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Pour les consommateurs de drogues injectables, l’un des meilleurs moyens d’éviter l’infection par des maladies transmissibles par le sang, comme l’hépatite C, consiste à utiliser du matériel neuf et stérilisé pour chaque injection. Il s’agit de ne jamais réutiliser le matériel suivant :
Le terme « réutiliser » veut dire emprunter, prêter, donner, acheter, vendre, partager, recevoir ou prendre n’importe quel article dont une autre personne s’est déjà servie. Certaines personnes ont du mal à voir un lien possible entre les mots « risque » et « partager », ou lorsqu’elles réutilisent le matériel d’un partenaire sexuel habituel (son chum ou sa blonde, par exemple). Cependant, le risque est toujours omniprésent.
Le virus de l’hépatite C peut survivre pendant au moins quatre jours en dehors du corps humain. Selon certaines conditions, le virus est même capable de survivre durant des semaines — par exemple, dans du sang collecté à l’intérieur d’une aiguille ou d’une seringue lors d’une injection. Puisqu’il suffit d’une quantité infime de sang pour transmettre une infection à une autre personne, il y a possibilité d’infection même si aucune trace de sang n’est visible. Les surfaces sur lesquelles on prépare sa drogue et son matériel d’injection, ou tout instrument destiné à l’injection peuvent aussi être contaminés par des quantités microscopiques de sang. Le matériel usagé est aussi susceptible de causer plus d’abcès que le matériel neuf et stérile.
Les renseignements suivants sur la réduction des méfaits sont fournis dans l’intérêt public. Ils ne consistent ni à encourager ni à cautionner la consommation ou la possession de drogues illicites. Ils visent à aider les gens à faire des choix plus sûrs en matière de consommation de drogue, dans le but de réduire la propagation de l’hépatite C et du VIH.
Prévention de l’hépatite C et injection de drogue à long terme
De nombreuses personnes qui s’injectent de la drogue à long terme parviennent à rester en bonne santé et à éviter l’infection de l’hépatite C. Cela dépend souvent d’une combinaison de facteurs : la pratique de routines personnalisées pour l’injection plus sécuritaire, le soutien environnemental et la chance pure. Selon les personnes, la pratique de routines personnalisées pour l’injection plus sécuritaire peut prendre plus ou moins de temps. Afin d’éviter de partager ou de perdre son matériel, on peut par exemple s’assurer d’avoir son endroit personnel pour s’injecter dans un contexte de groupe, éviter les lieux où les gens ont l’habitude de partager la drogue, ou bien ne s’injecter qu’avec des personnes connues. |
Les personnes qui s’injectent de la drogue sont encouragées à prendre des mesures pour réduire leurs risques de contracter ou de transmettre l’hépatite C au cas où elles seraient déjà infectées. On peut répartir ces mesures en cinq étapes distinctes : la planification, la préparation du matériel, la préparation/mélange de la drogue, l’injection et le nettoyage. Pour obtenir le matériel distribué dans les trousses d’injection sécuritaire, on peut s’adresser à son programme d’échange de seringues local.
Comment adapter les étapesIl ne faut pas oublier que la réduction des méfaits consiste en une approche pratique et axée sur le client! En tenant compte du contexte de vie de chaque individu, il est avisé de considérer en premier lieu son comportement positif et ensuite les mesures raisonnables et adaptées en ce qui concerne l’injection plus sécuritaire. Quelles sont les meilleures mesures pour chaque cas particulier? Quelles sont les priorités? L’injection en groupe et l’injection en période de sevrage (« être en manque ») sont deux situations à risque qui exigent d’adapter les étapes afin d’éviter ou de gérer les problèmes qui compromettent l’injection sécuritaire. Cliquez sur chaque cas de situation pour en savoir plus. L’injection plus sécuritaire au sein d’un groupeLorsqu’une personne s’injecte de la drogue dans le cadre d’un groupe, elle peut réduire les risques de partager accidentellement son matériel avec d’autres personnes en le marquant pour le reconnaître. Voici quelques idées pour marquer le matériel :
La division de la drogueDans le cas où la drogue est partagée par deux personnes ou plus, l’option la plus sécuritaire est de diviser la drogue en poudre durant l’étape de préparation. Chaque personne peut ensuite utiliser son propre matériel pour la cuire et l’injecter. Dans le cas où la drogue à partager n’est pas divisée à l’avance, les autres options sont les techniques de remplissage de la seringue par l'embout ou par l’arrière (piggybacking). Cela consiste à aspirer toute la solution de drogue dans une seule seringue et ensuite, de l’injecter dans d’autres seringues soit sur l’embout où se trouve l’aiguille (frontloading), soit sur l’arrière où se trouve le piston (backloading). Dans le cas où la drogue est partagée par deux personnes ou plus, l’option la plus sécuritaire est de diviser la drogue en poudre durant l’étape de préparation. Chaque personne peut ensuite utiliser son propre matériel pour la cuire et l’injecter.
Les techniques de frontloading et backloading ne sont pas aussi sécuritaires que de diviser la drogue en poudre, car il est quasiment impossible de savoir si le matériel d’une autre personne est stérile. Cependant, ces pratiques sont plus sécuritaires que l’utilisation d’une seule seringue par plusieurs personnes. L’injection plus sécuritaire et le sevrageLes personnes qui s’injectent régulièrement de la drogue afin d’éviter le sevrage et qui se retrouvent à court d’argent pour acheter leur drogue risquent de connaître des périodes de sevrage forcé (« être en manque »). Les effets du sevrage sur le plan physique et psychologique compromettent la sécurité de l’injection. Par exemple, une personne en manque aura plus tendance à s’injecter de façon hâtive et à partager le matériel dans un lieu non sécuritaire. Vous pouvez réduire les risques en prévoyant d’éviter ou de faire face à une période de sevrage forcé. Voici quelques stratégies à suivre pour la réduction des méfaits :
Il est recommandé de partager ces conseils avec les personnes qui s’injectent de la drogue. |
Afin de réduire les risques de contracter ou de propager l’hépatite C ou d’autres méfaits liés à l’injection de drogue, il est très important de planifier et de préparer les injections. Voici les deux étapes à planifier :
1. Comment s’injecter : savoir comment préparer et injecter sa drogue permet aux individus de mieux contrôler leurs décisions concernant l’injection plus sécuritaire de drogue et prévenir l’infection de l’hépatite C et du VIH. Cela concerne particulièrement les femmes et les jeunes qui ont tendance à dépendre d’autres personnes pour recevoir une injection. Les gens peuvent apprendre comment s’injecter de façon sécuritaire en discutant avec un travailleur spécialisé dans la réduction des méfaits.
Il est aussi très important pour les nouveaux utilisateurs de drogue – quels que soient l’âge et le sexe – d’apprendre comment préparer et s’injecter de la drogue de façon sécuritaire. De nombreux cas d’hépatite C sont signalés parmi les nouveaux utilisateurs de drogue. La cause est en partie due au fait que ces derniers ne sont pas au courant des risques d’infection ou des étapes à suivre pour s’injecter de manière plus sécuritaire.
2. Le matériel nécessaire : en s’assurant de stocker à l’avance tout le matériel neuf dont il a besoin, un utilisateur pourra éviter d’emprunter ou de partager du matériel utilisé. Les programmes d’échange de seringues distribuent gratuitement du matériel neuf et stérile; selon les régions, le matériel disponible peut varier, mais devrait inclure :
On doit encourager les consommateurs à utiliser du matériel neuf pour chaque injection. Dans les cas où il n’y a aucune possibilité d’accès à un programme d’échange de seringues, on peut trouver la plupart des articles dans une pharmacie locale. Pour les personnes qui sont dans l’impossibilité d’avoir accès à du matériel neuf pour des raisons financières ou autres, mais qui désirent réduire les risques de contracter l’hépatite C ou le VIH, il est possible de nettoyer le matériel entre chaque injection, mais il ne faut jamais le partager avec d’autres personnes. L’eau de Javel ne tue pas le virus de l’hépatite C. (Pour obtenir de l’information sur le nettoyage des aiguilles et autre matériel d’injection, consulter le FAQ Quand puis-je utiliser de l'eau de Javel contre l'hépatite C?)
Les aiguilles et seringues sont toutes différentes. Ce point est particulièrement important en ce qui a trait à la transmission de l’hépatite C.
Le choix du matériel utilisé dépend de facteurs tels que la préférence personnelle, le type de drogue, l’état des veines de l’utilisateur, ou tout simplement ce qui est disponible. Il ne faut pas perdre de vue le fait que certains consommateurs n’ont aucun choix en regard du matériel qui est disponible dans leur région.
1. Pour s’injecter de la drogue, certains lieux sont plus sûrs que d’autres. Il est préférable de trouver un endroit sec, bien éclairé et muni d’eau courante, où il est possible de se laver les mains. Ceci aidera à réduire les risques d’infection. Le lieu idéal est un endroit où il n’y aura pas d’interruption, en particulier de la part de la police, et où les personnes peuvent prendre leur temps pour s’injecter tranquillement et de façon sécuritaire, et pour nettoyer ensuite.
2. Il faut laver la surface de travail avec du savon et de l’eau ou la couvrir d’un morceau de papier journal neuf pour créer une surface de travail propre qui servira à préparer le matériel.
3. Tout le matériel doit être à portée de main.
1. On doit dissoudre intégralement la drogue afin d’empêcher les particules insolubles d’entrer dans le sang et de causer des problèmes de santé tels que la talcose pulmonaire ou « poumon de craie ». Pour faciliter la dissolution de la drogue, on peut ajouter de l’eau stérile au réchaud.
2. L’application de chaleur facilitera la dissolution complète de la drogue et réduira le risque des complications liées à l’injection de particules non dissoutes.
3. Après avoir ajouté un nouveau filtre stérile au réchaud, on se sert d’une seringue neuve pour aspirer le liquide à travers le filtre. Cela permet de réduire encore le nombre de particules non dissoutes susceptibles d’entrer dans la circulation sanguine.
4. Pour prévenir les embolies – complications médicales rares qui se produisent lorsqu’il y a de l’air ou du gaz dans le sang –, les bulles d’air doivent être expulsées de la seringue de la façon suivante :
1. On doit laver le site d’injection avec un tampon alcoolisé ou de l’eau savonneuse afin d’empêcher que la saleté, des bactéries ou d’autres germes se trouvant sur la peau ne soient poussés dans la veine par l’aiguille.
2. La prochaine étape du processus d’injection consiste à trouver une veine.
3. L’aiguille doit être placée biseau vers le haut (le trou orienté vers le plafond) et à un angle de 35 degrés environ par rapport à la surface de la peau. Afin de réduire les dommages à la veine, on la fait pénétrer lentement dans celle-ci en suivant la direction du flux sanguin, c’est-à-dire vers le cœur.
4. Pour s’assurer que l’aiguille se trouve dans la veine, on peut tirer doucement sur le piston afin de faire monter un peu de sang dans la seringue (flagging). Si l’on rate la veine durant l’injection, un abcès est susceptible de se former et la drogue risque de ne pas avoir l’effet souhaité. Cela dépend toutefois de la substance consommée. S’injecter dans les artères causera une douleur intense et une enflure dans les membres et a le potentiel de causer une grande perte de sang ainsi que de gâcher la drogue qui n’aura alors pas l’effet souhaité.
5. Une fois que la personne est certaine que l’aiguille est bien dans la veine, elle doit desserrer le garrot et appuyer lentement sur le piston afin d’injecter la drogue.
6. Afin de réduire le risque d’endommager la veine, on doit sortir doucement l’aiguille en la tenant au même angle que lors de l’insertion. Pour arrêter le saignement, on exercera de la pression sur le site pendant quelques minutes avec un morceau de gaze sec et propre, un mouchoir ou de la ouate. Puisque l’alcool empêche le sang de coaguler, les tampons alcoolisés sont déconseillés.
1. En jetant au rebus tout le matériel utilisé, y compris les aiguilles et les filtres, vous éviterez que d’autres personnes entrent en contact avec du matériel contaminé. Cela réduira les risques de contracter l’hépatite C et d’autres infections transmissibles par le sang, ainsi que le risque de développer des abcès.
2. Étant donné que le virus de l'hépatite C est capable de survivre sur les surfaces pendant plusieurs jours, l’étape finale du nettoyage consiste à se laver les mains, ainsi que la surface de travail avec de l’eau et du savon. Si l’on a utilisé un morceau de papier journal ou d’autre papier pendant l’injection, il faut le jeter.