HepTLC

États-Unis
2017

Une initiative de dépistage et d’arrimage aux soins rejoint les personnes qui courent le plus grand risque d’infection au VHC et au VHB

Les U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont élaboré une initiative de dépistage et d’arrimage aux soins pour l’hépatite (HepTLC) dans le cadre de laquelle des subventions ont été octroyées à 34 organismes désireux d’intensifier les efforts de dépistage et d’arrimage aux soins pour l’hépatite B et C. Ce programme ciblait les personnes à risque d’infection à l’hépatite B et C et a permis de tester plus de 87 000 personnes. Sur les 4 766 personnes chez qui on a détecté une infection à l’hépatite B ou C, 44 % ont été arrimées à des soins. L’initiative HepTLC a cerné les leçons apprises sur la manière d’effectuer un dépistage de manière efficace au sein de ces populations et d’arrimer avec succès les personnes infectées à des soins.

En quoi consiste l’initiative HepTLC?

L’initiative HepTLC visait deux objectifs principaux :

  1. La détection précoce et l’arrimage aux soins en temps opportun pour les personnes nées à l’étranger qui sont infectées par l’hépatite B.
  2. La détection précoce et l’arrimage aux soins en temps opportun pour les personnes atteintes d’hépatite C.

L’initiative HepTLC a fourni des subventions à 34 organismes américains qui ont démontré qu’ils possédaient les capacités, les compétences et l’expérience nécessaires pour travailler avec les populations cibles visées par l’initiative. Les organismes ont eux-mêmes conçu et réalisé leurs programmes de dépistage et d’arrimage. Les CDC leur ont fourni l’accès à du matériel éducatif, à des fiches de renseignements et à des outils de formation, ainsi qu’un soutien pour la collecte et la saisie de données.

Chaque organisme devait effectuer entre 1 000 et 4 000 tests de dépistage de l’hépatite B ou C par année sur une période de deux ans allant de septembre 2012 à septembre 2014. Les organismes comprenaient des centres de prévention et de sensibilisation au VIH, des autorités sanitaires locales et d’État, des centres/coalitions de santé communautaire, des centres de traitement pour toxicomanes et des universités. Les tests de dépistage de l’hépatite B s’effectuaient notamment dans le cadre d’événements de proximité communautaires et dans des centres de santé et des organismes communautaires qui desservent les personnes nées à l’étranger. Les tests de dépistage de l’hépatite C étaient effectués dans le cadre de programmes de réduction des méfaits, dans des foyers pour sans-abri, des cliniques de méthadone, des centres de traitement pour la drogue et l’alcool, ainsi que des établissements correctionnels.    

Résultats

En tout, 87 860 personnes ont subi un test de dépistage de l’hépatite B ou C (71 % de l’objectif de 123 139 visé par les CDC).

Dépistage de l’hépatite B et arrimage aux soins

En tout, 23 144 tests de dépistage de l’hépatite B ont été effectués. La plupart (86 %) des personnes testées provenaient de pays où cette infection est endémique. Parmi les personnes testées, 6 % (1 317) ont obtenu un résultat positif; de ce chiffre, 90 % ont reçu le résultat de leur test,  83 % ont été aiguillées vers des soins et 46 % ont été arrimées avec succès à des soins de suivi (confirmation d’une visite chez un fournisseur de soins de santé).

Dépistage de l’hépatite C et arrimage aux soins

En tout, 64 716 personnes ont subi un test de dépistage de l’hépatite C (avec un test de détection des anticorps ou un test de recherche de l’ARN du VHC). La présence d’anticorps de l’hépatite C a été détectée chez 13 % des personnes testées et 63 % ont subi un test de suivi de recherche de l’ARN du VHC. Sur les 4 765 personnes qui ont subi un test ARN VHC, 72 % ont obtenu un résultat positif, ce qui signifie qu’elles avaient une infection chronique à l’hépatite C. Sur les 3 449 personnes infectées, 81 % ont reçu leurs résultats, 76 % ont été aiguillées vers des soins et 44 % ont été arrimées avec succès à des soins.

Qu’est-ce que cela signifie pour les fournisseurs de services canadiens?

L’initiative HepTLC démontre qu’il est possible de joindre, de tester et de repérer des personnes infectées, parmi les populations à risque élevé et de les arrimer à des soins grâce à des interventions ciblées en matière de dépistage et d’arrimage à des soins dans des organismes et des endroits diversifiés. Les centres qui desservaient déjà les populations à risque élevé étaient tout indiqués pour concevoir et réaliser des interventions de dépistage et d’arrimage aux soins pour l’hépatite dans leurs communautés.

L’initiative montre que le fait d’offrir des services de dépistage et d’arrimage aux soins peut s’avérer efficace dans une variété de milieux cliniques et non cliniques (y compris les foyers pour sans-abri, les cliniques de méthadone, les centres de traitement pour la drogue et l’alcool et les établissements correctionnels).

Bien que des tests de dépistage rapide des anticorps de l’hépatite C permettent d’effectuer du dépistage dans une variété de milieux, les milieux non cliniques peuvent avoir plus de difficultés à veiller à ce que des tests de suivi de recherche d’ARN du VHC soient effectués et à ce que les gens soient arrimés avec succès à des soins. C’est parce que les clients doivent revenir se faire tester ou accepter d’être aiguillés vers un autre fournisseur pour y subir un test de recherche d’ARN. De plus, les centres qui n’offrent pas de services de soins cliniques intégrés doivent aiguiller les patients vers d’autres endroits pour obtenir ces services, ce qui pose un obstacle à la détection de l’ARN et à l’arrimage aux soins.

Une des façons dont certains projets de l’initiative HepTLC ont réussi à surmonter ces obstacles a été d’utiliser des navigateurs pour aider les patients à subir des tests de suivi et à se prévaloir des services d’arrimage aux soins, surtout quand les tests de dépistage initiaux ont été effectués dans un contexte non clinique. Le dépistage de l’hépatite B s’est avéré plus fructueux lorsqu’il était effectué par des employés dont la culture et la langue étaient semblables à celles des clients à qui ils administraient le test.

Les organismes qui offraient un modèle de soins à guichet unique avec un éventail de services en un seul endroit réussissaient mieux à impliquer les patients dans les soins. Chaque autre aiguillage ou rendez-vous médical hors site constituait un autre obstacle aux tests de suivi et à l’arrimage aux soins. Les services intégrés étaient particulièrement efficaces sur le plan de l’arrimage aux soins pour les clients sans abri, qui n’avaient pas d’adresse permanente ou qui s’injectaient des drogues.

Référence

Ramirez G. Cabral R, Patterson M, et al. Early Identification and Linkage to Care for People with Chronic HBV and HCV Infection:  The HepTLC Initiative. Public Health Reports. 2016;131 (Supplt 2):5–11.