La dépression et l'anxiété ne sont pas des obstacles à la réussite du traitement du VHC

Nombre de chercheurs dans les pays à revenu élevé ont constaté que certaines personnes ayant l'infection chronique au virus de l'hépatite C (VHC) éprouvaient également des problèmes de santé mentale et de dépendance aux substances. Au moins deux études ont révélé que les personnes atteintes du VHC étaient plus susceptibles de souffrir de maladies comme la schizophrénie et le trouble bipolaire que la personne moyenne n'ayant pas le VHC. Il est possible que certaines personnes atteintes du VHC qui ont également des problèmes de santé mentale non diagnostiqués, non traités ou mal soignés ne soient pas capables de profiter le plus possible de leurs soins et de leur traitement du VHC, à moins qu'elles reçoivent des soutiens adéquats.

Pour explorer l'intersection de la santé mentale, de la consommation de substances et du traitement du VHC, des chercheurs dans plusieurs centres de santé communautaires de San Diego ont entrepris une étude.

Les chercheurs ont examiné les dossiers de santé des cliniques et trouvé ce qui suit :

  • 3 233 personnes avaient l'infection au VHC
  • 369 personnes avaient déjà été traitées pour le VHC
  • 65 personnes suivaient actuellement un traitement contre le VHC

Parmi l'ensemble des 3 233 personnes atteintes du VHC, près de 78 % avaient reçu « un diagnostic de trouble de la santé mentale et/ou de toxicomanie », selon les chercheurs. Voici la répartition des catégories de diagnostic en question :

  • 28 % avaient « seulement un diagnostic de toxicomanie »
  • 12 % avaient « seulement un diagnostic de trouble de la santé mentale »
  • 38 % avaient « les deux diagnostics »

Parmi les 434 personnes qui avaient suivi ou qui suivaient encore un traitement contre le VHC, les chercheurs ont trouvé que 78 % d'entre eux avaient « soit un diagnostic de toxicomanie, soit un diagnostic de trouble de la santé mentale, soit les deux ».

Diagnostics spécifiques

Parmi l'ensemble des 3 233 personnes ayant reçu un diagnostic d'infection au VHC, les diagnostics additionnels courants incluaient les suivants :

  • dépression majeure : 17 %
  • trouble anxieux : 11 %
  • trouble psychotique : 5 %
  • dépendance à l'alcool : 6 %
  • dépendance aux stimulants : 6 % (principalement les amphétamines)

Parmi les personnes qui avaient suivi ou qui suivaient encore un traitement contre le VHC, les diagnostics additionnels les plus courants étaient les suivants :

  • dépression majeure : 32 %
  • trouble anxieux : 17 %
  • « dépendance aux drogues en rémission » : 13 %
  • « dépendance à l'alcool en rémission » : 10 %

Vers l'avenir

Voici quelques points saillants que les chercheurs de San Diego ont soulignés au sujet de leur étude :

« Les problèmes de santé mentale et de toxicomanie sont courants dans notre programme de traitement du VHC en soins primaires destiné à la population urbaine mal desservie. »

Selon les chercheurs, le fait d'avoir à la fois « un diagnostic de trouble de la santé mentale et de toxicomanie » ne constituait pas une barrière à la réussite du traitement du VHC.

L'équipe de l'étude encourage les autres soignants à identifier ces comorbidités avant de commencer à traiter le VHC ou encore pendant le traitement. Une fois qu'elles sont reconnues, le diagnostic de ces comorbidités devrait servir d'occasion pour offrir des services comme « la gestion des cas, la thérapie comportementale, les services de réadaptation et la thérapie de groupe ». Les interventions de ce genre pourraient aider à améliorer les taux de réussite du traitement du VHC, ainsi que la santé générale et la qualité de vie des personnes vivant aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendance.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Nateras A, Wallace D, Moreau M, et al. High prevalence of concomitant substance abuse and mental health disorders in an urban underserved FQHC-based HCV treatment program. In: Program and abstracts of the International Liver Congress, 19-23 April 2017, Amsterdam, the Netherlands. Poster 200.