Réintégration et rétention dans les soins

Caroline du Sud, États-Unis
2017

Une étude menée aux États-Unis a révélé que l’ajout d’un coordonnateur de proximité à temps partiel dans un environnement clinique a mené à une reprise des soins chez 44 % des patients qui avaient cessé d’en recevoir. Parmi ceux qui ont repris les soins, 50 % les ont poursuivis.

Programme de proximité dans un environnement clinique

En 2014, un coordonnateur de proximité à temps partiel a été ajouté à une équipe clinique en Caroline du Sud. Il détenait une maîtrise en counseling clinique et avait déjà travaillé avec des personnes séropositives.

Le coordonnateur a travaillé en vue de repérer les patients qui avaient cessé de recevoir des soins (des clients qui avaient visité la clinique au moins une fois entre 2009 et 2014, mais qui n’étaient pas impliqués dans les soins en 2014). Le coordonnateur a ensuite déterminé si ces patients étaient tombés entre les mailles du filet ou s’ils étaient décédés, incarcérés ou transférés à d’autres centres de soins. Plusieurs méthodes ont été utilisées pour établir ces faits, notamment la consultation des dossiers médicaux électroniques et des nécrologies, ainsi que des communications personnelles.

Une fois qu’on a déterminé qu’un client était tombé entre les mailles du filet, le coordonnateur de proximité tentait de communiquer avec lui en appelant le dernier numéro de téléphone connu. Si le coordonnateur parvenait à joindre le client, il tentait de l’impliquer de nouveau dans les soins. S’il n’obtenait pas de réponse, il laissait un message en ayant soin de ne mentionner aucun renseignement confidentiel et fournissait un numéro de cellulaire direct, sécurisé et non relié à la clinique. Ces précautions visaient à protéger la vie privée du client.

Si le coordonnateur n’arrivait pas à joindre le client par téléphone, la prochaine étape était d’envoyer une lettre personnalisée à sa dernière adresse connue. La lettre offrait une aide générale pour amener le client à s’impliquer à nouveau dans les soins et contenait les coordonnées du coordonnateur de proximité.  Si le contact par lettre portait ses fruits, le coordonnateur déployait des efforts pour amener le client à s’impliquer à nouveau dans les soins.

Si on ne réussissait pas à établir un contact avec le client après envoi de la lettre, on effectuait une visite à domicile. Si on arrivait à trouver le client, le coordonnateur déployait des efforts pour l’amener à reprendre ses soins. Si la visite à domicile s’avérait infructueuse, le coordonnateur de proximité laissait une carte où figuraient ses coordonnées. Si on n’arrivait toujours pas à joindre le client, on avait l’option de faire d’autres visites à domicile.

L’étude

En tout, 1 242 patients adultes étaient inscrits à la clinique en 2014, et on a déterminé que 233 d’entre eux avaient cessé de recevoir des soins.  Le coordonnateur de proximité a déterminé que seulement 51 % (119) de ceux-ci étaient tombés entre les mailles du filet. Presque tous (99 %) ceux qui étaient tombés entre les mailles du filet ont reçu un appel téléphonique. De ceux qui n’ont pas répondu, 97 ont reçu une lettre et 14 ont reçu une visite à domicile.

L’intervention a permis d’amener 44 % des patients qui étaient tombés entre les mailles du filet à s’impliquer à nouveau dans les soins. En 2015, 50 % de ces patients poursuivaient leurs soins (au moins une visite à la clinique cette année-là).

Qu’est-ce que cela signifie pour les fournisseurs de services?

Une intervention de proximité à faible contact peut permettre d’impliquer à nouveau les patients dans les soins et à les y maintenir. Dans la plupart des cas, on a pu joindre ces patients par un simple appel téléphonique – une approche peu coûteuse et nécessitant peu de temps.

Référence

Bean MC, Scott L, Kilby MJ et al. Use of an outreach coordinator to reengage and retain patients with HIV in care. AIDS Patient Care and STDs. 2017 May;31(5):222-226.