Le top 10 des nouvelles de 2017 en matière de VIH et d’hépatite C

 

Nous avons demandé à nos lecteurs et lectrices de voter pour la nouvelle la plus frappante en matière de VIH et d’hépatite C en 2017. Voici ce que vous avez dit :

10. La Colombie-Britannique publie les premières estimations des taux de diagnostic, de traitement et de guérison de l’hépatite C au Canada

Un élément clé de l’évaluation de la réponse canadienne à l’hépatite C consiste à mesurer nos progrès lors de chaque étape allant du diagnostic au traitement et à la guérison. On appelle souvent ces étapes la « cascade des soins », mais il n’existe pas encore d’estimations canadiennes de ces mesures. En 2017, des chercheurs de la Colombie-Britannique ont publié des estimations provinciales sur la cascade des soins, lesquelles constituent les premières données pertinentes sur les progrès accomplis au Canada quant au diagnostic, au traitement et à la guérison de l’hépatite C.

9. Un test rapide pour l’hépatite C est approuvé au Canada

En janvier 2017, Santé Canada a approuvé le premier test de dépistage rapide aux points de services pour l’hépatite C. Grâce à ce test, on peut effectuer les dépistages dans des endroits et des situations où un résultat rapide est nécessaire. Ce test constitue aussi un outil additionnel pour diagnostiquer les 44 % de personnes vivant avec l’hépatite C qui ne savent pas qu’elles sont infectées.

8. Les intervenants en réduction des méfaits prennent la barre dans la crise des surdoses au Canada

Pendant que la crise des surdoses s’emparait du pays cette année, les intervenants en réduction des méfaits ont saisi les rênes de la riposte canadienne en prenant des mesures concrètes dans leurs communautés afin de prévenir la mort des personnes qui utilisent des drogues. Qu’il s’agisse de l’organisation de la journée d’action nationale contre les surdoses ou de l’établissement de sites de prévention des surdoses non autorisés, les intervenants en réduction des méfaits ont pavé la voie alors que les gouvernements tardaient à agir.

7. Le Canada ne figure pas au nombre des 82 pays comptant un plan d’élimination de l’hépatite virale

Lors du Sommet mondial sur l’hépatite tenu cette année au Brésil, nous avons appris que 82 pays avaient déjà en place un plan d’élimination de l’hépatite virale et que le tiers d’entre eux étaient financés. Neuf pays sont en bonne voie d’atteindre les cibles d’élimination fixées l’année dernière lors de l’Assemblée mondiale de la santé. Le Canada n’a toujours pas de plan, malgré le fait d’avoir signé la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale.

6. Deux provinces vont de l’avant pour un traitement de l’hépatite C pour tous

Cette année, les négociations avec les gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada ont réussi à faire baisser le prix des nouveaux médicaments efficaces contre l’hépatite C, mettant ainsi fin à la pratique du « rationnement » du traitement pour les personnes atteintes de lésions hépatiques graves. L’Ontario et la Colombie-Britannique ont annoncé des plans pour lever les restrictions sur l’accès au traitement en 2018.

5. Premières lignes directrices pour les professionnels de la santé canadiens prescrivant des médicaments pour la prévention du VIH

Un groupe d’experts a publié les premières lignes directrices canadiennes à l’intention des cliniciens qui prescrivent des antirétroviraux pour prévenir le VIH avant une exposition (PrEP) ou après une exposition au virus (prophylaxie post-exposition ou PPE). Les lignes directrices visent à accroître l’accès à ces méthodes préventives hautement efficaces en proposant des critères pour reconnaître les personnes susceptibles d’en bénéficier, en offrant des conseils pratiques sur les soins et le suivi des patients et en décrivant les options posologiques et les médicaments recommandés, y compris l’option de la PrEP « à la demande » pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

4. Le premier médicament à guérir toutes les souches de l’hépatite C est ajouté aux régimes publics d’assurance médicaments du Canada

Des traitements pangénotypiques contre l’hépatite C ont été ajoutés aux régimes fédéraux et provinciaux d’assurance médicaments cette année, ce qui marque la première couverture canadienne de traitements pouvant guérir toutes les six souches du virus. Il sera maintenant plus facile de traiter tous les génotypes, y compris les souches difficiles à traiter de l’hépatite C qui sont plus courantes chez les immigrants et les nouveaux arrivants.

3. Le Canada prend du retard quant à l’atteinte des objectifs mondiaux de dépistage et de traitement du VIH

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a publié cette année des estimations du progrès réalisé par chaque pays quant à l’atteinte des cibles mondiales visant l’éradication du sida d’ici 2030. Les estimations indiquent que le Canada réussit bien à supprimer le virus chez les personnes déjà sous traitement, mais il prend du retard par rapport aux pays comparables ayant une épidémie semblable quant au dépistage et à l’arrimage aux soins. Seulement 80 % des personnes ayant le VIH ont été diagnostiquées, et seulement 76 % des personnes diagnostiquées suivent un traitement. Ces taux sont inférieurs à ceux des pays comme l’Australie et le Royaume-Uni, lesquels ont déjà atteint ou sont près d’atteindre les deux premières cibles 90-90-90.

2. Le Canada approuve la PrEP générique et augmente ainsi l’accessibilité de ce médicament préventif contre le VIH

Plus tôt cette année, Santé Canada a approuvé l’utilisation et la vente de formulations génériques de la prophylaxie pré-exposition (PrEP), un comprimé hautement efficace pour la prévention du VIH. Grâce à la réduction considérable du prix de la version générique, l’Ontario a suivi l’exemple du Québec pour devenir la deuxième province canadienne à ajouter la PrEP à son régime public d’assurance médicaments et à élargir ainsi l’accès pour les personnes à risque.

1. Les chefs de file de la santé publique du Canada appuient « Indétectable = Intransmissible »

CATIE s’est joint à des dizaines d’organismes canadiens en signant la déclaration de consensus sur I=I plus tôt cette année. Cette dernière reconnaît les données probantes scientifiques révélant qu’une personne séropositive ne transmet pas le VIH à ses partenaires sexuels si elle maintient une charge virale indétectable grâce au traitement (« indétectable égale intransmissible »). À l’occasion du Colloque de CATIE en novembre 2017, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a souligné son appui en déclarant qu’« il n’y a effectivement aucun risque de transmettre le VIH à un partenaire sexuel si vous avez atteint une suppression virale soutenue ». Cette affirmation a été suivie d’une déclaration commune de soutien de la part de la Dre Tam et des médecins hygiénistes en chef des provinces et territoires du Canada.