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En moyenne, les adultes séropositifs semblent courir plus de risques de complications liées au vieillissement. Une stratégie potentielle pour réduire ces risques consiste à faire de l’exercice régulièrement. Une telle stratégie n’a cependant pas été testée chez des personnes séropositives plus âgées.
Des chercheurs à l’Université du Maryland aux États-Unis ont mené une étude pilote randomisée pour comparer l’exercice de haute intensité à l’exercice d’intensité modérée auprès de 22 hommes séropositifs plus âgés. L’exercice s’est fait sous supervision au même centre sportif à raison de trois séances par semaine pendant 16 semaines consécutives. Tous les participants étaient en relativement bonne santé et prenaient un traitement contre le VIH (TAR).
On utilise l’abréviation VO2 max pour désigner la capacité de l’organisme à maximiser son utilisation de l’oxygène. En général, les spécialistes en matière d’exercices sportifs considèrent la V02 max comme un bon indice du conditionnement cardiovasculaire.
Dans cette étude, les hommes qui faisaient des exercices aérobiques de haute intensité (mais pas d’intensité modérée) ont connu une augmentation significative de leur V02 max. De plus, l’endurance de tous les hommes s’est améliorée, et plus particulièrement chez les hommes ayant fait de l’exercice intensif. Cette amélioration de la capacité d’utiliser l’oxygène pourrait avoir des implications cliniques pour ces hommes. Nous en parlons plus loin dans ce rapport.
Comme cette étude a porté sur un faible nombre de sujets, il n’est pas possible d’en tirer des conclusions s’appliquant à la personne séropositive moyenne dans la communauté. Les résultats ouvrent cependant la voie pour une plus grande étude sur l’exercice chez les personnes séropositives, afin d’en évaluer les nombreux bienfaits, surtout chez les personnes plus âgées. Les résultats d’une plus grande étude pourront être généralisés pour inclure un plus grand nombre de personnes séropositives.
Les chercheurs ont inscrit des volontaires en relativement bonne santé qui n’avaient aucun des problèmes de santé suivants :
Onze participants ont été affectés à chacune des interventions faisant partie de l’étude.
Les participants avaient le profil moyen suivant :
Les chercheurs ont surveillé de très près les participants pendant l’étude, et plus particulièrement lors des séances d’exercice, en vérifiant leur fréquence cardiaque, leur tension artérielle, leur consommation d’oxygène et leur production de bioxyde de carbone, entre autres.
Les participants qui faisaient de l’exercice de haute intensité utilisaient un tapis roulant. S’ils éprouvaient des douleurs articulaires, ils avaient l’option d’utiliser une machine elliptique, car celle-ci a un faible impact sur les articulations. Les participants qui faisaient de l’exercice d’intensité modérée marchaient sur une piste de course/marche standard.
Au début, les participants s’entraînaient pendant 20 à 30 minutes, puis ils ont augmenté graduellement la durée d’environ 10 % chaque semaine. Vers la fin de l’étude, les participants s’entraînaient pendant environ 40 minutes lors de chaque séance.
Les participants ont également reçu des conseils d’ordre diététique afin qu’ils puissent maintenir un poids stable durant l’étude.
Chez les hommes ayant fait de l’exercice de haute intensité, on a constaté les changements suivants :
Parmi les hommes ayant fait de l’exercice d’intensité modérée, on a constaté les changements suivants :
Six participants (quatre du groupe faisant de l’exercice intensif et deux du groupe faisant de l’exercice modéré) ont quitté prématurément l’étude pour les raisons suivantes :
Comme il s’agit ici d’une étude pilote, il n’est pas possible de généraliser largement à partir de ses résultats. Elle constitue toutefois un bon point de départ et fournit la justification d’une étude plus grande et peut-être de plus longue durée sur l’exercice chez les hommes vivant avec le VIH.
Les chercheurs ont constaté une augmentation de la VO2 max chez les participants qui faisaient de l’exercice de haute intensité. Selon l’équipe, dans la « population gériatrique générale », une augmentation d’une ampleur semblable sur une décennie serait associée aux bienfaits suivants :
Rappelons toutefois qu’il n’est pas possible de tirer de conclusions sur les bienfaits de l’exercice pour la santé des personnes séropositives plus âgées parce que cette étude a porté sur un nombre trop faible de participants. Une étude de plus grande envergure et de plus longue durée sera nécessaire pour atteindre cet objectif.
D’autres études ont trouvé que les personnes séropositives présentaient des taux élevés d’inflammation. Ce problème s’atténue partiellement grâce à l’amorce d’un TAR et au maintien d’une charge virale indétectable. Cependant, une inflammation résiduelle persiste, et certains chercheurs s’inquiètent de la possibilité que cette inflammation rende certaines personnes séropositives plus sujettes à une gamme d’affections chroniques, notamment des troubles inflammatoires. Une étude de plus longue durée pour comparer l’exercice de haute intensité et l’exercice de faible intensité chez des personnes séropositives pourrait explorer l’impact de l’exercice sur les facteurs suivants :
Ressources de CATIE
Explorer le VIH et l'inflammation – TraitementActualités 223
L'exercice et son impact potentiel sur l'inflammation et l'humeur – TraitementActualités 205
Vivre en santé – Un guide pratique pour un corps en santé pour les personnes vivant avec le VIH
—Sean R. Hosein
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