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Winnipeg
Nine Circles Community Health Centre
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En quoi consiste ce programme?

Le Pit Stop est un centre de réduction des méfaits à faible seuil d’accès et sans rendez-vous, dirigé par le Nine Circles Community Health Centre (NCCHC) dans le quartier West Broadway de Winnipeg. Il s’agit d’un espace où les personnes qui font usage de drogues, celles vivant avec le VIH ou susceptibles de le contracter, celles qui sont sans logement ou celles qui sont confrontées à des obstacles à l’accès aux soins de santé sont accueillies sans jugement. Dans le cadre du programme, il est possible de recevoir des articles destinés à la réduction des méfaits, des tests de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), des services d’analyse des drogues, des trousses de naloxone à emporter, des soins infirmiers sur place, des produits d’hygiène de première nécessité et un soutien culturel.

Le NCCHC est un centre de santé communautaire spécialisé dans la prévention et la prise en charge du VIH, qui sert les communautés touchées par le VIH, la pauvreté et l’exclusion sociale. Le Pit Stop est fidèle à la mission du NCCHC, qui est de fournir des soins à faible seuil d’accès et culturellement adaptés, de supprimer la stigmatisation et de promouvoir l’équité en matière de santé.

Pourquoi le programme a-t-il été mis en place? 

Le Pit Stop a été créé pour faire face aux crises conjuguées de la transmission du VIH et des décès dus à la contamination des drogues qui sévissent au Manitoba. Le Manitoba a connu une augmentation de 240 % des nouveaux diagnostics d’infection au VIH entre 2018 et 2024, la transmission touchant principalement les femmes autochtones, les personnes qui font usage de drogues, les personnes sans logement et les personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Cette tendance préoccupante, jumelée à une hausse des décès liés à des surdoses de drogues contaminées, a incité le Programme de lutte contre le VIH du Manitoba à lancer un appel à l’action en insistant sur la nécessité de fournir aux personnes susceptibles de contracter le VIH et d’autres ITSS et aux personnes exposées à des risques de surdose des services élargis de prévention et de réduction des méfaits. Le Pit Stop a donc été créé pour dispenser des services de prévention du VIH et de réduction des méfaits afin de combler les lacunes en la matière, en privilégiant l’information, le bien-être et la prise en charge non stigmatisante des populations marginalisées.

Le Pit Stop vise trois grands objectifs :

  • la prévention et l’information en matière de VIH, d’autres ITSS et de méfaits liés à l’usage des drogues (p. ex. surdose, décès);
  • le dépistage et le diagnostic précoce, en vue de faciliter l’accès aux soins;
  • le bien-être, par le biais d’une démarche de soutien globale, non moralisatrice et culturellement adaptée.

Comment fonctionne le programme? 

Au nombre des services proposés par le Pit Stop, citons : la distribution de matériel permettant une utilisation de drogues et des rapports sexuels à moindres risques; des services infirmiers sans rendez-vous (p. ex. dépistage des ITSS, soins des plaies); la sensibilisation à la réduction des méfaits et à la prévention des surdoses; l’analyse des drogues; la facilitation de l’accès aux systèmes de soins et l’arrimage aux services communautaires; les possibilités de formation et d’autres formes de soutien social; l’accès à des toilettes publiques plus sécuritaires. En moyenne, plus de 150 personnes visitent le Pit Stop chaque jour, un nombre qui n’a cessé d’augmenter depuis l’ouverture du centre en 2020. 

Le Pit Stop est ouvert du lundi au vendredi, de 9 h à 16 h 55. Les membres de la communauté peuvent se présenter et obtenir en 10 à 15 minutes des articles destinés à la réduction des méfaits, parler avec le personnel et être mis·es en liaison avec des services de soins complémentaires (p. ex. des services de santé mentale). Le programme est en principe destiné aux adultes de tous âges; il s’adresse principalement aux personnes vivant avec le VIH ou susceptibles de le contracter, aux personnes qui font usage de drogues, aux personnes en situation de sans-abrisme ou qui vivent dans la rue, aux Autochtones, aux personnes 2SLGBTQIA+, aux immigrant·e·s et aux nouveaux·elles arrivant·e·s, ainsi qu’aux personnes en situation de pauvreté complexe. Le personnel du programme est composé d’une équipe intégrée et pluridisciplinaire d’agent·e·s d’accueil communautaires (AAC), de formateur·trice·s en matière de santé (FS), d’un·e infirmier·ère et d’une personne chargée du soutien culturel.

Lorsque les membres de la communauté se présentent à l’entrée du Pit Stop, ils·elles sont accueilli·e·s par les AAC qui assurent un premier contact accueillant et soucieux des traumatismes. Voir un visage familier à l’entrée tous les jours compte beaucoup lorsqu’il s’agit d’établir de bonnes relations et un lien de confiance entre les membres de la communauté et le personnel. Les articles destinés à la réduction des méfaits et les services d’analyse des drogues sont fournis par les AAC et les FS. Si une personne souhaite effectuer un test de dépistage du VIH et d’autres ITSS et qu’elle est admissible à ce service (c.-à-d. les personnes susceptibles de contracter le VIH et d’autres ITSS, les personnes ayant reçu un nouveau diagnostic de VIH), les FS la mettent en liaison avec l’infirmier·ère sur place, qui procède à une évaluation et au dépistage, et planifie les soins de suivi, le cas échéant. Suivant leurs besoins et leurs demandes, les FS peuvent également réorienter les personnes vers divers autres services communautaires.

Le passage constant dans la zone d’accueil fait que le personnel consacre beaucoup de temps à établir des liens avec les personnes et à répondre à leurs demandes. En collaboration avec les AAC, les FS surveillent l’entrée principale, et des toilettes publiques plus sécuritaires mises à la disposition des visiteurs du Pit Stop. Pour garantir la sécurité, les AAC et les FS surveillent les comportements individuels, évaluent et traitent de manière proactive les situations potentiellement problématiques, et interviennent sur place en cas de besoin. Le personnel évalue si les membres de la communauté peuvent bénéficier des services du Pit Stop et d’autres programmes et services du NCCHC en dialoguant avec eux et en les orientant vers les services adaptés. Si une personne ne répond pas aux critères d’admissibilité du Pit Stop et n’a pas déjà accès aux services du NCCHC, les FS et les AAC la réorientent vers d’autres services communautaires susceptibles de mieux répondre à ses besoins particuliers.

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Bureau d’accueil au Pit Stop. (Photo : Nine Circles Community Health Centre)

Distribution de matériel, information et prévention des surdoses

Outre des articles permettant une utilisation des drogues et des rapports sexuels à moindres risques (p. ex. condoms), le Pit Stop fournit gratuitement des trousses de naloxone à emporter et dispense une formation sur les interventions en cas de surdose. Dans un esprit de protection de la vie privée et de la confidentialité, le Pit Stop ne demande pas aux personnes qui reçoivent des articles destinés à la réduction des méfaits de fournir des renseignements personnels. Si un suivi est nécessaire, les personnes concernées sont priées de fournir des coordonnées personnelles, par exemple, un numéro de téléphone, ou celles d’un autre organisme local ou d’un prestataire de services auxquels elles font souvent appel. 

Les FS dispensent une formation individuelle concernant la prévention des surdoses, les techniques d’utilisation des drogues à moindres risques et les interventions en cas d’urgence. Les FS et les AAC sont toutes et tous formé·e·s à l’intervention en cas de surdose et peuvent donc intervenir rapidement en cas de besoin. Des règles d’utilisation des toilettes publiques plus sécuritaires, prévoyant un accès minuté, des contrôles systématiques à la porte et une surveillance par le personnel, contribuent à renforcer la sécurité sur place.

Analyse des drogues

Le Pit Stop fournit un service gratuit, officiel et confidentiel d’analyse des drogues à l’aide d’un spectromètre infrarouge à transformée de Fourier (IRTF). Ce service permet aux personnes de faire analyser leurs échantillons de drogues et de savoir ce que celles-ci contiennent sans délai. On se sert également de bandelettes réactives pour faciliter la détection de substances, notamment dans le cas d’échantillons de très petite taille et de substances dont la concentration est inférieure aux seuils limites. Les personnes peuvent faire analyser leurs drogues par les FS au Pit Stop dans un bureau privé les mardis, mercredis et jeudis entre 10 h et 16 h. En fonction de la demande et de la durée de leurs échanges avec le personnel, les bénéficiaires reçoivent généralement les résultats de l’analyse des drogues dans un délai de 15 à 30 minutes.

L’analyse des drogues permet aux personnes concernées de prendre des décisions plus sûres et mieux éclairées, de réduire le risque de surdose et de contribuer à la surveillance de la santé publique. Les résultats des analyses sont communiqués à des partenaires communautaires, tels que Street Connections et Sunshine House pour qu’ils puissent diffuser des messages de vigilance et surveiller l’évolution de l’approvisionnement en drogues. Ces services d’analyse des drogues constituent un point d’entrée essentiel en vue d’une participation, d’une sensibilisation et d’un soutien plus approfondis.

Autres services offerts sur place et liaison avec les services de soins

Outre la distribution d’articles de réduction des méfaits, l’information et l’analyse des drogues, le Pit Stop propose des soins infirmiers sur place, un soutien culturel, l’orientation vers des soins primaires et un soutien en matière de santé mentale, l’accès à des produits de première nécessité et des activités récréatives.

Soins infirmiers sans rendez-vous : L’infirmier·ère sur place effectue le jour même des soins de plaies, des tests de dépistage des ITSS, des tests de grossesse, des soins liés au VIH et des évaluations de la santé mentale et de l’usage de substances, ainsi qu’une orientation vers d’autres services. Ces services infirmiers ne sont accessibles qu’aux personnes qui fréquentent activement le Pit Stop et qui sont susceptibles de contracter le VIH ou d’autres ITSS, aux personnes qui ont reçu un nouveau diagnostic d’infection par le VIH et à celles qui veulent obtenir des soins liés au VIH. L’infirmerie est située dans les locaux du Pit Stop; l’infirmier·ère y est généralement présent·e pendant les heures ouvrables, afin d’assurer l’uniformité et l’accessibilité du programme.

Soutien culturel et spirituel : L’agent·e de soutien culturel offre des services adaptés à la culture, un accès à faible seuil aux remèdes traditionnels, aux rites de purification et de perlage, ainsi qu’un accompagnement en matière de guérison et de bien-être adapté à la culture autochtone. L’agent·e de soutien culturel est également à la disposition des personnes qui accèdent aux soins primaires dans la clinique du NCCHC pour les accompagner, les soutenir et les réconforter pendant qu’elles reçoivent des soins de santé.

Liaison avec les soins primaires et les services de santé mentale : Les FS facilitent aux personnes vivant avec le VIH l’accès à l’équipe intégrée de soins de santé primaires du NCCHC. Les prestataires de services internes comprennent des médecins, des infirmier·ère·s, un·e pharmacien·ne, un·e diététiste, des travailleur·euse·s sociaux·ales et de proximité, des thérapeutes en santé mentale et un·e ergothérapeute. Si les besoins particuliers d’une personne ne peuvent être satisfaits par l’équipe interne du NCCHC, les FS la mettent en liaison avec des organismes communautaires locaux, des services de soins primaires et d’autres programmes plus à même de répondre à ses besoins, et le personnel du Pit Stop peut assurer la facilitation de l’accès aux systèmes et l’accompagnement aux rendez-vous au sein de la communauté (p. ex. hôpital, travailleur·euse social·e, organismes partenaires).

Accès aux produits de première nécessité : En fonction des réserves de fournitures, les FS facilitent l’accès à des collations, des boissons, des vêtements de saison, du matériel de campement, des chaussures et des produits d’hygiène (p. ex. savon, produits menstruels).

Activités récréatives et établissement de liens : En collaboration avec d’autres membres du personnel du NCCHC, le personnel du Pit Stop organise des activités qui favorisent le sentiment de communauté et le rapprochement entre les personnes. Il s’agit notamment de programmes culturels autochtones (p. ex. confection de jupes et de chemises à rubans, perlage, tambour, couture et raccommodage), de séances de rencontres informelles, de séances de discussion destinées à des groupes spécifiques (p. ex. groupe de femmes et de personnes de diverses identités de genre), ainsi que d’ateliers de méditation et de pleine conscience (p. ex. atelier « Respirez » ouvert à tous). 

Ateliers, séances d’information et autres formes de soutien social : En collaboration avec des prestataires de services externes, l’équipe aide les bénéficiaires à trouver un logement, à se procurer des paniers-repas, à faire une demande de pièces d’identité et à recourir à d’autres services d’aide sociale. Dans le cadre du programme des organismes partenaires sont également invités à présenter des ateliers pratiques sur des sujets, tels que le logement, le soutien aux locataires, la lutte contre les animaux nuisibles et parasitaires, les demandes de pièces d’identité et les demandes de prestations sociales et de règlements relatifs aux services à l’enfance et à la famille (p. ex. Citizens’ Bridge, Sara Riel Housing, West Broadway Community Organization, Oyate Tipi Cumini Yape, CancerCare Manitoba).

Groupe consultatif de pairs chargé de la réduction des méfaits

Le groupe consultatif des pairs chargé de la réduction des méfaits (Harm Reduction Peer Advisory group – HRPA) est composé de personnes ayant une expérience concrète, passée ou présente, de l’usage de substances qui orientent la conception, la prestation et l’évaluation des services fournis par le Pit Stop. Les membres du groupe sont des personnes qui ont recours aux services du Pit Stop et qui veillent à ce que le point de vue des pairs soit dûment pris en compte dans tous les aspects du programme. Le groupe tient des réunions environ une fois par mois et collabore avec l’équipe pluridisciplinaire de promotion de la santé du NCCHC à des projets donnés (p. ex. projet de lutte contre la stigmatisation, projet de tiers-lieu), donne son avis sur les structures du programme et les changements de politique, et participe à l’élaboration de sondages de rétroaction. Certains membres coaniment également des ateliers et des séances d’information destinés aux bénéficiaires du Pit Stop. Les membres du HRPA sont rémunéré·e·s sous forme de paiement horaire en espèces, de nourriture, de billets de bus et de possibilités de développement professionnel complémentaires.

Recrutement, formation et financement du personnel

Le Pit Stop est animé par une équipe intégrée et pluridisciplinaire composée d’AAC, de FS, d’un·e infirmier·ère et d’un·e agent·e de soutien culturel. Les membres du personnel reçoivent une formation continue (p. ex. intervention non violente en cas de crise, approches tenant compte des traumatismes, techniques de désescalade, analyse des drogues) visant à maintenir et à renforcer leur capacité d’intervention en cas de crise. Le personnel est également invité à participer à diverses activités de développement professionnel sous forme de séminaires, de webinaires, de conférences et de possibilités de participation à la vie communautaire (p. ex. réseautage, ateliers).

La Front-Area Safety Team (FAST) est un groupe pluridisciplinaire qui assure la planification de la sécurité au Pit Stop et dans toutes les autres installations du NCCHC. Le groupe FAST est composé de responsables du NCCHC, de responsables de la gestion des bâtiments, de travailleur.euse·s sociaux·ales et de l’équipe de promotion de la santé, dont font partie les FS du Pit Stop. Tous les mois, les membres du groupe se réunissent pour discuter de la conception des locaux, des protocoles de sécurité et de la gestion des cas individuels.

Un grand nombre d’employé·e·s et de bénévoles ont une expérience concrète, passée ou présente, de l’utilisation de substances et sont encadré·e·s et formé·e·s de manière à pouvoir dispenser des soins inclusifs. Le financement accru et les mesures de soutien provinciales ont permis d’augmenter le personnel et d’améliorer les services au fil du temps.

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Fresques aux couleurs vives décorant les murs du Pit Stop. (Photo : Nine Circles Community Health Centre)

Ressources nécessaires

  • FS, ACC, infirmier·ère et agent·e de soutien culturel
  • Articles destinés à la réduction des méfaits (p. ex. seringues, pipes à récipient, tiges, trousses de naloxone, condoms, trousses d’autotest du VIH)
  • Équipement et formation nécessaires à l’analyse des drogues (p. ex. spectromètre FTIR)
  • Un espace de soutien culturel et de rencontre (p. ex. une salle circulaire), ainsi que des fournitures importantes sur le plan culturel (p. ex. le nécessaire au rituel de purification, des remèdes traditionnels, du matériel de perlage)
  • Des collations, des boissons et des articles de saison (p. ex. tentes, matelas de sol, vêtements chauds, chaussures)
  • Des produits d’hygiène de première nécessité (p. ex. savon, produits menstruels)
  • Partenariats avec des organismes et des programmes communautaires locaux en vue de l’animation d’ateliers et de la liaison avec d’autres services de soins
  • Des règles de conduite et des politiques très claires en matière de sécurité et d’intervention médicale d’urgence
  • Soutien administratif conçu pour faciliter l’évaluation
  • Conception des locaux axée sur la sécurité (p. ex. lignes de vue dégagées, éclairage adéquat, entrée unique, conception de toilettes plus sécuritaires)
  • Honoraires et billets de bus des membres de l’HRPA

Évaluation

Entre 2020-2021 et 2024-2025, l’activité du Pit Stop a connu une croissance importante :

  • Les visites sont passées de 7 153 à 29 154.
  • Le nombre de seringues distribuées est passé de 174 340 à 240 620.
  • Le nombre de trousses, pour fumer à moindres risques, distribuées est passé de 2 717 à 8 508.
  • Nombre de trousses de naloxone distribuées : 6 331 (données disponibles seulement pour la période de 2024-2025).

Une évaluation externe réalisée en 2023 a permis d’analyser les données administratives, les sondages effectués auprès du personnel du Pit Stop et des membres de la communauté qui ont recours au programme, ainsi que des entretiens individuels de suivi avec les employé·e·s du Pit Stop. En voici les principales constatations :

  • 87 % des bénéficiaires ont indiqué que les articles destinés à la réduction des méfaits étaient la principale raison pour laquelle ils fréquentaient le Pit Stop.
  • 96 % des bénéficiaires ont indiqué qu’ils étaient davantage en mesure de faire usage de drogues à moindres risques.
  • 97 % des membres du personnel et des bénévoles ont reconnu que le Pit Stop facilitait l’accès aux fournitures de réduction des méfaits.
  • 87 % du personnel et des bénévoles ont reconnu que le Pit Stop avait permis d’améliorer les connaissances en matière de réduction des méfaits.
  • 90 % du personnel et des bénévoles ont reconnu que les services fournis par le Pit Stop ont permis de renforcer l’adoption de pratiques de réduction des méfaits.

L’infirmier·ère a fait passer un test de dépistage des ITSS à 81 personnes (le premier pour 68 d’entre elles), a diagnostiqué trois nouveaux cas d’infection par le VIH et a mis ces trois personnes en liaison avec les services de soins (les résultats des tests de dépistage des autres ITSS n’étaient pas disponibles). Enfin, l’évaluation externe a permis de constater que, dans l’ensemble, les incidents nécessitant une intervention d’urgence ont diminué en raison de l’efficacité de la gestion des conflits et des crises en première ligne.

Les membres du personnel du Pit Stop ont fait part de ce qui suit :

« Le Pit Stop est très important et doit être doté de ressources suffisantes. C’est un lieu qui permet de fournir des soins de santé d’une manière exceptionnelle à une communauté de personnes vivant avec le VIH qui n’y a pas accès dans l’immédiat et de la manière voulue : conditions très flexibles, faible seuil et soins jumelés à des services de réduction des méfaits. » (personne ayant participé à l’entretien d’évaluation)

« L’adoption de pratiques de réduction des méfaits est un des principaux [effets de l’activité du Pit Stop]. Nous essayons d’établir un contact personnel avec les gens… nous leur donnons des conseils qu’ils sont libres de suivre ou non. Je trouve que les gens sont très ouverts aux conseils. » (personne ayant participé à l’entretien d’évaluation)

Difficultés 

  • En raison de la fréquentation élevée et croissante du centre et des critères d’admissibilité à certains services (p. ex. soins infirmiers sans rendez-vous), les possibilités de participation régulière et fructueuse, de sensibilisation et de liaison avec les services de soins sont limitées.
  • Le personnel ne dispose que de peu de temps pour concilier l’accueil non intrusif à faible seuil d’accès avec la prévention et la sensibilisation plus poussées en matière d’ITSS.
  • Le suivi peut s’avérer difficile lorsque des personnes qui ont déjà fréquenté le Pit Stop cessent de recevoir des soins et n’ont pas accès à un téléphone, ou se retrouvent en situation de logement précaire ou de sans-abrisme. 
  • Il arrive que des personnes se voient refuser l’accès à ces services parce que ceux-ci ne sont pas offerts ou que le personnel manque, ce qui est souvent le cas pour les soins de santé reproductive, le traitement des plaies et d’autres formes de soutien social.
  • La portée des services est limitée et il est nécessaire de fournir un soutien accru dans les zones rurales et éloignées.
  • Le service d’analyse des drogues est limité sur le plan des moyens technologiques et des heures d’accès.
  • Les crises conjuguées de l’extrême pauvreté, du sans-abrisme, de l’accessibilité et de la disponibilité des logements, de la contamination des drogues et de l’augmentation des cas de VIH compliquent la prestation de services, car la population est confrontée à de multiples problèmes et doit pouvoir accéder à des services multiples et limités au sein de la communauté.

Leçons retenues

  • La régularité et la sécurité sont des éléments fondamentaux : un personnel familier, une direction compréhensive, des attentes claires, de la transparence et des politiques fermes favorisent la confiance, l’établissement de liens et la fiabilité.
  • La participation des pairs est essentielle : des personnes ayant une expérience concrète, passée ou présente, des problèmes orientent la programmation et favorisent la sécurité culturelle.
  • Intégration et visibilité : l’accès direct à l’information en matière de santé, aux soins infirmiers et aux services de soutien culturel dans les locaux du Pit Stop est un moyen essentiel d’amener les personnes présentes à s’intéresser à l’information, à la prévention et aux soins.
  • Les courtes interactions sont importantes : un bref échange peut néanmoins favoriser une utilisation à moindres risques et améliorer les résultats sur le plan social et de la santé.
  • Les modèles à faible seuil d’accès sont efficaces : le Pit Stop a permis d’améliorer les conditions de sécurité, de réduire la stigmatisation et de créer un fort sentiment de communauté et d’appartenance.
  • L’investissement est rentable : les ressources consacrées à la réduction des méfaits en première ligne favorisent la mobilisation de la communauté et améliorent l’accès aux soins.
  • Les relations sont des soins de santé : accueillir les gens tels qu’ils sont est essentiel du point de vue de la prévention, du dépistage et du bien-être.

Documents connexes du programme

Coordonnées

Health Education Facilitators
The Pit Stop
Nine Circles Community Health Centre
705 Broadway
Winnipeg, Manitoba
R3G 0X2
204-940-6000
ninecircles@ninecircles.ca