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Ce que vous devez savoir sur le virus du papillome humain (VPH) et le cancer de l’anus

Le virus du papillome humain (VPH) est un virus qui se transmet le plus fréquemment pendant les relations sexuelles. L’organisme élimine de lui-même la plupart des VPH.Toutefois, certains types de virus peuvent provoquer une affection appelée dysplasie anale, qui peut ensuite évoluer en un cancer de l’anus. ​​​​​​​D’autres types de VPH peuvent provoquer d’autres types de cancer ou peuvent entraîner l’apparition de verrues sur les organes génitaux ou l’anus (verrues anogénitales).

L’infection par le VPH ne peut pas être guérie par des médicaments, mais l’immunisation permet de prévenir l’infection par certains types de VPH, notamment ceux qui sont le plus souvent à l’origine du cancer de l’anus. L’utilisation systématique et adéquate des condoms permet de réduire, mais pas d’éliminer, le risque de contracter ou de transmettre le VPH durant les relations sexuelles anales, vaginales ou buccales, et en cas de partage de jouets sexuels.

Le dépistage et le traitement de la dysplasie anale à son stade initial peuvent contribuer à prévenir l’apparition du cancer de l’anus. Si le cancer de l’anus est décelé et traité au stade initial, il est possible d’éviter que le cancer ne s’aggrave ou ne se propage.

À propos de nos mots – CATIE s’engage à utiliser un langage pertinent qui parle à tout le monde. Les gens emploient différents termes pour décrire leur corps. Dans ce texte, nous utilisons des termes médicaux comme vagin et pénis pour décrire les organes génitaux.

Certaines personnes utilisent d’autres termes, comme parties intimes, queue ou trou frontal. CATIE reconnaît et respecte le fait que les gens utilisent les mots avec lesquels ils sont le plus à l’aise.

Que signifient virus du papillome humain (VPH), dysplasie anale et cancer de l’anus?

Le VPH est un virus qui se transmet le plus fréquemment pendant les relations sexuelles. Il existe de nombreux types de VPH pouvant toucher différentes parties du corps. Nombre de personnes porteuses du VPH ne présentent aucun symptôme et ne savent donc pas qu’elles ont contracté une infection; cela ne les empêche pas de transmettre le VPH à une autre personne.

Certains types de VPH peuvent provoquer des cancers, notamment le cancer de l’anus ou du canal anal.

Le cancer de l’anus prend d’abord la forme d’une affection appelée dysplasie anale. La dysplasie anale se produit lorsque des cellules anormales s’assemblent pour former des zones de tissu anormal appelées lésions.

La dysplasie anale ne s’accompagne généralement d’aucun symptôme, en particulier aux stades initiaux. De même, le cancer de l’anus ne se manifeste souvent par aucun symptôme évident, jusqu’à ce que la maladie soit avancée et plus difficile à traiter. Parmi les symptômes du cancer de l’anus, notons :

  • saignements de l’anus ou présence de sang dans les selles (caca, merde);
  • masses autour de l’anus ou dans l’aine;
  • écoulement anormal;
  • changements dans les habitudes intestinales (selles étroites, constipation ou diarrhée).

Certains de ces symptômes ne sont pas propres au cancer de l’anus et peuvent donc être pris pour les signes d’autres affections.

Suis-je susceptible de contracter le VPH, de présenter une dysplasie anale ou d’être atteint·e d’un cancer de l’anus?

Presque tous les cas de dysplasie anale et de cancer de l’anus sont causés par le VPH, si bien que le fait d’être porteur·se du VPH est le facteur de risque le plus important en ce qui concerne ces affections.

Toutes les personnes sexuellement actives, y compris les victimes de violence sexuelle, peuvent contracter le VPH.

Le VPH se transmet le plus fréquemment pendant les relations sexuelles pénétrantes sans condom telles que les relations sexuelles anales et vaginales.

Le VPH peut également se transmettre par :

  • le sexe oral (bouche sur le pénis; bouche sur le vagin);
  • un contact bucco-anal (anulingus ou rimming);
  • le partage de jouets sexuels;
  • lorsqu’une personne en masturbe une autre ou qu’elle lui passe un doigt;
  • par contact cutané entre les organes génitaux (même en l’absence de liquides corporels).

Les relations sexuelles anales réceptives (pénis dans l’anus) sans condom peuvent augmenter le risque de cancer de l’anus ultérieurement, car elles peuvent transmettre une infection par le VPH dans ou autour du canal anal. 

Chez les personnes porteuses d’un ou de plusieurs types de VPH susceptibles de provoquer un cancer de l’anus, certains facteurs comme le tabagisme et une alimentation malsaine peuvent augmenter les risques de survenue de ce cancer.

La prévalence du cancer de l’anus est plus élevée (autrement dit, il est plus fréquent) dans certains groupes. Il s’agit notamment des hommes gais, bisexuels et hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (hommes gbHARSAH), ainsi que des personnes ayant eu d’autres cancers liés au VPH comme le cancer du col utérin.

VPH et VIH

Les personnes vivant avec le VIH sont plus susceptibles de contracter une infection par le VPH et de présenter une dysplasie anale. Elles présentent également des taux plus élevés de cancer de l’anus. Ces taux sont particulièrement élevés chez les hommes gbHARSAH avec le VIH. Les hommes gbHARSAH vivant avec le VIH qui ont aussi des antécédents d’infection par l’hépatite B peuvent présenter un risque encore plus élevé de cancer de l’anus.

Un traitement efficace du VIH réduit considérablement les risques de survenue de maladies liées au VIH, comme certains cancers.

Que puis-je faire?

Réduisez vos risques de contracter le VPH

Faites-vous vacciner contre le virus du papillome humain pour prévenir de nouvelles infections. Les vaccins contre le VPH sont aisément disponibles et très efficaces. Demandez à votre professionnel·le de la santé quelles sont vos options.

Utilisez un condom pendant les relations sexuelles anales et vaginales.

Utilisez un condom ou une digue dentaire pendant le sexe oral.

Si vous utilisez un jouet sexuel, placez un nouveau condom et lavez le jouet entre chaque utilisation.

Passez des tests de dépistage

Si vous présentez des symptômes de cancer de l’anus, consultez immédiatement un·e professionnel·le de la santé. 

Si vous présentez des facteurs de risque de dysplasie anale ou de cancer de l’anus, parlez-en à votre prestataire de soins de santé même si vous ne présentez aucun symptôme. Il ou elle pourra vous suggérer un examen de dépistage périodique.

Un·e prestataire de soins de santé peut examiner le canal anal à l’aide d’un doigt ganté (toucher rectal) pour rechercher des masses cancéreuses (tumeurs).

Pour rechercher une dysplasie anale, un·e prestataire de soins santé peut examiner le canal anal à l’aide d’un dispositif grossissant muni d’une lumière (anuscope). Il ou elle peut prélever un petit échantillon de tissu (biopsie) afin de déterminer s’il y a des signes de dysplasie ou de cancer.

Un frottis anal de type PAP peut également être réalisé. Il consiste à insérer un écouvillon dans l’anus pour prélever des cellules et les examiner à la recherche de changements pouvant se transformer en cancer.

Faites-vous traiter

Les médicaments ne peuvent pas éliminer le VPH de l’organisme.

Dans le cas de la dysplasie anale, plusieurs traitements permettent de retirer ou d’éliminer les lésions avant qu’elles deviennent cancéreuses. Il s’agit notamment de l’application thérapeutique de froid (cryothérapie), du traitement au laser et d’une intervention chirurgicale. Certains de ces traitements peuvent être très efficaces si la dysplasie est traitée au stade initial. 

Les traitements du cancer de l’anus visent à éliminer les tissus cancéreux, à ralentir la croissance du cancer ou à l’empêcher de se propager dans d’autres parties du corps. Le traitement peut consister en une intervention chirurgicale, en une radiothérapie, en une chimiothérapie ou en une combinaison de ces méthodes et d’autres encore. Les traitements sont plus efficaces si le cancer est diagnostiqué et soigné au stade initial.

Crédits

Ce feuillet d’information a été créé en partenariat avec le Conseil d’information et d’éducation sexuelles du Canada (CIÉSCAN).

Ressources

Le VPH, la dysplasie anale et le cancer anal Feuillet d'information de CATIE
Le VPH, la dysplasie cervicale et le cancer du col utérin
Feuillet d'information de CATIE