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Whitehorse
Blood Ties Four Directions Centre
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En quoi consiste le programme?

Le site de consommation supervisée (SCS) du Blood Ties Four Directions Centre offre un espace sécuritaire et confidentiel pour la consommation de drogues, qu’elles soient injectées, sniffées, inhalées ou avalées. Du personnel est sur place pour intervenir en cas de surdose. En plus de la prévention des surdoses et de l’intervention en cas de surdose, le personnel offre des services de santé et sociaux comme de l’éducation sur la réduction des méfaits et la consommation plus sécuritaire, de l’aiguillage vers d’autres services, une écoute active, l’analyse de drogues, des premiers soins et la distribution de naloxone et de trousses de réduction des méfaits. Le SCS a ouvert ses portes en septembre 2021 et la salle d’inhalation, en mai 2022.

Le SCS est le fruit d’un partenariat entre le Blood Ties Four Directions Centre (centre Blood Ties) et les Services pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie (SMMLAT) du gouvernement du Yukon. C’est le centre Blood Ties qui assure la gestion opérationnelle du projet.

Pourquoi le programme a-t-il été mis sur pied?

Entre avril 2016 et août 2022, 71 Yukonnais·es sont décédé·e·s d’une surdose liée aux opioïdes et de nombreux·es autres ont été touché·e·s par des surdoses non mortelles et la perte de membres de la communauté. L’objectif du SCS est de réduire le risque de surdose et le nombre de décès par surdose qui sont la conséquence d’un approvisionnement en drogues non réglementé et imprévisible, en plus de fournir d’autres services de santé et sociaux aux personnes qui utilisent des drogues.

Le 28 avril 2021, le Parti libéral du Yukon et le Nouveau parti démocratique du Yukon (NPD) ont signé l’entente d’approvisionnement et de confiance 2021. Cette entente stipulait notamment qu’un SCS verrait le jour à Whitehorse d’ici au 31 août 2021. Cela fixait donc le délai à 4 mois pour la mise en œuvre d’un SCS. Le centre Blood Ties a signé un accord de paiement de transfert pour gérer le site en août 2021 et a reçu un délai supplémentaire d’un mois pour l’ouverture du site.

L’un des éléments clés de la création du site était de s’assurer d’avoir un endroit pour fumer des drogues, puisqu’il s’agit du principal mode de consommation au Yukon. C’était aussi une demande de la communauté à laquelle le centre Blood Ties offre des services. En effet, une quantité beaucoup plus importante de pipes que de trousses d’injection sont données par l’entremise du programme d’aiguilles et de pipes et de la camionnette d’intervention de proximité (malgré la possibilité d’utiliser les pipes plusieurs fois), ce qui a renforcé le besoin d’avoir une salle d’inhalation.

Comment le programme fonctionne-t-il?

Le site offre un espace confidentiel pour que les personnes utilisent leurs drogues, que ces dernières soient injectées, sniffées, avalées ou fumées. Du personnel bienveillant peut intervenir en cas de surdose ou d’autre urgence médicale. Le personnel peut aussi offrir des services de santé et d’autres types de soutien et aiguiller les personnes vers d’autres services au besoin. Le SCS est ouvert du lundi au vendredi de 12 h à 21 h.

Les principaux services offerts au site de consommation supervisée sont les suivants :

  • Supervision de l’usage de substances (p. ex. drogues injectées, avalées ou fumées) et intervention immédiate en cas d’effet indésirable lié à l’usage de substances (p. ex. surdose);
  • Approvisionnement en matériel de consommation sécuritaire (p. ex. matériel d’utilisation de drogues, naloxone);
  • Analyse de drogues (par spectromètre infrarouge à transformée de Fourier [FTIR] et bandelettes réactives d’immunoessai);
  • Services de santé de base (p. ex. soins des plaies);
  • Aiguillage vers d’autres services sociaux et de santé (p. ex. soins primaires, intervention de proximité, traitement par agonistes opioïdes, services de gestion du sevrage, groupes de soutien, counseling, services d’aide au logement, services de traitement pour l’usage de substances) et défense des intérêts des usager·ère·s des services;
  • Écoute active et éducation/formation (p. ex. pratiques d’utilisation de drogues à moindres risques, prévention des surdoses et intervention en cas de surdose);
  • Endroit sécuritaire pour jeter le matériel de consommation usagé.

Le SCS est une aire ouverte dotée de cubicules de consommation (pour l’injection et la consommation intranasale et orale), d’une salle d’inhalation indépendante et d’un endroit pour se détendre (après la consommation), ainsi que d’un bureau privé pour l’analyse de drogues et les conversations individuelles. Jusqu’à 15 usager·ère·s peuvent se trouver au SCS à la fois, que ce soit dans les zones de consommation, de détente ou d’analyse de drogues.

Le groupe consultatif ayant une expérience vécue du centre Blood Ties a été mis à contribution pour la conception et la mise en œuvre du site et le point de vue de ses membres a été particulièrement utile pour la conception de la zone de détente. Lors de son ouverture, le personnel a offert des visites guidées du site aux personnes qui utilisent des drogues et les a sondées afin de recueillir leurs commentaires. Un pair consultant ayant déjà fréquenté d’autres sites a été embauché pour revoir la conception du site et sa politique et a fourni des commentaires détaillés.

Le SCS est situé dans le même bâtiment que la majorité des autres services du centre Blood Ties (soit la halte-accueil, le programme de logement, le programme de bien-être, le programme d’aiguilles et de pipes, le programme de repas et les programmes éducatifs). Cette proximité favorise la mise en place de services intégrés et collaboratifs.

Personnel

Le personnel offre des soins bienveillants, accueillants, sensibles aux traumatismes, respectueux des valeurs culturelles et faciles d’accès. Le personnel du SCS comprend des intervenant·e·s en réduction des méfaits, des préposé·e·s au soutien par les pairs (c.-à-d. des personnes ayant une expérience vécue), des professionnel·le·s de la santé et un·e chef d’équipe. Les professionnel·le·s de la santé (p. ex. le personnel infirmier) sont rattachés aux SMMLAT.

Tout le personnel a suivi une formation en soins immédiats en réanimation afin de fournir des soins supérieurs en cas de surdose. Au moins deux membres du personnel doivent être présents sur le site et idéalement un ratio de cinq usager·ère·s par membre du personnel doit être maintenu en tout temps.

Accueil et inscription

Lorsqu’un·e usager·ère arrive au site, son premier arrêt se fait à la réception. Si c’est sa première fois, il ou elle doit remplir un formulaire d’accueil. Le personnel crée un dossier et lui présente le site, les services et le matériel de consommation disponibles. Le personnel passe en revue les Droits et responsabilités de l’usager·ère du SCS et communique de l’information sur l’utilisation du site, notamment que l’usager·ère doit se procurer ses substances avant d’arriver au SCS.

S’il s’agit d’un·e habitué·e, il ou elle s’enregistre à la réception lors de chaque visite au SCS. Après l’enregistrement, le personnel regroupe tout le matériel d’utilisation de drogues (p. ex. pipes à tiges droites, pipes à bulles, pailles, aiguilles, papier d’aluminium) dont l’usager·ère a besoin et lui indique qu’il ou elle pourra utiliser la zone de consommation lorsqu’il y aura une place disponible. Le personnel peut aussi informer l’usager·ère des autres ressources disponibles et l’éduquer sur la réduction des méfaits au besoin. 

Zones de consommation (cubicules de consommation et salle d’inhalation)

La zone de consommation est divisée en deux sections :

  • Une zone pour l’injection ou la consommation intranasale ou orale, qui comprend cinq cubicules;
  • Une salle d’inhalation qui peut accueillir jusqu’à trois usager·ère·s.

 

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Cubicules de consommation pour injecter, sniffer ou avaler des drogues et salle d’inhalation pour fumer des drogues (Photo prise par Jill Aalhus)

L’usage de substances n’est permis que dans un cubicule ou dans la salle d’inhalation et les usager·ère·s doivent rester dans le cubicule ou la salle d’inhalation jusqu’à ce qu’ils ou elles aient terminé. Une seule personne à la fois est autorisée dans le cubicule de consommation, sauf lors des injections assistées par les pairs. L’injection assistée est autorisée au site par une personne que l’usager·ère désigne comme injecteur·trice. 

Le personnel veille sur les usager·ère·s pendant leur usage de substances afin de déceler tout effet indésirable et d’encourager les usager·ère·s à se déplacer vers la zone de détente lorsqu’ils ou elles ont terminé de consommer leur drogue. Si l’usager·ère souhaite consommer une deuxième substance lors de sa visite, il ou elle doit s’enregistrer de nouveau auprès du personnel.

La salle d’inhalation est munie d’un système de ventilation (entrée et circulation continues d’air frais filtré) inspecté et approuvé par le service des normes de construction de la Ville de Whitehorse et le service des incendies de Whitehorse. Elle est également dotée d’un système d’alarme incendie et de gicleurs inspectés et approuvés par les autorités compétentes. Une fenêtre vitrée permet la surveillance visuelle continue du local de consommation. La salle d’inhalation et les toilettes sont également munies de capteurs Brave qui détectent les surdoses en fonction du type de mouvements et alertent le personnel le cas échéant. L’usage du tabac et du cannabis n’est pas permis dans la salle d’inhalation puisqu’il s’agit de substances licites et que la salle d’inhalation est réservée aux personnes qui ont besoin d’un endroit sécuritaire pour utiliser des drogues qui sont actuellement illicites.

Tous les usager·ère·s qui en sont à leur première visite reçoivent des instructions pour sortir de la salle d’inhalation de façon sécuritaire (c.-à-d. attendre 30 secondes après avoir expiré leur dernière dose ou bouffée avant de sortir de la salle pour permettre l’évacuation de toute fumée résiduelle). L’utilisation de la salle d’inhalation est limitée à 10 minutes en raison de la forte demande; il y a parfois une file d’attente. Le personnel informe les usager·ère·s qu’ils ou elles peuvent communiquer avec eux au moyen de l’interphone situé dans la salle. Si une urgence survient dans la salle, le personnel peut activer l’interrupteur d’évacuation de l’air d’urgence pour faire circuler de l’air frais dans la salle. Le personnel doit attendre 30 secondes après avoir appuyé sur le bouton d’évacuation de l’air d’urgence avant d’entrer dans la salle. Pour obtenir davantage de détails techniques sur la salle d’inhalation, consultez la documentation sur le programme.

En cas de surdose soupçonnée ou d’urgence médicale à n’importe quel moment dans l’une des zones de consommation (cubicule ou salle), le personnel suit des directives détaillées présentées dans le Manuel de politiques du site de consommation supervisée du programme. Le personnel formé en soins immédiats et en réanimation peut administrer de l’oxygène et utiliser un défibrillateur externe automatisé (DEA) et un ballon-masque ventilatoire. La naloxone intramusculaire est administrée si l’oxygène seul n’est pas suffisant pour renverser la surdose. L’intervention peut inclure une évaluation initiale de la scène, la surveillance des signes vitaux, la réanimation cardiorespiratoire (RCR) ou la respiration de sauvetage au moyen du ballon-masque ventilatoire ou d’un masque de poche, l’administration d’oxygène, l’administration de naloxone et l’appel des services médicaux d’urgence au besoin.

Zone de détente

Lorsque les usager·ère·s ont terminé de consommer leurs drogues, le personnel les invite à se déplacer vers la zone de détente et à y rester pendant au moins 10 minutes (idéalement 30 minutes). La zone de détente est dotée d’une télévision et d’un coin salon. Le personnel surveille l’état de santé et le comportement des usager·ère·s afin d’assurer leur bien-être et leur sécurité, et prête attention aux signes de toxicité. Au besoin et à la demande de l’usager·ère, des professionnel·le·s de la santé peuvent traiter les affections ou les blessures (p. ex. quinte de toux, brûlures, ulcères). De la nourriture et des boissons sont offertes aux usager·ère·s. Selon l’intérêt de l’usager·ère, le personnel peut également lui offrir une formation sur l’usage de la naloxone, des trousses d’utilisation de drogues à moindres risques ainsi que d’autre information sur la réduction des méfaits.

Le personnel discute avec les usager·ère·s des autres services de santé et sociaux qui pourraient les intéresser et les aiguille vers ces services au besoin. Pour qu’une démarche d’aiguillage soit effectuée en leur nom, les usager·ère·s doivent remplir un formulaire de consentement. Par exemple, les usager·ère·s peuvent être aiguillé·e·s vers d’autres membres du personnel du centre Blood Ties, comme la personne qui coordonne les services de bien-être pour une prise en charge continue ou la personne responsable du logement pour de l’aide à cet égard. Les prestataires de soins de santé rattachés aux SMMLAT peuvent aiguiller les personnes directement vers les services offerts ailleurs (p. ex. le counseling à accès rapide, la prise en charge du sevrage et le traitement de substitution aux opioïdes). Le personnel du SCS peut aussi aiguiller les personnes vers d’autres organismes locaux (p. ex. banques alimentaires, aide juridique, refuges d’urgence) ou des services gouvernementaux (p. ex. soutien du revenu). Les détails concernant les services, les programmes ou le soutien vers lesquels l’usager·ère est aiguillé·e sont inscrits dans son dossier. 

Avant que l’usager·ère quitte le site, il ou elle avise habituellement (de façon moins formelle) le personnel. À ce moment, le personnel et l’usager·ère peuvent explorer son plan de sortie du site. Le personnel peut aider l’usager·ère à trouver une façon de se rendre à son domicile s’il ou elle le souhaite. Le personnel peut aussi lui rappeler les autres services pertinents à proximité et l’encourager à revenir utiliser des substances au site dans l’avenir.

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Zone de détente où le personnel accueille les usager·ère·s lorsqu’ils ou elles ont terminé de consommer leur drogue (Photo prise par Jill Aalhus)

Formation du personnel

Tout le personnel reçoit une formation obligatoire qui doit être terminée dans les trois mois suivant l’embauche. Les formations et les certifications obligatoires incluent notamment les suivantes :

  • Secourisme général et réanimation cardiorespiratoire (RCR);
  • Transport de marchandises dangereuses;
  • Formation en sécurisation culturelle (p. ex. atelier 101 des Premières Nations du Yukon);
  • Formation en réduction des méfaits;
  • Soins immédiats en réanimation et gestion des voies respiratoires;
  • Premiers soins en santé mentale (d’autres formations peuvent être envisagées);
  • Intervention non violente en situation de crise (d’autres formations peuvent être envisagées);

Une formation en intervention auprès d’une personne suicidaire est recommandée. Les professionnel·le·s de la santé reçoivent aussi une formation en gestion des renseignements et de la vie privée.

Ressources nécessaires 

  • Locaux, y compris un comptoir de réception, une zone de consommation (cubicules, salle d’inhalation dotée d’un système de ventilation adéquat), du rangement pour le matériel, des toilettes accessibles, un bureau privé pour l’analyse de drogues et les conversations confidentielles, et une zone de détente;
  • Manuel de politiques détaillé comprenant les procédures à suivre en cas d’urgence (p. ex. surdose);
  • Matériel d’utilisation de drogues à moindres risques (p. ex. pipes, tiges, papier d’aluminium, aiguilles);
  • Récipients de récupération des objets pointus ou tranchants;
  • Personnel :
    • Intervenant·e·s en réduction des méfaits;
    • Pairs intervenants de soutien;
    • Professionnel·le·s de la santé;
    • Chef d’équipe;
    • Gestionnaire du programme.

Évaluation

Entre la date d’ouverture du SCS en septembre 2021 et novembre 2022, 12 surdoses ont été renversées.

Entre avril et novembre 2022, les caractéristiques démographiques des personnes qui utilisent le SCS allaient comme suit :

  • 52 % s’identifiaient comme étant des hommes, 41 %, comme étant des femmes et 2 %, comme étant non binaires; et 4 % n’ont pas déclaré leur identité de genre;
  • 66 % s’identifiaient comme étant des Premières Nations, 2 %, comme étant des Inuit·e·s, 1 %, comme étant des Métis·ses et 13 %, comme étant de descendance européenne; 17 % n’ont pas déclaré leur appartenance ethnique.

Puisque les services de réduction des méfaits sont souvent moins accessibles aux femmes, le SCS a tenté de rendre les lieux accessibles et sécuritaires pour les femmes et les personnes de diverses identités de genre. Le nombre plus élevé de femmes utilisant le SCS du centre Blood Ties (41 %) que les autres programmes de réduction des méfaits pourrait être lié à ces efforts.

Entre avril et novembre 2022, on recense :

  • Environ 1 751 visites au SCS;
  • 1 171 cas d’utilisation de substances sur place par 191 usager·ère·s distincts;
  • 149 nouvelles inscriptions;
  • 771 cas d’éducation sur la réduction des méfaits ou de counseling;
  • 88 analyses de drogues effectuées.

Après l’ouverture de la salle d’inhalation le 30 mai 2022 :

  • Le nombre de visites au SCS a augmenté drastiquement, passant d’une moyenne de 28 par mois entre octobre 2021 et mai 2022 à une moyenne de 282 visites par mois entre juin et novembre 2022;
  • Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté à une moyenne de 24 par mois (était auparavant à moins de 3 par mois).

Difficultés rencontrées

  • Le coût élevé et la faible disponibilité des locaux locatifs, la réticence des propriétaires privés à autoriser l’installation d’une salle d’inhalation, les problèmes de main-d’œuvre liés au faible nombre de personnes disponibles pour travailler sur le territoire, et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la forte demande en équipement et en approvisionnement sur le territoire ont posé des défis pour la mise en œuvre dans un délai serré du SCS.
  • La négociation d’un contrat avec le gouvernement du Yukon pour le financement du site et l’établissement d’un partenariat pour exploiter les services dans un délai serré de cinq mois pour l’ouverture du service n’ont pas été faciles. Le processus pour obtenir l’exemption nécessaire (par l’entremise de Santé Canada) pour exploiter un site de consommation supervisée à des fins médicales a nécessité la tenue de séances de mobilisation communautaire avant l’ouverture du site. 
  • La rédaction de politiques et de procédures exhaustives en partenariat avec le gouvernement du Yukon dans un court délai a également posé des difficultés.
  • Il y a eu plusieurs éclosions de COVID-19 et restrictions importantes durant cette période, ce qui a ajouté des obstacles.
  • L’obtention de l’approbation de la municipalité concernant le règlement de zonage a également entraîné des retards. Il a également été nécessaire d’obtenir une exemption à la loi territoriale interdisant de fumer à l’intérieur d’un bâtiment.
  • La construction de la salle d’inhalation a été retardée en raison de perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, de la forte demande pour les entrepreneurs sur le territoire et des exigences en matière de sécurité pour la salle.
  • Il y a une stigmatisation importante associée à l’utilisation de drogues au Yukon. Il a été difficile d’encourager les personnes qui utilisent des drogues à venir au site en raison de la peur de la stigmatisation et de la criminalisation. Bâtir la confiance des personnes qui utilisent des drogues a pris du temps.
  • La communauté de Whitehorse a appuyé la mise en place du SCS, mais certain·e·s résident·e·s du centre-ville ont exprimé des préoccupations quant aux conséquences pour le quartier. Des séances d’information et de mobilisation ont été tenues pour accroître la sensibilisation à l’égard du site.
  • On observe une pénurie de prestataires de soins de santé au pays, notamment au Yukon, ce qui a rendu difficiles l’embauche et la rétention de prestataires de soins de santé pour travailler au SCS.
  • Whitehorse compte un nombre limité d’ambulances. Lorsqu’elles sont toutes occupées à répondre à des appels, c’est la GRC qui répond aux appels d’urgence. Cette situation s’est produite une fois au SCS et l’équipe du centre Blood Ties a essayé de travailler avec les services médicaux d’urgence (SMU) et la GRC pour éviter que des agents de la GRC répondent aux urgences médicales du site et s’assurer que seuls les SMU interviennent. Les SMU et les politiques et les procédures de la GRC ont fait obstacle à ce processus.

Leçons tirées 

  • Le site a été en mesure d’ouvrir rapidement en tirant profit des enseignements et des politiques du Prairie Harm Reduction et d’autres SCS au pays. Le redéploiement de personnel issu d’autres secteurs du programme a aussi permis au site d’ouvrir alors que le processus d’embauche était toujours en cours, une approche qui sera également utile pour les interventions futures. Le redéploiement du personnel actuel a aussi permis de tirer profit des relations qui sont déjà établies entre le personnel et les personnes qui utilisent des drogues dans la communauté, et cela a été utile pour bâtir la confiance des éventuel·le·s usager·ère·s des services.
  • Le personnel à temps plein et à temps partiel du centre Blood Ties (à l’exception du personnel occasionnel de la camionnette d’intervention de proximité) a suivi une formation de soins immédiats en réanimation et en assistance respiratoire. Ainsi, le personnel peut administrer de l’oxygène dans le cadre d’une intervention en cas de surdose et fournir des soins supérieurs aux personnes qui visitent le site. Comme tout le personnel régulier du centre Blood Ties a reçu cette formation, les personnes occupant d’autres postes au sein de l’organisme sont en mesure de combler les lacunes en ressources humaines du SCS.
  • La gestion de la circulation des usager·ère·s dans les locaux peut être complexe en raison de la configuration ouverte, mais cette dernière a été choisie afin de permettre au SCS de fonctionner avec une petite équipe. En raison des difficultés liées à la circulation des usager·ère·s (même malgré la présence d’écrans d’intimité), la réception a été déplacée afin de servir de division entre la zone de consommation et le reste du site. Le personnel envisage l’installation d’un système de sécurité à jetons électroniques pour la salle d’inhalation et d’un écran d’intimité additionnel pour accroître la confidentialité et la sécurité des personnes qui utilisent des drogues. Le système de ventilation est assez bruyant, donc des panneaux insonorisés ont été installés dans le local. Faire jouer de la musique dans la salle d’inhalation aide aussi à atténuer le son du système de ventilation. La configuration du site sera une priorité dans l’élaboration de programmes futurs. Des solutions créatives aux contraintes d’espace ont permis de surmonter les obstacles.
  • Initialement, la limite de temps pour l’utilisation de la salle d’inhalation était de 20 minutes (jusqu’à 40 minutes si personne n’attendait pour entrer dans la salle). Or, cela a engendré de longs temps d’attente pour l’utilisation de la salle. Il a été difficile de réduire la limite à 10 minutes 4 mois après l’ouverture du site, mais cela a été utile, tout comme de rappeler aux personnes qu’elles pouvaient retourner dans la salle autant de fois qu’elles le souhaitaient.
  • Comme le site se trouve dans le même bâtiment que la majorité des autres services du centre Blood Ties, cela a favorisé la prestation de services complets. L’utilisation de portes distinctes pour les différents programmes a permis de protéger la vie privée des personnes qui fréquentent le SCS.

Documentation relative au programme

Droits et responsabilités des usager·ère·s

Lignes directrices de la communauté

Renseignements techniques sur l’utilisation de la salle d’inhalation à moindres risques

Coordonnées des personnes-ressources 

Jill Aalhus, gestionnaire du programme

Blood Ties Four Directions Centre
Téléphone : 867-335-8265
Courriel : programmgr@bloodties.ca

Brontë Renwick-Shields, directrice générale

Blood Ties Four Directions Centre
Téléphone : 867-689-7225
Courriel : executivedirector@bloodties.ca