Le programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C : Traduction et lecture critique

CATIE
Ontario

Le programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C : Traduction et lecture critique

2015

La traduction constitue souvent un énorme obstacle pour les organismes souhaitant offrir des services à de nouvelles populations au sein de leur communauté. Elle nécessite beaucoup de temps, de ressources, d’adaptation et d’erreurs et d’échecs. Pour le programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C de CATIE, plus d’un an a été nécessaire pour que CATIE trouve des traducteurs compétents en chinois simplifié, pendjabi, ourdou et tagalog, qui soient capables de produire des textes en un langage précis et accessible afin de renseigner les personnes provenant des quatre communautés prioritaires au sujet de l’hépatite. Pour une description complète du programme, veuillez consulter l’étude de cas.

Pour trouver des traducteurs

CATIE a entrepris ce processus en établissant des liens avec des organismes bien établis qui travaillent auprès des populations d’immigrants (comme l’organisme Access Alliance Health and Multicultural Services et l’Ontario Council of Agencies Serving Immigrants à Toronto) et auprès d’organismes ayant la réputation d’offrir de bons renseignements sur la santé en différentes langues (comme le Sexuality Education Resource Centre [SERC]). CATIE a demandé à ces organismes de l'information sur leurs processus pour la traduction et la lecture critique et sur les traducteurs qu'ils utilisaient.

Avant d’engager des traducteurs, CATIE leur a fait subir un test en utilisant un document qui contenait de l’information sur l’hépatite C, des termes médicaux, du langage technique et de l’information sur les relations sexuelles et la consommation de drogues ou d’alcool. Ce document était essentiellement un « long brouillon » contenant une grande partie du contenu que CATIE envisageait d’utiliser pour le site Web et les ressources imprimées. Les lecteurs critiques médicaux et communautaires ont aidé à juger de la qualité des traductions. La rétroaction des lecteurs critiques de CATIE a déterminé si le document devait être entièrement traduit à nouveau ou s’il pouvait être révisé après quelques discussions plus approfondies et utilisé dans le travail éducatif du programme. Les traducteurs qui réussissaient bien ces évaluations étaient ajoutés à une liste de traducteurs compétents pour ce projet.

Le processus de traduction

Les versions finales de tous les documents utilisés dans les campagnes et les ressources du Programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C de CATIE sont rédigées en anglais et ensuite traduites en quatre langues (en chinois simplifié, pendjabi, ourdou et tagalog) par les traducteurs sélectionnés. Chaque traduction est soumise à une révision médicale afin de s’assurer que la langue et les explications sont exactes. Puis, elle est soumise à une révision communautaire pour s’assurer que le langage est accessible. Une partie de cette révision consiste à évaluer le niveau de lecture, à s’assurer que des termes péjoratifs n’ont pas été utilisés et que le texte est neutre sur le plan du genre dans la mesure du possible. Ensemble, ces lecteurs critiques évaluent la qualité des traductions faites par les traducteurs de CATIE.

Par le biais de ses partenaires communautaires ainsi qu’à l’aide de son réseautage dans le domaine de l’aide à l’établissement, CATIE a trouvé et demandé à des médecins travaillant auprès des nouveaux arrivants de servir de lecteurs critiques médicaux. Les lecteurs critiques communautaires, quant à eux, étaient souvent des fournisseurs de services de première ligne travaillant dans le domaine des services d’aide à l’établissement ou des soins de santé, et, par la suite, certaines de ces personnes ont travaillé sur le projet à titre d’animateurs bilingues. Les premiers lecteurs critiques médicaux et communautaires étaient des membres des premiers conseils consultatifs communautaires de CATIE. D’ailleurs, grâce à leur importante contribution au programme, ces derniers ont aidé à établir des partenariats communautaires et à déterminer l’orientation du projet. CATIE maintient une liste permanente de traducteurs et de lecteurs critiques pour toutes les langues dans lesquelles CATIE travaille actuellement.

La stigmatisation et le langage

L’hépatite C est une maladie stigmatisée, qui est souvent associée à la consommation de drogues et au travail du sexe. Le langage utilisé pour parler de la consommation de drogues ou d’alcool, de la sexualité et des actes sexuels est souvent péjoratif, et il est fréquemment utilisé de façon telle que les membres d’une communauté pourraient penser que l’hépatite C est une maladie qui ne touche que certains types de personnes, perpétuant ainsi la stigmatisation associée à l’hépatite C et à la consommation de drogues et d’alcool. Dans son travail avec ses traducteurs et ses conseils consultatifs, CATIE a bien précisé que le langage utilisé pour décrire la consommation de drogues et d’alcool et les relations sexuelles devait être neutre, que l’information sur la santé était importante pour tout le monde et que la documentation du programme aurait probablement plus d’impact si les personnes n’éprouvaient pas de honte.

Le processus de traduction

CATIE se sert d’un processus en 11 étapes pour traduire les documents utilisés dans le projet sur l’hépatite C :

  1. La traduction – La version finale en anglais est envoyée à un traducteur approuvé.
  2. Première lecture critique médicale – Elle est effectuée par un médecin travaillant auprès des nouveaux arrivants, dans la mesure du possible.
  3. Première lecture critique communautaire – Elle est effectuée par un travailleur de première ligne provenant d’un de nos partenaires communautaires ou par nos animateurs.
  4. Révision – Les commentaires sont envoyés au traducteur qui apporte les modifications nécessaires au texte. À cette étape, les traducteurs justifient souvent les premiers termes choisis (cette action détermine les parties du texte où le langage semble subjectif et qui nécessitent des explications).
  5. Deuxième lecture critique médicale – si le traducteur n’a pas accepté toutes les modifications proposées par les lecteurs critiques, le lecteur critique médical discute souvent du choix de ses mots avec le lecteur critique communautaire ou l’un des animateurs et décide du meilleur terme à utiliser.
  6. Deuxième lecture critique communautaire — Inclut une discussion/des remarques avec un autre lecteur critique ou un animateur quant au choix des mots proposés dans les modifications qui n’ont pas été acceptées par le traducteur. Si le lecteur critique médical estime que le terme/l’explication est exact, il revient au lecteur critique communautaire de décider quel terme est le plus accessible.
  7. Deuxième révision – les modifications additionnelles sont envoyées au traducteur pour la traduction finale.
  8. La traduction finale est envoyée pour être mise en page de façon provisoire.
  9. La mise en page est révisée par les lecteurs critiques médical et communautaire.
  10. Le document est envoyé en impression ou téléchargé en tant que version préliminaire sur le site Web.
  11. Les épreuves de l’imprimeur ou la version préliminaire du site Web sont soumises aux lecteurs critiques communautaires pour une dernière révision de la langue et de la mise en forme.

Un langage en constante évolution

Dans ce domaine de travail, le langage est en constante évolution. Les discussions concernant le choix des termes sont habituellement subjectives et peuvent parfois être sans fin. En dernier ressort, CATIE a choisi de chercher le leadership communautaire du personnel de première ligne travaillant directement dans chaque communauté afin d’identifier ce qui constitue un langage accessible et approprié. Le développement et l’approbation à un rythme effréné des nouveaux traitements contre l’hépatite C nécessitaient que l’information soit mise à jour chaque année. Il se peut que même les services de traduction bien établis n’aient peut-être pas de fortes capacités dans toutes les langues du projet. L’approche par erreurs et échecs pour trouver un bon traducteur qui comprend les valeurs associées au projet et l’approche à l’égard du travail de l’équipe du projet en vaut la peine.

Le choix des polices de caractères (en version imprimée et en ligne)

Pour toutes les langues, il a été difficile de déterminer les polices de caractères qui convenaient le mieux et plusieurs essais ont souvent été nécessaires pour s’assurer que tout apparaîtrait correctement dans chaque format.

En version imprimée, cela signifiait que nous devions trouver des polices de caractères pouvant être utilisées dans Adobe InDesign et qui y seraient lisibles. Le concepteur de CATIE devait aussi utiliser des modules d’extension qui pouvaient gérer les langues se lisant de la droite vers la gauche.

Plusieurs essais ont été nécessaires en travaillant en ligne avec les polices de caractères Unicode1 et l’affichage des langues à caractères non romains (comme l’écriture arabe, kanji et d’autres systèmes d’écriture) afin que le contenu apparaisse correctement.

Même si le travail principal de CATIE dans ce programme se faisait dans quatre communautés, CATIE a également traduit des ressources clés dans six autres langues, en plus de l’anglais et du français. Voici les polices de caractères que nous utilisons dans les versions imprimées et en ligne :

Hindi : Arial Unicode

Pendjabi : Raavi (en ligne), DRChatrik (en version imprimée)

Ourdou : Jameel Noori Nastaleeq (en version imprimée), Arial Unicode (en ligne)

Tamil : Arial Unicode. La première traduction a été faite en encodage, appelé Bamini qui devait être converti à l’aide d’un outil Unicode en ligne pour être utilisé sur notre site Web. Les corrections de nos lecteurs critiques sont également encodées en Bamini et doivent être converties en Unicode pour être téléchargées en ligne.

Bengali : Vrinda.

Tagalog : N’importe quelle police de caractères romains fonctionne.

Vietnamien : Arial Unicode.

Espagnol : N’importe quelle police de caractères romains fonctionne.

Chinois simplifié : Arial Unicode

Arabe : Lateef (en version imprimée), Arial Unicode (en ligne)

Ajout de langues

Depuis 2011, le nombre de langues que CATIE inclut sur son site Web d’information sur l’hépatite C est passé à 11 langues, en plus de l’anglais. Pour déterminer quelles langues doivent être ajoutées, CATIE tient compte du travail antérieur des projets nationaux liés à l’hépatite C au sein des communautés d’immigrants (comme le travail du Conseil ethnoculturel du Canada), de l’épidémiologie de l’hépatite C à l’échelle internationale et des tendances actuelles en immigration et dans les sous-groupes en Ontario, ainsi que de l’information recueillie lors des réunions avec différents organismes d’aide à l’établissement et dans des régions spécifiques de l’Ontario.

De l’information en ligne est actuellement disponible en anglais, en français, en arabe, en ourdou, en bengali, en pendjabi, en hindi, en tamil, en chinois simplifié, en tagalog, en vietnamien et en espagnol.

  1. Une norme d’encodage internationale utilisée avec différentes langues et messages informatisés, dans laquelle chaque lettre, chiffre ou symbole est assigné à une valeur numérique unique qui s’applique à travers différentes plateformes et différents programmes.

 

Le programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C : Développer des partenariats avec les communautés

CATIE
Ontario

Le programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C : Développer des partenariats avec les communautés

2015

Dès le début de la création du Programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C (consulter l’étude de cas pour une description complète du programme), CATIE avait d'or et déjà pris conscience que les partenariats avec les organismes œuvrant auprès des immigrants et avec les organismes d'aide à l'établissement des immigrants travaillant auprès des communautés prioritaires (de Chinois, de Philippins et d’Asiatiques du sud) seraient la clé du succès du programme.

En faisant du réseautage au sein d'une variété d’avenues, notamment des conférences (comme la North American Refugee Health Conference and Metropolis), des organismes communautaires (comme les organismes de lutte contre le sida) et des réseaux (comme le Ontario Settlement Network et l’Ontario Council of Agencies Serving Immigrants), CATIE a identifié et communiqué avec des partenaires clés durant la première année du programme.

CATIE a, en outre, cherché l’appui et le soutien de leaders communautaires, ce qui lui a permis d’entrevoir des occasions pour travailler avec les clients et le personnel des organismes œuvrant auprès des immigrants et avec des organismes d’aide à l’établissement des immigrants au sein de chacune des communautés. CATIE a trouvé ces leaders communautaires dans les conférences, en faisant de la prospection téléphonique et en réseautant avec les différents organismes.

La réceptivité des communautés

Chacune des communautés avec lesquelles CATIE travaille est appuyée par différents organismes communautaires, réseaux et différentes infrastructures. Les communautés d’origine chinoise et d’Asie du Sud possèdent des réseaux de santé et des organismes de santé bien établis, mais il n’existe aucun réseau ni organisme axé sur la santé au sein de la communauté philippine. Au début du programme, chaque communauté se trouvait à un stade différent en termes de développement communautaire en matière de santé, et il a fallu que CATIE rejoigne différentes ressources et coordonne son travail avec ses dernières afin d’atteindre les objectifs du programme.

Des différences dans les programmes et dans l’infrastructure de chaque communauté ont influencé la façon dont CATIE a travaillé avec les divers groupes d’immigrants. Même si CATIE a eu de nombreuses possibilités de s'intégrer à des réseaux plus vastes et dans des organismes communautaires bien établis se concentrant sur la santé au sein des communautés d’origine chinoise et d’Asie du Sud, ces possibilités se sont faites plus rares en ce qui concerne les réseaux et l’élaboration de programmes liés à la santé au sein de la communauté philippine. Afin de surmonter cet obstacle, CATIE travaille de façon plus directe avec différents groupes communautaires au sein de la communauté philippine.

Le rôle des partenaires communautaires

Les partenaires communautaires ont joué un rôle clé en siégeant aux conseils consultatifs communautaires, car ces derniers ont aidé à orienter le projet pendant les premières années. Les membres des conseils consultatifs occupaient des rôles spécialisés, se concentrant sur la coordination des premières traductions, l’élaboration du curriculum, des ressources ou de la campagne médiatique du projet. Grâce à leur participation au sein des conseils consultatifs communautaires, les représentants de différents groupes communautaires ont eu l’occasion de faire preuve de leadership, de défendre les droits et d’établir des relations. Parfois, les réunions du conseil étaient la première opportunité que ces groupes avaient de discuter des enjeux de santé au sein de leur communauté.

Les partenaires communautaires ont également aidé le programme à recruter des animateurs et des participants aux ateliers, on les a consultés pour que le curriculum de santé d'un enjeu important respecte les différences culturelles et ces derniers ont fait du réseautage au sein de leur propre communauté. Les partenaires communautaires ont été rémunérés pour le temps que leur personnel a passé à siéger sur les conseils consultatifs communautaires et pour tout travail d’animation ou autre lié au projet.

La structure des conseils consultatifs communautaires

Un conseil consultatif communautaire distinct a été mis en place pour chacune des quatre communautés prioritaires. Les conseils consultatifs communautaires étaient structurés de façon à assurer la représentation adéquate de la communauté en question. Les rôles de chaque conseil étaient adaptés au plan de travail du projet, et des membres clés du conseil aidaient à l’élaboration de ressources d’information sur la santé, de programmes d’ateliers et de messages pour une campagne médiatique. Chaque conseil consultatif communautaire incluait :

  • Un leader communautaire/leader d’opinion clé. Ces personnes étaient souvent un directeur général ou un leader d’un organisme appuyant les personnes au sein de la communauté. Elles étaient également disponibles pour les entrevues médiatiques ou pour faire des commentaires sur la question de l’hépatite C.
  • Un animateur communautaire bilingue. Des animateurs compétents en matière de santé ont été recrutés par le biais des partenaires communautaires, des programmes de leadership et des organismes professionnels.
  • Un spécialiste en médias. Ces personnes effectuaient des recherches sur le contenu à utiliser dans notre atelier en compétence médiatique et fournissaient leur rétroaction quant à notre campagne médiatique.
  • Deux lecteurs critiques d’ateliers et de ressources. Chaque conseil avait au moins un lecteur critique médical et un lecteur critique communautaire pour la documentation traduite et le contenu des ateliers.
  • D'un à trois représentants de nos partenaires communautaires. Ces personnes représentaient les organismes communautaires où CATIE avait tenu ses premiers ateliers : Connaissances des médias et en santé (Media Literacy and Health Literacy) et Santé des immigrants et hépatite C (Immigrant Health and Hepatitis C).

Lors des premières années du programme, les coordonnateurs ont continué à sauter sur les occasions de partenariat à mesure qu’elles se présentaient. À l’avenir, CATIE rédigera chaque année des stratégies spécifiques à chaque population, qui souligneront le travail axé sur le partenariat avec les organismes communautaires et la participation au sein des réseaux dans le but d’atteindre des groupes précis et de créer des liens vers les services de santé communautaire. Ce type d’approche ciblée et personnalisée pourrait être élaborée et mise en œuvre pour différents groupes et différents cadres.

 

Ribavirine (Ibavyr)

CATIE

Ribavirine (Ibavyr)

Sommaire

La ribavirine est un type de médicament antiviral. Elle est approuvée au Canada pour le traitement de l’hépatite C chronique lorsqu’elle est utilisée en association avec des médicaments antiviraux à action directe. On prend la ribavirine par voie orale avec de la nourriture, deux fois par jour. Les effets secondaires potentiels incluent la fatigue, un taux de globules rouges inférieur à la normale (anémie), des problèmes de sommeil et des maux de tête. Les traitements de l’hépatite C sont très efficaces et guérissent plus de 95 % des personnes qui en sont atteintes.

Qu’est-ce que la ribavirine?

La ribavirine est un type de médicament antiviral appelé analogue nucléosidique. Elle est approuvée au Canada pour le traitement de l’hépatite C chronique lorsqu’elle est utilisée en association avec des médicaments antiviraux à action directe. La ribavirine se vend en comprimés distincts sous le nom de marque Ibavyr.

Comment la ribavirine agit-elle?

Il n’est pas clair de quelle façon précise la ribavirine agit pour stopper le virus de l’hépatite C, mais, lorsqu’elle est utilisée en association avec des antiviraux à action directe, elle empêche le virus de l’hépatite C de faire des copies de lui-même dans le foie. Au fil du temps, cette action permet d’éliminer le virus de l’hépatite C du corps.

La ribavirine peut-elle guérir les personnes atteintes d’hépatite C?

Les traitements de l’hépatite C sont très efficaces et guérissent plus de 95 % des personnes atteintes d’hépatite C. La ribavirine est utilisée en association avec des antiviraux à action directe pour traiter l’hépatite C. La ribavirine est toutefois incapable de guérir l’hépatite C si elle est utilisée seule.

Quand on parle de l’hépatite C, le terme guérison est synonyme de réponse virologique soutenue (RVS). On dit qu’une personne est guérie lorsque le virus de l’hépatite C n’est pas décelable dans son sang 12 semaines après la fin du traitement.

Même si une personne guérit de l’hépatite C, elle peut contracter à nouveau cette infection si elle est exposée à nouveau au virus de l’hépatite C.

Comment les personnes atteintes d’hépatite C utilisent-elles la ribavirine?

On prend la ribavirine par voie orale avec de la nourriture, deux fois par jour. Les doses recommandées sont de 1000 mg pour les personnes pesant moins de 75 kg (165 livres) et de 1200 mg pour les personnes pesant 75 kg (165 livres) ou plus. Il est possible qu’une dose différente soit recommandée par un∙e professionnel∙le de la santé selon la situation spécifique.

La ribavirine doit être utilisée en association avec des antiviraux à action directe. Certaines associations sont seulement approuvées pour des personnes ayant des génotypes particuliers du virus de l’hépatite C ou des personnes ayant subi des lésions hépatiques graves. Au Canada, l’utilisation de la ribavirine est approuvée en association avec les antiviraux à action directe suivants :

  • Epclusa (velpatasvir et sofosbuvir)
  • Harvoni (lédipasvir et sofosbuvir)

On peut trouver de l’information sur chacun de ces antiviraux à action directe dans un feuillet d’information distinct. Le schéma antiviral à action directe que reçoit une personne est choisi en fonction des facteurs suivants : son génotype viral, ses traitements antérieurs éventuels, l’ampleur de ses lésions hépatiques, les autres médicaments qu’elle prend et ses autres problèmes de santé. La durée du traitement dépend du régime antiviral à action directe particulier que prescrit la ou le professionnel∙le de la santé.

Dans quelle mesure est-il important de suivre fidèlement le traitement (observance thérapeutique)?

Tous les médicaments agissent le mieux lorsqu’on les prend en suivant les posologies et toutes les consignes à la lettre. Les personnes recevant la ribavirine et des antiviraux à action directe doivent prendre leurs comprimés tous les jours en suivant les instructions de leur professionnel∙le de la santé. Il est très important de suivre le traitement jusqu’au bout pour se donner les meilleures chances possibles de guérir de l’hépatite C.

Que faire si des doses sont oubliées?

Lorsqu’une personne recevant la ribavirine oublie une dose et qu’il s’est écoulé moins de six heures depuis l’heure de sa prise habituelle, il est important qu’elle prenne la dose oubliée immédiatement ou dès que possible. S’il s’est écoulé plus de six heures depuis l’heure prévue de la dose, la personne devrait sauter cette dose puis prendre la suivante à l’heure habituelle. Il ne faut pas doubler les doses. La personne devrait poursuivre son traitement jusqu’à ce qu’elle ait pris toutes les doses prescrites.

Si une personne trouve qu’il est difficile de suivre fidèlement son traitement, il est important qu’elle en parle avec son infirmier∙ère ou sa ou son médecin. On peut trouver des conseils sur l’observance thérapeutique dans la ressource de CATIE intitulée Hépatite C : Un guide détaillé.

Mises en garde

1. Traitement d’association

La ribavirine doit être utilisée en association avec des médicaments antiviraux à action directe comme Epclusa ou Harvoni. Toutes les mises en garde se rapportant à ces médicaments s’appliquent également aux personnes envisageant de prendre la ribavirine. Pour en savoir plus sur les médicaments anti-hépatite C, consultez les feuillets d’information sur le traitement.

2. Grossesse

Aucun traitement comportant la ribavirine ne doit être utilisé par une personne enceinte ou envisageant de le devenir. La ribavirine peut causer de graves anomalies congénitales et est également toxique pour le sperme. Les deux partenaires doivent éviter de prendre la ribavirine pendant au moins six mois avant de tenter de concevoir. On recommande deux sortes de contraception fiables (une pour chaque partenaire) pendant le traitement comportant la ribavirine et encore pendant les six mois suivant la fin du traitement.

3. Allaitement

Les personnes qui ont un bébé et qui prennent la ribavirine devraient éviter d’allaiter. On ne sait pas si le médicament est présent dans le lait humain.

4. Effets cardiovasculaires

Certaines personnes qui avaient un faible taux de globules rouges ou de fer dans le sang (anémie) ont souffert de problèmes cardiaques lorsqu’elles utilisaient la ribavirine, notamment des crises cardiaques. Toute personne qui éprouve un des symptômes suivants devrait chercher un secours médical sans tarder : sensation de douleur, de pression, de brûlure ou de lourdeur dans la poitrine, sueurs, difficulté à respirer, vertige ou malaise dans le haut du corps.

5. Problèmes sanguins

La ribavirine peut provoquer la mort de certains globules rouges, ce qui peut entraîner l’anémie. Les tests de sang réguliers sont importants pour rester à l’affût de ce problème. Il est possible que la dose de ribavirine soit réduite si le taux de globules rouges baisse trop. Les personnes utilisant la ribavirine devraient voir régulièrement leur professionnel∙le de la santé pour passer des examens et des tests de sang.

6. Acidose lactique

L’acidose lactique est une affection caractérisée par une forte accumulation d’acide lactique dans le sang. Elle peut se produire chez les personnes séropositives utilisant la ribavirine, et plus particulièrement si elles prennent également d’autres médicaments anti-VIH comme le ddI (didanosine, Videx EC) ou le d4T (stavudine, Zerit). Les symptômes suivants peuvent se manifester lorsqu’une personne est atteinte d’acidose lactique :

  • fatigue inattendue
  • nausées et/ou vomissements
  • douleur abdominale
  • essoufflement

Toute personne qui éprouve n’importe lequel de ces symptômes devrait contacter immédiatement sa ou son professionnel∙le de la santé.

7. Personnes âgées de moins de 18 ans

On n’a pas déterminé l’innocuité et l’efficacité de la ribavirine chez les personnes âgées de moins de 18 ans.

8. Populations particulières

Les personnes qui se trouvent dans l’une des situations suivantes devraient parler à leur médecin ou infirmier∙ère pour déterminer l’option de traitement anti-hépatite C qui leur convient le mieux :

  • problèmes de foie autres que l’hépatite C
  • lésions hépatiques graves, telle la cirrhose décompensée
  • receveur d’une greffe de foie, de rein ou d’un autre organe
  • lésions rénales graves ou dialyse en cours
  • antécédents de maladie cardiaque importante ou instable
  • co-infection à l’hépatite B
  • troubles sanguins comme la thalassémie ou la drépanocytose

La ribavirine est généralement sûre. Toute personne qui envisage de suivre un traitement comportant la ribavirine devrait discuter de tous ses problèmes de santé avec sa ou son professionnel∙le de la santé.

Effets secondaires

Lorsque la ribavirine est utilisée avec d’autres médicaments, les effets secondaires les plus courants sont les suivants :

  • fatigue (asthénie)
  • difficulté à dormir
  • maux de tête
  • nausées
  • faibles taux de globules rouges et de fer dans le sang (anémie)
  • essoufflement
  • manque d’énergie ou de force

Cette liste d’effets secondaires n’est pas exhaustive.

Interactions médicamenteuses

Certains médicaments sur ordonnance, ainsi que nombre de médicaments en vente libre, de plantes médicinales, de suppléments et de drogues (légales ou illégales), peuvent interférer avec l’absorption ou l’efficacité de la ribavirine. Lorsque cela arrive, on parle d’interaction médicamenteuse.

Certains médicaments utilisés contre d’autres maladies peuvent interagir avec la ribavirine, de sorte que le taux de l’un ou l’autre des médicaments augmente ou diminue dans le corps. Un taux plus élevé peut causer de nouveaux effets secondaires ou aggraver les effets secondaires existants. En revanche, un taux diminué risque de compromettre l’efficacité du traitement en question.

Il est important de discuter avec un∙e médecin, infirmier∙ière ou pharmacien∙ne de tous les médicaments, suppléments, plantes médicinales et drogues (légales ou illégales) que l’on prend. Si une personne a plus d’un∙e médecin ou pharmacien∙ne, il est possible que des interactions médicamenteuses passent inaperçues. Il peut être utile de fréquenter la même pharmacie pour faire exécuter toutes ses ordonnances.

Ce feuillet d’information n’est pas exhaustif et ne dresse qu’une liste partielle des interactions médicamenteuses connues ou possibles avec la ribavirine. Parlez à un∙e pharmacien∙ne pour en savoir plus.

Les médicaments suivants sont contre-indiqués (ne devraient pas être utilisés) lorsque la ribavirine est utilisée :

  • médicaments anti-VIH comportant du ddI (didanosine, Videx EC)

Lorsque la ribavirine est utilisée avec les médicaments suivants, il y a un risque d’interactions médicamenteuses importantes :

  • médicament anti-VIH et anti-hépatite B : lamivudine (3TC)
  • médicaments anti-VIH : stavudine (d4T, Zerit) et AZT (zidovudine, Retrovir, et dans Combivir et Trizivir)
  • médicament pour affaiblir la réponse immunitaire ou prévenir l’échec d’une greffe d’organe : azathioprine

Accessibilité

La ribavirine, qui est fabriquée par Pendopharm, a été approuvée par Santé Canada et est disponible dans ce pays. Les pharmacien∙ne∙s sont une bonne source de renseignements sur le remboursement de la ribavirine en vertu des régimes d’assurance maladie publics et privés.

Le module en ligne de CATIE intitulée « Programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux d’accès aux médicaments » contient des renseignements sur le remboursement des médicaments dans les provinces et territoires au Canada.

Remerciement

Nous remercions Alnoor Ramji, M.D., FRCPC, pour l’expertise prêtée à la révision de ce document.

Référence

Pendopharm. Ribavirine (Ibavyr). Monographie de produit. 15 mars 2022.

Autrice : Kushner R

Traduction : Boutilier A et Perez E

Mis à jour en 2025