Une étude sur le VIH et la COVID-19 se déroule dans plusieurs cliniques des États-Unis

Aidée par un réseau informatique, une équipe de chercheurs a analysé les dossiers médicaux de 50 millions de personnes vivant aux États-Unis. L’équipe s’est concentrée sur 50 167 personnes atteintes de COVID-19, dont 404 avaient également le VIH.

Voici un résumé des caractéristiques principales de la population séropositive :

  • 71 % d’hommes, 29 % de femmes
  • âge : 48 ans
  • principaux groupes ethnoraciaux : Noirs – 50 %; Blancs – 34 %; Hispaniques – 13 %; Asiatiques – 2 %

Les affections médicales suivantes étaient réparties dans les proportions indiquées ci-dessous :

Tension artérielle supérieure à la normale

  • personnes séropositives : 46 %
  • personnes séronégatives : 28 %

Insuffisance pulmonaire chronique

  • personnes séropositives : 25 %
  • personnes séronégatives : 16 %

Insuffisance rénale chronique

  • personnes séropositives : 17 %
  • personnes séronégatives : 7 %

Antécédents de dépendance à la nicotine

  • personnes séropositives : 14 %
  • personnes séronégatives : 7 %

Obésité

  • personnes séropositives : 26 %
  • personnes séronégatives : 21 %

Diabète de type 2

  • personnes séropositives : 22 %
  • personnes séronégatives : 15 %

Coronaropathie

  • personnes séropositives : 14 %
  • personnes séronégatives : 8 %

Résultats cliniques : 28 jours plus tard

Les chercheurs ont comparé les taux de mortalité 28 jours après le diagnostic de COVID-19. De prime abord, il leur semblait que les personnes séropositives étaient plus à risque de mourir que les personnes séronégatives. Cependant, après avoir comparé chaque personne séropositive à une personne séronégative de même âge et de même genre, les chercheurs n’ont constaté aucune différence significative entre les deux groupes sur le plan de la survie. Chez les personnes séropositives, aucun risque accru de décès n’a été observé selon qu’elles suivaient un TAR ou pas.

Les chercheurs ont toutefois constaté que les personnes séropositives étaient plus nombreuses (19 %) à être hospitalisées que les personnes séronégatives (11 %).

Tests de laboratoire

L’analyse des échantillons de sang des personnes séropositives et des personnes séronégatives atteintes de COVID-19 n’a pas révélé de différence entre les taux de protéines révélatrices d’affections inflammatoires. Les tests de sang ont mesuré les protéines suivantes :

  • protéine C-réactive (PCR)
  • ferritine
  • VSE (vitesse de sédimentation érythrocytaire)
  • lacticodéshydrogénase

À retenir

Cette étude est une des plus grandes études comparatives formelles sur la COVID-19 menées auprès de personnes séropositives et de personnes séronégatives dans un pays à revenu élevé à être publiée jusqu’à présent. Bien qu’elle ait permis de constater que les comorbidités (affections médicales sous-jacentes) étaient relativement courantes chez les personnes séropositives, comme l’avaient déjà révélé des études de plus faible envergure, une plus forte prévalence de comorbidités n’a pas fait augmenter le risque de décès.

À l’instar des données de plusieurs autres études figurant dans ce numéro de TraitementActualités, ces résultats doivent être considérés comme exploratoires jusqu’à ce que les données se rapportant à une cohorte bien plus nombreuse de personnes séropositives soient disponibles. La présente étude est fondée sur une analyse limitée d’une base de données à laquelle il semblait manquer des informations immunologiques et virologiques détaillées se rapportant aux soins du VIH. Malgré ces mises en garde, cette étude constitue une étape utile et nécessaire pour mieux comprendre l’impact de la COVID-19 sur la santé des personnes vivant avec le VIH. Elle prouve également qu’il est possible de faire de la recherche durant une pandémie majeure.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Hadi YB, Naqvi SFZ, Kupec JT, Sarwari AR. Characteristics and outcomes of COVID-19 in patients with HIV: a multicentre research network study. AIDS. 2020 Nov 1;34(13):F3-F8.