Annexe A : Le stress oxydatif et l’inflammation

Le stress oxydatif et l’inflammation commencent dès les stades précoces de l’infection au VIH et persistent au fil du temps. Si rien n’est fait pour les contrer, ils peuvent causer de graves dommages : ils nuisent aux cellules immunitaires, aux organes majeurs et au système immunitaire et contribuent à de nombreuses maladies. Nous savons maintenant que la prise d’une thérapie antirétrovirale (TAR) pour maîtriser le VIH peut réduire considérablement l’inflammation chronique, sans pour autant l’éliminer. Heureusement, certains aliments et suppléments aident aussi à contrer le stress oxydatif et l’inflammation sans compromettre les réponses immunitaires de l’organisme.

Qu’est-ce que le stress oxydatif?

Le stress oxydatif se produit lorsque l’organisme manque d’antioxydants. Les antioxydants sont des substances produites par l’organisme qui sont également présents dans certains aliments (notamment de nombreux fruits et légumes) et suppléments nutritionnels. Ils protègent l’organisme contre des molécules instables appelées radicaux libres qui sont créées lors de divers processus corporels. Lorsque nous manquons d’antioxydants pour combattre le stress oxydatif, nos cellules immunitaires et organes importants — dont le foie, le cœur et les reins — risquent d’être endommagés.

Toute infection à long terme, dont celle causée par le VIH, peut inciter l’organisme à produire davantage de radicaux libres qu’à l’habitude et, ainsi, perturber l’état d’équilibre du corps. Il est donc particulièrement important que les personnes vivant avec le VIH obtiennent suffisamment d’antioxydants.

Qu’est-ce que l’inflammation?

L’inflammation fait partie de la réponse immunitaire de l’organisme aux blessures, aux irritations et aux infections. Par exemple, elle se déclenche lorsqu’une personne se coupe, entre en contact avec un allergène ou contracte une infection transmissible sexuellement (ITS). Les cellules du système immunitaire s’activent et se déplacent vers le site de l’infection ou de la blessure. Les signes d’inflammation incluent la rougeur, l’enflure, la sensation de chaleur, la douleur et la perte de fonction.

L’inflammation est l’un des moyens qui permettent à l’organisme de régler ou de supprimer un problème. À court terme, elle nous aide à combattre le rhume ou la grippe ou nous protège contre les allergènes. Cependant, lorsque l’inflammation persiste à long terme — lorsqu’elle devient chronique — elle cesse d’être bénéfique et peut contribuer au développement de diverses maladies.

Lorsqu’une personne est infectée par le VIH, l’inflammation (tout comme le stress oxydatif) fait partie des efforts déployés par l’organisme pour combattre le virus. Différentes sortes de cellules immunitaires participent à une offensive coordonnée : certaines d’entre elles s’attaquent au virus et aux cellules infectées par le virus, d’autres assument le rôle de « généraux » pour coordonner la bataille et d’autres encore tentent d’amplifier la réponse immunitaire contre le virus. L’inflammation persistante risque toutefois d’avoir l’effet contraire : elle peut activer le virus, inciter le VIH à infecter davantage de cellules et augmenter la charge virale.

Le VIH peut nuire directement aux tissus des os, du cerveau, du système circulatoire et d’autres parties du corps, en plus de causer des dommages au système nerveux, aux organes importants et à d’autres régions du corps. Ce processus a pour résultat final d’augmenter le risque de maladies couramment associées au vieillissement, dont les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose et l’insuffisance hépatique ou rénale.

Ce que vous pouvez faire pour contrer l’inflammation chronique

Médicaments

La thérapie antirétrovirale (TAR) réduit considérablement l’inflammation liée au VIH. Voilà pourquoi il est tellement important de commencer la TAR dès que possible après l’infection par le VIH et de prendre ses médicaments tous les jours en suivant les posologies à la lettre, même si vous ne vous sentez pas malade. Les tests de la charge virale réguliers permettent de mesurer la quantité de VIH dans votre sang (votre charge virale) et de vérifier l’efficacité de votre traitement.

Malheureusement, les médicaments ne réussissent pas à éliminer complètement l’inflammation. L’activation du système immunitaire et l’inflammation de faible intensité persistent même lorsque la charge virale est indétectable.

Les chercheurs étudient diverses approches pharmaceutiques dans l’espoir de réduire l’inflammation chronique causée par le VIH.

Aliments, assaisonnements et suppléments

Bien que les données de recherche sur les bienfaits des aliments et suppléments antioxydants soient contradictoires, il semble bien que certains aliments et assaisonnements riches en antioxydants possèdent des propriétés anti-inflammatoires. La liste inclut les suivants :

  • gingembre
  • curcuma
  • cerises, baies et raisins rouges
  • oignons et ail
  • l’écorce blanche intérieure des agrumes
  • aliments riches en acides gras oméga-3, dont les graines de lin, les noix de Grenoble et les poissons gras (en particulier, le saumon sauvage, le maquereau, les sardines, les anchois, la morue et le flétan). Les suppléments d’huile de poisson ou de krill fournissent des acides gras oméga-3 anti-inflammatoires sous une forme que l’organisme traite plus facilement que les aliments ou autres suppléments contenant des acides gras oméga-3.

La meilleure façon d’ajouter des nutriments antioxydants à votre alimentation consiste à consommer une grande variété de fruits et légumes colorés, ainsi que des noix et des graines.

Les suppléments d’antioxydants sont également utiles contre le stress oxydatif et l’inflammation. Parlez à votre médecin ou pharmacien (ou encore à votre diététiste/nutritionniste ou à votre naturopathe si vous en avez un) de la pertinence de prendre des suppléments, dont les suivants :

  • une bonne multivitamine
  • vitamine E (choisissez un supplément qui contient tous les membres de la famille des vitamines E)
  • vitamine C
  • complexe de bioflavonoïdes
  • sélénium
  • N-acétyl-cystéine (NAC)
  • co-enzyme Q10
  • suppléments dérivés d’aliments anti-inflammatoires, dont l’huile de poisson, la racine de gingembre, le curcuma, la quercétine et la bromélaïne

Modifications du mode de vie et dépistages

Les autres mesures qui pourraient vous aider à réduire l’inflammation dans votre corps incluent les suivantes :

  • arrêter de fumer
  • faire de l’exercice (parlez à votre médecin pour déterminer les activités qui vous conviennent)
  • faire traiter les co-infections, comme l’hépatite B ou C
  • passer régulièrement des tests de dépistage d’infections transmissibles sexuellement (ITS)
  • maintenir un poids santé
  • maintenir une glycémie saine (voir « Le diabète et les problèmes de glycémie »)