Le défi du VIH dans une population vieillissante


Grâce aux avancées thérapeutiques, les personnes atteintes du VIH vivent beaucoup plus longtemps qu’avant. 

On estime que jusqu’à 50 pour cent des personnes atteintes du VIH au Canada sont maintenant âgées de plus de 50 ans, et cette proportion devrait augmenter au cours de la prochaine décennie.

De plus, un nouveau diagnostic de VIH sur cinq est posé chez une personne de plus de 50 ans. Dans de nombreux cas, lorsqu’une personne âgée reçoit un diagnostic, elle vivait déjà avec le VIH depuis un certain temps sans le savoir. Cela signifie que la maladie peut avoir eu l’occasion d’évoluer grandement et il peut alors être plus difficile de trouver un traitement efficace. Cela met en lumière le besoin permanent de mieux comprendre l’activité sexuelle et l’utilisation de drogues injectables de la population de plus de 50 ans.

Sans conteste, le diagnostic précoce de l’infection au VIH est important, peu importe l’âge. Cependant, plus vous êtes âgé, plus le diagnostic précoce devient critique, puisque le VIH évolue plus rapidement avec l’âge. La bonne nouvelle est que les médicaments antirétroviraux semblent fonctionner aussi bien, que vous ayez 52 ans ou 25 ans. Et les études montrent que le vieillissement et une meilleure maîtrise du VIH semblent aller de pair. En effet, les personnes qui reçoivent un diagnostic de VIH à un âge plus avancé tendent à atteindre et à maintenir une charge virale indétectable plus souvent que les jeunes atteints du VIH, possiblement parce qu’elles respectent davantage les instructions de traitement. Une charge virale indétectable signifie que le niveau de VIH dans le sang est tellement faible qu’il n’apparaît pas à l’analyse de la charge virale.

Dans l’ensemble, les enjeux associés au traitement du VIH deviennent plus complexes avec l’âge. Cela s’explique en partie parce que les risques d’avoir d’autres affections médicales exigeant également un traitement, comme l’hypertension, un taux de cholestérol élevé, l’arthrite ou le cancer, augmentent aussi avec l’âge. La prise concomitante de plusieurs médicaments différents peut accroître votre risque d’interactions médicamenteuses, d’effets secondaires et de toxicités. Il devient donc particulièrement important d’indiquer à votre pharmacien tous les médicaments que vous prenez.

Les effets secondaires des médicaments antirétroviraux ne semblent pas plus fréquents chez les personnes âgées atteintes du VIH, mais ils peuvent être aggravés par les effets secondaires d’autres médicaments. La diminution de la fonction rénale et hépatique qui vient naturellement avec l’âge augmente également le potentiel de toxicité des médicaments, tout comme peuvent le faire les changements des taux d’hormones, du métabolisme et du poids corporel associés au vieillissement.