L’équipe d’une clinique de Vancouver constate de faibles taux de réinfection par le VHC après la guérison

Les personnes qui partagent du matériel servant à la consommation de drogues courent des risques élevés de contracter des microbes, y compris le virus de l’hépatite C (VHC) et le VIH. Au cours des cinq dernières années, des médicaments puissants appelés AAD (antiviraux à action directe) ont vu le jour pour le traitement de l’infection au VHC, et le nombre de personnes guéries a augmenté en conséquence. Cependant, si l’on ne parvient pas à résoudre les facteurs qui poussent les gens à consommer, dont les dépendances et les problèmes de santé mentale, entre autres, la réinfection peut se produire dans certains cas.

Pour examiner la question de la réinfection, des chercheurs à la clinique des maladies infectieuses de Vancouver ont passé en revue les dossiers médicaux de plusieurs centaines de personnes qui avaient été traitées pour le VHC et guéries. Ils ont trouvé que le nombre de cas de réinfection était faible. Ce faible taux de réinfection est sans doute attribuable en grande partie à l’approche multidisciplinaire adoptée par la clinique en ce qui a trait à l’infection au VHC et à la consommation de drogues.

Détails de l’étude

Les chercheurs se sont concentrés sur 340 participants qui s’étaient tous injecté des drogues auparavant (la cocaïne et l’héroïne dans la majorité des cas). Les participants avaient le profil moyen suivant pendant qu’ils suivaient leur traitement :

  • âge : 53 ans
  • 75 % d’hommes et 25 % de femmes
  • co-infection au VIH et au VHC : 52 %
  • environ 36 % des participants suivaient un traitement de substitution aux opioïdes en même temps que leur traitement contre le VHC

Les participants guéris retournaient tous les six mois à la clinique pour faire l’objet d’un suivi clinique et de laboratoire qui incluait un test conçu pour rechercher le matériel génétique du VHC. Ce test permet de déterminer si une infection active au VHC est présente. Si le suivi de laboratoire de routine détectait des taux élevés d’enzymes hépatiques dans le sang, ou encore si le patient éprouvait des symptômes suggérant la présence d’une infection au VHC, le personnel de la clinique demandait des tests de recherche du matériel génétique du VHC plus fréquents.

Résultats

Sur 340 participants, 306 (90 %) ont guéri du VHC. Sur les personnes guéries, environ 38 % ont continué à s’injecter des drogues.

Après une période de suivi moyenne de deux ans et demi, les chercheurs ont constaté que quatre participants sur 306 (à peu près 1 %) avaient contracté de nouveau le VHC.

Accent sur les cas de réinfection

Voici un bref profil des quatre cas en question :

  • tous étaient des hommes
  • tous avaient entre 47 et 60 ans
  • tous utilisaient des amphétamines, et trois sur quatre utilisaient aussi de l’héroïne
  • deux hommes assistaient aux réunions d’un groupe de soutien
  • chez trois hommes, on avait diagnostiqué des problèmes de santé mentale, y compris la dépression, le trouble bipolaire et la schizophrénie

Les chercheurs de Vancouver ont souligné que le taux de réinfection par le VHC était très faible. Ils ont également affirmé que le risque de réinfection parmi les personnes qui consomment des drogues et qui reçoivent un soutien psychologique est sans doute faible. Il est probable que les approches multidisciplinaires intensifiées encadrant les soins et le soutien des personnes se rétablissant d’une infection au VHC et d’une dépendance continueront d’aider à minimiser les taux de réinfection.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Hakobyan S. HCV re-infection in high-risk people who inject drugs. The International Liver Congress, 13-17 April 2017, Barcelona, Spain. Abstract SAT-272.