GAP-VIES
Québec

GAP-VIES

2012

Comment faire passer le message : Méthodes d'approche créatives pour entrer en contact avec des communautés difficiles à atteindre dans le contexte de lieux étonnants

Pour établir un contact avec les hommes souvent oubliés par les approches de sensibilisation traditionnelles, GAP‑VIES, un organisme de lutte contre le sida de Montréal, est constamment à l'affût de nouveaux endroits pour rejoindre les hommes hétérosexuels d'origine haïtienne et leur faire passer le mot sur la santé sexuelle et la prévention du VIH.

Vous trouverez ci-dessous une liste d’endroits où GAP‑VIES réussit à faire la distribution de brochures sur le sécurisexe et de condoms gratuits auprès d'hommes d'origine haïtienne, en plus d'y effectuer un aiguillage confidentiel vers les ressources communautaires pertinentes en matière de sécurisexe et dépistage du VIH et des infections transmissibles sexuellement (ITS). Nous espérons que ces stratégies créatives seront une source d'inspiration dans le contexte de vos propres efforts de sensibilisation.

Salons de barbiers – Dans la communauté haïtienne, le salon de barbier est bien plus qu'un simple lieu où les hommes se rendent pour se faire couper les cheveux. C’est aussi un endroit où ils se rencontrent pour parler de choses qui comptent vraiment pour eux comme le sport et la politique, mais aussi les façons d'élever une famille et de joindre les deux bouts. Les salons de barbiers sont aussi un endroit populaire pour parler de sexe, et GAP‑VIES a justement gagné la confiance de plusieurs propriétaires d'établissements pour y mener des activités sensibilisation.

Garages – Comme les salons de barbiers, les garages sont des endroits importants où prennent place des échanges sociaux entre les Haïtiens au Québec. Bien que les Haïtiens ne soient pas toujours les propriétaires ou les gestionnaires de ces garages, certains garages attirent une clientèle majoritairement haïtienne. Alors qu'ils attendent que leur voiture soit prête, ces hommes s'assoient et bavardent entre eux de sujets à peu près identiques à ceux abordés dans les salons de barbiers. Certains garagistes permettent à GAP‑VIES de mettre sur pied de mini-kiosques d'information sur la santé sexuelle dans leur établissement à des heures fixes.

Stations de taxis – La profession de chauffeur de taxi est très populaire pour certains immigrants nouvellement arrivés au Canada, et de nombreux hommes haïtiens gagnent ainsi leur vie dans ce domaine. En dehors des heures d'achalandage dans les postes de taxi, et en particulier aux aéroports, des centaines de chauffeurs socialisent ensemble et jouent aux cartes ou aux dominos à certains moments alors que leurs véhicules sont alignés en attente d'un afflux de clients. GAP‑VIES a gagné la confiance des hommes de ces milieux et profitent de leurs moments libres pour discuter avec eux.

Festivals de musique – On compte quatre grands festivals populaires auprès de la communauté haïtienne de Montréal et d'ailleurs. Ensemble, ces événements attirent entre 5 000 à 10 000 personnes chaque année, dont les 80 % sont des Haïtiens du Québec. Par le biais de bénévoles envoyés dans ces foules, GAP‑VIES y distribue brochures informatives faisant la promotion du sécurisexe et le port du condom, parvenant ainsi à atteindre et renseigner des milliers d'autres personnes. GAP‑VIES aborde également les musiciens qui prennent part à ces festivals et les enjoignent à bien vouloir intégrer des messages sur le sécurisexe dans le cadre de leur prestation musicale, théâtrale ou audiovisuelle. GAP-VIES tient également des activités de sensibilisation lors de danses organisées par des groupes de musique locaux. Ces événements peuvent rassembler entre 400 à 1 500 personnes.

Événements sportifs – À l'instar des festivals de musique, les matchs de soccer attirent des foules d'hommes haïtiens au Québec. Les jeux de basketball de rue et d'autres sports sont autant d'autres événements communautaires locaux qui attirent des foules certes plus petites, mais tout aussi animées. Pour GAP‑VIES, chacun de ces événements représente une occasion d'atteindre son auditoire cible.

Centres d'emploi et centres communautaires – Comme d'autres populations d'immigrants récents au Canada, les Haïtiens nouvellement arrivés à Montréal profitent fréquemment des centres d'emploi et des centres communautaires pour socialiser. Ils y apprennent à développer certaines compétences et à s’intégrer dans la société. Des représentants de GAP‑VIES se rendent fréquemment dans de tels endroits pour animer des ateliers sur le VIH/sida et les ITS.

Églises – La religion confère aux membres pratiquants de la communauté haïtienne une foi commune, ainsi qu’un sentiment d'appartenance communautaire, de traditions et d'histoire commune. GAP‑VIES travaille en étroite collaboration avec des leaders religieux au sein de la communauté haïtienne pour y apporter une information pertinente sur la santé sexuelle dans un contexte de religion.

Saunas – Inspiré par le travail entourant les initiatives déployées dans le but d'éduquer les hommes gais sur la santé sexuelle dans les saunas et les clubs de sexe, GAP‑VIES a appliqué ce modèle de travail de sensibilisation auprès de la clientèle de deux saunas « mixtes » (pour personnes des deux sexes) qui puisent une partie de leurs clients parmi les hommes haïtiens et africains, la plupart d'entre eux s'identifiant comme étant hétérosexuels. GAP‑VIES a constaté que les leçons apprises dans les saunas gais sont largement transférables à cette population. Un coordinateur des services d'approche de GAP‑VIES est présent, à heures fixes et sur une base hebdomadaire, dans le sauna pour y faire la promotion du sécurisexe et y distribuer des éléments pour sa pratique, en plus d'y faire valoir l'information pertinente sur les ressources en termes de dépistage.

Le travail de GAP‑VIES est source d'inspiration pour la diversité des lieux accessibles et la créativité des efforts de sensibilisation. Pour obtenir une information à la fois spécifique et détaillée sur la prestation d'un programme de sensibilisation par des pairs dans le cadre d'un contexte particulier, consultez notre étude de cas sur l'Opération SprayNet qui fait valoir le travail de Santé publique Ottawa dans le cadre des salons de coiffure et de barbiers. 

Pour plus de renseignements sur le travail de GAP‑VIES, veuillez communiquer avec :

Luc-Edgard Douyon
514-722-5655
Courriel: luc-edgard.douyon@gapvies.ca

Montreal, Quebec