Les derniers billets du blogue
Comme nous l’avons déjà mentionné dans ce numéro de TraitementSida, l’infection au VIH est associée à l’activation du système immunitaire et à l’inflammation. La TAR ne réussit que partiellement à supprimer cette inflammation. Les chercheurs ne savent pas avec certitude pourquoi l’inflammation chronique se produit chez les personnes séropositives suivant une TAR, mais ils soupçonnent que le problème est attribuable à au moins l’un des facteurs suivants :
Des chercheurs de l’Université de Rome (Italie) et d’Atlanta (États-Unis) ont proposé l’exercice physique comme méthode pour réduire potentiellement l’inflammation et l’activation immunitaire chez les personnes vivant avec le VIH.
L’incitation à explorer les effets de l’exercice vient de scientifiques de l’Université Harvard qui ont souligné les tendances suivantes parmi les personnes séronégatives :
Même si une personne n’est pas obèse, la recherche sur l’inflammation liée à l’obésité souligne l’existence d’un lien antérieurement sous-estimé entre le système immunitaire et le métabolisme.
De nombreuses études sur l’exercice ont été menées auprès de personnes séronégatives, et les chercheurs ont découvert que l’activité physique procurait de nombreux bienfaits, y compris la réduction du risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.
Les études menées auprès de personnes séronégatives qui ne faisaient pas d’exercice ont révélé que celles-ci étaient plus à risque de présenter une inflammation chronique de faible grade. Le problème de l’inflammation se produit parce que de nombreuses personnes sédentaires ont tendance à accumuler de la graisse dans les régions profondes de l’abdomen. Cette graisse viscérale enveloppe les organes vitaux et produit des hormones et des signaux chimiques qui favorisent l’apparition de l’inflammation. Les hormones et les signaux chimiques produits par la graisse viscérale nuisent également au système immunitaire.
Des chercheurs œuvrant dans plusieurs centres autour du monde ont récemment étudié l’impact de l’exercice sur des personnes vivant avec le VIH. Nous en résumons les résultats ci-dessous.
Des chercheurs de l’Université de Bahia ont mené une étude randomisée et contrôlée de six mois auprès de 63 participants séropositifs. L’équipe a prescrit l’une des interventions suivantes aux participants :
À la fin de l’étude, les évaluations révélaient une baisse des mesures suivantes chez les participants qui faisaient régulièrement de l’exercice :
Ces mêmes participants ont connu des gains par rapport aux mesures suivantes :
Des chercheurs de l’Alfred Hospital de Melbourne ont mené une étude randomisée et contrôlée de six mois auprès de 35 hommes séropositifs qui ont reçu l’une des interventions suivantes :
Comme cela s’était produit lors d’autres études, les participants qui recevaient des séances d’entraînement supervisées ont connu des améliorations sur le plan de la santé cardiovasculaire, de la qualité de vie et de la fonction cognitive.
Certaines personnes séropositives connaissent des pannes d’énergie ou se fatiguent très facilement. Pour ces personnes, il est possible qu’un programme de marche rapide convienne mieux. Des chercheurs de Milan ont recruté 59 personnes séropositives et leur ont assigné l’une des interventions suivantes pour une période de 12 semaines :
À la fin de l’étude, tous les participants présentaient une réduction statistiquement significative de leur cholestérol total, de leur mauvais cholestérol (LDL-C) et de leur tour de taille.
Les taux de protéines sanguines associées à l’activation immunitaire ont également diminué de façon significative, y compris les suivantes :
Ces résultats révèlent que même une quantité modeste d’activité physique a un effet bénéfique sur l’inflammation.
Les personnes qui font régulièrement de l’exercice affirment qu’elles éprouvent un sentiment de bien-être voire d’euphorie après l’activité. Selon les chercheurs, il est probable que ce résultat est attribuable aux propriétés suivantes, entre autres :
À la lumière de ces études et d’autres, de plus en plus de chercheurs se prononcent en faveur de la prescription de programmes d’exercices aux personnes séropositives afin qu’elles puissent bénéficier d’un meilleur conditionnement physique, d’une bonne qualité de vie, d’un sentiment de bien-être global et d’une réduction de l’inflammation.
Des essais cliniques à long terme sont nécessaires pour évaluer les effets de l’exercice et d’autres interventions sur la santé générale des personnes séropositives, ainsi que sur les mesures de l’inflammation.
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :