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Aux États-Unis, des études portent à croire que les jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (JHARSAH, âgés de 13 à 24 ans) représentent 20 % des nouveaux diagnostics de VIH. De plus, des études indiquent que plus de 50 % des JHARSAH séropositifs ne sont pas au courant de leur statut à l’égard de l’infection. Trouver des moyens pour que davantage de jeunes connaissent leur statut VIH serait un progrès important vers une meilleure santé, tant pour l’individu que pour la société.
Des chercheurs de l’Université Harvard et d’ailleurs aux États-Unis ont collaboré à une simulation informatique conçue pour explorer l’impact de diverses fréquences de dépistage du VIH parmi les JHARSAH. Les chercheurs ont utilisé à cette fin une simulation informatique bien validée. L’équipe souhaitait évaluer les effets de diverses fréquences de dépistage sur la propagation du VIH et déterminer l’impact d’un diagnostic positif sur l’obtention et le maintien de soins et d’un traitement à long terme. Les chercheurs ont utilisé les données d’études précédentes pour déterminer les risques de transmission sexuelle du VIH et estimer le recours aux soins de santé, entre autres choses.
Les CDC recommandent au minimum un test de dépistage annuel aux personnes courant un risque élevé de contracter le VIH. La recherche porte toutefois à croire que les JHARSAH à risque se font tester moins fréquemment.
Les chercheurs ont évalué diverses fréquences de dépistage du VIH, comme suit :
Par rapport à la norme actuelle en matière de dépistage du VIH, les fréquences de dépistage plus élevées ont permis de détecter davantage de nouvelles infections par le VIH, et ce, plus tôt. Ce résultat était attesté par les comptes de CD4+ plus élevés prévus au moment du diagnostic. De plus, comme un diagnostic de VIH établi plus tôt est associé à une atteinte immunologique moindre, la simulation informatique a laissé croire que le traitement précoce était associé à une espérance de vie plus longue.
Dans tous les cas, l’augmentation de la fréquence du dépistage du VIH entraînait une augmentation des coûts. Les chercheurs ont cependant affirmé que le dépistage du VIH aux trois mois « offrait la meilleure rentabilité… compte tenu des gains par rapport à l’espérance de vie et des coûts évités grâce à la réduction de la transmission ultérieure ».
Les chercheurs ont affirmé que leur analyse mettait en évidence « des opportunités pour améliorer la mise en œuvre des recommandations actuelles concernant le dépistage annuel du VIH ». Selon l’équipe, si les recommandations actuelles des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) étaient mises en œuvre plus exhaustivement et que davantage de JHARSAH se voyaient offrir un test de dépistage du VIH, il serait possible de diagnostiquer plus d’infections.
Les chercheurs ont également affirmé que la mise en œuvre des programmes de dépistage du VIH « repose sur une évaluation précise des antécédents sexuels par les professionnels de la santé et sur le dévoilement de la part des patients, ce qui peut s’avérer difficile en pratique : dans les programmes financés par les CDC qui s’adressaient aux jeunes en 2015, les JHARSAH ont passé seulement 28 % des tests de dépistage du VIH, malgré le fait qu’ils représentaient 83 % des nouveaux diagnostics de VIH aux États-Unis ».
Les chercheurs ont tout de même souligné que leurs résultats devraient être utilisés pour « éclairer les nouvelles recommandations des CDC concernant le dépistage plus fréquent chez les JHARSAH s’identifiant comme des personnes à risque élevé ».
Il vaut la peine de noter que, lors de trois autres simulations informatiques modélisant des données recueillies lors d’études menées auprès d’HARSAH à risque élevé, on a déterminé que le dépistage du VIH aux trois mois serait rentable dans cette population.
Le professeur Bruce Schackman, Ph. D., de l’Université Cornell a commenté les résultats de cette simulation informatique dans la revue Clinical Infectious Diseases. En plus de souligner l’absence de lignes directrices sur le dépistage du VIH se rapportant aux JHARSAH, le professeur Schackman a affirmé que les stratégies de dépistage visant cette population « doivent tenir compte non seulement des bienfaits pour les JHARSAH, mais aussi des différents coûts potentiels requis pour les rejoindre ». Il a soulevé les points suivants :
Il reste beaucoup de travail à faire pour élaborer et éprouver des interventions visant le dépistage fréquent du VIH chez les JHARSAH. Les programmes de prévention du VIH qui ciblent les JHARSAH devront également envisager d’offrir la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et de veiller à l’observance continue de celle-ci.
–Sean R. Hosein
Ressources
Le processus de dépistage du VIH – feuillet d’information de CATIE
Les technologies de dépistage du VIH – feuillet d’information de CATIE
Sept façons d'éviter le VIH – CATIE
8 questions sur la PrEP pour les gars – CATIE
RÉFÉRENCES :