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Des chercheurs allemands ont mené une étude randomisée, contrôlée contre placebo, sur la supplémentation en vitamine D3 chez des personnes en surpoids qui participaient à un programme d'amaigrissement structuré de 12 mois. Ils ont trouvé que la prise quotidienne de 3 333 UI n'avait pas d'impact sur la perte de poids. Toutefois, des baisses faibles, mais statistiquement significatives des taux de triglycérides et de la cytokine TNF-alpha se sont produites dans le sang des personnes recevant de la vitamine D3. On a également constaté une augmentation faible (+5 %), mais statistiquement significative des taux de mauvais cholestérol (LDL-C) chez les personnes recevant de la vitamine D3. Chose surprenante, une augmentation faible, mais statistiquement significative du taux de testostérone a été observée chez les hommes recevant de la vitamine D3.
Deux cents personnes séronégatives en surpoids et en bonne santé ont été recrutées pour le programme d'amaigrissement. Dans le cadre de celui-ci, les participants recevaient de l'instruction concernant la nutrition et les saines habitudes alimentaires, ainsi que des sessions hebdomadaires de counseling avec une nutritionniste pendant les six premiers mois de l'étude. La moitié des participants a reçu de la vitamine D3 à raison de 3 333 UI par jour pendant 12 mois consécutifs; l'autre moitié a reçu un placebo. Des évaluations de laboratoire exhaustives ont été effectuées pour mesurer les taux de testostérone chez un sous-groupe de 54 hommes, dont 31 recevaient de la vitamine D et 23, le placebo. Notre rapport porte spécifiquement sur ces 54 hommes.
L'âge moyen des hommes était de 48 ans et la moitié d'entre eux fumaient du tabac. Avant la randomisation, les taux de vitamine D, soit 30 nmol/litre environ, laissaient soupçonner des carences.
En moyenne, les hommes ont perdu 6 kg sur une période d'un an.
Chez les hommes recevant de la vitamine D, les taux de celle-ci ont augmenté jusqu'à 86 nmol/litre.
Avant de présenter d'autres résultats concernant la testostérone, il faut fournir quelques renseignements de base.
Chez les hommes adultes, la testostérone est fabriquée majoritairement (95 %) par les testicules, à raison de 3 mg à 10 mg par jour. Le reste est produit par les glandes surrénales.
Dans le sang, la testostérone se lie à deux protéines :
En théorie, seule la testostérone qui s'est libérée de ces protéines peut être utilisée par les tissus. Aux fins des tests de laboratoire, on appelle cette testostérone non liée la testostérone « libre ».
Les résultats des analyses sanguines de la testostérone s'expriment généralement comme suit :
Les valeurs de référence pour la testostérone varient selon le laboratoire, et les taux de cette hormone ont tendance à baisser avec l'âge.
Les taux de testostérone diminuent souvent aussi en présence d'infections chroniques comme le VIH et d'affections inflammatoires comme le cancer et les maladies rénales ou pulmonaires graves. Certains médicaments et substances peuvent également causer une baisse du taux de cholestérol, y compris les suivants :
Lors d'évaluations différentes, les participants recevant de la vitamine D ont connu des augmentations faibles, mais statistiquement significatives de leurs taux de testostérone, comparativement aux hommes sous placebo. À titre d'exemple, mentionnons des augmentations de 3 nmol/litre à 13.4 nmol/litre des taux de testostérone totale après 12 mois. Des tendances semblables ont été observées en ce qui a trait à la testostérone libre et à la testostérone biodisponible.
Plusieurs résultats de recherche laissent croire que la vitamine D aurait joué un rôle dans l'augmentation des taux de testostérone durant cette étude. Il est important de tenir compte de ces résultats, car cette étude avait pour objectif principal d'évaluer la perte de poids et non les changements dans les taux de testostérone. De plus, le nombre d'hommes figurant dans cette sous-étude était relativement faible. Voici quelques trouvailles de la recherche qui pourraient étayer les résultats de cette étude en ce qui concerne la vitamine D :
L'ensemble de ces résultats de recherches antérieures et ceux de la présente étude allemande portent à croire que la vitamine D pourrait avoir un impact modeste sur les taux de testostérone chez les hommes. Compte tenu des bémols déjà mentionnés, les résultats de la présente étude ne peuvent être considérés comme définitifs, mais seulement comme des possibilités. De plus, comme les chercheurs n'ont pas évalué de facteurs influencés par la testostérone, tels que la pulsion sexuelle, l'humeur ou la force musculaire, la signification clinique des changements dans les taux de testostérone n'est pas claire.
Il reste que les résultats de la présente étude sont intrigants et doivent être confirmés par un essai clinique randomisé de grande envergure.
—Sean R. Hosein
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