Souhaitez-vous recevoir nos publications directement dans votre boîte de réception?

CATIE
Image
  • Les problèmes de sommeil sont courants chez les personnes séropositives, ont révélé des études
  • Certaines équipes de recherche ont constaté un lien entre les problèmes de sommeil et un risque accru de crise cardiaque chez des personnes séronégatives
  • Selon une étude américaine menée auprès de 12 000 personnes séropositives, l’insomnie augmenterait de 65 % le risque de faire une crise cardiaque d’un sous-type particulier

Nombre d’études ont permis de constater que les problèmes de sommeil sont courants chez les personnes vivant avec le VIH. Des recherches menées auprès de personnes séronégatives ont révélé, quant à elles, que les problèmes de sommeil persistants étaient associés à des risques accrus de maladies du cœur et de crise cardiaque.

Pour déterminer si les personnes séropositives sont également à risque à cet égard, une équipe de recherche travaillant dans plusieurs grands centres cliniques des États-Unis a mené une étude. L’équipe s’intéressait spécifiquement à explorer l’effet qu’une difficulté persistante à s’endormir ou à rester endormi exerçait sur le risque de crise cardiaque. L’équipe a suivi plus de 12 000 personnes séropositives sur une période d’environ quatre ans. Elle a constaté que le risque d’un sous-type particulier de crise cardiaque augmentait de 65 % chez les personnes faisant de l’insomnie. Même si de nombreux·ses participant·e·s éprouvaient des problèmes de sommeil, la proportion qui avait fait une crise cardiaque associée à l’insomnie était relativement faible. Les raisons de ce risque accru de crise cardiaque ne sont pas claires et doivent être explorées davantage.

À propos des crises cardiaques et de leur classification

Le terme technique pour une crise cardiaque est infarctus du myocarde. Les cardiologues ont créé un système de classification des crises cardiaques. La connaissance des différentes sortes de crises cardiaques peut aider les médecins à prévoir le risque d’infarctus que court chaque patient·e, ainsi que la trajectoire générale de sa santé, en plus de les aider à orienter leurs approches de traitement. Il existe plusieurs types de crises cardiaques qui sont numérotés de 1 à 5. Lors de l’étude en question ici, l’équipe s’intéressait seulement à déterminer si les participant·e·s avaient fait une crise cardiaque de type 1 ou 2 (ou encore aucune crise cardiaque du tout). Cet article portera donc sur ces deux types de crises cardiaques seulement.

Type 1

Une substance visqueuse appelée plaque peut s’accumuler au fil du temps sur la paroi des vaisseaux sanguins et provoquer ainsi leur rétrécissement. La plaque se compose d’un mélange de cholestérol, de cellules immunitaires et d’autres matières. Il arrive parfois que la plaque se désagrège (sous la pression du flux sanguin) ou se déloge. Lorsqu’un tel évènement se produit spontanément, un caillot sanguin peut se former. Si ce dernier est assez gros, il peut ralentir ou empêcher la circulation du sang. Si la fonction du vaisseau sanguin obstrué par le caillot consiste à approvisionner le cœur en sang oxygéné, c’est-à-dire s’il s’agit d’une artère, le cœur peut être privé d’oxygène et de nutriments. Lorsque cela se produit, l’organe subit des dommages, et certaines de ses parties commencent à mourir.

Type 2

Dans le cas d’une crise cardiaque de type 2, le flux de sang oxygéné vers le cœur diminue significativement à cause d’une maladie coronarienne et d’autres facteurs, tels qu’une arythmie cardiaque, une anémie grave ou de grandes fluctuations soudaines de la tension artérielle. Ces évènements peuvent être déclenchés par les suites d’une grave infection bactérienne, le rétrécissement soudain des vaisseaux sanguins induit par l’utilisation de stimulants ou encore par de faibles concentrations d’oxygène.

Les cliniques qui ont participé à cette étude employaient des approches de diagnostic et de classification des crises cardiaques bien établies.

Détails de l’étude

Une équipe de recherche affiliée à plusieurs grandes cliniques VIH en Alabama, en Californie, en Caroline du Nord et dans l’état de Washington ont collaboré à une étude sur le risque de crise cardiaque chez les personnes vivant avec le VIH.

Au début de l’étude, et tous les six mois par la suite (tant que les gens restaient dans l’étude), les participant·e·s se présentaient aux cliniques de l’étude pour remplir un questionnaire se rapportant à plusieurs aspects de la santé, dont le sommeil. L’équipe s’est concentrée sur l’insomnie.

Un total de 12 448 personnes ont été recrutées pour l’étude. Elles avaient le profil moyen suivant lors de leur admission :

  • âge : 43 ans
  • 84 % d’hommes, 16 % de femmes
  • principaux groupes ethnoraciaux : Blanc·he·s – 47 %; Noir·e·s – 32 %; Hispaniques – 16 %
  • compte de CD4+ : 540 cellules/mm3
  • traitement du VIH en cours (TAR) : 95 %
  • suppression virale atteinte : 81 %
  • tabagisme : 37 %
  • hypertension : 22 %
  • taux de cholestérol anormal : 16 %
  • diabète : 8 %

Cette étude s’est déroulée entre 2005 et 2018. La participation des personnes recrutées a duré quatre ans environ.

Résultats

Cinquante-sept pour cent des participant·e­·s ont signalé un certain degré de difficulté à s’endormir ou à rester endormi·e·s. Près de la moitié (48 %) de ceux et celles qui éprouvaient des symptômes d’insomnie décrivaient ceux-ci comme gênants.

Crises cardiaques

Au cours de l’étude, 267 crises cardiaques sont survenues chez des personnes qui n’en avaient pas eu auparavant. En voici la répartition selon le type :

  • type 1 : 158 crises cardiaques
  • type 2 : 109 crises cardiaques

L’équipe de recherche a effectué une analyse statistique de ses résultats dans le but de déterminer les facteurs qui auraient contribué aux crises cardiaques. Après avoir tenu compte des maladies cardiovasculaires préexistantes, de l’utilisation de stimulants et d’autres facteurs, l’équipe a déterminé que le VIH n’était pas associé à une augmentation du risque de crise cardiaque de type 1.

Une analyse poussée des données a toutefois révélé un lien probable entre le VIH et un risque 65 % plus élevé de faire une crise cardiaque de type 2. La suppression inadéquate du VIH (c’est-à-dire la présence d’une charge virale détectable persistante) n’était « pas la seule responsable » du lien entre le VIH et un risque accru de crise cardiaque de type 2. Il se peut donc que l’impact que le VIH exerce sur le cœur se produise d’une autre manière. Nous y reviendrons plus loin.

Autres facteurs potentiels

Selon l’équipe de recherche, de nombreux autres facteurs auraient pu contribuer à la survenue de crises cardiaques de type 2, mais la signification statistique de ceux-ci ne s’est jamais révélée aussi importante que celle du VIH dans cette étude. Les autres facteurs en question incluaient les suivants :

  • réponse immunologique exagérée à une infection (habituellement de nature bactérienne) : 37 % des personnes
  • augmentation ou chute importante et soudaine de la tension artérielle : 10 % des personnes
  • complications découlant de l’utilisation de cocaïne et/ou d’autres stimulants : 9 % des personnes

Comme la somme de ces pourcentages ne s’élève qu’à 56, il est probable que d’autres facteurs ont contribué aux crises cardiaques de type 2 dans cette étude.

Voici une liste d’autres problèmes qui auraient éventuellement contribué à l’insomnie et/ou aux maladies cardiovasculaires dans cette étude :

Dépression

L’équipe de recherche a exploré l’effet que la dépression aurait exercé sur le risque de crise cardiaque. Rappelons que l’insomnie est souvent un symptôme de la dépression. Le nombre de crises cardiaques de type 2 a cependant été trop faible dans cette étude pour tirer des conclusions solides quant au rôle de la dépression comme facteur de risque.

Apnée du sommeil

L’apnée du sommeil est un facteur qui n’a pas été mesuré dans cette étude. Comme l’équipe ne disposait pas de données au sujet de l’apnée, elle n’a pas été en mesure d’évaluer son impact sur le risque de crise cardiaque.

Consommation de caféine

Lors d’une étude distincte de moindre envergure, on a constaté que certaines personnes séropositives consommaient une quantité excessive de caféine (café, thé, colas et boissons énergétiques), et que cet excès était associé à l’insomnie.

TAR

Comme les lignes directrices se rapportant au traitement du VIH ont évolué au fil du temps en faveur de médicaments nouveaux et généralement mieux tolérés, il est probable que les participant·e·s séropositif·ve·s ont changé plusieurs fois leur schéma thérapeutique au cours de l’étude. Il est plausible que l’insomnie était causée par l’exposition à certains médicaments anti-VIH chez une très faible minorité de personnes. Bien que ce problème ne soit pas courant, des problèmes de sommeil persistants auraient incité certaines personnes à changer de schéma thérapeutique.

Il est peu probable qu’il existait un lien entre des médicaments anti-VIH et le risque de crise cardiaque (et comme les médicaments utilisés pour le TAR ont changé au fil du temps, il aurait été difficile de trouver un tel lien au cours de l’étude.). Il est vrai que des études antérieures avaient permis de constater un lien entre l’exposition au médicament abacavir et un risque accru de crise cardiaque dans certains cas. Cependant, à la suite d’une investigation poussée, on a déterminé que cette association ne concernait principalement que des personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaires préexistants, dont l’insuffisance rénale, le tabagisme, l’injection de drogues et l’utilisation de cocaïne. À l’heure actuelle, les lignes directrices mettent les médecins en garde contre l’usage d’abacavir, et ce dernier n’est plus utilisé à grande échelle.

Médicaments Z

Les médicaments Z, une catégorie regroupant le zopiclone, le zaléplon et le zolpidem, sont une classe de médicaments utilisés pour faciliter le sommeil. Au moins une étude d’envergure menée auprès de personnes séronégatives a révélé une association entre l’utilisation de tels médicaments (à raison de trois fois par semaine au minimum) et une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires graves (crise cardiaque, AVC, etc.). Malheureusement, cette étude n’a pas fourni de données à ce sujet.

Rôle du VIH

Lors d’une étude antérieure menée sur 11 ans auprès d’environ 3 000 ex-militaires vivant avec le VIH, une équipe de recherche a constaté que le risque de crise cardiaque était 64 % plus élevé en présence d’insomnies (le type de crise cardiaque n’a pas été précisé). Ce résultat fait écho à celui de la présente étude, à savoir que le risque de crise cardiaque de type 2 augmentait de 65 %.

L’équipe de recherche n’est pas certaine de la raison pour laquelle les problèmes de sommeil sont fréquents dans les études menées auprès de personnes séropositives. Nombre de scientifiques attribuent certains problèmes de sommeil à des troubles de santé mentale sous-jacents. D’autres soupçonnent des difficultés psychosociales de jouer un rôle. Selon l’équipe de recherche de cette étude, l’exposition à des protéines produites par les cellules infectées par le VIH pourrait causer dans le cerveau et les nerfs une accumulation de lésions qui perturbe le sommeil. Comme le cerveau semble servir de réservoir au VIH, même chez les personnes sous TAR, l’idée voulant que le virus nuise en quelque sorte au cerveau à long terme (et qu’il perturbe ainsi le sommeil) est plausible.

Il se peut aussi que le temps que certain·e·s participant·e·s ont mis à commencer le TAR et à atteindre une charge virale indétectable y soit pour quelque chose. Si cette période a duré longtemps – et chez certaines personnes ce fut sans doute une question d’années – le cœur, les nerfs et le cerveau auraient été exposés à des quantités relativement élevées de protéines nocives du VIH.

Une autre étude

Dans le cadre d’une autre étude d’envergure menée auprès de 28 000 adultes séropositifs, une équipe américaine a enquêté sur des crises cardiaques de type 1 et de type 2 survenues entre 2000 et 2019. Dans l’étude en question, l’équipe a recensé 462 crises cardiaques de type 1 et 413 crises cardiaques de type 2.

Bien qu’une crise cardiaque de type 1 puisse survenir à tout âge, même chez de jeunes adultes, l’équipe a constaté que le risque augmentait avec l’âge. Autrement dit, les personnes de 50 ans ou plus couraient un risque de crise cardiaque de type 1 plus élevé que les personnes plus jeunes.

Chez les personnes de moins de 40 ans, le risque de crise cardiaque de type 2 était plus élevé que le risque de crise cardiaque de type 1.

À l’avenir

Cette étude est la deuxième à avoir découvert une association entre l’insomnie et un risque accru de crise cardiaque chez certaines personnes vivant avec le VIH. Espérons que cette équipe pourra continuer d’évaluer la santé à long terme de personnes vivant avec le VIH afin de mieux comprendre les facteurs susceptibles de contribuer aux maladies cardiovasculaires et aux crises cardiaques. La recherche sur l’insomnie revêt une grande importance, tout comme le traitement de celle-ci, car les problèmes de sommeil peuvent nuire à la qualité de vie et avoir potentiellement de graves conséquences sur la santé d’une personne.

—Sean R. Hosein

Ressources

VIH et maladies cardiovasculairesCATIE

Enquête sur le lien entre le VIH et la crise cardiaqueCATIE

Une étude américaine examine les tendances de la démence non liée au VIH chez les personnes suivant un traitement contre le VIH (TAR)CATIE

Prévention des maladies cardiovasculairesInstitut de Cardiologie de Montréal

Crise cardiaqueAgence de la santé publique du Canada

Pour les professionnels : maladies du cœur et autres troubles cardiaquesGouvernement du Canada

Cœur + AVCFondation des maladies du cœur et de l’AVC

Cesser de fumer : La décision d’arrêterGouvernement du Canada

Étude Reprieve

RÉFÉRENCES :

  1. Luu BR, Nance RM, Delaney JAC et al. Insomnia and risk of myocardial infarction among people with HIV. JAIDS. 2022; sous presse.
  2. Crane HM, Nance RM, Whitney BM et al. Brief Report: Differences in types of myocardial infarctions among people aging with HIV. JAIDS. 2021 Feb 1;86(2):208-212.  
  3. Polanka BM, Kundu S, So-Armah KA et al. Insomnia as an independent predictor of incident cardiovascular disease in HIV: Data from the Veterans Aging Cohort Study. JAIDS. 2019 May 1;81(1):110-117.
  4. Bloomfield GS, Alenezi F, Chiswell K et al. Progression of cardiac structure and function in people with human immunodeficiency virus. Echocardiography. 2022 Jan 19; sous presse.
  5. Sambou ML, Zhao X, Hong T et al. Investigation of the relationships between sleep behaviors and risk of healthspan termination: a prospective cohort study based on 323,373 UK-Biobank participants. Sleep and Breathing. 2021; May 6.
  6. Yan B, Yang J, Zhao B et al. Objective sleep efficiency predicts cardiovascular disease in a community population: The Sleep Heart Health Study. Journal of the American Heart Association. 2021 Apr 6;10(7):e016201.
  7. Sivertsen B, Lallukka T, Salo P et al. Insomnia as a risk factor for ill health: results from the large population-based prospective HUNT Study in Norway. Journal of Sleep Research. 2014 Apr;23(2):124-32.
  8. Westerlund A, Bellocco R, Sundström J et al. Sleep characteristics and cardiovascular events in a large Swedish cohort. European Journal of Epidemiology. 2013 Jun;28(6):463-73. 
  9. Haines A, Shadyab AH, Saquib N et al. The association of hypnotics with incident cardiovascular disease and mortality in older women with sleep disturbances. Sleep Medicine. 2021 Jul;83:304-310.
  10. Parsaik AK, Mascarenhas SS, Khosh-Chashm D et al. Mortality associated with anxiolytic and hypnotic drugs—a systematic review and meta-analysis. Australian and New Zealand Journal of Psychiatry. 2016 Jun;50(6):520-33.
  11. Ramamoorthy V, Campa A, Rubens M et al. Caffeine and insomnia in people living with HIV from the Miami Adult Studies on HIV (MASH) cohort. Journal of the Association of Nurses in AIDS Care. 2017 Nov-Dec;28(6):897-906. 
  12. Cody SL, Hobson JM, Gilstrap SR et al. Insomnia severity and depressive symptoms in people living with HIV and chronic pain: associations with opioid use. AIDS Care. 2021 Feb 24:1-10. 
  13. Brown LA, Majeed I, Mu W et al. Suicide risk among persons living with HIV. AIDS Care. 2021 May;33(5):616-622. 
  14. Rose R, Gonzalez-Perez MP, Nolan DJ et al. Ultradeep HIV-1 proviral envelope sequencing reveals complex population structure within and between brain and splenic tissues. Journal of Virology. 2021 Nov 9;95(23):e0120221. 
  15. Chung HK, Hattler JB, Narola J et al. Development of droplet digital PCR-based assays to quantify HIV proviral and integrated DNA in brain tissues from viremic individuals with encephalitis and virally suppressed aviremic individuals. Microbiology Spectrum. 2022 Jan 12: e0085321.
  16. Routy JP, Dupuy FP, Lin J et al. More than a gender issue: Testis as a distinctive HIV reservoir and its implication for viral eradication. Methods in Molecular Biology. 2022; 2407:173-186. 
  17. Nolan DJ, Rose R, Rodriguez PH et al. The spleen Is an HIV-1 sanctuary during combined antiretroviral therapy. AIDS Research and Human Retroviruses. 2018 Jan;34(1):123-125. 
  18. Polanka BM, Kundu S, So-Armah KA et al. Insomnia symptoms and biomarkers of monocyte activation, systemic inflammation, and coagulation in HIV: Veterans Aging Cohort Study. PLoS One. 2021 Feb 9;16(2):e0246073.
  19. Gay CL, Zak RS, Lerdal A et al. Cytokine polymorphisms and plasma levels are associated with sleep onset insomnia in adults living with HIV/AIDS. Brain, Behavior and Immunity. 2015 Jul; 47:58-65.
  20. Einkauf KB, Osborn MR, Gao C et al. Parallel analysis of transcription, integration, and sequence of single HIV-1 proviruses. Cell. 2022 Jan 20;185(2):266-282.
  21. Alexandrova Y, Costiniuk CT, Jenabian MA. Pulmonary immune dysregulation and viral persistence during HIV infection. Frontiers in Immunology. 2022 Jan 4; 12:808722. 
  22. Cheng H, Sewda A, Marquez-Luna C et al. Genetic architecture of cardiometabolic risks in people living with HIV. BMC Medicine. 2020 Oct 28;18(1):288.  
  23. Lang S, Mary-Krause M, Cotte L et al. Impact of individual antiretroviral drugs on the risk of myocardial infarction in human immunodeficiency virus-infected patients: a case-control study nested within the French Hospital Database on HIV ANRS cohort CO4. Archives of Internal Medicine. 2010 Jul 26;170(14):1228-38. 
  24. Peñafiel J, de Lazzari E, Padilla M, Rojas J et al. Tolerability of integrase inhibitors in a real-life setting. Journal of Antimicrobial Chemotherapy. 2017 Jun 1;72(6):1752-1759.
  25. Hill AM, Mitchell N, Hughes S et al.  Risks of cardiovascular or central nervous system adverse events and immune reconstitution inflammatory syndrome, for dolutegravir versus other antiretrovirals: meta-analysis of randomized trials. Current Opinion in HIV/AIDS. 2018 Mar;13(2):102-111. 
  26. Hayes E, Derrick C, Smalls D et al. Short-term Adverse Events With BIC/FTC/TAF: Post marketing Study. Open Forum Infectious Diseases. 2020 Sep 3;7(9): ofaa285.