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Île-du-Prince-Édouard
PEERS Alliance
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En quoi consiste ce programme? 

PEERS Alliance propose des tests de dépistage du VIH, de l’hépatite C, de l’hépatite B et de la syphilis à partir d’une goutte de sang séché (GSS), destinés spécifiquement aux personnes bispirituelles, gaies, bisexuelles, trans et queer (BGBTQ+) de Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce programme est le fruit d’un partenariat externe entre un prestataire requérant (infirmier·ère autorisé·e) et un·e coordonnataire de programme qui effectue le test dans des établissements communautaires (p. ex., les locaux de PEERS Alliance).

Ce programme est administré par PEERS Alliance, dont le mandat est de soutenir les personnes vivant avec le VIH, l’hépatite C ou toute infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS), ou risquant de la contracter, par le biais d’un éventail de programmes et de services destinés à diverses communautés.

Pourquoi le programme a-t-il été mis en place? 

Le programme d’analyse de GSS a été conçu afin de lever les obstacles au dépistage et de mettre à la disposition des communautés BGBTQ+ une autre méthode de dépistage des ITSS. Les obstacles au dépistage des ITSS à l’Î.-P.-É. comprennent l’accès difficile aux cliniques et aux prestataires de soins de santé spécialisés en santé sexuelle, ainsi que la stigmatisation associée à la santé sexuelle et aux ITSS. En outre, comme rien ne sépare les prestataires de soins de santé des membres de la communauté dans les régions rurales et les petites localités, il peut être difficile d’obtenir des soins de manière anonyme.

Pour surmonter ces obstacles, une démarche consistant à confier le dépistage et le suivi à des personnes différentes, afin de garantir l’anonymat des résultats, a été mise au point. Le programme permet également d’élargir l’accessibilité du dépistage ailleurs que dans les cliniques de santé sexuelle surchargées en proposant l’analyse de GSS dans des établissements communautaires (p. ex., les locaux de PEERS Alliance).

Comment fonctionne le programme? 

L’analyse de GSS vise à confirmer le dépistage du VIH, de l’hépatite C ou de l’hépatite B, ainsi qu’à dépister la syphilis. Les participant·e·s peuvent se présenter dans un établissement communautaire (p. ex. les locaux de PEERS Alliance) ou communiquer avec le/la coordonnataire du programme par téléphone, par texto ou par courriel afin de prendre rendez-vous en vue d’un test de dépistage. Les tests sont effectués dans les locaux de PEERS Alliance deux jours par mois et, occasionnellement, dans d’autres situations (p. ex., pendant des évènements). La promotion du programme est assurée par le site Web de PEERS Alliance, des publications sur les médias sociaux annonçant les journées de dépistage, et des affiches placées dans les cliniques médicales et les centres de santé sexuelle.

Lorsqu’un·e participant·e se présente sans rendez-vous ou s’adresse au/à la coordonnataire du programme pour prendre rendez-vous, il·elle reçoit un formulaire d’accueil à remplir avant de passer le test. Ce formulaire sert à recueillir les coordonnées utiles aux fins du suivi en cas de résultat positif. Il permet aussi de recueillir le nom, les pronoms, le numéro de téléphone, l’adresse de courriel de la personne concernée et les coordonnées de la personne à contacter en cas d’urgence. Après avoir rempli le formulaire d’accueil, les participant·e·s sont invité·e·s à signer un consentement concernant la loi applicable et l’autorité compétente, et à remplir la rubrique de la requête auprès du laboratoire provincial. Ces formulaires doivent être remis au prestataire requérant (c.-à-d., à l’infirmier·ère autorisé·e) pour que le test puisse être effectué. Tous les formulaires doivent être signés.

Une fois les documents remplis, le/la coordonnataire du programme aborde les options de dépistage avec les participant·e·s. Les participant·e·s peuvent effectuer un autotest du VIH avec l’aide du/de la coordonnataire du programme ou un test d’analyse de GSS, qui peut servir à confirmer l’infection par le VIH, l’hépatite C ou l’hépatite B ou à dépister la syphilis. Le type de test effectué dépend essentiellement de la préférence du·de la participant·e, mais aussi de facteurs tels que les délais d’attente des résultats. L’autotest du VIH permet d’obtenir des résultats très rapidement (le jour même), tandis qu’il faut attendre quatre à six semaines pour obtenir les résultats d’une analyse de GSS. Pour prendre leur décision, les personnes concernées peuvent également tenir compte de la période fenêtre (fenêtre sérologique), généralement plus courte dans le cas de l’analyse de GSS que dans celui de l’autotest du VIH. Quel que soit le type de test qu’une personne choisit d’effectuer sur place, elle peut également demander des trousses d’autotest du VIH à emporter chez elle.

Si le·la participant·e opte pour l’analyse de GSS, le/la coordonnataire du programme prélève l’échantillon nécessaire. Un rendez-vous en vue d’une analyse de GSS dure environ 20 minutes.

Après le test, le·la participant·e est invité·e à rester sur place pendant 10 minutes pour s’assurer que le sang de la piqûre au doigt a coagulé et pour lui permettre de se reposer (les participant·e·s se voient offrir un jus de fruits et un biscuit pendant qu’ils·elles attendent). Le/la coordonnataire du programme a ainsi le temps de fournir au·à la participant·e l’information nécessaire après le test, notamment en matière de santé sexuelle et de suivi en cas de résultat positif. Les conversations postérieures au test portent notamment sur les sujets suivants :

  • l’exactitude des analyses de GSS;
  • le délai d’obtention des résultats compris entre quatre et six semaines;
  • des précisions concernant la divulgation des résultats du test, en particulier le fait que le/la coordonnataire du programme n’en prendra pas connaissance (afin d’apaiser les craintes relatives à la protection de la vie privée);
  • le fait que le prestataire requérant (c.-à-d. l’infirmier·ère autorisé·e) communiquera directement avec les personnes dont le résultat est positif;
  • le fait que le prestataire requérant aidera les personnes dont le résultat est positif à obtenir des soins et à effectuer le suivi nécessaire (p. ex., recherche des contacts);
  • les modalités d’accès aux services de santé mentale (p. ex., cliniques de santé mentale sans rendez-vous à l’Î.-P.-É.);
  • les modalités d’accès aux tests de confirmation d’autres ITSS;
  • les pratiques optimales de prévention des ITSS (p. ex., vaccins, prophylaxie pré-exposition, utilisation de condoms).

Tou·te·s les participant·e·s reçoivent une trousse lorsqu’ils ou elles passent le test. Cette trousse comprend :

  • un dépliant sur l’accès au dépistage des ITSS à l’Î.-P.-É. (consulter la rubrique Documents connexes du programme);
  • un dépliant sur les mécanismes d’accès aux soins et à la prévention de l’infection par le VIH (consulter la rubrique Documents connexes du programme);
  • une carte d’accès aux services de santé mentale et de traitement des dépendances de l’Î.-P.-É.;
  • une trousse pour les pratiques plus sécuritaires en matière de sexualité, laquelle contient :
    • deux condoms,
    • un lubrifiant,
    • une digue dentaire,
    • un livret sur les pratiques plus sécuritaires en matière de sexualité;
  • les coordonnées du/de la coordonnataire du programme qui pourra répondre à toute autre question.

Le/la coordonnataire du programme dépose les échantillons au laboratoire local le lendemain du prélèvement. Le laboratoire local les fait parvenir au laboratoire national pour les services de référence sur le VIH (LNSRV), si nécessaire.

Prestataire requérant

Le programme d’analyse de GSS peut compter sur la collaboration d’un prestataire clinique de la région (infirmier·ère autorisé·e) qui agit en qualité de prestataire requérant et signe les formulaires de requête d’analyse de GSS, reçoit les résultats des tests et assure le suivi auprès des personnes ayant obtenu un résultat positif. En cas de suivi, l’infirmier·ère fournit de l’information et des conseils et oriente les participant·e·s vers les prestataires pertinents.

Mécanismes d’accès aux soins

En collaboration avec l’administratrice en chef de la santé publique de l’Île-du-Prince-Édouard, les responsables du programme ont établi les mécanismes suivants pour l’orientation chez un·e spécialiste :

  • Les personnes dont le résultat au test de dépistage du VIH est positif sont orientées vers un prestataire de soins spécialisé dans le domaine du VIH.
  • Les personnes dont le résultat au test de dépistage de l’hépatite C ou de l’hépatite B est positif sont orientées vers le programme provincial de lutte contre l’hépatite C.
  • Les personnes chez qui le test de dépistage de la syphilis est réactif sont orientées vers la clinique Sexual Health, Options & Reproductive Services (SHORS) en vue d’un test de confirmation.

Formation

Le personnel de PEERS Alliance a été formé à la réalisation des tests d’analyse de GSS par l’un des organismes suivants : le Centre de recherche communautaire, le Laboratoire national pour les services de référence sur le VIH (LNSRV) ou le laboratoire provincial de l’Île-du-Prince-Édouard. Tou·te·s les employé·e·s de PEERS Alliance qui veulent faire passer des tests d’analyse de GSS doivent être formé·e·s par l’un de ces prestataires de services ou par le/la coordonnataire du programme.

Ressources nécessaires 

  • Un ou plusieurs membres du personnel formés à la réalisation des tests d’analyse de GSS
  • Matériel nécessaire aux tests d’analyse de GSS
    • Papiers-filtres
    • Lancettes
    • Lingettes stériles
    • Récipient à rebut
  • Une trousse comprenant des dépliants sur le dépistage et la prise en charge des ITSS, de l’information sur les organismes communautaires auxquels s’adresser et un ensemble d’articles de protection sexuelle (condoms, lubrifiant, digue dentaire, livret sur la protection sexuelle)
  • Un laboratoire (provincial ou national) apte et disposé à analyser les échantillons de GSS
  • Un prestataire requérant disposé à signer les formulaires de requête et à assurer le suivi auprès des participant·e·s dont les résultats sont positifs, y compris l’arrimage aux soins
  • Un local où effectuer les tests d’analyse de GSS
  • Des mécanismes d’orientation permettant d’arrimer les participant·e·s aux soins dont ils·elles ont besoin après le test.

Évaluation

Durant la phase initiale du programme (octobre 2023 à mars 2024), 50 tests d’analyse de GSS ont été réalisés par le/la même coordonnataire de programme. À l’avenir, les responsables du programme comptent amplifier les activités de promotion et participer à d’autres évènements en vue d’effectuer des tests en milieu communautaire.

Difficultés

  • Il a été difficile de recruter un prestataire requérant en raison du manque de disponibilité des infirmier·ère·s de santé publique et d’autres professionnel·le·s de la santé dans la province.
  • Le financement des analyses de GSS peut s’avérer difficile, car pour offrir ce service il faut disposer du temps de travail et des fournitures nécessaires aux tests, ce qui peut s’avérer coûteux.
  • Il peut être difficile de gagner la confiance de la communauté, indispensable pour que les membres se sentent à l’aise de passer les tests, en particulier dans les petites localités.
  • Des obstacles bureaucratiques peuvent surgir si l’autorité sanitaire compétente n’a pas adopté de protocole de dépistage à l’aide du test d’analyse de GSS. Pour ce faire, il serait utile d’établir des relations avec un prestataire requérant et de mettre en place un mécanisme de suivi et d’arrimage aux soins après le test.
  • Il peut être difficile pour un organisme communautaire qui ne dispose pas de son propre personnel clinique qualifié d’établir une relation de confiance avec d’autres prestataires de services cliniques.

Leçons retenues 

  • Tirer parti des ressources mises en œuvre dans le cadre de divers projets et des relations au sein de la communauté est un moyen efficace de s’assurer les services d’un prestataire requérant. En s’associant à un établissement d’enseignement supérieur local, le programme d’analyse de GSS a pu proposer aux employé·e·s de celui-ci des présentations et, en contrepartie, utiliser son infirmier·ère à titre de prestataire requérant.
  • L’utilisation d’une application de planification en ligne peut aider à accélérer la prise de rendez-vous. Le personnel peut ainsi passer plus de temps à effectuer des tests et à s’entretenir avec les participant·e·s.
  • Les responsables du programme peuvent se faire une idée du déroulement du processus et de ce qui convient le mieux aux personnes concernées en effectuant des essais auprès d’ami·e·s ou de collègues avant d’ouvrir la clinique au public.
  • Instaurer la confiance au sein de la communauté demande du temps et du dévouement, ce qui est essentiel si l’on veut que les intéressé·e·s acceptent le programme et y aient recours.
  • Les employé·e·s du programme doivent se sentir à l’aise de dire « Je ne sais pas » ou « Vous devriez en parler à un·e médecin » s’ils ou si elles ne sont pas des prestataires de soins de santé et qu’ils ou elles ne savent pas comment répondre à une question. Il est important d’orienter les participant·e·s vers d’autres prestataires de services, cliniques ou autres, si nécessaire.

Documents connexes du programme

Coordonnées

Scott Alan (iel)
Coordonnataire du programme
PEERS Alliance
250 B, rue Queen
Charlottetown, Î.-P.-É. C1A 4B8

Scott@peersalliance.ca
902-388-7837