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Au fur et à mesure qu’il vieillit, l’organisme féminin subit des changements complexes qui ont un impact sur plusieurs aspects de la santé. La ménopause est un de ces changements qui est causée par des fluctuations des taux hormonaux. Les ovaires, qui produisent des estrogènes, de l’estradiol et de l’estrone, se mettent à rétrécir vers l’âge de 35 ans. En moyenne, vers l’âge de 50 ans, la production d’estrogène a considérablement diminué, alors que la production d’autres hormones comme la LH (hormone lutéinisante) et la FSH (hormone folliculostimante) est à la hausse. À mesure que la ménopause approche, les fluctuations hormonales peuvent causer plusieurs symptômes, dont les suivants :
Certaines femmes ont également signalé les symptômes suivants alors qu'elles traversaient la période de transition qu’est la ménopause :
L’intensité et la durée de ces symptômes liés au début de la ménopause peuvent varier considérablement d’une femme à l’autre.
Des chercheurs un peu partout aux États-Unis étudient la ménopause chez les femmes vivant avec le VIH et celles courant un risque élevé de le contracter. En particulier, des équipes de recherche se sont concentrées sur l’impact de la ménopause sur la fonction neurocognitive et la santé mentale et émotionnelle. Elles ont trouvé que les femmes séropositives ménopausiques qui éprouvaient des symptômes d’anxiété étaient plus susceptibles de faire preuve d’une fonction neurocognitive affaiblie lors des évaluations. En effet, l’effet négatif de l’anxiété était plus important que celui du VIH durant l’étude en question. Par conséquent, les chercheurs encouragent les médecins qui soignent des femmes séropositives à déterminer si elles souffrent d’anxiété et, le cas échéant, à les traiter.
Des chercheurs ont recruté des femmes séropositives ou à risque élevé de le devenir dans les villes suivantes :
Lors de cette étude, les chercheurs ont concentré leur attention sur les femmes suivantes :
Les chercheurs ont évalué les femmes à l’aide de questionnaires, d’interrogatoires, d’évaluations neurocognitives, d’examens physiques et de tests sanguins. Ce rapport met l’accent sur les résultats obtenus auprès des femmes séropositives.
Au moment de l’étude (entre avril 2007 et avril 2008), le profil moyen des femmes séropositives était le suivant :
Les femmes ont été réparties comme suit selon le stade de la ménopause :
Les symptômes suivants de la ménopause étaient présents dans les proportions indiquées :
Lorsque les chercheurs ont analysé les symptômes de la ménopause en fonction du stade de celle-ci, ils ont constaté ce qui suit :
Les chercheurs ont trouvé que les femmes séropositives qui éprouvaient ce qu’ils qualifiaient de « symptômes d’anxiété élevés » réussissaient moins bien aux différentes évaluations neurocognitives que les autres femmes séropositives n’ayant pas de symptômes d’anxiété. Ces différences étaient significatives du point de vue statistique, c’est-à-dire non attribuables au seul hasard. L’effet négatif de l’anxiété était plus important que celui de la dépression chez les femmes séropositives.
En outre, parmi les femmes séropositives, les chercheurs ont trouvé que l’impact de l’anxiété sur les évaluations neurocognitives était « généralement » plus important que l’impact du VIH.
Les chercheurs ont voulu déterminer quels sentiments d’anxiété particuliers étaient associés à une baisse de la fonction neurocognitive. Ils ont trouvé que les femmes mentionnaient les émotions suivantes :
La présente étude est de nature transversale, ce qui est analogue à une photo captée à un moment particulier dans le temps. Parfois, on mène en premier une étude transversale pour aborder une question de recherche. Les résultats d’une telle étude fournissent parfois la justification nécessaire pour mener une étude plus coûteuse de plus grande envergure et de plus longue durée. On ne peut toutefois tirer de conclusions définitives sur les problèmes de santé dégagés lors des études transversales. Dans le présent cas, par exemple, les chercheurs ont présumé que les symptômes d’anxiété et de dépression donnaient lieu à une baisse de la fonction neurocognitive. Or il est possible que, chez certaines femmes, les problèmes de fonction neurocognitive aient commencé avant l’apparition de l’anxiété et de la dépression.
Les chercheurs américains mènent actuellement une étude de longue durée dans l’espoir de mieux comprendre pourquoi certaines femmes séropositives éprouvent des problèmes neurocognitifs et pour déterminer l’impact de la ménopause sur ces problèmes.
Les chercheurs encouragent aussi les médecins à évaluer leurs patientes séropositives pour la présence d’anxiété et, le cas échéant, à leur proposer un traitement.
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCE :
Rubin LH, Sundermann EE, Cook JA, et al. Investigation of menopausal stage and symptoms on cognition in human immunodeficiency virus-infected women. Menopause. 2014; in press.