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Le VPH, la dysplasie anale et le cancer de l’anus

Sommaire

Le cancer de l’anus s’installe généralement sur une période de plusieurs années, et prend initialement la forme d’un état précancéreux appelé dysplasie anale.

La dysplasie anale survient lorsque des amas de cellules anormales forment des lésions dans la muqueuse (paroi humide) du canal anal (entre l’anus et le rectum). Ces lésions peuvent également se former juste à l’extérieur de l’orifice du rectum.

Un virus sexuellement transmissible appelé virus du papillome humain (VPH) est à l’origine de la plupart des cas de dysplasie anale et de cancer de l’anus. Il existe différents types de VPH. Seuls certains types de VPH peuvent provoquer une dysplasie anale et un cancer de l’anus.

Les tests de dépistage permettent parfois de déceler une dysplasie anale. Si elle est traitée à temps, il y a moins de risques que la dysplasie évolue en cancer de l’anus. Les traitements consistent à retirer les lésions avant qu’elles ne deviennent cancéreuses.

Le cancer de l’anus est généralement traité au moyen d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie ou d’une intervention chirurgicale : il s’agit d’éliminer le cancer, de ralentir sa croissance ou d’empêcher qu’il se propage.

Les personnes vivant avec le VIH sont plus susceptibles de présenter un cancer de l’anus.

Plusieurs vaccins permettent de prévenir la contraction des types les plus courants de VPH susceptibles d’entraîner un cancer de l’anus.

L’utilisation systématique et adéquate du condom permet de réduire, mais pas d’éliminer, le risque de contracter ou de transmettre le VPH.

L’abandon du tabagisme est un moyen de réduire le risque de dysplasie anale et de cancer de l’anus.

Le fait d’effectuer régulièrement un frottis anal de type PAP et un toucher rectal permettrait de détecter une dysplasie anale ou un cancer de l’anus à leur stade initial, ce qui améliore les résultats du traitement.

À propos de nos mots – CATIE s’engage à utiliser un langage pertinent qui parle à tout le monde. Les gens emploient des termes différents pour décrire leurs organes génitaux. Dans ce texte, nous utilisons des termes médicaux comme vagin et pénis pour décrire les organes génitaux. Les personnes cisgenresi se reconnaissent souvent dans ces termes. Certaines personnes transgenresii utilisent d’autres termes, tels que trou frontal et « strap-on » sans ceinture. CATIE reconnaît et respecte le fait que les gens utilisent les mots avec lesquels ils sont le plus à l’aise.

Des messages clés concernant le VPH, la dysplasie anale et le cancer de l’anus destinés aux client·e·s sont disponibles ici.

Que signifient VPH, dysplasie anale et cancer de l’anus?

Le cancer de l’anus prend d’abord la forme d’un état précancéreux appelé dysplasie anale (anomalies des cellules) dans la muqueuse (paroi humide) du canal anal (région qui relie l’anus au rectum). Ces cellules anormales se regroupent et forment des zones de tissu anormal appelées lésions. Avec le temps, ces lésions peuvent devenir cancéreuses.

Certaines lésions apparaissent, puis se résorbent ou disparaissent; d’autres lésions réapparaissent après avoir disparu; d’autres encore demeurent en place sans évoluer ou passent d’un stade de gravité peu élevé à élevé et peuvent alors évoluer en cancer. Le cancer de l’anus survient lorsque les cellules de l’anus ou du canal anal se développent et se multiplient de manière incontrôlée, se propagent dans les tissus environnants et les endommagent1–4.

Quelles sont les causes de la dysplasie anale et du cancer de l’anus?

Un virus sexuellement transmissible appelé virus du papillome humain (VPH) est à l’origine de presque tous les cas de dysplasie anale et de cancer de l’anus. Le VPH est donc le principal facteur de risque de cancer de l’anus.

Certains types de VPH peuvent se transmettre par voie sexuelle, par les sécrétions corporelles telles que le sperme et les sécrétions vaginales. Le VPH peut également se transmettre par contact cutané (p. ex., entre les organes génitaux), même en l’absence de sécrétions corporelles.

Seuls certains types de VPH peuvent provoquer une dysplasie anale et un cancer de l’anus. Les VPH de types 16 et 18, en particulier, sont à l’origine de la plupart des cas de cancer de l’anus ainsi que du cancer du col utérin. D’autres types peuvent entraîner l’apparition de verrues sur, dans ou autour de l’anus ou des organes génitaux (verrues anogénitales).

La plupart des personnes sexuellement actives contractent le VPH à un moment ou à un autre de leur vie. Dans la plupart des cas, une infection par le VPH disparaît d’elle-même de l’organisme sans causer de problèmes de santé. Toutefois, cela ne met pas la personne en question à l’abri de futures infections par d’autres types de VPH.

Le VPH peut provoquer un cancer notamment en perturbant les mécanismes par lesquels l’organisme prévient l’apparition de cette maladie. Le corps humain produit des cellules qui fabriquent des protéines qui aident à prévenir la dysplasie et le cancer. Dans certains cas, le VPH peut bloquer la production de ces protéines1,5–9.

Qui est à risque?

Toute personne sexuellement active peut contracter le VPH, y compris les types qui causent le cancer de l’anus. 

Le VPH peut se transmettre durant les relations sexuelles vaginales, anales et buccales (bouche sur le pénis, bouche sur le vagin). Il peut également se transmettre par contact entre la bouche et l’anus (rimming) et le partage des jouets sexuels.

Les relations sexuelles anales réceptives peuvent augmenter le risque de cancer de l’anus ultérieurement, car elles augmentent le risque de contracter une infection par le VPH dans ou autour de l’anus.

D’autres facteurs peuvent favoriser la dysplasie anale et le cancer de l’anus en présence du VPH.

Les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont plus exposées au risque de dysplasie anale et de cancer de l’anus. C’est le cas des personnes vivant avec le VIH.

D’autres facteurs de risque importants de dysplasie anale et de cancer de l’anus sont le tabagisme, les alimentations pauvres en fruits et en légumes, l’âge supérieur à 50 ans et les antécédents d’autres infections transmissibles sexuellement.

Les symptômes ou les antécédents d’autres affections liées au VPH, comme le cancer du col utérin, peuvent également être révélateurs d’un risque de cancer de l’anus, car les types de VPH à l’origine de ces affections peuvent aussi provoquer le cancer de l’anus.

Les personnes vivant avec le VIH sont plus susceptibles de contracter une infection par le VPH et de présenter des lésions précancéreuses. Leur taux de cancer de l’anus est également plus élevé, en particulier chez des hommes gais, bisexuels et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (hommes gbHARSAH) vivant avec le VIH. Les hommes gbHARSAH vivant avec le VIH qui ont aussi des antécédents d’infection par l’hépatite B peuvent présenter un risque encore plus élevé de cancer de l’anus1,7,8,10–13.

Symptômes

Les personnes atteintes de dysplasie anale ne présentent souvent aucun symptôme apparent avant que la dysplasie devienne assez avancée ou qu’elle évolue en cancer de l’anus. Le cancer de l’anus à un stade initial peut lui aussi ne s’accompagner d’aucun signe ou symptôme. Dans les cas de cancer de l’anus à un stade plus avancé, le saignement anal est le symptôme le plus fréquent et habituellement le premier. Le sang peut être visible dans les selles (caca). La quantité de sang peut être très faible. Parmi les autres symptômes possibles, notons des masses autour de l’anus ou de l’aine, des écoulements anormaux de l’anus ou des changements dans les habitudes intestinales (selles étroites, constipation ou diarrhée). Étant donné que tous les symptômes ne sont pas propres au cancer de l’anus, ils peuvent être pris pour les signes d’autres affections.

La présence de verrues anogénitales peut justifier un dépistage de la dysplasie anale ou du cancer de l’anus. Même si les verrues anogénitales et le cancer de l’anus sont causés par des types différents de VPH, les personnes porteuses du ou des types à l’origine des verrues anogénitales sont plus susceptibles d’être également porteuses du ou des types à l’origine du cancer de l’anus. Les verrues anogénitales se présentent généralement sous la forme d’un ensemble de bosses ou d’excroissances ressemblant à de petits choux-fleurs. Elles peuvent être facilement visibles si elles sont situées dans, sur ou autour du vagin ou de l’anus. Il se peut que la présence de verrues sur le col de l’utérus ou dans le canal anal ne soit décelée qu’à l’occasion d’un examen interne1,2,6,14,15.

Apparition du cancer de l’anus

Les cellules anormales qui apparaissent du fait d’une dysplasie anale peuvent évoluer à terme en cancer de l’anus, en particulier si elles ne sont pas décelées et traitées au stade initial. La dysplasie anale étant difficile à détecter pendant un examen de dépistage périodique, il arrive qu’elle ne soit pas diagnostiquée avant de se transformer en cancer de l’anus.

Si le cancer s’est propagé en profondeur dans les tissus du canal anal ou du rectum, l’ablation du cancer ou la prévention de sa propagation peut empêcher les intestins de fonctionner normalement.

Si le cancer de l’anus n’est pas diagnostiqué et traité à un stade initial, le cancer est plus susceptible de se propager dans d’autres parties de l’organisme. Des traitements plus agressifs peuvent alors s’imposer1,5,6.

Tests de dépistage et diagnostic

Des examens médicaux périodiques comprenant des examens de l’anus par des professionnel·le·s de la santé peuvent faciliter la détection des cancers aux stades initiaux. Ces examens périodiques comprennent le toucher ano-rectal visant à détecter les tumeurs (masses possiblement cancéreuses) dans le canal anal. En général, le toucher ano-rectal ne permet pas de détecter une dysplasie anale. Un toucher ano-rectal annuel peut être utile chez les hommes gbHARSAH vivant avec le VIH et chez les hommes gbHARSAH ayant des relations sexuelles anales réceptives (bottom). L’ASPC recommande le toucher ano-rectal pour les personnes vivant avec le VIH qui présentent des verrues anogénitales.

Un autre type d’examen, appelé anuscopie, permet de détecter la dysplasie anale. L’anuscopie est une inspection visuelle du canal anal à l’aide d’un dispositif appelé anuscope. L’anuscope est un petit tube en plastique muni d’une lumière à son extrémité, introduit à quelques centimètres dans le canal anal pour rechercher des lésions. Pour que l’examen soit le moins désagréable possible, un lubrifiant est appliqué avant l’introduction de l’anuscope.

Il existe un type particulier d’anuscopie appelée anuscopie à haute résolution (AHR), qui permet de mieux détecter les dysplasies anales. L’effet grossissant de l’AHR permet d’obtenir des images plus détaillées de la muqueuse. Avant une AHR, l’application préalable d’une fine couche de vinaigre dilué sur la muqueuse, puis d’iode, permet de rehausser les lésions et de mettre en évidence les zones anormales ou précancéreuses.

Pendant une AHR, une biopsie (prélèvement d’un échantillon de tissu) peut être effectuée sur une zone anormale à l’aide de pinces fines. L’échantillon de tissu est ensuite examiné en laboratoire pour déterminer s’il s’agit d’une lésion de haut grade. L’examen est rarement douloureux. Aucune préparation intestinale n’est nécessaire avant cet examen. L’inconvénient de l’AHR est qu’elle n’est pas très répandue. Elle doit être réalisée par un·e prestataire de soins de santé formé·e et spécialisé·e.

Un autre test, beaucoup plus accessible, appelé frottis anal de type PAP, peut être utile comme outil de dépistage de la dysplasie anale. Le frottis anal de type PAP prend environ cinq minutes. Il consiste à prélever des cellules sur un écouvillon introduit dans l’anus et de les examiner au microscope.

L’un des inconvénients du frottis anal de type PAP est que souvent, il ne permet pas de diagnostiquer le bon degré de dysplasie (faible grade ou grade élevé). Ces frottis sont également associés à un taux élevé de faux-négatifs (c’est-à-dire que le résultat du test indique qu’une personne n’est pas atteinte d’une maladie alors qu’elle l’est en réalité) dans les groupes exposés au risque le plus élevé. Les taux de faux-négatifs des frottis anaux de type PAP peuvent être particulièrement élevés chez les hommes gbHARSAH vivant avec le VIH. Il serait donc utile, aux fins d’un test de dépistage, de jumeler le frottis anal de type PAP à une AHR (si elle est disponible).

Les examens de tomodensitométrie (TDM) ou d’imagerie par résonance magnétique (IRM) ne permettent pas de détecter la dysplasie anale, mais peuvent détecter un cancer de l’anus. D’autres examens tels que la sigmoïdoscopie et la coloscopie ne permettent pas d’examiner correctement le canal anal. Une coloscopie ne permet pas toujours de dépister un cancer de l’anus, car certains cancers de l’anus ne siègent pas juste à l’extérieur du canal anal (dans la zone périanale). Ces cancers peuvent être observés lorsque le médecin écarte les fesses du patient. Une biopsie de la peau périanale permet de confirmer le diagnostic1,6,12,16–19.

Notification de l’infection aux partenaires

Le VPH n’est pas une infection à déclaration obligatoire au Canada. Cela veut dire que l’infection ne doit pas forcément être signalée aux autorités de la santé publique lorsqu’elle est confirmée par une clinique, un·e professionnel·le de la santé ou un laboratoire. La notification de l’infection aux partenaires n’est pas une mesure de santé publique obligatoire dans le cas du VPH, contrairement au diagnostic de chlamydiose, de gonorrhée, de syphilis ou de VIH20.

Traitement 

L’infection par le VPH elle-même n’est pas traitable, mais le système immunitaire réussit à éliminer la plus grande partie de ces virus. Il existe divers traitements contre la dysplasie anale et le cancer de l’anus. Les traitements varient selon la gravité, la zone affectée, la taille des lésions et de l’éventuelle propagation du cancer dans d’autres parties du corps.

La dysplasie anale peut être traitée de plusieurs façons :

  • La cryothérapie consiste à détruire la lésion par l’application thérapeutique du froid. Cette intervention peut être réalisée au cabinet du médecin. Elle peut entraîner des sensations désagréables ou des douleurs.
  • Le traitement au laser consiste à détruire la lésion à l’aide d’un faisceau intense de lumière infrarouge. Cette intervention est souvent réalisée dans une clinique de chirurgie ambulatoire. Elle peut être désagréable et provoquer l’apparition ultérieure de légers saignements. 
  • Bistouri électrique (diathermique) : Destruction de la lésion par la chaleur provenant d’un courant électrique appliqué à l’aide d’une électrode. Les tissus morts sont ensuite éliminés à l’aide de pinces par une technique de brossage délicat.
  • Acide trichloroacétique (ATC) : Traitement de la lésion par contact avec un coton imbibé d’acide. Cette méthode est simple et indolore, mais au moins quatre traitements, étalés sur plusieurs semaines, peuvent être nécessaires.
  • Intervention chirurgicale : Ablation de la lésion par un chirurgien. L’intervention chirurgicale peut également consister à retirer une partie de la muqueuse du canal anal.
  • Attente sous surveillance : Parfois, la dysplasie anale s’est trop propagée pour pouvoir être retirée sans endommager l’anus. Dans ce cas, les professionnel·le·s de la santé peuvent se contenter de la surveiller pendant des mois ou des années. Si un cancer apparaît, il peut être traité très tôt et donner de bons résultats.
  • Traitements topiques : Un médicament appelé imiquimod est parfois prescrit sous forme de crème. L’application régulière de ce médicament sur la zone affectée peut aider le système immunitaire à attaquer les lésions. Un médicament anticancéreux appelé fluoro-uracile peut également être prescrit sous forme de crème.

En cas de cancer, le traitement peut inclure une intervention chirurgicale, une chimiothérapie, une radiothérapie ou une association de ces traitements. 

Une intervention chirurgicale appelée « exérèse locale » peut être réalisée pour enlever les petites tumeurs à leur stade initial. Si le cancer est de petite taille, cette exérèse peut suffire à elle seule. Si le cancer s’est déjà propagé plus en profondeur dans les tissus, toute tentative d’ablation du cancer peut affecter le fonctionnement de l’anus (qui aide à réguler l’élimination des selles). Dans ce cas, l’anus et une partie du rectum sont enlevés et les selles sont évacuées par un sac fixé à l’abdomen (cette intervention est appelée colostomie).

Il est important de diagnostiquer et de traiter le cancer de l’anus à son stade initial, car les formes avancées augmentent le risque de propagation du cancer à d’autres parties du corps3,6,12,14,21,22.

Qu’en est-il du VIH? 

Le VIH affaiblit le système immunitaire, ce qui peut rendre la personne qui en est porteuse plus vulnérable à certains cancers.

Un traitement efficace du VIH (également appelé traitement antirétroviral ou TAR) permet de réduire le risque de certains cancers. Toutefois, même en cas de traitement efficace du VIH, les personnes vivant avec le VIH sont exposées à un risque accru d’infection par le VPH, elles sont plus souvent porteuses de multiples types de VPH et sont plus exposées au risque de maladies liées au VPH, notamment à une évolution plus rapide vers le cancer. Par conséquent, les personnes vivant avec le VIH devraient bénéficier de soins périodiques, y compris des tests de dépistage des maladies liées au VPH, et pouvoir discuter avec un médecin ou un·e infirmier·ère de la possibilité de se faire vacciner contre le VPH si nécessaire1,23,24.

Prévention

Les vaccins contre le VPH sont aisément accessibles et très efficaces dans la prévention de certains types de VPH, notamment ceux qui sont le plus souvent à l’origine de la dysplasie anale et du cancer de l’anus.

Les vaccins n’immunisent pas contre les types de VPH déjà présents dans l’organisme, mais offrent une excellente protection contre les types de VPH auxquels on n’a pas encore été exposé.

Il est également important de se rappeler que même si on a reçu un de ces vaccins, on n’est protégé que contre les types de VPH cancérigènes contre lesquels le vaccin en question prémunit.

Différents vaccins prémunissent contre différents types de VPH. Bien que plusieurs vaccins soient approuvés pour la réduction du risque d’infection par le VPH (et de cancer apparenté) au Canada, le vaccin plus utilisé à l’heure actuelle réduit le risque d’infection par neuf types de VPH. Ce vaccin s’appelle Gardasil-9.

On estime qu’au Canada, la vaccination contre les types 16 et 18 du VPH peut prévenir entre 70 % et 84 % des cancers de l’anus et des organes génitaux.

Étant donné que les types de VPH à l’origine de la dysplasie anale et du cancer de l’anus se transmettent par voie sexuelle, les avantages de la prévention sont maximaux si la personne est vaccinée avant d’avoir eu ses premières relations sexuelles. Mais même si la personne est sexuellement active ou a déjà contracté une infection par le VPH, un vaccin peut la protéger contre les types de VPH qu’elle n’a pas encore contractés.

Les personnes vivant avec le VIH présentent un risque moindre d’infection par le VPH si elles sont vaccinées contre ce virus. Toutefois, on ne sait pas si la vaccination contre le VPH est aussi efficace chez les personnes vivant avec le VIH que chez les personnes qui ne vivent pas avec le VIH. 

Toutes les provinces et tous les territoires disposent de programmes de vaccination en milieu scolaire pour les jeunes, à partir de la quatrième et jusqu’à la septième année. Des programmes de « rattrapage » existent également dans toutes les provinces et tous les territoires pour les personnes qui n’ont pas été vaccinées dans le cadre des programmes scolaires, mais leur accessibilité varie en fonction de l’âge ou du sexe.

L’utilisation adéquate et systématique du condom pendant les relations sexuelles vaginales et anales pénétrantes peut réduire le risque de transmission du VPH, mais ne l’élimine pas entièrement. En effet, le VPH peut passer des zones cutanées non recouvertes par un condom à la peau du partenaire sexuel.

Il existe deux sortes de condoms. Le condom externe (parfois appelé condom « masculin ») est une gaine faite de polyuréthane, de latex ou de polyisoprène qui couvre le pénis pendant la relation sexuelle. Le condom interne (parfois appelé condom « féminin ») est une poche faite de polyuréthane ou d’un genre de latex synthétique appelé nitrile que l’on peut insérer dans le vagin ou le rectum. Il arrive que certains hommes trans découpent un condom ou une digue dentaire pour l’ajuster à leurs organes génitaux.

L’usage de condoms ou de digues dentaires peut réduire le risque de transmission du VPH pendant les relations sexuelles orales ou bucco-anales (anulingus ou rimming).

Lors du partage de jouets sexuels, l’utilisation d’un nouveau condom et le nettoyage des jouets entre chaque utilisation peuvent réduire le risque de transmission du VPH.

L’abandon ou la réduction du tabagisme permet de réduire le risque de dysplasie anale et de cancer de l’anus.

L’examen de dépistage des dysplasies anales peut favoriser la découverte d’une dysplasie à son stade initiale, de sorte qu’elle puisse être traitée avant que le cancer n’apparaisse1,23,25–29.

 

Notes

Cisgenre : personne dont l’identité de genre correspond au sexe qu’on lui a assigné à la naissance.

ii Trans : terme général décrivant des personnes aux identités et aux expressions de genre diverses qui ne se conforment pas aux idées stéréotypées de ce que signifie être une fille/femme ou un garçon/homme dans la société.

(Définitions tirées de Creating Authentic Spaces: A gender identity and gender expression toolkit to support the implementation of institutional and social change, publié par The 519, Toronto, Ontario.)

Crédits

Ce feuillet d’information a été créé en partenariat avec le Conseil d’information et d’éducation sexuelles du Canada (CIÉSCAN).

Ressources

Le condom pour la prévention de la transmission du VIH – Feuillet d’information

Guide pour une vie sexuelle plus sécuritaireRessource pour les client·e·s

Le sexe oralRessource pour les client·e·s

L'essentiel des ITS viralesRessource pour les client·e·s

Infections transmises sexuellementLivret (Agence de la santé publique du Canada - ASPC)

Références

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Auteur : Miller D

Traduction : Perez E

Publié : 2023