ATOMc

Sida Bénévoles Montréal (ACCM)
Québec

ATOMc

2012

Populariser le dépistage du VIH : ATOMc exploite les réseaux sociaux en offrant des prix pour l’aiguillage des pairs

SIDA Bénévoles Montréal a mis en place une approche novatrice pour encourager le dépistage du VIH et des infections transmissibles sexuellement (ITS) chez les hommes gais, bisexuels et les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes de Montréal. Dans le cadre du programme par les pairs de SIDA Bénévoles Montréal appelé ATOMc, les « recruteurs » font la promotion des avantages du dépistage et réfèrent leurs amis et leurs connaissances aux sites de dépistage en diffusant l’information par le biais de leurs réseaux sociaux.

Dans le contexte d'ATOMc, qui signifie « Awareness to Make Change » (Sensibiliser pour changer), on offre aux recruteurs un incitatif supplémentaire pour participer au projet. En effet, SIDA Bénévoles Montréal leur propose un programme de récompenses. Formés par le promoteur de santé communautaire, les recruteurs bénévoles apprennent l’information nécessaire sur le VIH, les ITS, les sites de dépistage et l’aiguillage. Ces derniers se chargent ensuite de transmettre cette information  à leurs réseaux personnels, ce qui leur permet de gagner des points.

Lorsqu’un recruteur réfère une personne à un site de dépistage ou une clinique locale, il lui donne une carte indiquant son code du recruteur et précisant que la personne a été référée par le programme ATOMc. Chaque centre de dépistage fait un rapport régulier au promoteur de santé communautaire d'ATOMc, l’informant du nombre de personnes référées par chaque recruteur. Le recruteur obtient des points pour chaque personne qu’il a aiguillée vers le dépistage. Les recruteurs peuvent collecter leurs points et les échanger contre des récompenses en argent, des cartes-cadeaux et même des iPods. 

ATOMc se fonde sur la stratégie du dépistage à l’aide des réseaux sociaux lancée par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux É.-U. Consultez leurs lignes directrices pour obtenir de plus amples renseignements sur la façon de mettre en œuvre ce projet et d’autres éléments importants à envisager, tels les risques possibles pour les recruteurs et des idées pour évaluer le programme.

« [ATOMc] encourage les personnes à discuter de leur santé sexuelle avec leurs amis et à subir régulièrement des tests de dépistage », explique James McKye, un promoteur de la santé communautaire de SIDA Bénévoles Montréal.

Les bénévoles du projet ATOMc se font de plus en plus appeler « les gars aux condoms » au sein du village gai et du quartier du Plateau de Montréal. En plus de faire la promotion du dépistage, les bénévoles distribuent gratuitement du matériel de sécurisexe tout en engageant les clients des clubs et les passants dans des discussions amusantes sur le sécurisexe. On peut facilement les repérer dans les clubs, les bars, les cafés et les saunas populaires grâce à leur boîte de matériel de sécurisexe qu’ils transportent, suspendue à leur cou, comme les plateaux des vendeuses de cigarettes autrefois dans les boîtes de nuit.

ATOMc est un exemple d’une approche novatrice pour faire participer la communauté. Pour obtenir plus de renseignements sur des conseils pour l’engagement bénévole dans le cadre d’un programme de santé sexuelle, consultez notre étude de cas Opération SprayNet. Pour vous renseigner sur une autre étude de cas exploitant des outils visuels créatifs pour engager la conversation au sujet de la santé sexuelle, consultez le Projet Mets tes culottes.

Pour plus d’information sur ATOMc, veuillez contacter :

James McKye
Promoteur de la santé communautaire, projet ATOMc
SIDA Bénévoles Montréal
Courriel : promotion@accmontreal.org

 

GAP-VIES

GAP-VIES
Québec

GAP-VIES

2012

Comment faire passer le message : Méthodes d'approche créatives pour entrer en contact avec des communautés difficiles à atteindre dans le contexte de lieux étonnants

Pour établir un contact avec les hommes souvent oubliés par les approches de sensibilisation traditionnelles, GAP‑VIES, un organisme de lutte contre le sida de Montréal, est constamment à l'affût de nouveaux endroits pour rejoindre les hommes hétérosexuels d'origine haïtienne et leur faire passer le mot sur la santé sexuelle et la prévention du VIH.

Vous trouverez ci-dessous une liste d’endroits où GAP‑VIES réussit à faire la distribution de brochures sur le sécurisexe et de condoms gratuits auprès d'hommes d'origine haïtienne, en plus d'y effectuer un aiguillage confidentiel vers les ressources communautaires pertinentes en matière de sécurisexe et dépistage du VIH et des infections transmissibles sexuellement (ITS). Nous espérons que ces stratégies créatives seront une source d'inspiration dans le contexte de vos propres efforts de sensibilisation.

Salons de barbiers – Dans la communauté haïtienne, le salon de barbier est bien plus qu'un simple lieu où les hommes se rendent pour se faire couper les cheveux. C’est aussi un endroit où ils se rencontrent pour parler de choses qui comptent vraiment pour eux comme le sport et la politique, mais aussi les façons d'élever une famille et de joindre les deux bouts. Les salons de barbiers sont aussi un endroit populaire pour parler de sexe, et GAP‑VIES a justement gagné la confiance de plusieurs propriétaires d'établissements pour y mener des activités sensibilisation.

Garages – Comme les salons de barbiers, les garages sont des endroits importants où prennent place des échanges sociaux entre les Haïtiens au Québec. Bien que les Haïtiens ne soient pas toujours les propriétaires ou les gestionnaires de ces garages, certains garages attirent une clientèle majoritairement haïtienne. Alors qu'ils attendent que leur voiture soit prête, ces hommes s'assoient et bavardent entre eux de sujets à peu près identiques à ceux abordés dans les salons de barbiers. Certains garagistes permettent à GAP‑VIES de mettre sur pied de mini-kiosques d'information sur la santé sexuelle dans leur établissement à des heures fixes.

Stations de taxis – La profession de chauffeur de taxi est très populaire pour certains immigrants nouvellement arrivés au Canada, et de nombreux hommes haïtiens gagnent ainsi leur vie dans ce domaine. En dehors des heures d'achalandage dans les postes de taxi, et en particulier aux aéroports, des centaines de chauffeurs socialisent ensemble et jouent aux cartes ou aux dominos à certains moments alors que leurs véhicules sont alignés en attente d'un afflux de clients. GAP‑VIES a gagné la confiance des hommes de ces milieux et profitent de leurs moments libres pour discuter avec eux.

Festivals de musique – On compte quatre grands festivals populaires auprès de la communauté haïtienne de Montréal et d'ailleurs. Ensemble, ces événements attirent entre 5 000 à 10 000 personnes chaque année, dont les 80 % sont des Haïtiens du Québec. Par le biais de bénévoles envoyés dans ces foules, GAP‑VIES y distribue brochures informatives faisant la promotion du sécurisexe et le port du condom, parvenant ainsi à atteindre et renseigner des milliers d'autres personnes. GAP‑VIES aborde également les musiciens qui prennent part à ces festivals et les enjoignent à bien vouloir intégrer des messages sur le sécurisexe dans le cadre de leur prestation musicale, théâtrale ou audiovisuelle. GAP-VIES tient également des activités de sensibilisation lors de danses organisées par des groupes de musique locaux. Ces événements peuvent rassembler entre 400 à 1 500 personnes.

Événements sportifs – À l'instar des festivals de musique, les matchs de soccer attirent des foules d'hommes haïtiens au Québec. Les jeux de basketball de rue et d'autres sports sont autant d'autres événements communautaires locaux qui attirent des foules certes plus petites, mais tout aussi animées. Pour GAP‑VIES, chacun de ces événements représente une occasion d'atteindre son auditoire cible.

Centres d'emploi et centres communautaires – Comme d'autres populations d'immigrants récents au Canada, les Haïtiens nouvellement arrivés à Montréal profitent fréquemment des centres d'emploi et des centres communautaires pour socialiser. Ils y apprennent à développer certaines compétences et à s’intégrer dans la société. Des représentants de GAP‑VIES se rendent fréquemment dans de tels endroits pour animer des ateliers sur le VIH/sida et les ITS.

Églises – La religion confère aux membres pratiquants de la communauté haïtienne une foi commune, ainsi qu’un sentiment d'appartenance communautaire, de traditions et d'histoire commune. GAP‑VIES travaille en étroite collaboration avec des leaders religieux au sein de la communauté haïtienne pour y apporter une information pertinente sur la santé sexuelle dans un contexte de religion.

Saunas – Inspiré par le travail entourant les initiatives déployées dans le but d'éduquer les hommes gais sur la santé sexuelle dans les saunas et les clubs de sexe, GAP‑VIES a appliqué ce modèle de travail de sensibilisation auprès de la clientèle de deux saunas « mixtes » (pour personnes des deux sexes) qui puisent une partie de leurs clients parmi les hommes haïtiens et africains, la plupart d'entre eux s'identifiant comme étant hétérosexuels. GAP‑VIES a constaté que les leçons apprises dans les saunas gais sont largement transférables à cette population. Un coordinateur des services d'approche de GAP‑VIES est présent, à heures fixes et sur une base hebdomadaire, dans le sauna pour y faire la promotion du sécurisexe et y distribuer des éléments pour sa pratique, en plus d'y faire valoir l'information pertinente sur les ressources en termes de dépistage.

Le travail de GAP‑VIES est source d'inspiration pour la diversité des lieux accessibles et la créativité des efforts de sensibilisation. Pour obtenir une information à la fois spécifique et détaillée sur la prestation d'un programme de sensibilisation par des pairs dans le cadre d'un contexte particulier, consultez notre étude de cas sur l'Opération SprayNet qui fait valoir le travail de Santé publique Ottawa dans le cadre des salons de coiffure et de barbiers. 

Pour plus de renseignements sur le travail de GAP‑VIES, veuillez communiquer avec :

Luc-Edgard Douyon
514-722-5655
Courriel: luc-edgard.douyon@gapvies.ca

Montreal, Quebec

Le projet Legacy

Committee for Accessible AIDS Treatment (CAAT)
Ontario

Le projet Legacy

2012

Développer du soutien grâce à un réseau de mentorat : Le projet Legacy de CAAT rassemble les PVVIH pour qu’ils renforcent leurs capacités et leur communauté

Au Canada, de nombreux organismes de lutte contre le sida se consacrent à une implication plus grande et plus significative de la part des personnes vivant avec le VIH (GIPA et MIPA) ainsi qu’à leur habilitation. Un exemple de cet engagement est la prolifération des programmes de « renforcement des capacités » et de « leadership » à l’intention des personnes vivant avec le VIH.

Bien que de tels programmes jouent un rôle essentiel dans le développement de l’estime de soi des personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) et que ces derniers leur permettent de s’assumer en tant que leaders communautaires, de nombreuses PVVIH semblent maintenant plafonner dans le domaine des initiatives de renforcement des capacités. Plusieurs d’entre elles ont suivi tous les programmes de leadership leur étant offerts, mais expriment le désir de continuer à apprendre et à se perfectionner grâce aux conseils de personnes qui sont disposées à partager leur expérience et leur expertise. Ce besoin de mentorat continu a aussi été identifié par le biais de divers groupes de réflexion sur la planification communautaire ainsi que des études de recherche.

En réponse aux nouvelles tendances en matière de renforcement des capacités, le Committee for Accessible AIDS Treatment (CAAT) — une coalition torontoise de personnes et d’organismes touchés par le VIH — a pris l’initiative de réunir plusieurs partenaires d’organismes communautaires afin de créer le projet Legacy. Le projet Legacy est une idée de l’organisme CAAT qui vise à mettre à profit les programmes existants de renforcement des capacités et à fournir aux PVVIH un réseau de mentors en croissance constante afin de faciliter un échange continu et permanent de connaissances et de ressources.

Le projet Legacy fait participer les PVVIH et leurs alliés qui adoptent le rôle de « mentors ». Développant des relations structurées de mentorat entre les mentors et les PVVIH, le projet aide ces derniers à se fixer des objectifs de vie et à s’efforcer de les atteindre, notamment une participation plus efficace au bénévolat, à l’emploi et/ou à la poursuite d’études universitaires. Le programme commence tout d’abord par une séance d’orientation offerte aux candidats mentorés (les PVVIH ayant suivi les formations de « renforcement des capacités » offertes à Toronto) et aux candidats mentors (les PVVIH et leurs alliés possédant des compétences et de l’expérience transférables). Lors de la première séance d’orientation, les mentors et les mentorés sont jumelés afin de commencer à identifier les objectifs et à mettre au point des procédés de travail pour les atteindre.

Les mentorés qui mènent à bien leur premier objectif peuvent participer à nouveau au projet Legacy pour être jumelés à un mentor différent et travailler avec ce dernier sur un autre objectif. Dans certains cas, un mentoré peut être jumelé avec plusieurs mentors pour travailler simultanément différents objectifs. Selon leurs compétences et leur expérience, les participants au programme qui sont aussi des PVVIH peuvent échanger leurs rôles : passant de mentoré à mentor ou de mentor à mentoré, tout en étant mentoré par une autre personne au sein du programme.

Par exemple, un mentoré peut en premier lieu participer au programme afin d’obtenir des conseils pour explorer la possibilité de poursuivre des études universitaires. Tout en travaillant avec un mentor sur cet objectif, le mentoré peut être jumelé à un autre mentor pour l’aider à concilier son travail et ses activités de bénévolat communautaire. Ce même mentoré peut lui-même posséder d’excellentes connaissances artistiques dont il pourra faire bénéficier un autre participant au programme en lui servant de mentor afin que ce dernier puisse découvrir cette discipline.

On encourage également les PVVIH qui obtiennent leur diplôme du programme à revenir participer à titre de coanimateurs, ce qui permet d’accroître le sentiment de pouvoir dont le programme fait la promotion. Lorsque cela est possible, des opportunités de stages sont créées auprès d’organismes associés dans le but d’offrir de l’emploi aux participants du programme.

Le projet Legacy a instauré un vaste réseau de mentors et de mentorés pour prendre part à l’apprentissage et au partage continus au sein de la communauté. Outre la première séance d’orientation et les réunions entre mentors et mentorés, le projet Legacy organise régulièrement des réunions afin de réunir les participants dans un contexte de style atelier. Ces réunions aident à développer et à entretenir le sentiment d’appartenance au sein des participants et à encourager l’échange et le partage continus de l’expérience vécue, des connaissances et de l’information. Ces « séances de pratiques réflexives » constituent des occasions pour les participants au projet Legacy de réfléchir aux nouveaux enjeux faisant surface dans leurs relations de mentorat et de les aborder, d’apprendre d’autres compétences, d’échanger des idées pour améliorer le programme et d’établir des liens avec d’autres mentors/mentorés au sein du programme.

Le projet Legacy organise également des activités de mentorat en groupe pour associer les participants ayant des intérêts communs afin qu’ils puissent encore plus profiter de l’échange de leurs connaissances et des leçons tirées dans ces domaines. Les participants aux séances de mentorat en groupe ont, entre autres, eu la chance de faire du pain, de se renseigner sur les médias sociaux et d’échanger des idées quant à leurs préoccupations en tant que parents.

Le projet Legacy est un exemple d’une approche novatrice visant à développer un sentiment d’appartenance, renforcer les capacités et solidifier les liens entre les PVVIH. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les programmes pour rassembler les PVVIH afin que celles-ci partagent leurs ressources et développent des liens, consultez Pouvoir partager/Pouvoirs partagés et Retraites de bien-être en fin de semaine.

Pour plus d’information concernant le projet Legacy, veuillez contacter :

Derek Yee, coordonnateur du projet Legacy
Committee for Accessible AIDS Treatment
a/s Regent Park Community Health Centre
465 Dundas Street East
Toronto, ON, M5A 2B2
416-364-2261, poste 2318
Courriel : legacy@hivimmigration.ca

Toronto, Ontario