Pitavastatine efficace pour réduire les taux de mauvais cholestérol et d’inflammation

La pitavastatine est approuvée aux États-Unis pour normaliser les taux de cholestérol, mais pas encore au Canada. Un essai clinique sur la pitavastatine est en cours au Canada et dans d’autres pays. Cette étude porte le nom de Reprieve.

La pitavastatine est une statine puissante. Un essai clinique qui a duré un an a révélé qu’elle pouvait normaliser les taux de cholestérol chez les personnes séropositives. Dénommée Intrepid, l’étude en question a comparé les effets de 4 mg/jour de pitavastatine contre une statine plus ancienne appelée pravastatine (40 mg/jour) chez 252 participants séropositifs. Les chercheurs ont trouvé que les taux de « mauvais » cholestérol (LDL-C) ont diminué d’environ 31 % chez les patients utilisant la pitavastatine, contre 21 % chez les utilisateurs de la pravastatine. La pitavastatine a réussi à réduire significativement les mesures suivantes de l’inflammation :

  • taux de LDL-C oxydé (qui peut augmenter l’inflammation dans les artères)
  • une protéine appelée CD14 soluble (certaines études ont trouvé que les taux élevés de CD14s étaient associés à l’inflammation et à l’activation immunitaires liées au VIH)
  • une enzyme appelée Lp-PLA2 (qui est associée à l’inflammation chez les personnes séronégatives; les personnes séropositives peuvent également avoir un taux élevé de cette enzyme qui est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, autant chez les personnes séronégatives que chez les personnes séropositives)

Considérées ensemble, ces réductions des taux de protéines associées à l’inflammation et la baisse du mauvais cholestérol portent fortement à croire que l’usage à long terme de la pitavastatine réduirait potentiellement le risque de crise cardiaque et d’AVC.

Chose importante, aucun des médicaments n’a augmenté le risque de diabète de type 2.

En général, les deux médicaments ont été bien tolérés. Les effets secondaires courants ont été les suivants durant l’étude :

  • diarrhées (chez 10 % des utilisateurs de la pitavastatine)
  • infection des voies respiratoires supérieures (chez 10 % des utilisateurs de la pravastatine)

Les résultats de l’étude Intrepid constituent un appui solide à la continuation de l’essai clinique Reprieve pour évaluer l’impact de la pitavastatine sur la réduction des risques de crise cardiaque, d’AVC et de mortalité liée aux complications cardiovasculaires. Vous trouverez plus d’information sur l’étude Reprieve plus loin dans ce numéro de TraitementActualités.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCES :

  1. Aberg JA, Sponseller CA, Ward DJ, et al. Pitavastatin versus pravastatin in adults with HIV-1 infection and dyslipidaemia (INTREPID): 12-week and 52-week results of a phase 4, multicentre, randomised, double-blind, superiority trial. Lancet HIV. 2017 Jul;4(7):e284-e294.
  2. Toribio M, Fitch KV, Sanchez L, et al. Effects of pitavastatin and pravastatin on markers of immune activation and arterial inflammation in HIV. AIDS. 2017 Mar 27;31(6):797-806.