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Les personnes qui passent des tests diagnostiques, y compris les tests de dépistage d’infections virales, font parfois face à de longues attentes pour en recevoir les résultats. Si, de surcroît, il est nécessaire qu’elles retournent à la clinique ou au site de dépistage, certaines personnes ne s’y rendent jamais et n’obtiennent jamais leurs résultats.

Face à cette situation, les technologies de dépistage des infections qui donnent un résultat rapide qu’un intervenant formé peut communiquer sans tarder au patient sont une option attrayante. Non seulement les tests de ce genre réduisent les délais d’attente, mais ils permettent aussi aux patients recevant un résultat positif de recevoir un counseling et de se faire diriger rapidement vers le système de santé pour recevoir une évaluation, des soins et l’offre d’un traitement.

Lorsque des tests sont effectués à l’extérieur d’un laboratoire, comme dans un cabinet de médecin ou un centre de santé communautaire, on parle de tests de dépistage aux points de service. La compagnie OraSure Technologies (Bethlehem, Pennsylvanie) a mis au point un test de dépistage rapide par fluide oral des anticorps anti-hépatite C (VHC) qu’elle a baptisé OraQuick. Ce test donne un résultat dans 20 minutes et a été approuvé aux États-Unis en 2010. Santé Canada évalue actuellement les données se rapportant à ce test afin de déterminer s’il va l’homologuer.

Des chercheurs du Wisconsin ont réalisé un sondage auprès de plusieurs centaines de personnes qui fréquentaient des programmes de seringues et d’aiguilles urbains et ruraux de cet état afin de connaître leurs attitudes à l’égard du dépistage rapide du VHC. Parmi 413 participants qui n’avaient jamais eu d’infection au VHC et qui ont répondu au sondage, 85 % disaient qu’ils seraient prêts à passer un test de dépistage rapide du VHC si la possibilité leur était présentée.  Les résultats de cette étude menée au Wisconsin révèlent donc un taux élevé d’acceptation du dépistage rapide du VHC. Si une technologie de dépistage rapide du VHC est approuvée au Canada, il sera important de réaliser un sondage semblable auprès des populations principales qui profiteraient de l’accessibilité et de l’usage d’un tel test.

Résultats

Les chercheurs ont créé un questionnaire que les participants remplissaient à l’aide d’une tablette électronique. L’analyse des résultats a révélé que les participants de moins de 30 ans qui croyaient courir un risque élevé de contracter le VHC étaient plus susceptibles de vouloir utiliser le dépistage rapide.

Dépistage intégré

Selon les chercheurs du Wisconsin, le dépistage rapide du VHC pourrait être « un outil utile » pour aider les personnes courant un risque élevé de contracter le VHC à connaître leur statut par rapport à l’infection et les diriger vers des soins. Et d’ajouter les chercheurs :

« Même si le dépistage rapide du VHC dans les programmes de seringues et d’aiguilles ne va peut-être pas renverser le cours de l’épidémie de VHC, [il fournit] un lien critique vers les services de santé à une population très marginalisée qui, sinon, n’aurait pas recours au système de santé. »

D’autres études ont également trouvé que le dépistage rapide du VHC serait accueilli avec enthousiasme par les populations courant un risque élevé à l’égard du VHC. Lors d’une étude menée à New York auprès de 129 jeunes adultes qui s’injectaient des drogues, on a constaté que la majorité (83 %) choisissait le dépistage rapide du VHC.

Une autre étude menée à New Haven, dans l’état du Connecticut, a trouvé que les participants dont l’infection au VHC avait été découverte par un test de dépistage rapide (plutôt qu’un test de dépistage standard) étaient considérablement plus susceptibles d’être dirigés vers un service de soins dans le mois suivant l’obtention de leur résultat positif.

Point à retenir

Il importe de se rappeler que la présence d’anticorps anti-VHC ne permet pas de distinguer entre une exposition antérieure au virus et une infection au VHC active courante. Les personnes dont le test de dépistage se révèle positif pour la présence d’anticorps doivent passer un test de la charge virale en VHC afin que les médecins et infirmières puissent déterminer si une infection active est présente.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCES :

  1. Barocas JA, Linas BP, Kim AY, et al. Acceptability of rapid point-of-care hepatitis C tests among people who inject drugs and utilize syringe-exchange programs. Open Forum Infectious Diseases. 2016 Apr 6;3(2):ofw075.
  2. Ward JW. Testing for HCV: the first step in preventing disease transmission and improving health outcomes for HCV-infected individuals. Antiviral Therapy. 2012;17(7 Pt B):1397-401.
  3. Morano JP, Zelenev A, Lombard A, et al. Strategies for hepatitis C testing and linkage to care for vulnerable populations: point-of-care and standard HCV testing in a mobile medical clinic. Journal of Community Health. 2014 Oct;39(5):922-34.
  4. Hayes B, Briceno A, Asher A, et al. Preference, acceptability and implications of the rapid hepatitis C screening test among high-risk young people who inject drugs. BMC Public Health. 2014 Jun 25;14:645.