ces résultats étaient semblables, peu importe si les participants ne faisaient que commencer le traitement ou s’ils en suivaient un depuis quelque temps.

Au cours de l’étude, les comptes de CD4+ moyens ont augmenté parmi les deux groupes, mais ils étaient considérablement plus élevés au 15e mois parmi les participants recevant l’AIMS comparativement à ceux qui avaient reçu le traitement comme d’habitude.

Une analyse économique de l’AIMS a estimé que cette intervention réduisait les coûts de santé pour la durée de la vie dans une proportion de 592 euros (environ 837 $ CDN ou 628 $ US) par patient. Une analyse plus poussée a démontré que si la stratégie AIMS était mise en œuvre auprès de 10 000 patients et qu’elle continuait pendant 18 mois, les systèmes de santé connaîtraient des économies de 6 millions d’euros (environ 8,7 millions $CDN ou 6,5 millions $US).

Qu’est-ce que cela signifie pour les fournisseurs de services canadiens?

Cette étude a démontré que les patients qui ont bénéficié d’une intervention AIMS pour améliorer leur observance ont obtenu de meilleurs résultats cliniques, y compris une amélioration de la charge virale et des comptes de CD4+ comparativement aux patients qui avaient reçu des soins réguliers. De plus, les chercheurs ont conclu que l’intervention pouvait permettre de réaliser des économies par rapport aux soins associés au traitement habituel. L’un des avantages de cette intervention est qu’elle peut être incorporée dans les rendez-vous prévus en clinique.

La mise en œuvre de programmes permettant d’améliorer l’observance peut engendrer un nombre accru de personnes vivant avec le VIH qui présentent une charge virale indétectable. Des bienfaits à long terme pour la santé sont associés au fait d’avoir une charge indétectable, qui permet également de réduire considérablement le risque de transmission du VIH.

Référence

de Bruin, M.; Oberjé, E. J.; Viechtbauer, W.; et coll., Effectiveness and cost-effectiveness of a nurse-delivered intervention to improve adherence to treatment for HIV: a pragmatic, multicentre, open-label, randomised clinical trial, Lancet Infectious Diseases, 2017;17(6): pp. 595–604.