Les effets secondaires moins courants

Acidose lactique

L’acide lactique est produit par les cellules de l’organisme pendant qu’elles utilisent de l’énergie pour fonctionner. Les faibles accumulations d’acide lactique se produisent relativement fréquemment après l’exercice, mais elles sont habituellement temporaires. Cependant, lorsque l’acide lactique s’accumule en une quantité plus importante, le risque que survienne une grave affection appelée acidose lactique augmente.

Même si d’autres médicaments sont susceptibles de causer l’acidose lactique, la majorité des cas recensés se sont produits chez des personnes traitées par les analogues nucléosidiques. Cette catégorie comprend les médicaments suivants : la d4T (Zerit), l’AZT (Retrovir et dans le Combivir et le Trizivir), la ddC (Hivid), la ddI (Videx EC) et le ténofovir (Viread et dans le Truvada, l’Atripla, le Complera et le Stribild). On a également fait état de cas d’acidose lactique chez des personnes recevant le médicament anti-hépatite C ribavirine, ainsi que chez des patients traités par hydroxyurée (Hydrea), un médicament qui fait augmenter les concentrations de plusieurs analogues nucléosidiques dans les cellules.

Selon les chercheurs, les médicaments ci-dessus seraient susceptibles d’endommager les mitochondries (centrales énergétiques des cellules) et de provoquer ainsi une accumulation dangereuse d’acide lactique. L’acidose lactique cause des symptômes non spécifiques, dont les suivants :

  • fatigue
  • nausées
  • vomissements
  • douleur abdominale
  • perte de poids soudaine et inexplicable
  • essoufflement ou difficulté à respirer (symptômes respiratoires)
  • symptômes neurologiques (dont une difficulté à bouger)
  • changements dans la circulation sanguine dénotés par la froideur des mains ou des pieds ou par une coloration bleuâtre de la peau

Si vous éprouvez ces symptômes pendant quelque temps sans constater d’amélioration apparente, parlez-en à votre médecin.

Comme on soupçonne les lésions mitochondriales d’être une cause sous-jacente de l’acidose lactique, certaines personnes prennent des suppléments dans le but de prévenir ou de réparer les dommages aux mitochondries. Il n’est pas clair dans quelle mesure cette approche est efficace pour prévenir l’acidose lactique. Les suppléments en question sont les suivants :

  • antioxydants (vitamine C, caroténoïdes, sélénium et autres) : on en trouve dans certaines multivitamines avec minéraux ou formules antioxydantes
  • vitamines B : présentes dans les formules du complexe B ou les multivitamines contenant le complexe B intégral
  • acétyl-L-carnitine (500 mg, trois fois par jour avec les repas)

Parfois, on ajoute à ce mélange un supplément distinct de N-acétyl-cystéine (NAC; 600 mg, trois fois par jour avec les repas) afin d’accroître le taux de glutathion, car la carence en cet antioxydant peut être un problème chez les personnes vivant avec l’infection au VIH.

Pancréatite

La pancréatite est une inflammation du pancréas, soit l’organe qui sécrète les enzymes digestives et l’insuline. De nombreux médicaments sont susceptibles de causer la pancréatite, dont les analogues nucléosidiques ddI (Videx EC), ddC (Hivid) et d4T (Zerit), qui ne sont plus d’usage courant dans les pays occidentaux, ainsi que l’hydroxyurée et, rarement, la 3TC (la lamivudine ou dans le Combivir, le Kivexa ou le Trizivir). Les inhibiteurs de la protéase et l’analogue non nucléosidique éfavirenz (Sustiva et dans l’Atripla) ont également été associés à de rares cas de pancréatite. Les taux élevés de lipides sanguins sont également susceptibles d’accroître le risque de pancréatite chez les personnes vivant avec le VIH. Parmi les autres causes possibles, mentionnons les calculs biliaires, l’alcool, les drogues et d’autres médicaments ou infections.

La pancréatite peut causer, entre autres, les symptômes suivants :

  • nausées graves
  • vomissements
  • douleur abdominale intense

Le risque de pancréatite peut augmenter si l’on consomme beaucoup d’alcool. Si la douleur abdominale survient soudainement et s’accompagne de nausées et de vomissements qui durent plusieurs heures, surtout après avoir mangé ou une forte consommation d’alcool, la pancréatite est une possibilité. Si elle n’est pas traitée, la pancréatite risque d’être mortelle. S’il y a le moindre soupçon de pancréatite, il est crucial d’obtenir des soins médicaux sans tarder.

Hypersensibilité à l’abacavir

En l’absence de dépistage, jusqu’à huit pour cent des personnes qui commencent à prendre de l’abacavir (Ziagen et dans le Trizivir et le Kivexa) risquent de faire une réaction pseudo-allergique à ce médicament. On appelle celle-ci une réaction d’hypersensibilité. Il existe un test de dépistage qui permet de détecter la variante du gène HLA-B*5701 qui est associée à la réaction d’hypersensibilité. Grâce à ce test, on peut identifier les personnes les plus susceptibles d’éprouver ce problème, ce qui permet de réduire le risque à moins de un pour cent. Toute personne qui envisage de suivre une thérapie comportant de l’abacavir ou n’importe quel médicament qui en contient devrait faire l’objet d’un test de dépistage avant de commencer. Maintenant que le dépistage est la norme en matière de soins, les réactions d’hypersensibilité à l’abacavir sont extrêmement rares.

Lorsqu’une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir a lieu, elle survient habituellement dans la deuxième semaine du traitement, mais les symptômes peuvent mettre jusqu’à six semaines à se manifester chez certaines personnes. Dans des cas très rares, la réaction se produit beaucoup plus tard chez des personnes qui prennent le médicament depuis longtemps sans avoir présenté de symptôme.

Les symptômes les plus courants de la réaction d’hypersensibilité à l’abacavir sont la fièvre et les éruptions cutanées, ainsi qu’une combinaison de symptômes pseudogrippaux : fatigue, mal de tête, nausées, vomissements, diarrhée, mal de gorge, toux, essoufflement et courbatures. Ces symptômes s’aggravent habituellement au fil du temps. Toute personne recevant de l’abacavir qui éprouve ce genre de symptômes devrait en parler sans tarder à un médecin.

Si vous faites une réaction d’hypersensibilité, on vous dira de cesser immédiatement de prendre l’abacavir. Toute personne qui fait une telle réaction ne pourra jamais recommencer à prendre ce médicament ou tout autre médicament qui en contient, car la reprise du traitement pourrait causer une maladie grave voire la mort.

Il existe d’autres médicaments susceptibles de causer une réaction d’hypersensibilité. Pour en savoir plus, consultez la section intitulée Les éruptions cutanées et autres problèmes de la peau, des cheveux et des ongles.