L’interféron lambda a-t-il du potentiel contre la COVID-19?

Le système immunitaire comporte une branche appelée système immunitaire inné qui peut habituellement détecter et répondre aux microbes envahissants, dont les virus, dès les stades précoces d’une infection, soit longtemps avant que les anticorps soient fabriqués et que les cellules T soient mobilisées.

La réponse du système immunitaire inné à un virus consiste en partie à libérer de l’interféron lambda. Des expériences de laboratoire sur des cellules, des animaux et des virus laissent croire que les cellules qui tapissent le tractus respiratoire, les poumons et le tractus gastro-intestinal, ainsi que certaines cellules immunitaires appelées neutrophiles, sont particulièrement sensibles aux effets de l’interféron lambda. En théorie, cette forme d’interféron pourrait faire ce qui suit :

  • activer le système immunitaire inné et protéger les cellules non infectées contre l’infection par le SRAS-CoV-2, de sorte que les personnes exposées ne développent pas la COVID-19
  • ralentir la production de SRAS-CoV-2 chez les personnes récemment infectées par le virus, de sorte à aider leur système immunitaire à maîtriser l’infection et à favoriser le rétablissement des personnes touchées

Les chercheurs ont besoin d’éprouver l’effet de l’interféron lambda chez des animaux infectés par le SRAS-CoV-2. Les tests sont importants pour déterminer si le traitement à l’interféron lambda agit bien ou s’il contribue aux lésions organiques associées à la COVID-19.

Les essais cliniques menés auprès de personnes sans l’infection au SRAS-CoV-2 portent à croire que l’interféron lambda est relativement bien toléré. Une version d’interféron lambda à action prolongée est disponible pour les essais cliniques et peut être administrée une fois par semaine. Grâce à une telle formulation, si ce genre d’interféron était testé chez des personnes atteintes de COVID-19, une seule dose ou deux pourraient suffire. Une question importante à régler à l’égard de l’interféron lambda consiste à savoir à quel moment il faudrait commencer un tel traitement relativement à la phase de la COVID-19.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCES :

  1. Prokunina-Olsson L, Alphonse N, Dickenson RE, et al. COVID-19 and emerging viral infections: The case for interferon lambda. Journal of Experimental Medicine. 2020;217(5):e20200653.
  2. Major J, Crotta S, Llorian M, et al. Type I and III interferons disrupt lung epithelial repair during recovery from viral infection. Science. 2020; en voie d’impression.
  3. O’Brien TR, Thomas DL, Jackson SS, Prokunina-Olsson L, Donnelly RP, Hartmann R. Weak induction of interferon expression by SARS-CoV-2 supports clinical trials of interferon lambda to treat early COVID-19. Clinical Infectious Diseases. 2020; en voie d’impression.