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Cabenuva (cabotégravir et rilpivirine en suspension injectable)

Résumé

Cabenuva est le nom donné à une suspension injectable associant deux médicaments anti-VIH : le cabotégravir et la rilpivirine (Edurant). Le cabotégravir appartient à un groupe ou à une classe de médicaments appelés inhibiteurs de l’intégrase. La rilpivirine appartient à une classe de médicaments appelés inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (analogues non nucléosidiques).

Cabenuva est une option thérapeutique si vous suivez déjà un traitement anti-VIH efficace et que la quantité de VIH dans votre sang est inférieure à 50 copies/ml, autrement dit, elle est « indétectable ».

Avant de commencer les injections de Cabenuva, les deux médicaments anti-VIH qu’il contient sont pris sous forme de comprimés une fois par jour avec de la nourriture, pendant un mois. Ces comprimés sont appelés Vocabria (cabotégravir) et Edurant (rilpivirine). Si Vocabria et Edurant continuent de supprimer la quantité de VIH dans votre sang et que vous les tolérez, votre médecin vous fera passer à Cabenuva (la suspension injectable contenant ces médicaments). Vous recevrez deux injections de Cabenuva dans les fesses une fois par mois pendant deux mois consécutifs. Ensuite, vous pourrez poursuivre le traitement avec des injections mensuelles ou des injections tous les deux mois, selon ce que vous aurez décidé avec votre médecin.

Les comprimés Vocabria et Edurant et les injections de Cabenuva sont généralement bien tolérés. Les effets indésirables fréquents de Cabenuva comprennent la douleur temporaire au point d’injection, une baisse d’énergie et des maux de tête.

Quel est le mode d’action des médicaments contenus dans Cabenuva?

Le cabotégravir agit en perturbant l’enzyme intégrase; la rilpivirine agit en perturbant l’enzyme transcriptase inverse. Le VIH a besoin de ces deux enzymes pour faire des copies de lui-même. L’utilisation de ces médicaments réduit grandement la capacité du VIH à infecter les cellules et à se répliquer.

Comment les personnes vivant avec le VIH utilisent-elles Cabenuva?

Au début du nouveau traitement, les deux comprimés Vocabria et Edurant sont d’abord pris quotidiennement par voie orale en remplacement de votre traitement précédent. Ces comprimés doivent être pris avec un repas. Avant de passer à l’association Vocabria-Edurant, votre charge virale doit être inférieure à 50 copies/ml, ou « indétectable ». L’association Vocabria-Edurant en comprimés est un traitement complet, mais son utilisation est temporaire et dure généralement un mois. L’instauration temporaire du traitement par voie orale vise surtout à vérifier que vous tolérez ces médicaments et à maintenir votre suppression virale. À la fin de cette période, et pour autant que vous présentez encore une suppression virale sans effet indésirable, votre médecin modifiera votre traitement et vous fera passer à Cabenuva, la forme injectable de ces médicaments anti-VIH. Cabenuva consiste en deux injections, administrées dans chaque fesse, initialement une fois par mois. Les doses et le calendrier d’administration de Cabenuva varieront selon que vous et votre médecin avez opté pour les injections une fois par mois ou tous les deux mois. Cabenuva est considéré comme un traitement complet pour les personnes vivant avec le VIH.

Pour plus de renseignements sur le traitement du VIH, veuillez consulter le feuillet d’information de CATIE intitulé Votre guide sur le traitement du VIH.

Pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, l’utilisation d’antirétroviraux (traitements anti-VIH) augmente le nombre de cellules CD4+ et diminue la quantité de VIH dans le sang (charge virale). Ces effets bénéfiques contribuent à réduire considérablement le risque d’infection potentiellement mortelle ou de cancer lié au sida. Vocabria, Edurant, Cabenuva ou tout autre schéma thérapeutique antirétroviral ne guérit pas le VIH. Il est donc important que vous consultiez régulièrement votre médecin pour passer des contrôles et des analyses de laboratoire.

D’après certaines données, les personnes séropositives pour le VIH recevant des antirétroviraux, participant à leurs soins et continuant de présenter une charge virale indétectable sont considérablement moins susceptibles de transmettre le VIH à d’autres personnes, que ce soit par voie sexuelle, en partageant des fournitures utilisées pour l’injection de drogues ou durant la grossesse et l’accouchement. En fait, les données concernant la transmission sexuelle montrent que les personnes qui reçoivent des antirétroviraux et maintiennent une charge virale indétectable ne transmettent pas le VIH à leurs partenaires sexuels. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le feuillet d’information de CATIE Le traitement du VIH et la charge virale indétectable pour prévenir la transmission du VIH. Cependant, il pourrait encore être souhaitable d’utiliser des préservatifs, car ceux-ci réduisent le risque de contracter ou de transmettre d’autres infections transmissibles sexuellement.

Mises en garde

Anxiété et dépression

Une faible proportion de personnes ayant reçu l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections) ont présenté de l’irritabilité, de l’anxiété, de la dépression ou des pensées négatives, mais ces effets n’étaient pas fréquents lors des études cliniques. L’anxiété et la dépression sont relativement fréquentes chez les personnes séropositives pour le VIH (sans égard à la question de savoir si elles sont traitées ou au type de traitement que ces personnes reçoivent). Si vous recevez l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections) et pensez que vous pourriez être atteint·e d’anxiété ou de dépression, adressez-vous immédiatement à votre médecin. Il ou elle peut déterminer si vous présentez de l’anxiété ou faites une dépression ou s’il existe un lien entre ces effets et les médicaments que vous prenez.

 Les symptômes d’anxiété et de dépression peuvent notamment comprendre ce qui suit :

  • le fait de se fâcher ou de se mettre en colère facilement;
  • un sentiment de crainte;
  • une inquiétude excessive;
  • une difficulté à s’endormir ou à rester endormi·e, ou des réveils prématurés;
  • des sentiments inattendus de tristesse;
  • des cauchemars récurrents;
  • des sentiments prolongés de tristesse, de colère ou de dépression;
  • un sentiment de désespoir;
  • une perte de plaisir tiré des activités quotidiennes;
  • une fatigue ou un manque d’énergie inattendus;
  • des pensées étranges.

Si vous éprouvez l’un de ces effets, contactez immédiatement votre médecin ou votre infirmier·ère.

Si vous songez à vous faire du mal ou à en faire à d’autres personnes, composez immédiatement le 911.

Santé du foie

Une faible proportion de personnes ayant pris le cabotégravir (contenu dans Vocabria et Cabenuva) ont présenté une inflammation du foie, qui a été décelée par des analyses sanguines. Ces analyses ont révélé des taux d’enzymes du foie supérieurs à la normale.

Une faible proportion de personnes ayant pris la rilpivirine (contenue dans Edurant et Cabenuva) ont également présenté des taux élevés d’enzymes du foie dans le sang.

Ces problèmes d’élévation des taux d’enzyme du foie associés au cabotégravir et à la rilpivirine sont survenus chez des personnes séropositives pour le VIH n’ayant jamais eu de problèmes au foie, mais aussi chez des personnes qui en avaient déjà eu, par exemple celles infectées aussi par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C.

Le fabricant des médicaments recommande aux personnes qui les prennent de subir régulièrement des analyses afin de surveiller la santé de leur foie.

Réactions immédiates après l’injection

Cabenuva doit être injecté en profondeur dans un muscle. Il est libéré lentement et pendant une période prolongée (quelques mois) après l’injection. Si Cabenuva n’est pas injecté dans le muscle, des problèmes à court terme peuvent survenir. Des réactions rares survenant quelques minutes après l’injection de la rilpivirine (contenue dans Cabenuva) ont été rapportées. Ces réactions comprenaient :

  • difficultés à respirer;
  • agitation;
  • crampes abdominales;
  • rougeurs et sensation de chaleur sur la peau;
  • transpiration;
  • engourdissement de la bouche;
  • sentiment d’étourdissement ou d’évanouissement imminent.

Informez immédiatement votre médecin ou votre infirmier·ère si vous présentez l’un de ces symptômes peu après une injection de Cabenuva. Ces problèmes devraient se dissiper après quelques minutes. Le fabricant de Cabenuva indique que ces problèmes ont été constatés lors de l’injection accidentelle et partielle de Cabenuva dans une veine plutôt que dans le tissu musculaire profond.

Réactions cutanées et d’hypersensibilité

Au cours de la dernière décennie, des réactions cutanées et d’hypersensibilité ont été rapportées avec les inhibiteurs de l’intégrase et la rilpivirine (contenue dans Edurant). Les symptômes associés aux réactions d’hypersensibilité peuvent comprendre une grave éruption cutanée ou une éruption associée à une fièvre, ainsi qu’une baisse d’énergie et des douleurs musculaires et articulaires. Aucune réaction cutanée ni d’hypersensibilité n’a été rapportée avec le cabotégravir (l’inhibiteur de l’intégrase contenu dans Cabenuva et Vocabria). Cependant, les utilisateur·trice·s de l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou de Cabenuva (en injections) doivent demeurer vigilant·e·s quant à ces effets indésirables possibles.

Dans les essais cliniques portant sur des traitements contenant Edurant, certains cas graves d’hypersensibilité caractérisés par des symptômes additionnels se sont déclarés, comme la peau qui pèle, des ampoules sur les lèvres, une enflure des yeux et du visage, des crampes abdominales et une difficulté à respirer. En cas de symptômes évoquant une hypersensibilité, consultez immédiatement votre médecin ou votre infirmier·ère, ou rendez-vous au service d’urgence de l’hôpital ou du centre médical le plus proche.

Grossesse

Ni l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ni Cabenuva (en injections) n’a été étudié chez les femmes enceintes. Le fabricant indique que ces associations de médicaments « ne doivent pas être utilisées chez la femme enceinte, à moins que les bienfaits éventuels pour la mère l’emportent sur les risques possibles pour le fœtus ».

Âge

Ni l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ni Cabenuva (en injections) n’a été testé chez des personnes de moins de 18 ans. Cette association de médicaments n’a pas été testée chez un grand nombre de personnes de 65 ans ou plus. Son efficacité et son innocuité dans ces populations sont donc inconnues.

Virus contre l’hépatite B

Cabenuva ne vous protège pas contre le virus de l’hépatite B. Vérifiez auprès de votre fournisseur·se de soins si vous avez été vacciné·e contre l’hépatite B et si le vaccin est toujours efficace. Si vous n’avez pas été vacciné·e contre l’hépatite B, demandez à votre fournisseur·se de soins de santé si vous pouvez vous faire vacciner. Si vous avez l’hépatite B, renseignez-vous sur vos possibilités de traitement.

Effets secondaires

Généralités

Lors des études cliniques, l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et Cabenuva (en injections) ont été bien tolérés, généralement sûrs et efficaces. Cependant, comme avec tout autre traitement, des effets indésirables ont été observés, mais ils étaient rares et comprenaient :

  • fièvre ou sensation de chaleur;
  • baisse d’énergie ou faiblesse;
  • maux de tête;
  • douleurs musculaires.

Notons que les personnes séropositives pour le VIH qui participent habituellement à des études cliniques pivots portant sur les traitements anti-VIH, notamment l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections), sont généralement jeunes et en bonne santé. Une fois qu’un médicament est approuvé et distribué à plus grande échelle, il est utilisé par des populations qui ne sont généralement pas celles des études cliniques pivots. Il pourrait s’agir de personnes plus âgées présentant d’autres problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, lésions au foie ou aux reins, diabète de type 2, anxiété, dépression et consommation de substances) nécessitant des médicaments ou causant des symptômes. Leurs effets indésirables pourraient donc être différents de ceux signalés lors des études cliniques pivots.

Réactions au point d’injection

Les injections de Cabenuva causent de la gêne et de la douleur. Lors des études cliniques, ces effets indésirables étaient, dans la majorité de cas, d’intensité légère ou modérée. Aussi, ils se résolvent généralement en un jour ou deux. Cependant, si la douleur ou la gêne au point d’injection persiste, adressez-vous à votre infirmier·ère ou à votre médecin.

Gain pondéral

Les recherches laissent penser que certaines personnes présentant les caractéristiques suivantes ont tendance à prendre du poids lorsqu’elles reçoivent des antirétroviraux :

  • les femmes;
  • les personnes noires, d’origine africaine ou caraïbéenne;
  • les personnes dont le nombre de cellules CD4+ est déjà passé en dessous des 200 cellules/mm3.

Cependant, certaines personnes séropositives pour le VIH qui ne présentent pas ces caractéristiques peuvent également prendre du poids. La cause de ce gain pondéral n’est pas claire, car des études laissent entendre que les personnes séronégatives pour le VIH du même âge et du même sexe prennent aussi du poids en général, même si elles ne prennent pas d’antirétroviraux.

La prise d’un ou de deux kilogrammes au cours d’une année, qui est normale lors de l’instauration des antirétroviraux, a été rapportée lors des études cliniques portant sur l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et Cabenuva (en injections). Cependant, si vous prenez plus de poids, adressez-vous à votre infirmier·ère ou à votre médecin de manière à ce que votre gain pondéral puisse être évalué. Les médecins et les infirmier·ère·s tiennent également compte du tour de taille et/ou de l’indice de masse corporelle (IMC, obtenu en divisant la taille par le carré du poids). Si votre infirmier·ère ou votre médecin constatent que votre IMC augmente et qu’il se situe à l’extérieur d’un intervalle jugé sain, il ou elle cherchera à connaître les causes possibles de votre prise de poids.

L’augmentation de votre IMC peut s’expliquer par plusieurs raisons, notamment les suivantes :

Activité physique : Faites-vous suffisamment d’activité physique chaque jour, y compris de la marche et le fait de monter des escaliers? Sinon, pouvez-vous entamer un programme d’activité physique? Consultez votre infirmier·ère ou votre médecin pour savoir quel type d’activité physique vous convient.

Problèmes de sommeil : Le repos et la qualité du sommeil sont des aspects parfois négligés de la santé. Une grande étude d’observation menée auprès de personnes séronégatives pour le VIH a établi que les personnes ayant des problèmes de sommeil ont tendance à prendre du poids. Si vous prenez du poids de manière inattendue, consultez votre médecin ou votre infirmier·ère pour écarter tout problème de sommeil.

Santé émotionnelle et mentale : Y a-t-il dans votre vie des facteurs susceptibles d’affecter la manière dont vous réagissez à des événements stressants? Par exemple, certaines personnes stressées se tournent davantage vers des aliments riches en gras et en glucides pour trouver du réconfort. La consommation excessive et répétée de tels aliments peut entraîner un gain pondéral au fil du temps. La dépression peut affecter l’appétit — certaines personnes prennent du poids, d’autres en perdent. Si vous remarquez que vos changements d’humeur s’accompagnent de gains de poids, parlez-en à votre médecin ou à votre infirmier·ère.

Affections métaboliques, hormones et arthrite

Certains stades de la vie et affections sont associés à un gain pondéral, notamment :

  • le diabète;
  • les problèmes liés à la glande thyroïde et à ses hormones;
  • la période postménopausique;
  • l’arthrite.

Alimentation

Ce n’est pas tout le monde qui a une alimentation conforme aux guides alimentaires. Si vous avez accès à des services de conseils diététiques subventionnés (parfois offerts dans de grands hôpitaux et des cliniques), vous pourriez tirer profit d’une consultation avec un·e diététiste. Ce·tte dernier·ère peut évaluer la qualité des repas et la quantité d’aliments que vous consommez et, si nécessaire, vous fournir des conseils utiles pour mettre en place des changements sains.

Utilisation de substances

L’alcool contient des calories. Sa consommation excessive vous pose-t-elle problème? La consommation excessive de boissons alcoolisées peut signaler des problèmes émotionnels et de santé mentale non réglés.

Médicaments sur ordonnance

Certains médicaments sur ordonnance (prescrits pour des affections autres que l’infection par le VIH) risquent de provoquer des changements de poids, en particulier un gain pondéral. Il peut être utile de parler à un·e pharmacien·ne de tous les médicaments que vous prenez pour déterminer s’ils ont un effet sur votre poids. Vous pourriez alors discuter avec votre médecin des médicaments ainsi relevés par votre pharmacien·ne.

À retenir

Bien que cette liste couvre certaines causes possibles de la prise de poids chez les personnes séropositives pour le VIH, elle n’est pas exhaustive.

Symptômes peu fréquents

Les symptômes suivants étaient généralement peu fréquents (survenant chez 3 % des participant·e·s ou moins) lors des études cliniques sur l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et Cabenuva (en injections). À l’exception des douleurs musculaires/osseuses, il n’est pas établi que ces symptômes ont été causés par les médicaments en question, par le processus pathologique sous-jacent ou par autre chose :

  • douleurs musculaires et/ou osseuses;
  • nausées;
  • difficulté à s’endormir et/ou à rester endormi·e; envie de dormir durant la journée;
  • étourdissements;
  • éruptions cutanées.

Interactions médicamenteuses

Certains médicaments (y compris ceux sur ordonnance et en vente libre), plantes médicinales et suppléments peuvent nuire à l’absorption ou à l’efficacité de l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou de Cabenuva (en injections). C’est ce qu’on appelle des « interactions médicamenteuses ». Certains médicaments ou plantes médicinales et suppléments peuvent réduire les concentrations sanguines des médicaments contenus dans l’association Vocabria-Edurant ou dans Cabenuva, ce qui risque d’en réduire l’efficacité, d’entraîner un échec du traitement et de limiter vos options thérapeutiques à l’avenir. D’autres médicaments peuvent augmenter les concentrations sanguines des médicaments contenus dans l’association Vocabria-Edurant ou dans Cabenuva, ce qui occasionne plus d’effets indésirables ou en cause de nouveaux. Il est donc important d’indiquer à votre médecin, à votre infirmier·ère et à votre pharmacien·ne tous les suppléments, médicaments et plantes médicinales que vous prenez.

Ce feuillet d’information n’est pas complet et n’énumère que certaines des interactions médicamenteuses réelles et potentielles des comprimés Vocabria et Edurant et de la suspension injectable Cabenuva. Consultez votre pharmacien·ne pour en savoir plus sur les interactions médicamenteuses associées à Vocabria, à Edurant ou à Cabenuva.

Interactions médicamenteuses avec Vocabria

Les personnes qui prennent Vocabria ne doivent pas prendre les médicaments suivants :

  • Antiépileptiques : carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital et phénytoïne
  • Antibiotiques prescrits contre la tuberculose ou le complexe Mycobacterium : la rifampine et la rifapentine ne doivent pas être utilisées par les personnes traitées par Vocabria.
  • Autres antibiotiques : clarithromycine, érythromycine ou télithromycine. Le fabricant de Vocabria, ViiV, recommande aux médecins d’envisager plutôt, si possible, d’autres antibiotiques comme l’azithromycine.

Antiacides, laxatifs, suppléments à base de minéraux et médicaments tamponnés

ViiV recommande que les antiacides et les médicaments semblables, les suppléments à base de minéraux et les médicaments tamponnés soient pris « au moins deux heures avant ou quatre heures après la prise de Vocabria ». Voici quelques exemples d’antiacides :

  • Alka-Seltzer
  • Suppléments de calcium et/ou de magnésium
  • Gaviscon (comprimés et sirop)
  • Maalox (liquide et comprimés)
  • Lait de magnésie
  • Pepto-Bismol et Pepto-Bismol pour enfants
  • Rolaids
  • Tums
  • Zantac (ranitidine), Tagamet (cimétidine)

Interactions médicamenteuses avec Edurant

La rilpivirine (contenue dans Edurant et Cabenuva) interagit avec de nombreux médicaments. Consultez toujours votre pharmacien·ne au sujet du risque d’interaction avec d’autres médicaments sur ordonnance ou en vente libre. Voici d’autres interactions associées à la rilpivirine (cette liste n’est pas exhaustive) :

  • Antifongiques : Les antifongiques de type azole comme le fluconazole (Diflucan), l’itraconazole (Sporanox), le posaconazole (Spirafil) et le voriconazole (Vfend) peuvent augmenter les concentrations de rilpivirine dans le sang, ce qui peut affecter la santé du cœur. La rilpivirine peut aussi diminuer la concentration sanguine de ces médicaments, ce qui peut provoquer des infections fongiques nouvelles ou récurrentes. Par conséquent, le fabricant de la rilpivirine recommande d’utiliser les antifongiques de type azole « avec prudence » chez les personnes prenant la rilpivirine.
  • Plantes médicinales : Le millepertuis et ses ingrédients actifs (hypéricine ou hyperforine) peuvent provoquer une diminution des concentrations de rilpivirine dans le sang et augmenter le risque d’échec thérapeutique.
  • Méthadone : Le fabricant indique qu’il n’est pas nécessaire d’ajuster la dose de méthadone au moment d’instaurer un traitement par Edurant. Cependant, il encourage les médecins à surveiller les patients prenant la méthadone, car il pourrait falloir ajuster la dose de ce médicament.

Interactions médicamenteuses avec Cabenuva

ViiV recommande aux personnes prenant Cabenuva de ne pas utiliser les plantes médicinales et médicaments suivants :

  • Antiépileptiques : carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital ou phénytoïne
  • Antibiotiques : rifabutine, rifampine ou rifapentine
  • Stéroïdes : plus d’une dose de dexaméthasone (par voie orale ou intraveineuse)
  • Plantes médicinales : millepertuis ou ses ingrédients actifs (hypéricine ou hyperforine)

Méthadone

Aucune interaction n’est attendue entre la méthadone et Cabenuva. Cependant, ViiV recommande aux médecins de surveiller les patients prenant la méthadone, car il pourrait falloir ajuster la dose de ce médicament.

 Résistance et résistance croisée

À mesure que de nouvelles copies du VIH sont produites dans l’organisme, le virus change sa structure. Ces changements, appelés mutations, permettraient au VIH de résister aux effets des médicaments anti-VIH, ce qui signifie que ces médicaments deviendront inefficaces. ViiV indique que Vocabria et Cabenuva « ne doivent pas être employés chez les patients qui présentent une résistance avérée ou soupçonnée au cabotégravir ou à la rilpivirine ».

Afin de réduire le risque de résistance aux médicaments, tous les médicaments anti-VIH doivent être pris exactement tels qu’ils ont été prescrits et conformément aux indications. Si les doses sont prises en retard ou oubliées, ou qu’elles ne sont pas prises de la manière prescrite, les concentrations sanguines des médicaments contenus dans l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) et dans Cabenuva (en injections) pourraient devenir trop faibles. Si cela se produit, le VIH dans votre corps pourrait devenir résistant aux médicaments. Si vous trouvez que vous avez du mal à prendre vos médicaments conformément aux indications, parlez-en à votre médecin, à votre infirmier·ère ou à votre pharmacien·ne. Ils ou elles peuvent trouver des moyens de vous aider.

Lorsque le VIH devient résistant à un médicament, il le devient aussi à d’autres médicaments de la même classe. C’est ce qu’on appelle la résistance croisée. Soyez à l’aise de parler avec votre médecin de vos options thérapeutiques actuelles et futures. Pour décider de ces options éventuelles, votre médecin pourrait, à un moment donné, prélever un petit échantillon de votre sang pour tester la résistance du virus.

Posologie

La posologie, la préparation, le calendrier d’administration et l’administration d’un traitement injectable peuvent sembler complexes au début. Les médicaments doivent être injectés en profondeur dans le muscle des fesses, et ce, par un·e professionnel·le de la santé.

Vous trouverez ci-dessous une brève description de la manière de passer aux préparations orales de cabotégravir et de rilpivirine, puis aux préparations injectables. Consultez votre médecin ou votre infirmier·ère pour connaître la posologie qui vous convient ou si vous avez d’autres préoccupations au sujet de Cabenuva.

Les patient·e·s reçoivent d’abord un traitement par voie orale (médicament en comprimés initialement, avant de passer à la forme injectable par la suite) puis, si tout se passe bien, environ un mois après, ils/elles passent au traitement injectable.

La posologie du traitement par voie orale est de un comprimé de Vocabria et un comprimé d’Edurant, pris ensemble, une fois par jour avec un repas. Selon ViiV, une boisson protéinée n’équivaut pas dans ce cas-ci à un repas. Des aliments contenant des matières grasses sont nécessaires pour l’absorption d’Edurant.

Si ces médicaments continuent de supprimer le VIH et que vous pouvez les tolérer, le ou la médecin passe à la phase suivante qui consiste à recevoir des injections régulières de Cabenuva et à cesser de prendre Vocabria et Edurant.

Les doses et le calendrier d’administration de Cabenuva varieront selon que vous et votre médecin avez opté pour les injections une fois par mois ou tous les deux mois. Votre médecin ou l’infirmier·ère de la clinique vous injectera les médicaments ou vous orientera chez un·e infirmier·ère qui le fera. Si c’est un·e infirmier·ère qui injecte les médicaments, sachez que votre médecin continuera d’assurer l’ensemble de vos soins et qu’il est donc important de prendre des rendez-vous et de subir des analyses de laboratoire régulièrement.

 Consultez votre infirmier·ère ou votre médecin pour connaître le calendrier des visites pour vos prochaines injections. Si vous ne pouvez pas vous présenter à votre prochain rendez-vous pour recevoir une injection, faites-le savoir immédiatement à votre médecin ou à votre infirmier·ère. ViiV autorise l’administration d’une dose de Cabenuva jusqu’à 7 jours avant ou après la date d’injection prévue au calendrier. Toutefois, le fait de manquer des rendez-vous pour recevoir les injections à plusieurs reprises peut augmenter le risque d’émergence d’une résistance du VIH à Cabenuva.

Oubli des doses de Vocabria et Edurant

Si vous oubliez de prendre une dose de Vocabria ou d’Edurant en comprimés, ViiV recommande que vous la preniez dès que vous vous en souvenez. ViiV ajoute : « Toutefois, s’il reste 12 heures ou moins avant la prise de la prochaine dose, ne prenez pas la dose oubliée, mais prenez la prochaine dose à l’heure habituelle. Puis, poursuivez le traitement comme avant. Ne doublez pas la dose pour compenser une dose oubliée ».

Changement de traitement

Si vous voulez arrêter de prendre l’association Vocabria-Edurant (en comprimés) ou Cabenuva (en injections), parlez-en d’abord à votre médecin ou à votre infirmier·ère. Il ou elle écoutera les raisons pour lesquelles vous souhaitez interrompre le traitement et soit vous conseillera sur la manière de résoudre les problèmes que vous avez soulevés, soit vous aidera à trouver un autre traitement. D’après ViiV, de petites quantités de rilpivirine et de cabotégravir demeureront dans votre organisme « jusqu’à 12 mois au moins » après l’arrêt des injections. Il est donc important que vous adhériez à votre nouveau traitement de manière à ce que vous continuiez de présenter une suppression virale et que le VIH ne devienne pas résistant à Cabenuva ou à d’autres traitements.

À retenir

Cabenuva ne convient pas à tout le monde. Toute association d’antirétroviraux comporte des risques et des bienfaits. D’après les principales lignes directrices américaines en matière de traitement du VIH, l’utilisation de Cabenuva peut être envisagée chez les catégories suivantes de personnes séropositives pour le VIH dont la charge virale a été supprimée pendant au moins trois mois et qui répondent aux critères suivants :

  • Aucune résistance antérieure au cabotégravir ou à la rilpivirine
  • Aucun antécédent d’échec virologique
  • Pas d’infection active par le virus de l’hépatite B (VHB) (à moins qu’un traitement actif contre le VHB par voie orale soit en cours)
  • Absence de grossesse et de projet de grossesse
  • Absence de traitement par des médicaments faisant l’objet d’interactions médicamenteuses importantes avec les préparations orales ou injectables des médicaments utilisés avec ce traitement

Si vous envisagez de passer des comprimés aux préparations injectables, consultez votre médecin ou votre infirmier·ère pour savoir si ce produit vous convient.

Accessibilité

Vocabria, Edurant et Cabenuva sont homologués au Canada. Cabenuva vise à remplacer le traitement anti-VIH en cours chez les personnes dont la charge virale est inférieure à 50 copies/ml (« indétectable »). Votre médecin ou votre pharmacien·ne pourra vous renseigner davantage sur l’accessibilité et le remboursement de Cabenuva dans votre région. Le module en ligne de CATIE Programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux d’accès aux médicaments contient également des renseignements sur le remboursement des médicaments au Canada.

Références

  1. Vocabria (comprimés de cabotégravir) et Cabenuva (cabotégravir et rilpivirine en suspension injectable à libération prolongée). Monographie du produit. 26 mars 2021.
  2. Edurant (comprimés de rilpivirine). Monographie du produit. 4 mars 2019.
  3. Panel on Antiretroviral Guidelines for Adults and Adolescents. Guidelines for the Use of Antiretroviral Agents in Adults and Adolescents with HIV. 3 juin 2021. Disponible à l’adresse : https://clinicalinfo.hiv.gov/sites/default/files/inline-files/AdultandAdolescentGL.pdf

Auteur(s) : Hosein SR

Traduction : Perez E

Publié : 2021