La relation médecin-patient·e

« Lorsque je n’obtiens pas un traitement convenable auprès d’un médecin, je change de médecin. J’encourage, d’ailleurs, les autres à faire de même. Je ne permets à personne de me dire ce que je ne peux pas faire — autant sur le plan médical que dans les autres sphères de ma vie. »
—Roberta

Vous pourriez vouloir parler de votre santé émotionnelle avec votre médecin à mesure que des problèmes surviennent, de la même façon que vous parleriez de votre santé physique. Votre médecin peut vous aider à identifier le problème, à en déterminer la cause et à trouver le meilleur moyen d’y répondre. Il ou elle pourrait autrement vous aiguiller vers un·e autre professionnel·le de la santé.

Parfois, les médecins ne nous questionnent pas sur notre santé émotionnelle. Parfois, nous ne leur exprimons pas comment nous nous sentons. Puisque ces sujets peuvent être embarrassants ou gênants à aborder, nous ne leur accordons pas le temps qu’ils méritent lors de nos rendez-vous. Si c’est votre cas, essayez de discuter de ces choses avec votre médecin. S’il ou elle n’est pas réceptif·ve, cherchez un·e conseiller·ère ou un·e prestataire de soins de santé qui l’est.

Causes biomédicales de troubles de santé mentale liés au VIH

Si vous observez du changement dans votre humeur ou des signes qui pourraient être associés à une situation de malaise émotionnel — par exemple, de la difficulté à vous concentrer, de la confusion mentale, de la nervosité, des variations de votre poids, des perturbations de votre rythme du sommeil — il est possible que la cause soit de nature physique. Par exemple :

  • Certains troubles de la maladie associée au VIH, comme l’anémie (faible quantité de globules rouges), la fatigue grave et les troubles du cerveau qui sont liés au VIH, peuvent produire des symptômes très semblables à ceux d’une dépression.
  • Des carences nutritionnelles (particulièrement en vitamine D, vitamine B12 et autres types de vitamine B) peuvent affecter notre fonction mentale et nous donner un sentiment d’être déprimé·e.
  • Des déséquilibres hormonaux, comme l’altération de la fonction de la glande thyroïde, la déficience en testostérone, le prédiabète et le diabète, la périménopause, la ménopause et les changements postpartum, peuvent causer de l’anxiété et la dépression.
  • Certains médicaments utilisés pour traiter le VIH sont associés à une gamme de problèmes psychologiques. En particulier, l’éfavirenz (Sustiva, également présent dans le comprimé de co-formulation Atripla et les versions génériques) est associé à la dépression, à des rêves intenses et aux cauchemars. Plusieurs autres médicaments utilisés pour traiter des troubles qui ne sont généralement pas associés à l’infection au VIH peuvent avoir également des effets secondaires, y compris la dépression, la nervosité, la confusion mentale et la fatigue. Avec le temps, ces effets secondaires diminuent généralement, à mesure que le corps s’habitue au médicament. Dans certains cas, lorsqu’un médicament n’est pas tolérable, le seul choix possible est de le changer ou de cesser de le prendre — et cette décision devrait être prise en consultation avec votre médecin.

Les multiples causes possibles de nos problèmes de santé émotionnelle peuvent faire en sorte qu’il est extrêmement difficile de déceler la raison de nos symptômes.

D’où l’importance d’une bonne relation médecin-patient·e, fondée sur la confiance et la clarté dans la communication. Des tests peuvent être nécessaires, afin d’écarter des raisons possibles et d’établir la cause réelle, avant l’ajout ou l’arrêt de médicaments sur ordonnance, de vitamines ou de suppléments.

Assurez-vous que vos médecins et votre pharmacien·ne soient informé·e·s de tous les médicaments que vous prenez : les médicaments pour le prenez pour traiter d’autres troubles, les vitamines, les suppléments et même les drogues de la rue que vous utilisez si c’est le cas. Ces informations leur permettent d’être à l’affût d’interactions entre médicaments ainsi que d’effets secondaires qui sont susceptibles de vous causer des problèmes de santé physique ou mentale, ou d’y contribuer.

Si votre médecin détermine que la cause n’est pas biomédicale, il ou elle peut vous aider par un counseling ou vous diriger vers un·e travailleur·euse social·e ou un·e conseiller·ère du personnel. Votre médecin peut également vous recommander certains médicaments, comme des antidépresseurs et des anxiolytiques ou des drogues pour traiter certains symptômes, comme des somnifères en cas d’insomnie.