- Consentement et communication
- Qu’est-ce que le sexe oral?
- Les mots utilisés pour parler de sexe oral
- Types de sexe oral
- Les ITS et leurs symptômes
- Sexe oral et risque de VIH et d’ITS
- Condoms et digues dentaires pour des relations sexuelles orales plus sécuritaires
- Autres méthodes préventives contre les ITS
- Comment trouver des services près de chez toi
Consentement et communication
Avant que tu aies du sexe oral avec quelqu’un, ou tout autre type de sexe d’ailleurs, il est important que l’autre personne et toi soyez sur la même longueur d’onde. Parler de sexe peut être gênant, mais il faut le faire.
Il est important que tu parles à tes partenaires des types de sexe que vous souhaitez avoir ensemble. Quand tu acceptes d’avoir du sexe avec quelqu’un, tu lui donnes ton consentement. Il est essentiel que tes partenaires et toi consentiez au sexe avant de commencer. Aucune personne ne doit subir de pression pour avoir du sexe si elle n’en veut pas ou si elle ne se sent pas prête, et ce, peu importe le type de sexe en question.
Pendant tes relations sexuelles avec quelqu’un, tu peux lui dire ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas. C’est également une bonne idée de lui demander ce qui lui plaît ou déplaît. Et rappelle-toi que tu peux décider d’arrêter ou de prendre une pause à n’importe quel moment, tout comme l’autre personne.
Avoir une bonne santé sexuelle ne consiste pas seulement à prévenir les infections transmissibles sexuellement (ITS) ou la grossesse, il s’agit aussi de vivre des relations saines.
Qu’est-ce que le sexe oral?
Le sexe oral consiste à toucher le pénis, la vulve ou l’anus d’une autre personne avec sa bouche.
Des personnes de tous les sexes, de tous les genres et de toutes les orientations sexuelles ont du sexe oral.
Il n’est pas possible de tomber enceinte à la suite d’une relation sexuelle orale.
Le risque de transmettre le VIH par le sexe oral est très faible, voire nul, mais certaines ITS peuvent être transmises de cette manière.
L’usage d’un condom ou d’une digue dentaire peut réduire le risque de transmettre des ITS par le sexe oral.
Les mots utilisés pour parler de sexe oral
Chaque personne a le droit de choisir les mots qu’elle veut utiliser pour parler de son corps et de ses organes génitaux. Dans cette brochure, nous utilisons les mots pénis, vulve et anus.
Pénis
La plupart des hommes ont un pénis. Le pénis peut être mou ou dur (en érection). Le pénis a une tête et une verge. Certains pénis ont un prépuce et d’autres non. Le pénis porte aussi des noms comme queue ou bite. Certaines personnes trans et non binaires utilisent des mots différents, comme fémipénis ou strapless.
Vulve
La plupart des femmes ont une vulve. De nombreuses personnes appellent cet organe génital le vagin, mais ce dernier n’est en fait que la partie intérieure des organes génitaux. La vulve en est la partie extérieure qui inclut les lèvres internes et externes (également appelées petites et grandes lèvres ou labia), le clitoris et l’ouverture du vagin. Certaines personnes appellent la vulve la chatte. Les personnes trans et non binaires utilisent souvent d’autres termes, comme trou avant ou trou frontal.
Anus
Anus est le mot utilisé pour désigner l’ouverture située entre les fesses d’une personne. Certaines personnes l’appellent aussi le cul ou le trou du cul.
Types de sexe oral
Sexe oral sur un pénis
Le sexe oral sur un pénis porte plusieurs noms, comme faire une pipe, sucer une queue ou faire une fellation.
Chez certaines personnes, un peu de lubrifiant transparent naturel apparaît au bout du pénis lorsqu’elles sont excitées; on appelle habituellement ce dernier le liquide pré-éjaculatoire ou le précum. Lorsqu’une personne éjacule (vient), un liquide appelé sperme sort du pénis.
Sexe oral sur une vulve
Le sexe oral sur une vulve porte plusieurs noms, comme lécher, brouter ou bouffer la chatte ou faire un cunnilingus.
Lorsqu’une personne s’excite sexuellement, il arrive que les parois de son vagin se lubrifient ou « se mouillent » en produisant une substance appelée l’éjaculat. Certaines personnes produisent aussi une substance qui sort de l’urètre lorsqu’elles ont un orgasme; on appelle ceci le giclage (squirting).
Sexe oral sur un anus
Le sexe oral sur un anus porte plusieurs noms, comme faire du rimming, bouffer le cul ou faire un anilingus.
Les ITS et leurs symptômes
Le sexe oral peut donner beaucoup de plaisir, mais il y a le risque de transmettre des ITS.
Chlamydiose (infection à Chlamydia)
La plupart des personnes atteintes de chlamydiose n’éprouvent pas de symptômes. Certaines d’entre elles présentent toutefois des écoulements ou pertes, c’est-à-dire des sécrétions qui sortent du vagin, de l’urètre (canal par lequel on urine) ou de l’anus, ou encore elles éprouvent de la douleur en urinant. Une infection à Chlamydia dans la gorge peut causer un mal de gorge. Si elle n’est pas traitée, la chlamydiose peut endommager les organes reproducteurs. On peut la guérir à l’aide d’antibiotiques.
Gonorrhée
La plupart des personnes atteintes de gonorrhée n’éprouvent pas de symptômes. Toutefois, certaines d’entre elles présentent des écoulements ou pertes, c’est-à-dire des sécrétions qui sortent du vagin, de l’urètre (canal par lequel on urine) ou de l’anus. Une infection à la gonorrhée dans la gorge peut causer un mal de gorge. Si elle n’est pas traitée, la gonorrhée peut endommager les organes reproducteurs. On peut la guérir à l’aide d’antibiotiques.
Syphilis
De nombreuses personnes n’éprouvent initialement aucun symptôme lorsqu’elles contractent la syphilis, mais il arrive souvent qu’une lésion sans douleur apparaisse sur leurs organes génitaux, leur anus ou leur bouche, et certaines personnes présentent une éruption cutanée. La syphilis peut causer de graves problèmes de santé si elle n’est pas traitée. On peut la guérir à l’aide d’antibiotiques.
Herpès
La plupart des personnes atteintes d’herpès ne présentent pas de symptômes, mais certaines d’entre elles éprouvent des sensations de picotement ou de brûlure sur la peau, et l’infection peut causer une poussée de cloques ou de lésions chez d’autres. Il est possible de contracter l’herpès sur ses organes génitaux ou sa bouche (feux sauvages). L’herpès ne peut être guéri, mais il existe des médicaments qui aident à réduire le nombre et l’intensité des poussées.
VPH
Les personnes atteintes du VPH (virus du papillome humain) n’éprouvent habituellement aucun symptôme. Certains types de VPH peuvent toutefois causer des verrues génitales. Il existe aussi des types de VPH qui risquent à la longue de causer un cancer du col utérin, du vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis ou de la gorge. La plupart des cas de VPH guérissent sans traitement. Il est possible de traiter les verrues génitales, mais elles peuvent revenir. Il existe un vaccin sûr et efficace qui réussit à prévenir la plupart des cas de verrues génitales et de cancers liés au VPH. De nombreuses personnes ont reçu ce vaccin au Canada.
Hépatite A
La plupart des personnes atteintes d’hépatite A éprouvent des symptômes comme la fatigue ou une perte de l’appétit. L’infection guérit habituellement sans traitement, mais elle peut nuire au bon fonctionnement du foie pendant qu’elle dure. Il existe un vaccin sûr et efficace qui prévient l’hépatite A.
Hépatite B
Les personnes atteintes d’hépatite B n’éprouvent souvent aucun symptôme. Le corps de la plupart des gens est capable de combattre efficacement l’infection, mais, si l’hépatite B ne guérit pas d’elle-même, elle peut nuire au bon fonctionnement du foie. Des traitements aident à lutter contre le virus et à protéger la santé du foie. Il existe un vaccin sûr et efficace qui prévient l’hépatite B. De nombreuses personnes ont reçu ce vaccin au Canada.
VIH
De nombreuses personnes n’éprouvent aucun symptôme lorsqu’elles contractent initialement le VIH (virus de l’immunodéficience humaine), mais certaines d’entre elles sont malades, comme si elles avaient la grippe. S’il n’est pas traité, le VIH peut affaiblir le système immunitaire du corps. Il n’est pas possible de guérir le VIH, mais il existe des médicaments qui aident les personnes atteintes du virus à vivre longtemps et en bonne santé. Ces médicaments aident également à prévenir la transmission du VIH à d’autres personnes.
Sexe oral et risque de VIH et d’ITS
Le risque de transmettre le VIH par le sexe oral est très faible, voire nul, mais certaines ITS se transmettent facilement de cette manière.
Le risque de contracter le VIH en recevant ou en donnant du sexe oral sur un anus est nul. Le risque de contracter le VIH est très faible en faisant du sexe oral sur une vulve ou un pénis.
Le tableau ci-après indique combien il est facile pour les ITS courantes de se transmettre lors de différents types de sexe oral lorsqu’on n’utilise pas de condom ou de digue dentaire. Sauf avis contraire, le contenu du tableau s’applique au fait de donner ou de recevoir du sexe oral.
Sexe oral sur un pénis (faire une pipe)
| Chlamydiose | Gonorrhée | Syphilis | Herpès | VPH | Hépatite A | Hépatite B |
| transmission facile | transmission facile | transmission facile | transmission facile | transmission facile | impossible à transmettre | transmission moins facile |
Sexe oral sur une vulve (bouffer la chatte)
| Chlamydiose | Gonorrhée | Syphilis | Herpès | VPH | Hépatite A | Hépatite B |
| transmission moins facile | transmission moins facile | transmission facile | transmission facile | transmission facile | impossible à transmettre | transmission moins facile |
Sexe oral sur un anus (rimming)
| Chlamydiose | Gonorrhée | Syphilis | Herpès | VPH | Hépatite A* | Hépatite B |
| transmission moins facile | transmission moins facile | transmission facile | transmission facile | transmission facile | transmission facile | transmission facile |
* Une personne peut contracter l’hépatite A en donnant du sexe oral sur un anus, mais pas en en recevant.
Si tu es sexuellement actif ou active, c’est une bonne idée de te faire tester régulièrement pour les ITS, y compris le VIH.
Condoms et digues dentaires pour des relations sexuelles orales plus sécuritaires
L’usage d’un condom ou d’une digue dentaire peut réduire le risque de contracter ou de transmettre des ITS par le sexe oral.
Tu peux visiter un service local de santé publique, une clinique de santé sexuelle ou un organisme de lutte contre le VIH pour obtenir gratuitement des condoms. Certains de ces endroits distribuent également des digues dentaires.
Autres méthodes préventives contre les ITS
Les condoms et les digues dentaires peuvent contribuer à rendre le sexe oral plus sécuritaire. Si tu as également des relations sexuelles vaginales, frontales ou anales, voici quelques façons de prévenir le VIH et les autres ITS que tu devrais connaître :
- Les condoms aident à prévenir le VIH et les ITS durant tous les types de relations sexuelles. Assure-toi de t’en servir dès le début de toutes tes relations sexuelles. Et n’oublie pas le lubrifiant!
- Les personnes séronégatives peuvent envisager de suivre une PrEP au VIH (prophylaxie pré-exposition) pour prévenir le VIH. Il s’agit de prendre des médicaments pour réduire le risque de contracter le VIH. Une personne sous PrEP commence à prendre ses médicaments avant d’être exposée potentiellement au VIH, puis elle continue de les prendre après.
- La PPE au VIH (prophylaxie post-exposition) consiste à prendre des médicaments après une exposition potentielle au VIH pour prévenir l’infection; on doit commencer la PPE dans les 72 heures suivant l’exposition et continuer pendant 28 jours.
- Les personnes vivant avec le VIH peuvent prendre des médicaments pour protéger la santé de leur corps. Lorsqu’une personne séropositive suit un traitement efficace, elle ne peut pas transmettre le virus durant ses relations sexuelles.
Si tu veux en savoir plus sur les options permettant de prévenir le VIH et les ITS, parle à un·e prestataire de soins de santé.
Comment trouver des services près de chez toi
Visite l’adresse oualler.catie.ca ou balaye le code QR ci-dessous pour trouver des services de santé sexuelle près de chez toi, notamment des endroits où tu peux te faire tester pour le VIH et les ITS ou obtenir des condoms et digues dentaires gratuits.