Cabenuva (cabotégravir et rilpivirine en suspension injectable)

CATIE

Cabenuva (cabotégravir et rilpivirine en suspension injectable)

Résumé

Cabenuva est le nom donné à une suspension injectable associant deux médicaments anti-VIH : le cabotégravir et la rilpivirine (Edurant). Le cabotégravir appartient à un groupe ou à une classe de médicaments appelés inhibiteurs de l’intégrase. La rilpivirine appartient à une classe de médicaments appelés inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (analogues non nucléosidiques).

Cabenuva est une option thérapeutique si vous suivez déjà un traitement anti-VIH efficace et que la quantité de VIH dans votre sang est inférieure à 50 copies/ml, autrement dit, elle est « indétectable ».

Avant de commencer les injections de Cabenuva, les deux médicaments anti-VIH qu’il contient sont pris sous forme de comprimés une fois par jour avec de la nourriture, pendant un mois. Ces comprimés sont appelés Vocabria (cabotégravir) et Edurant (rilpivirine). Si Vocabria et Edurant continuent de supprimer la quantité de VIH dans votre sang et que vous les tolérez, votre médecin vous fera passer à Cabenuva (la suspension injectable contenant ces médicaments). Vous recevrez deux injections de Cabenuva dans les fesses une fois par mois pendant deux mois consécutifs. Ensuite, vous pourrez poursuivre le traitement avec des injections mensuelles ou des injections tous les deux mois, selon ce que vous aurez décidé avec votre médecin.

Les comprimés Vocabria et Edurant et les injections de Cabenuva sont généralement bien tolérés. Les effets indésirables fréquents de Cabenuva comprennent la douleur temporaire au point d’injection, une baisse d’énergie et des maux de tête.

Quel est le mode d’action des médicaments contenus dans Cabenuva?

Le cabotégravir agit en perturbant l’enzyme intégrase; la rilpivirine agit en perturbant l’enzyme transcriptase inverse. Le VIH a besoin de ces deux enzymes pour faire des copies de lui-même. L’utilisation de ces médicaments réduit grandement la capacité du VIH à infecter les cellules et à se répliquer.

Comment les personnes vivant avec le VIH utilisent-elles Cabenuva?

Au début du nouveau traitement, les deux comprimés Vocabria et Edurant sont d’abord pris quotidiennement par voie orale en remplacement de votre traitement précédent. Ces comprimés doivent être pris avec un repas. Avant de passer à l’association Vocabria-Edurant, votre charge virale doit être inférieure à 50 copies/ml, ou « indétectable ». L’association Vocabria-Edurant en comprimés est un traitement complet, mais son utilisation est temporaire et dure généralement un mois. L’instauration temporaire du traitement par voie orale vise surtout à vérifier que vous tolérez ces médicaments et à maintenir votre suppression virale. À la fin de cette période, et pour autant que vous présentez encore une suppression virale sans effet indésirable, votre médecin modifiera votre traitement et vous fera passer à Cabenuva, la forme injectable de ces médicaments anti-VIH. Cabenuva consiste en deux injections, administrées dans chaque fesse, initialement une fois par mois. Les doses et le calendrier d’administration de Cabenuva varieront selon que vous et votre médecin avez opté pour les injections une fois par mois ou tous les deux mois. Cabenuva est considéré comme un traitement complet pour les personnes vivant avec le VIH.

Pour plus de renseignements sur le traitement du VIH, veuillez consulter le feuillet d’information de CATIE intitulé Votre guide sur le traitement du VIH.

Pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, l’utilisation d’antirétroviraux (traitements anti-VIH) augmente le nombre de cellules CD4+ et diminue la quantité de VIH dans le sang (charge virale). Ces effets bénéfiques contribuent à réduire considérablement le risque d’infection potentiellement mortelle ou de cancer lié au sida. Vocabria, Edurant, Cabenuva ou tout autre schéma thérapeutique antirétroviral ne guérit pas le VIH. Il est donc important que vous consultiez régulièrement votre médecin pour passer des contrôles et des analyses de laboratoire.

D’après certaines données, les personnes séropositives pour le VIH recevant des antirétroviraux, participant à leurs soins et continuant de présenter une charge virale indétectable sont considérablement moins susceptibles de transmettre le VIH à d’autres personnes, que ce soit par voie sexuelle, en partageant des fournitures utilisées pour l’injection de drogues ou durant la grossesse et l’accouchement. En fait, les données concernant la transmission sexuelle montrent que les personnes qui reçoivent des antirétroviraux et maintiennent une charge virale indétectable ne transmettent pas le VIH à leurs partenaires sexuels. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le feuillet d’information de CATIE Le traitement du VIH et la charge virale indétectable pour prévenir la transmission du VIH. Cependant, il pourrait encore être souhaitable d’utiliser des préservatifs, car ceux-ci réduisent le risque de contracter ou de transmettre d’autres infections transmissibles sexuellement.

Mises en garde

Anxiété et dépression

Une faible proportion de personnes ayant reçu l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections) ont présenté de l’irritabilité, de l’anxiété, de la dépression ou des pensées négatives, mais ces effets n’étaient pas fréquents lors des études cliniques. L’anxiété et la dépression sont relativement fréquentes chez les personnes séropositives pour le VIH (sans égard à la question de savoir si elles sont traitées ou au type de traitement que ces personnes reçoivent). Si vous recevez l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections) et pensez que vous pourriez être atteint·e d’anxiété ou de dépression, adressez-vous immédiatement à votre médecin. Il ou elle peut déterminer si vous présentez de l’anxiété ou faites une dépression ou s’il existe un lien entre ces effets et les médicaments que vous prenez.

 Les symptômes d’anxiété et de dépression peuvent notamment comprendre ce qui suit :

  • le fait de se fâcher ou de se mettre en colère facilement;
  • un sentiment de crainte;
  • une inquiétude excessive;
  • une difficulté à s’endormir ou à rester endormi·e, ou des réveils prématurés;
  • des sentiments inattendus de tristesse;
  • des cauchemars récurrents;
  • des sentiments prolongés de tristesse, de colère ou de dépression;
  • un sentiment de désespoir;
  • une perte de plaisir tiré des activités quotidiennes;
  • une fatigue ou un manque d’énergie inattendus;
  • des pensées étranges.

Si vous éprouvez l’un de ces effets, contactez immédiatement votre médecin ou votre infirmier·ère.

Si vous songez à vous faire du mal ou à en faire à d’autres personnes, composez immédiatement le 911.

Santé du foie

Une faible proportion de personnes ayant pris le cabotégravir (contenu dans Vocabria et Cabenuva) ont présenté une inflammation du foie, qui a été décelée par des analyses sanguines. Ces analyses ont révélé des taux d’enzymes du foie supérieurs à la normale.

Une faible proportion de personnes ayant pris la rilpivirine (contenue dans Edurant et Cabenuva) ont également présenté des taux élevés d’enzymes du foie dans le sang.

Ces problèmes d’élévation des taux d’enzyme du foie associés au cabotégravir et à la rilpivirine sont survenus chez des personnes séropositives pour le VIH n’ayant jamais eu de problèmes au foie, mais aussi chez des personnes qui en avaient déjà eu, par exemple celles infectées aussi par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C.

Le fabricant des médicaments recommande aux personnes qui les prennent de subir régulièrement des analyses afin de surveiller la santé de leur foie.

Réactions immédiates après l’injection

Cabenuva doit être injecté en profondeur dans un muscle. Il est libéré lentement et pendant une période prolongée (quelques mois) après l’injection. Si Cabenuva n’est pas injecté dans le muscle, des problèmes à court terme peuvent survenir. Des réactions rares survenant quelques minutes après l’injection de la rilpivirine (contenue dans Cabenuva) ont été rapportées. Ces réactions comprenaient :

  • difficultés à respirer;
  • agitation;
  • crampes abdominales;
  • rougeurs et sensation de chaleur sur la peau;
  • transpiration;
  • engourdissement de la bouche;
  • sentiment d’étourdissement ou d’évanouissement imminent.

Informez immédiatement votre médecin ou votre infirmier·ère si vous présentez l’un de ces symptômes peu après une injection de Cabenuva. Ces problèmes devraient se dissiper après quelques minutes. Le fabricant de Cabenuva indique que ces problèmes ont été constatés lors de l’injection accidentelle et partielle de Cabenuva dans une veine plutôt que dans le tissu musculaire profond.

Réactions cutanées et d’hypersensibilité

Au cours de la dernière décennie, des réactions cutanées et d’hypersensibilité ont été rapportées avec les inhibiteurs de l’intégrase et la rilpivirine (contenue dans Edurant). Les symptômes associés aux réactions d’hypersensibilité peuvent comprendre une grave éruption cutanée ou une éruption associée à une fièvre, ainsi qu’une baisse d’énergie et des douleurs musculaires et articulaires. Aucune réaction cutanée ni d’hypersensibilité n’a été rapportée avec le cabotégravir (l’inhibiteur de l’intégrase contenu dans Cabenuva et Vocabria). Cependant, les utilisateur·trice·s de l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou de Cabenuva (en injections) doivent demeurer vigilant·e·s quant à ces effets indésirables possibles.

Dans les essais cliniques portant sur des traitements contenant Edurant, certains cas graves d’hypersensibilité caractérisés par des symptômes additionnels se sont déclarés, comme la peau qui pèle, des ampoules sur les lèvres, une enflure des yeux et du visage, des crampes abdominales et une difficulté à respirer. En cas de symptômes évoquant une hypersensibilité, consultez immédiatement votre médecin ou votre infirmier·ère, ou rendez-vous au service d’urgence de l’hôpital ou du centre médical le plus proche.

Grossesse

Ni l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ni Cabenuva (en injections) n’a été étudié chez les femmes enceintes. Le fabricant indique que ces associations de médicaments « ne doivent pas être utilisées chez la femme enceinte, à moins que les bienfaits éventuels pour la mère l’emportent sur les risques possibles pour le fœtus ».

Âge

Ni l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ni Cabenuva (en injections) n’a été testé chez des personnes de moins de 18 ans. Cette association de médicaments n’a pas été testée chez un grand nombre de personnes de 65 ans ou plus. Son efficacité et son innocuité dans ces populations sont donc inconnues.

Virus contre l’hépatite B

Cabenuva ne vous protège pas contre le virus de l’hépatite B. Vérifiez auprès de votre fournisseur·se de soins si vous avez été vacciné·e contre l’hépatite B et si le vaccin est toujours efficace. Si vous n’avez pas été vacciné·e contre l’hépatite B, demandez à votre fournisseur·se de soins de santé si vous pouvez vous faire vacciner. Si vous avez l’hépatite B, renseignez-vous sur vos possibilités de traitement.

Effets secondaires

Généralités

Lors des études cliniques, l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et Cabenuva (en injections) ont été bien tolérés, généralement sûrs et efficaces. Cependant, comme avec tout autre traitement, des effets indésirables ont été observés, mais ils étaient rares et comprenaient :

  • fièvre ou sensation de chaleur;
  • baisse d’énergie ou faiblesse;
  • maux de tête;
  • douleurs musculaires.

Notons que les personnes séropositives pour le VIH qui participent habituellement à des études cliniques pivots portant sur les traitements anti-VIH, notamment l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections), sont généralement jeunes et en bonne santé. Une fois qu’un médicament est approuvé et distribué à plus grande échelle, il est utilisé par des populations qui ne sont généralement pas celles des études cliniques pivots. Il pourrait s’agir de personnes plus âgées présentant d’autres problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, lésions au foie ou aux reins, diabète de type 2, anxiété, dépression et consommation de substances) nécessitant des médicaments ou causant des symptômes. Leurs effets indésirables pourraient donc être différents de ceux signalés lors des études cliniques pivots.

Réactions au point d’injection

Les injections de Cabenuva causent de la gêne et de la douleur. Lors des études cliniques, ces effets indésirables étaient, dans la majorité de cas, d’intensité légère ou modérée. Aussi, ils se résolvent généralement en un jour ou deux. Cependant, si la douleur ou la gêne au point d’injection persiste, adressez-vous à votre infirmier·ère ou à votre médecin.

Gain pondéral

Les recherches laissent penser que certaines personnes présentant les caractéristiques suivantes ont tendance à prendre du poids lorsqu’elles reçoivent des antirétroviraux :

  • les femmes;
  • les personnes noires, d’origine africaine ou caraïbéenne;
  • les personnes dont le nombre de cellules CD4+ est déjà passé en dessous des 200 cellules/mm3.

Cependant, certaines personnes séropositives pour le VIH qui ne présentent pas ces caractéristiques peuvent également prendre du poids. La cause de ce gain pondéral n’est pas claire, car des études laissent entendre que les personnes séronégatives pour le VIH du même âge et du même sexe prennent aussi du poids en général, même si elles ne prennent pas d’antirétroviraux.

La prise d’un ou de deux kilogrammes au cours d’une année, qui est normale lors de l’instauration des antirétroviraux, a été rapportée lors des études cliniques portant sur l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et Cabenuva (en injections). Cependant, si vous prenez plus de poids, adressez-vous à votre infirmier·ère ou à votre médecin de manière à ce que votre gain pondéral puisse être évalué. Les médecins et les infirmier·ère·s tiennent également compte du tour de taille et/ou de l’indice de masse corporelle (IMC, obtenu en divisant la taille par le carré du poids). Si votre infirmier·ère ou votre médecin constatent que votre IMC augmente et qu’il se situe à l’extérieur d’un intervalle jugé sain, il ou elle cherchera à connaître les causes possibles de votre prise de poids.

L’augmentation de votre IMC peut s’expliquer par plusieurs raisons, notamment les suivantes :

Activité physique : Faites-vous suffisamment d’activité physique chaque jour, y compris de la marche et le fait de monter des escaliers? Sinon, pouvez-vous entamer un programme d’activité physique? Consultez votre infirmier·ère ou votre médecin pour savoir quel type d’activité physique vous convient.

Problèmes de sommeil : Le repos et la qualité du sommeil sont des aspects parfois négligés de la santé. Une grande étude d’observation menée auprès de personnes séronégatives pour le VIH a établi que les personnes ayant des problèmes de sommeil ont tendance à prendre du poids. Si vous prenez du poids de manière inattendue, consultez votre médecin ou votre infirmier·ère pour écarter tout problème de sommeil.

Santé émotionnelle et mentale : Y a-t-il dans votre vie des facteurs susceptibles d’affecter la manière dont vous réagissez à des événements stressants? Par exemple, certaines personnes stressées se tournent davantage vers des aliments riches en gras et en glucides pour trouver du réconfort. La consommation excessive et répétée de tels aliments peut entraîner un gain pondéral au fil du temps. La dépression peut affecter l’appétit — certaines personnes prennent du poids, d’autres en perdent. Si vous remarquez que vos changements d’humeur s’accompagnent de gains de poids, parlez-en à votre médecin ou à votre infirmier·ère.

Affections métaboliques, hormones et arthrite

Certains stades de la vie et affections sont associés à un gain pondéral, notamment :

  • le diabète;
  • les problèmes liés à la glande thyroïde et à ses hormones;
  • la période postménopausique;
  • l’arthrite.

Alimentation

Ce n’est pas tout le monde qui a une alimentation conforme aux guides alimentaires. Si vous avez accès à des services de conseils diététiques subventionnés (parfois offerts dans de grands hôpitaux et des cliniques), vous pourriez tirer profit d’une consultation avec un·e diététiste. Ce·tte dernier·ère peut évaluer la qualité des repas et la quantité d’aliments que vous consommez et, si nécessaire, vous fournir des conseils utiles pour mettre en place des changements sains.

Utilisation de substances

L’alcool contient des calories. Sa consommation excessive vous pose-t-elle problème? La consommation excessive de boissons alcoolisées peut signaler des problèmes émotionnels et de santé mentale non réglés.

Médicaments sur ordonnance

Certains médicaments sur ordonnance (prescrits pour des affections autres que l’infection par le VIH) risquent de provoquer des changements de poids, en particulier un gain pondéral. Il peut être utile de parler à un·e pharmacien·ne de tous les médicaments que vous prenez pour déterminer s’ils ont un effet sur votre poids. Vous pourriez alors discuter avec votre médecin des médicaments ainsi relevés par votre pharmacien·ne.

À retenir

Bien que cette liste couvre certaines causes possibles de la prise de poids chez les personnes séropositives pour le VIH, elle n’est pas exhaustive.

Symptômes peu fréquents

Les symptômes suivants étaient généralement peu fréquents (survenant chez 3 % des participant·e·s ou moins) lors des études cliniques sur l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et Cabenuva (en injections). À l’exception des douleurs musculaires/osseuses, il n’est pas établi que ces symptômes ont été causés par les médicaments en question, par le processus pathologique sous-jacent ou par autre chose :

  • douleurs musculaires et/ou osseuses;
  • nausées;
  • difficulté à s’endormir et/ou à rester endormi·e; envie de dormir durant la journée;
  • étourdissements;
  • éruptions cutanées.

Interactions médicamenteuses

Certains médicaments (y compris ceux sur ordonnance et en vente libre), plantes médicinales et suppléments peuvent nuire à l’absorption ou à l’efficacité de l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou de Cabenuva (en injections). C’est ce qu’on appelle des « interactions médicamenteuses ». Certains médicaments ou plantes médicinales et suppléments peuvent réduire les concentrations sanguines des médicaments contenus dans l’association Vocabria-Edurant ou dans Cabenuva, ce qui risque d’en réduire l’efficacité, d’entraîner un échec du traitement et de limiter vos options thérapeutiques à l’avenir. D’autres médicaments peuvent augmenter les concentrations sanguines des médicaments contenus dans l’association Vocabria-Edurant ou dans Cabenuva, ce qui occasionne plus d’effets indésirables ou en cause de nouveaux. Il est donc important d’indiquer à votre médecin, à votre infirmier·ère et à votre pharmacien·ne tous les suppléments, médicaments et plantes médicinales que vous prenez.

Ce feuillet d’information n’est pas complet et n’énumère que certaines des interactions médicamenteuses réelles et potentielles des comprimés Vocabria et Edurant et de la suspension injectable Cabenuva. Consultez votre pharmacien·ne pour en savoir plus sur les interactions médicamenteuses associées à Vocabria, à Edurant ou à Cabenuva.

Interactions médicamenteuses avec Vocabria

Les personnes qui prennent Vocabria ne doivent pas prendre les médicaments suivants :

  • Antiépileptiques : carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital et phénytoïne
  • Antibiotiques prescrits contre la tuberculose ou le complexe Mycobacterium : la rifampine et la rifapentine ne doivent pas être utilisées par les personnes traitées par Vocabria.
  • Autres antibiotiques : clarithromycine, érythromycine ou télithromycine. Le fabricant de Vocabria, ViiV, recommande aux médecins d’envisager plutôt, si possible, d’autres antibiotiques comme l’azithromycine.

Antiacides, laxatifs, suppléments à base de minéraux et médicaments tamponnés

ViiV recommande que les antiacides et les médicaments semblables, les suppléments à base de minéraux et les médicaments tamponnés soient pris « au moins deux heures avant ou quatre heures après la prise de Vocabria ». Voici quelques exemples d’antiacides :

  • Alka-Seltzer
  • Suppléments de calcium et/ou de magnésium
  • Gaviscon (comprimés et sirop)
  • Maalox (liquide et comprimés)
  • Lait de magnésie
  • Pepto-Bismol et Pepto-Bismol pour enfants
  • Rolaids
  • Tums
  • Zantac (ranitidine), Tagamet (cimétidine)

Interactions médicamenteuses avec Edurant

La rilpivirine (contenue dans Edurant et Cabenuva) interagit avec de nombreux médicaments. Consultez toujours votre pharmacien·ne au sujet du risque d’interaction avec d’autres médicaments sur ordonnance ou en vente libre. Voici d’autres interactions associées à la rilpivirine (cette liste n’est pas exhaustive) :

  • Antifongiques : Les antifongiques de type azole comme le fluconazole (Diflucan), l’itraconazole (Sporanox), le posaconazole (Spirafil) et le voriconazole (Vfend) peuvent augmenter les concentrations de rilpivirine dans le sang, ce qui peut affecter la santé du cœur. La rilpivirine peut aussi diminuer la concentration sanguine de ces médicaments, ce qui peut provoquer des infections fongiques nouvelles ou récurrentes. Par conséquent, le fabricant de la rilpivirine recommande d’utiliser les antifongiques de type azole « avec prudence » chez les personnes prenant la rilpivirine.
  • Plantes médicinales : Le millepertuis et ses ingrédients actifs (hypéricine ou hyperforine) peuvent provoquer une diminution des concentrations de rilpivirine dans le sang et augmenter le risque d’échec thérapeutique.
  • Méthadone : Le fabricant indique qu’il n’est pas nécessaire d’ajuster la dose de méthadone au moment d’instaurer un traitement par Edurant. Cependant, il encourage les médecins à surveiller les patients prenant la méthadone, car il pourrait falloir ajuster la dose de ce médicament.

Interactions médicamenteuses avec Cabenuva

ViiV recommande aux personnes prenant Cabenuva de ne pas utiliser les plantes médicinales et médicaments suivants :

  • Antiépileptiques : carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital ou phénytoïne
  • Antibiotiques : rifabutine, rifampine ou rifapentine
  • Stéroïdes : plus d’une dose de dexaméthasone (par voie orale ou intraveineuse)
  • Plantes médicinales : millepertuis ou ses ingrédients actifs (hypéricine ou hyperforine)

Méthadone

Aucune interaction n’est attendue entre la méthadone et Cabenuva. Cependant, ViiV recommande aux médecins de surveiller les patients prenant la méthadone, car il pourrait falloir ajuster la dose de ce médicament.

 Résistance et résistance croisée

À mesure que de nouvelles copies du VIH sont produites dans l’organisme, le virus change sa structure. Ces changements, appelés mutations, permettraient au VIH de résister aux effets des médicaments anti-VIH, ce qui signifie que ces médicaments deviendront inefficaces. ViiV indique que Vocabria et Cabenuva « ne doivent pas être employés chez les patients qui présentent une résistance avérée ou soupçonnée au cabotégravir ou à la rilpivirine ».

Afin de réduire le risque de résistance aux médicaments, tous les médicaments anti-VIH doivent être pris exactement tels qu’ils ont été prescrits et conformément aux indications. Si les doses sont prises en retard ou oubliées, ou qu’elles ne sont pas prises de la manière prescrite, les concentrations sanguines des médicaments contenus dans l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et dans Cabenuva (en injections) pourraient devenir trop faibles. Si cela se produit, le VIH dans votre corps pourrait devenir résistant aux médicaments. Si vous trouvez que vous avez du mal à prendre vos médicaments conformément aux indications, parlez-en à votre médecin, à votre infirmier·ère ou à votre pharmacien·ne. Ils ou elles peuvent trouver des moyens de vous aider.

Lorsque le VIH devient résistant à un médicament, il le devient aussi à d’autres médicaments de la même classe. C’est ce qu’on appelle la résistance croisée. Soyez à l’aise de parler avec votre médecin de vos options thérapeutiques actuelles et futures. Pour décider de ces options éventuelles, votre médecin pourrait, à un moment donné, prélever un petit échantillon de votre sang pour tester la résistance du virus.

Posologie

La posologie, la préparation, le calendrier d’administration et l’administration d’un traitement injectable peuvent sembler complexes au début. Les médicaments doivent être injectés en profondeur dans le muscle des fesses, et ce, par un·e professionnel·le de la santé.

Vous trouverez ci-dessous une brève description de la manière de passer aux préparations orales de cabotégravir et de rilpivirine, puis aux préparations injectables. Consultez votre médecin ou votre infirmier·ère pour connaître la posologie qui vous convient ou si vous avez d’autres préoccupations au sujet de Cabenuva.

Les patient·e·s reçoivent d’abord un traitement par voie orale (médicament en comprimés initialement, avant de passer à la forme injectable par la suite) puis, si tout se passe bien, environ un mois après, ils/elles passent au traitement injectable.

La posologie du traitement par voie orale est de un comprimé de Vocabria et un comprimé d’Edurant, pris ensemble, une fois par jour avec un repas. Selon ViiV, une boisson protéinée n’équivaut pas dans ce cas-ci à un repas. Des aliments contenant des matières grasses sont nécessaires pour l’absorption d’Edurant.

Si ces médicaments continuent de supprimer le VIH et que vous pouvez les tolérer, le ou la médecin passe à la phase suivante qui consiste à recevoir des injections régulières de Cabenuva et à cesser de prendre Vocabria et Edurant.

Les doses et le calendrier d’administration de Cabenuva varieront selon que vous et votre médecin avez opté pour les injections une fois par mois ou tous les deux mois. Votre médecin ou l’infirmier·ère de la clinique vous injectera les médicaments ou vous orientera chez un·e infirmier·ère qui le fera. Si c’est un·e infirmier·ère qui injecte les médicaments, sachez que votre médecin continuera d’assurer l’ensemble de vos soins et qu’il est donc important de prendre des rendez-vous et de subir des analyses de laboratoire régulièrement.

 Consultez votre infirmier·ère ou votre médecin pour connaître le calendrier des visites pour vos prochaines injections. Si vous ne pouvez pas vous présenter à votre prochain rendez-vous pour recevoir une injection, faites-le savoir immédiatement à votre médecin ou à votre infirmier·ère. ViiV autorise l’administration d’une dose de Cabenuva jusqu’à 7 jours avant ou après la date d’injection prévue au calendrier. Toutefois, le fait de manquer des rendez-vous pour recevoir les injections à plusieurs reprises peut augmenter le risque d’émergence d’une résistance du VIH à Cabenuva.

Oubli des doses de Vocabria et Edurant

Si vous oubliez de prendre une dose de Vocabria ou d’Edurant en comprimés, ViiV recommande que vous la preniez dès que vous vous en souvenez. ViiV ajoute : « Toutefois, s’il reste 12 heures ou moins avant la prise de la prochaine dose, ne prenez pas la dose oubliée, mais prenez la prochaine dose à l’heure habituelle. Puis, poursuivez le traitement comme avant. Ne doublez pas la dose pour compenser une dose oubliée ».

Changement de traitement

Si vous voulez arrêter de prendre l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections), parlez-en d’abord à votre médecin ou à votre infirmier·ère. Il ou elle écoutera les raisons pour lesquelles vous souhaitez interrompre le traitement et soit vous conseillera sur la manière de résoudre les problèmes que vous avez soulevés, soit vous aidera à trouver un autre traitement. D’après ViiV, de petites quantités de rilpivirine et de cabotégravir demeureront dans votre organisme « jusqu’à 12 mois au moins » après l’arrêt des injections. Il est donc important que vous adhériez à votre nouveau traitement de manière à ce que vous continuiez de présenter une suppression virale et que le VIH ne devienne pas résistant à Cabenuva ou à d’autres traitements.

À retenir

Cabenuva ne convient pas à tout le monde. Toute association d’antirétroviraux comporte des risques et des bienfaits. D’après les principales lignes directrices américaines en matière de traitement du VIH, l’utilisation de Cabenuva peut être envisagée chez les catégories suivantes de personnes séropositives pour le VIH dont la charge virale a été supprimée pendant au moins trois mois et qui répondent aux critères suivants :

  • Aucune résistance antérieure au cabotégravir ou à la rilpivirine
  • Aucun antécédent d’échec virologique
  • Pas d’infection active par le virus de l’hépatite B (VHB) (à moins qu’un traitement actif contre le VHB par voie orale soit en cours)
  • Absence de grossesse et de projet de grossesse
  • Absence de traitement par des médicaments faisant l’objet d’interactions médicamenteuses importantes avec les préparations orales ou injectables des médicaments utilisés avec ce traitement

Si vous envisagez de passer des comprimés aux préparations injectables, consultez votre médecin ou votre infirmier·ère pour savoir si ce produit vous convient.

Accessibilité

Vocabria, Edurant et Cabenuva sont homologués au Canada. Cabenuva vise à remplacer le traitement anti-VIH en cours chez les personnes dont la charge virale est inférieure à 50 copies/ml (« indétectable »). Votre médecin ou votre pharmacien·ne pourra vous renseigner davantage sur l’accessibilité et le remboursement de Cabenuva dans votre région. Le module en ligne de CATIE Programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux d’accès aux médicaments contient également des renseignements sur le remboursement des médicaments au Canada.

Références

  1. Vocabria (comprimés de cabotégravir) et Cabenuva (cabotégravir et rilpivirine en suspension injectable à libération prolongée). Monographie du produit. 26 mars 2021.
  2. Edurant (comprimés de rilpivirine). Monographie du produit. 4 mars 2019.
  3. Panel on Antiretroviral Guidelines for Adults and Adolescents. Guidelines for the Use of Antiretroviral Agents in Adults and Adolescents with HIV. 3 juin 2021. Disponible à l’adresse : https://clinicalinfo.hiv.gov/sites/default/files/inline-files/AdultandAdolescentGL.pdf

Auteur(s) : Hosein SR

Traduction : Perez E

Publié : 2021

Un approvisionnement sûr : programme de distribution de comprimés d’hydromorphone au centre de prévention des surdoses Molson

Un approvisionnement sûr : programme de distribution de comprimés d’hydromorphone au centre de prévention des surdoses Molson

Vancouver, C.-B.
2020

Le site de prévention des surdoses (SPS) Molson de Vancouver abrite un service de consommation de drogues supervisée, un service de contrôle des drogues, un service de traitement par des agonistes opioïdes injectables et un programme de distribution de comprimés d’hydromorphone. Le programme de distribution de comprimés d’hydromorphone est un programme d’approvisionnement sûr qui offre une solution de rechange encadrée aux personnes les plus susceptibles de faire une surdose de produits opioïdes contenant du fentanyl provenant du marché illicite. Les facteurs qui favorisent la participation au programme d’approvisionnement sûr sont notamment le modèle dont les critères d’accessibilité sont peu exigeants, le regroupement de services au SPS, la souplesse et les possibilités de choix accordées aux participants. Les obstacles à la participation sont notamment les horaires d’ouverture limités du SPS, les restrictions liées à la distribution des doses, les délais d’attente pour bénéficier des services du SPS et le malaise auquel peuvent être confrontés les clients qui veulent en bénéficier. Dans l’ensemble, le programme a été bien accueilli par les participants et a permis de tirer des enseignements utiles pour la mise en œuvre d’autres programmes d’approvisionnement sûr et de réduction des méfaits au Canada.

Description du programme

Le programme de distribution de comprimés d’hydromorphone est dispensé au SPS Molson dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver, au Canada. Le programme a été lancé en 2019 par la Portland Hotel Society (PHS), une agence de logement et de services sociaux qui dirige le SPS Molson. L’objectif de ce programme d’approvisionnement sûr est d’offrir une solution de rechange encadrée à la consommation d’opioïdes illicites afin de réduire le risque de surdose.

Le SPS Molson est un centre de réduction des méfaits agréé par la province. En plus du programme de distribution d’hydromorphone, le SPS Molson dispense un service de consommation de drogues supervisée, un service de contrôle des drogues (permettant de déterminer quelles substances sont présentes dans un échantillon de drogue) et un service de traitement par des agonistes opioïdes injectables (fourni par une clinique PHS adjacente). Le SPS Molson est considéré comme un modèle de services particulièrement facile d’accès car il permet le partage de substances et l’injection assistée par les pairs.

Le programme est dispensé par la clinique de soins primaires PHS, qui est rattachée au SPS. Il s’adresse aux personnes qui présentent un risque élevé de surdose mortelle et qui ne sont pas actuellement inscrites ou désireuses de s’inscrire à des programmes de traitement médicamenteux comme le traitement par agonistes opioïdes. Les participants bénéficient du programme par le biais du SPS, pendant les heures d’ouverture (de 13 h 30 à 22 h 30 tous les jours). Les comprimés d’hydromorphone sont distribués aux participants par une fenêtre coulissante par des infirmières occupant un poste de soins infirmiers à l’intérieur du SPS. Les participants sont autorisés à interrompre leur participation au programme à tout moment et à la reprendre sans avoir à être réinscrits sur la liste d’attente.

Les participants sont inscrits au programme par des médecins de soins primaires de la clinique PHS, qui se présentent également au SPS deux fois par semaine. Les participants se voient prescrire une dose hebdomadaire pouvant totaliser jusqu’à l’équivalent de 80 milligrammes par jour. Les participants peuvent recevoir jusqu’à 2 comprimés de 8 milligrammes à la fois et peuvent revenir pour obtenir des doses supplémentaires au plus 5 fois par jour, avec une période d’attente minimale d’une heure entre deux prises.

Pour éviter que les comprimés ne soient détournés vers le marché illicite, les participants doivent les prendre sur place sous surveillance (qu’ils prennent la dose par voie orale, qu’ils la reniflent ou se l’injectent). Cependant, depuis avril 2020, les doses « à emporter » sont autorisées en vertu des directives de prescription d’urgence liées à la pandémie de COVID-19 en vigueur en Colombie-Britannique. Un petit sous-groupe de participants reçoit de l’hydromorphone sous forme de solution injectable au lieu de comprimés pour des raisons de préférence personnelle, notamment ceux qui ont déjà suivi un programme de traitement par agonistes opioïdes injectables.

En février 2020, 69 participants étaient inscrits au programme.

Résultats

Cette étude a consisté en des entretiens avec 42 participants au programme, combinés à une observation ethnographique menée au SPS tout au long de l’année 2019. L’objectif était de déterminer les principaux facteurs qui entravent et favorisent la participation des bénéficiaires au programme de distribution de comprimés d’hydromorphone.

L’étude a permis d’établir que les principaux facteurs qui favorisent la participation au programme sont les suivants :

  • L’accès à une source fiable et régulière d’opioïdes permet aux participants d’avoir plus de contrôle sur leur consommation de drogues, et a pour effet d’atténuer considérablement leur crainte d’une surdose et de limiter leurs activités illicites visant à se procurer de la drogue dans la rue.
  • Le programme est dispensé au SPS Molson, un lieu central, sûr et très accessible, où de nombreux participants bénéficiaient déjà d’autres services de réduction des méfaits.
  • Les participants ont de la latitude et du choix en ce qui concerne les modalités d’utilisation du programme, par exemple pour ce qui est des diverses méthodes de consommation (p. ex., par voie orale, intranasale ou par injection), des périodes et de la fréquence de recours au programme.

L’étude a permis d’établir que les principaux facteurs qui entravent la participation au programme sont les suivants : 

  • Les horaires de service limités du programme, en particulier le matin, lorsque les effets de sevrage peuvent se déclarer, ont fait en sorte que de nombreux participants se sont tournés vers des sources d’opioïdes illicites en dehors des heures de service du programme (toutefois, ce problème est peut-être moins marqué maintenant que des doses à emporter sont disponibles).
  • Le regroupement avec les services du SPS impliquait des délais d’attente parfois longs pour ce qui est de l’accès au programme, notamment pendant les heures de pointe.
  • Les intervalles horaires exigés entre les doses distribuées impliquaient également que les participants ne pouvaient pas recevoir leur dose quotidienne complète sans se présenter plusieurs fois dans la journée. Très peu de participants ont reçu la quantité maximale de cinq doses quotidiennes.
  • Le SPS, dans lequel les participants doivent entrer pour bénéficier du programme, peut également constituer un environnement déclencheur ou source de malaise pour les personnes qui essayent de réduire leur consommation de drogues, ou celles qui n’ont pas eu recours à des services de consommation supervisée avant de prendre part au programme.
  • Certaines personnes se sont plaintes du fait que l’hydromorphone en comprimés de marque générique distribuée pendant un temps où le médicament de marque n’était pas disponible, était moins puissante et difficile à injecter.

Qu’est-ce que cela signifie pour les prestataires de services?

Cette étude a mis en évidence un certain nombre de facteurs clés qui favorisent et entravent la participation des bénéficiaires du programme de distribution de comprimés d’hydromorphone. Ces éléments peuvent être mis à profit dans la planification et la mise en œuvre d’autres programmes d’approvisionnement sûr et, plus généralement, d’autres programmes de réduction des méfaits facilement accessibles. Plus précisément, le regroupement avec d’autres services et la flexibilité du programme permettent d’assouplir les critères d’accessibilité, surtout en ce qui concerne les personnes les plus marginalisées.

Un certain nombre d’obstacles sont par ailleurs directement ou indirectement liés à des facteurs individuels, sociaux et structurels tels que le logement, la mobilité et la pauvreté. Le recoupement de ces facteurs est à prendre en compte au moment de concevoir et de mettre en œuvre d’autres programmes d’approvisionnement sûr et de prévention des surdoses.

Cela étant, l’étude révèle que les programmes d’approvisionnement sûr peuvent constituer une intervention de santé publique réalisable en vue de faire face à la crise des surdoses. Certains obstacles existent, mais ils peuvent être surmontés si l’on examine les modalités de prestation du programme. Selon les auteurs, dans l’ensemble, le programme a été très bien accueilli par les participants. Au regard du nombre élevé d’inscriptions et des longues listes d’attente, ils ont souligné la nécessité d’étendre la portée des programmes d’approvisionnement sûr.

Ressources connexes

Service de consommation supervisée keepSIX (CATIE)

Programme de traitement de l’hépatite C au Service de consommation et de traitement de Moss Park (CATIE)

La réduction des méfaits à l’œuvre : Services de consommation supervisée et sites de prévention des surdoses (CATIE)

Références

  1. Ivsins A, Boyd J, Mayer S et al. Barriers and facilitators to a novel low-barrier hydromorphone distribution program in Vancouver, Canada: a qualitative study. Drug and Alcohol Dependence. 2020 Sep 15: 108202.
  2. Olding M, Ivsins A, Mayer S et al. A low-barrier and comprehensive community-based harm-reduction site in Vancouver, Canada. Public Health Practice. 2020; 110(6): 833-5.

 

Élimination de l’hépatite C : soutenir la réponse canadienne pendant et après la COVID-19

25 nov. 2020 12h00 HE
Réseau Canadien sur l'Hépatite C (CanHepC) CATIE

Élimination de l’hépatite C : soutenir la réponse canadienne pendant et après la COVID-19

Ce webinaire est présenté en partenariat avec le Réseau canadien sur l’hépatite C (CanHepC).

Le Modèle directeur pour guider les efforts d’élimination de l’hépatite C au Canada a été publié il y a un an comme feuille de route pour orienter la réponse à l’hépatite C au Canada. Cela dit, la nouvelle pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) a eu un impact important sur les services liés à l’hépatite C et a mis certaines populations à plus grand risque d’infection. Malgré ce bémol, le Canada s’est engagé à atteindre l’élimination d’ici 2030. Dans le but de maintenir nos efforts pendant et après la COVID-19, il devrait pouvoir être possible d’adapter et de simplifier les services tout en envisageant de nouveaux modèles de soins.  

Dans ce webinaire, les principaux porte-parole du domaine de l’hépatite C examineront les implications que la COVID-19 a sur les efforts d’élimination et pour les personnes vivant avec l’hépatite C, ainsi que la façon d’aborder ces enjeux et la voie vers l’élimination pendant et après la pandémie.  

Modérateur : Marty Rocca, gestionnaire, Développement d’apprentissage en ligne, CATIE

Conférenciers :

  • Dre Marina Klein, professeure de médecine, scientifique principale, Centre universitaire de santé McGill
  • Dre Julie Bruneau, professeure titulaire, chercheur régulier, Université de Montréal
  • Laurence Mersilian, directrice générale, Centre associatif polyvalent d’aide hépatite C (CAPAHC)
  • Dr Brian Conway, directeur médical, Centre des maladies infectieuses de Vancouver
  • Hugo Bissonnet, directeur général, Centre Sida Amitié

Le dépistage du VIH aux points de service par des pharmaciens

Le dépistage du VIH aux points de service par des pharmaciens

Terre-Neuve-et-Labrador et Alberta, Canada
2020

Un programme pilote offrant le dépistage du VIH aux points de service (DPS) s’est tenu dans deux provinces canadiennes, soit Terre-Neuve-et-Labrador et l’Alberta, dans le but d’élargir l’accès au dépistage du VIH et d’assurer l’arrimage aux soins. Le programme a fait appel aux pharmaciens de quatre pharmacies communautaires afin d’offrir le DPS du VIH, y compris du counseling prétest et post-test. Les trois quarts des personnes testées couraient un risque modéré à élevé de contracter le VIH, et 27 % d’entre elles se faisaient tester pour la première fois. Les pharmacies se sont révélées être des endroits acceptables pour faire le DPS du VIH aux yeux des pharmaciens et des clients; les pharmaciens se sentaient prêts à offrir le dépistage et avaient confiance en leur capacité à le faire, et les clients se disaient à l’aise de se faire tester par des pharmaciens. Presque tous les participants (99 %) à une étude sur le programme pilote ont indiqué que le DPS du VIH devrait être offert régulièrement dans les pharmacies.

Description du programme

Des comités consultatifs ont été créés en Alberta et à Terre-Neuve pour aider à la conception du programme pilote. Les comités se composaient de divers intervenants, dont des responsables de la santé publique, des décideurs de politiques, des pharmaciens, des travailleurs de la santé spécialisés dans la prise en charge des personnes séropositives et des personnes vivant avec le VIH.

En vertu de ce programme, le dépistage gratuit du VIH aux points de service était offert par des pharmaciens travaillant dans quatre pharmacies communautaires urbaines ou rurales de l’Alberta et de Terre-Neuve. Pour faire la promotion du programme, on a eu recours aux journaux, aux médias sociaux (p. ex., Grindr), à la distribution d’affiches dans les communautés, ainsi qu’aux organismes desservant des personnes potentiellement à risque de contracter le VIH. Pour demander un DPS du VIH, les clients pouvaient s’adresser à l’un des quatre sites en prenant rendez-vous ou en se présentant durant les heures de dépistage sans rendez-vous.

Au moins un pharmacien ou une pharmacienne dans chaque pharmacie avait suivi une formation pour participer au programme, laquelle incluait un volet sur le consentement et le counseling prétest et post-test et un autre sur le mode d’emploi du test et l’interprétation des résultats. Les pharmaciens recevaient de l’information pour faciliter l’aiguillage des clients recevant un résultat réactif au test de dépistage, y compris une liste de services de soutien dans leur région.

Les pharmacies participantes avaient une salle privée où les clients et les pharmaciens se rencontraient pour faire le counseling prétest et post-test et le test de dépistage. Ils utilisaient régulièrement le test rapide de dépistage des anticorps INSTI VIH-1/VIH-2 (pour lequel on prélève un échantillon de sang par piqûre du doigt). Les résultats, qui étaient prêts en moins d’une minute, étaient interprétés par les pharmaciens puis partagés avec les clients. Les pharmaciens effectuaient le counseling prétest et post-test, qui incluait de l’information sur le dépistage d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang.

Advenant un résultat réactif, les pharmaciens remplissaient une demande qu’ils donnaient aux clients pour effectuer des prélèvements de sang additionnels servant aux tests de confirmation, en plus de leur offrir du counseling et de les diriger vers des soutiens connexes. On envoyait les résultats des tests de confirmation à une infirmière praticienne ou à un médecin désigné, selon le plan d’arrimage aux soins établi dans chaque province.

Résultats

Pour évaluer le programme pilote, on a mené l’étude APPROACH afin de déterminer, à l’aide d’une méthodologie mixte, la faisabilité et l’acceptabilité d’un programme de DPS du VIH offert par un pharmacien. L’étude a eu lieu entre février et septembre 2017. On a demandé aux clients de remplir deux questionnaires, le premier avant et le deuxième après le test, et de participer à une entrevue téléphonique semi-structurée sur leur expérience du dépistage. Pour connaître la perspective des pharmaciens, on a tenu des groupes de discussion afin qu’ils partagent leurs impressions sur la formation et les soutiens fournis, ainsi que leurs idées concernant le potentiel d’expansion et la durabilité éventuelle du programme.

Un total de 123 dépistages a été réalisé (10 % en collectivités rurales), et un seul test réactif a été recensé. On a dirigé la personne en question vers un service de dépistage de confirmation et ensuite vers le programme du VIH provincial dans les 72 heures suivant son test de dépistage. Voici d’autres résultats à signaler :

  • Les pharmaciens passaient en moyenne 30 minutes à compléter le processus de dépistage, y compris le counseling prétest et post-test.
  • 27 % des clients ont souligné qu’il s’agissait de leur premier test de dépistage du VIH. Sur ce nombre, 69 % couraient un risque modéré à élevé d’avoir une infection au VIH non diagnostiquée.
  • 75 % des participants couraient un risque modéré à très élevé d’avoir une infection au VIH1 (47 % s’identifiaient comme des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, 7 % avaient échangé auparavant des actes sexuels contre de l’argent ou des drogues, et 5 % avaient des antécédents de consommation de drogues intraveineuses).

Les questionnaires des clients ont donné les résultats suivants :

  • Les clients se sentaient à l’aise de se faire tester à la pharmacie et faisaient totalement confiance en la capacité des pharmaciens à effectuer le test.
  • Les clients se faisaient tester à la pharmacie parce qu’ils pouvaient recevoir le résultat immédiatement, et car le test avait lieu dans une salle privée.
  • 99 % des clients affirmaient que le dépistage du VIH devrait être offert régulièrement dans les pharmacies.
  • 78 % des clients indiquaient qu’ils seraient prêts à payer le DPS du VIH dans une pharmacie.

Selon les résultats des groupes de discussion, les pharmaciens trouvaient que :

  • la formation les préparait bien à participer au programme
  • le plan d’arrimage aux soins établi par le comité consultatif était un élément clé du programme
  • il serait important de former plusieurs pharmaciens à effectuer le dépistage afin d’accroître l’accessibilité
  • l’absence de rémunération posait un défi majeur en ce qui concernait l’expansion et la durabilité du programme
  • le DPS du VIH faisait partie de leur rôle et de leur identité professionnels.

Quelles sont les implications pour les prestataires de services?

Les prestataires de services devraient envisager des moyens d’offrir le DPS du VIH à divers endroits de la communauté afin qu’il soit possible de joindre plus de gens à tester et d’éliminer les obstacles rencontrés par des clients éventuels (p. ex., les préoccupations relatives à la vie privée et à la discrétion). Les pharmacies offrent un moyen de normaliser l’expérience du dépistage dans un milieu qui est familier aux gens. Les pharmaciens qui ont participé à cette étude ont indiqué que l’offre du DPS du VIH se conformait à la vision qu’ils avaient de leur rôle et de leur identité professionnels.

Les prestataires de services qui s’intéressent à créer un programme semblable devraient prendre en considération les changements qu’il faudrait apporter aux processus de travail afin de le mettre sur pied dans une pharmacie (p. ex., personnel de soutien, documentation des résultats, plan de suivi). Ils devraient également envisager de rémunérer les pharmaciens pour offrir ce service de dépistage, ainsi que la nécessité de se doter d’un personnel adéquat afin qu’un pharmacien formé puisse être disponible et offrir plus de flexibilité aux clients par rapport aux heures de service sans rendez-vous. Il est également important que les prestataires de services mettent en place un plan adéquat d’arrimage aux soins pour les clients recevant un résultat réactif au DPS. L’assurance de la qualité du processus de dépistage et les normes de pratique régissant la capacité des pharmaciens à effectuer le DPS du VIH dans chaque province ou territoire devraient également être prises en compte lors de la création du programme.

Ressources connexes

Le transfert des tâches dans les services de dépistage du VIH

Dépistage rapide du VIH aux points de service : Un examen des données probantes

Référence

Kelly DV, Kielly J, Hughes C et al. Expanding access to HIV testing through Canadian community pharmacies: findings from the APPROACH study. BMC Public Health. 2020;20:639.

  1. Le risque de VIH était fondé sur le Denver HIV Risk Score se servant des données captées par le premier questionnaire rempli par les participants. Un score de 30 points ou plus indiquait un risque accru d’avoir une infection au VIH non diagnostiquée et la nécessité d’offrir à la personne des tests de dépistage du VIH régulièrement.

Black PRAISE : Une intervention pour sensibiliser les congrégations noires à l’impact du VIH dans les communautés noires

Black PRAISE : Une intervention pour sensibiliser les congrégations noires à l’impact du VIH dans les communautés noires

Ontario, Canada
2020

Black PRAISE (Pastors Raising Awareness and Insight of Stigma through Engagement) est un programme de sensibilisation dont l’objectif consiste à accroître les connaissances sur le VIH et à contrer la stigmatisation en renseignant les congrégations noires sur le VIH en Ontario, Canada. Le programme présente de l’information sous la forme d’un livret, d’un sermon et d’un court-métrage afin de renforcer la conscience critique des fidèles des congrégations à l’égard des enjeux liés au VIH touchant les communautés noires. Dans le volet quantitatif d’une étude ayant évalué le programme, Black PRAISE a été associé à une augmentation des connaissances sur le VIH et à une réduction de la stigmatisation parmi les fidèles des congrégations qui ont bénéficié de l’intervention1. Dans le volet qualitatif de l’étude, les fidèles ont exprimé leur appréciation pour Black PRAISE même si le programme remettait en question certaines de leurs croyances et de leurs idées à l’égard du VIH et des personnes touchées2.   

Description du programme1

Black PRAISE avait pour but d’accroître les connaissances sur le VIH et à réduire la stigmatisation au sein des Églises noires. Employant une approche centrée sur les congrégations, le programme s’efforçait d’inciter les fidèles à faire une évaluation critique de leurs croyances et de leurs connaissances individuelles se rapportant au VIH et à la stigmatisation liée au VIH. Le programme visait aussi à renforcer la capacité des Églises à aborder les enjeux de santé importants touchant les communautés noires.

Le programme Black PRAISE utilisait une approche participative qui lui permettait de solliciter l’implication des pasteurs et des fidèles. Le programme s’est déroulé dans six Églises noires de l’Ontario (Toronto, Mississauga, Ottawa) qu'une consultation communautaire avait permis de cerner. Les pasteurs/chefs de chaque Église étaient des hommes d’origine caraïbéenne ou africaine.

Aux fins de ce programme, on a créé un contenu facile à utiliser se rapportant à l’impact du VIH dans les communautés noires sous la forme d’un livret, d’un sermon et d’un court-métrage. On présentait les composantes de l’intervention en séquence au fil du temps afin d’aborder de nombreux enjeux liés à la stigmatisation. Les ressources suivantes portaient sur les connaissances et la stigmatisation liées au VIH et visaient à promouvoir la conscience critique :

  • Livret : Pour contrer la peur du VIH, le livret offrait de l’information sur les modes de transmission du virus, les méthodes de dépistage et la prévention dans les communautés noires. Il abordait également les questions de l’équité, de la justice et des déterminants sociaux de la santé, en plus de fournir des données de recherche sur l’impact disproportionné du VIH sur les communautés noires et des renseignements spécifiques sur les programmes de lutte contre le VIH ciblant les communautés noires de l’Ontario.
  • Sermon : Les pasteurs prononçaient un sermon sur l’amour, la compassion et la justice sociale devant les membres de leur congrégation. Le sermon faisait référence à des enseignements bibliques se rapportant à la réduction de la stigmatisation et incluait des anecdotes sur les expériences de la stigmatisation dans les congrégations. Grâce à ces anecdotes, le sermon faisait entendre la voix de personnes vivant avec le VIH.
  • Court-métrage : Dans un petit film de huit minutes, des Canadiens de race noire discutaient de la stigmatisation liée au VIH et des façons dont l’Église pourrait aider à réduire cette stigmatisation. Le film illustrait également comment la stigmatisation liée au VIH coexistait avec d'autres dimensions de l’oppression sociale comme le racisme, le sexisme et l’hétérosexisme, en plus de montrer la diversité des populations noires touchées directement par le VIH. Le film était présenté durant les offices religieux.

Les ressources étaient distribuées et/ou présentées aux fidèles pendant leur office régulier du samedi ou du dimanche selon un horaire convenu.

Résultats

On a mené une étude sur le programme entre octobre 2016 et mars 2017 afin d’évaluer, à l’aide de sondages, les connaissances et la stigmatisation avant l’intervention, immédiatement après celle-ci et de nouveau trois mois plus tard. Même si l’intervention s’adressait à toutes les personnes présentes lors des offices du samedi et du dimanche où les ressources (livret, sermon, court-métrage) étaient partagées, seuls les membres s’identifiant comme Africains, Caraïbéens ou Noirs étaient invités à participer aux sondages. Les connaissances se rapportant au VIH et à la stigmatisation liée au VIH étaient évalués à l’aide d’outils validés distincts1.

Un total de 173 participants ont rempli le sondage initial, ainsi qu’au moins un des sondages réalisés après l’intervention. Les participants s’identifiaient majoritairement comme Caraïbéens (54 %) ou Noirs (52 %), de sexe féminin (74 %), hétérosexuels (98 %) et nés à l’étranger (68 %). De plus, 48 % des participants disaient avoir été testés pour le VIH au moins une fois, et 95 % d’entre eux affirmaient être séronégatifs ou n’avaient jamais fait l’objet d’un diagnostic de VIH. Environ 47 % des participants indiquaient avoir été exposés à une composante de l’intervention, et 38 % disaient avoir été exposés aux trois composantes. Les chercheurs ont observé ce qui suit1 :

  • Une augmentation significative des connaissances sur le VIH a été constatée lorsque les connaissances du début ont été comparées à celles qui ont été rapportées immédiatement après l’intervention et lors du suivi effectué après trois mois.
  • Une analyse a révélé une baisse significative de la stigmatisation après l’intervention chez les participants qui avaient rapporté un niveau de stigmatisation élevé au début (c’est-à-dire les personnes dont le score de stigmatisation dépassait la moyenne du groupe).
  • Le score de stigmatisation a diminué significativement chez les participants exposés aux trois composantes de l’intervention, par rapport aux participants exposés à deux composantes ou à une seule.

Une étude qualitative du programme Black PRAISE a eu lieu entre juin et août 2017. Elle a consisté en 18 entrevues menées auprès de fidèles et de pasteurs des congrégations afin de comprendre leur expérience du programme, laquelle s’est généralement révélée positive. Certains fidèles ont avoué que le fait d’aborder la stigmatisation dans un contexte centré sur la foi créait un dilemme pour eux (p. ex., lorsqu’ils considéraient des comportements qui pouvaient exposer les gens au VIH à travers le prisme de leur religion). L’étude portait à croire que des interventions efficaces devraient favoriser une réflexion critique sur les thèses et les croyances implicites sous-jacentes qui motivent les organismes de foi, les chercheurs et les décideurs de la santé publique. De plus, ce processus de réflexion critique devrait se poursuivre à long terme afin d’assurer la longévité des interventions semblables2

Quelles sont les implications pour les prestataires de services?

Les prestataires de services pourraient envisager d’inviter les communautés de foi noires à jouer un rôle plus actif dans leur travail afin de mobiliser les communautés africaines, noires et caraïbéennes dans la réponse au VIH. L’utilisation d’une approche participative communautaire pour élaborer les programmes et les ressources pourrait aider à assurer la pertinence des ressources pour les populations ciblées, en plus de solliciter le soutien des chefs religieux et des membres des congrégations participantes. Les prestataires de services devraient également envisager l’emploi de nombreuses ressources pour aborder une variété de facteurs contribuant à la stigmatisation liée au VIH (p. ex., les croyances personnelles, les conditions systémiques) lorsqu’ils tentent de mobiliser les membres de la communauté dans ces efforts de sensibilisation critiques. La phase 2 du programme Black PRAISE s’adressera à un groupe plus nombreux et plus diversifié d’Églises noires situées partout en Ontario, en utilisant un processus simplifié que les Églises pourront employer afin d’administrer le programme.

Ressources connexes

Opération SprayNet (CATIE)

Many Men, Many Voices (3MV) (CATIE)

Programme de gestion de cas en promotion de la santé (CATIE)

Références

  1. Husbands W, Kerr J, Calzavara L et al. Black PRAISE: engaging Black congregations to strengthen critical awareness of HIV affecting Black Canadian communities. Health Promotion International 2020.  Disponible à l’adresse : https://doi.org/10.1093/heapro/daaa057
  2. Husbands H, Nakamwa J, Tharao W et al. Love, judgement and HIV: congregants’ perspectives on an intervention for Black churches to promote critical awareness of HIV affecting Black Canadians. Journal of Racial and Ethnic Health Disparities 2020. Disponible à l’adresse : https://doi.org/10.1007/s40615-020-00808-5