Allemagne : expérience de l’utilisation de Maviret après l’homologation

Maviret est le nom de marque d’un comprimé contenant deux médicaments anti-VHC : le glécaprévir et le pibrentasvir. Maviret est approuvé au Canada, aux États-Unis et dans l’Union européenne pour le traitement de l’infection au virus de l’hépatite C (VHC). Pour en savoir plus sur la façon dont Maviret est utilisé, consultez le feuillet d'information de CATIE au sujet de ce médicament.

Comme les essais cliniques ont tendance à inscrire des personnes en relativement bonne santé, il est important de continuer à tester les médicaments récemment homologués en clinique afin de se faire une meilleure idée de leurs effets sur une population plus large.

Des chercheurs en Allemagne ont collaboré à une étude d’envergure sur des adultes ayant l’infection chronique au VHC qui n’avaient jamais suivi de traitement anti-VHC auparavant ou dont le traitement antérieur par interféron ou par la combinaison sofosbuvir + ribavirine avait échoué. Les données ont été recueillies entre juillet 2017 et février 2018. Au total, cette analyse porte sur 321 personnes qui ont suivi leur traitement jusqu’au bout, et la collecte de données sur la charge virale se poursuit. Pour le moment, les chercheurs ont confirmé que 96 personnes ont guéri et 225 personnes font encore l’objet d’un suivi.

Les participants avaient le profil moyen suivant :

  • 68 % d’hommes, 32 % de femmes
  • âge : 47 ans
  • charge virale en VHC : 1,5 millions d’UI/ml
  • 90 % n’avaient jamais été traités
  • 71 % avaient une autre affection médicale co-existante (telle qu’une maladie cardiovasculaire)

Voici la répartition des génotypes du VHC :

  • GT 1a : 34 %
  • GT 1b : 17 %
  • GT 2 : 7 %
  • GT 3 : 35 %
  • GT 4 : 5 %
  • GT 5 ou 6 : moins de 1 %

La plupart (98 %) des participants ont été traités par un régime de huit semaines, alors que les autres (2 %) ont suivi un régime de 12 semaines.

Résultats

Trois participants ont abandonné prématurément l’étude, dans deux cas à cause de diarrhées ou de nausées. L’autre participant a cessé de visiter la clinique. Aucune de ces personnes n’éprouvait de symptômes graves de lésions hépatiques.

Parmi les 93 patients restants qui ont guéri et dont les données étaient complètes, les effets indésirables couramment signalés durant l’étude ont été les suivants :

  • manque d’énergie : 9 %
  • maux de tête : 8 %

Ces symptômes s’observent couramment chez les personnes traitées par antiviraux à action directe (AAD), peu importe lesquels, et disparaissent après la fin du traitement.

Les anomalies graves dans les résultats des tests sanguins ont été rares et n’ont concerné que trois personnes. Dans deux cas, il s’agissait de taux d’enzymes hépatiques élevés; dans l’autre, il s’agissait d’un taux élevé du produit de déchets bilirubine. Ces anomalies ont été temporaires.

Les résultats de cette étude par observation menée en Allemagne ressemblent de très près à ceux des essais cliniques sur Maviret.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Berg T, Stoehr A, Pangerl A, et al. First real-world data on safety and effectiveness of glecaprevir/pibrentasvir for the treatment of patients with chronic hepatitis C virus infection: data from the German Hepatitis C registry. International Liver Congress, 11-15 April 2018, Paris, France. Presentation GS-007